Icône (religion)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de 
 |
Cet article est une ébauche à compléter concernant la religion, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
Une icône, du grec εικόνα (eikona) «image », est une image représentant des personnages religieux, dans la tradition chrétienne.
Sommaire |
[modifier] Les origines de l'icône
La Sainte face : premières icônes du Christ . Racontées par l'histoire , les évangiles apocryphes et les légendes, elles sont définies comme non faite de main d’homme. Deux traditions cohexistent: le Mandylion en orient et le voile de Véronique en occident:
- le Mandylion: représentation de la face du Christ ‘achéiropoiète’ « non faite de main d'homme ». Le récit est rapporté par un homme nommé Thaddée : ne pouvant pas se déplacer jusqu’au roi d’Edesse en Syrie , Abgar V, Jésus lui fait parvenir l’empreinte de son visage sur un linge et ainsi le guérit de la lèpre. L’image est ensuite transférée d’Edesse à Constantinople en 944 et disparait lors du sac de Constantinople par les croisés.
- Le voile de Véronique (Véronique = vraie icône) : Sainte Véronique essuie le visage de Jésus à la sixième station du Chemin de croix. Sur le linge reste marqué la face du Christ .
Les Icônes de la Vierge Hodiguitria (litt. "qui montre le chemin") . Saint Luc a peint à cinq reprises la Vierge. C’est le point de départ des icônes peintes. Plusieurs icônes sont traditionnellement attribuées à Saint Luc. Entre autres, les icônes Russes de la Vierge de Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk , une en Pologne, la Vierge de Częstochowa . Les icônes de la Vierge Russes correspondent à des compositions iconographiques différentes.
[modifier] Technique de l'icône
Le type de peinture à l’encaustique des premières icônes sont très proches des peintures mortuaires égyptiennes sur sarcophages. La technique évoluera ensuite vers la détrempe.
[modifier] Le paradoxe de l'icône
Les images religieuses ont été abondamment utilisées dans les cultes polythéistes. Un chercheur historien, Vitalij Ivanovitch Petrenko, a écrit en effet que "l’emploi traditionnel des images est bien antérieur à l’ère chrétienne et tire ses origines du paganisme(...)" C'est le cas particulièrement des religions de l'antique ville de Babylone, d'Égypte et de Grèce. En Grèce, les images religieuses revêtaient la forme de statues et étaient prétendument investies de pouvoirs divins.
Il convient de faire trois remarques et de poser la question de l'origine des images sacrées chrétiennes :
- Les chrétiens effectuent leurs premières images saintes sur les murs des catacombes alors qu'ils sont persécutés.
- Leurs images qui nous sont parvenues ne sont pas de simples illustrations ornementales : elles expriment toute une pensée théologique et exégétique.
- Dès que des textes parlent des images, une distinction très nette de vocabulaire oppose les images chrétiennes appelées "icônes" aux images payennes appelées "idoles".
la représentation iconographique occidentale et orthodoxe se différencie lorsque l’Occident élabore la période gothique. Avant cette date, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l’époque romane, la conception de la représentation est la même. Ensuite, alors que toutes les églises autocéphales suivent le même chemin, seul Rome laisse cette théologie de l’image pour évoluer vers le gothique, la renaissance et ainsi changer entièrement la signification de la représentation religieuse.
[modifier] Les premières icônes
Les iconoclastes ont fait disparaître bon nombre d'images et le temps a fait son œuvre si bien qu'il nous reste peu d'images antérieures à cette grave crise théologique. Il nous reste quatre séries d'images : les peintures murales des catacombes de Rome, les mosaïques monumentales de Rome, Ravenne et Kiti (Larnaka), les ampoules en terre cuite ramenées de Terre Sainte par des pèlerins et conservées à Monza, les portraits à l'encaustique conservés au Sinaï.
Sur les ampoules de Monza (Vème siècle) figurent déjà le canon iconographique actuel de toutes les représentations des grandes fêtes. Sur les icônes du Sinaï, le souci de la ressemblance du portrait est saisissant. Sur les images de Rome, la composition et le caractère catéchétique et pédagogique de l'image sont indéniables.
[modifier] Les premières prises de position sur les images
À l'évêque de Marseille qui lui demandait conseil, le pape Grégoire le Grand répondit une lettre lui conseillant de tolérer les images qui sont un soutien pédagogique pour les fidèles illettrés. Cette doctrine a longtemps été présentée comme celle de l'Église latine. Portant elle est antérieure à l'iconoclaste et ignore les arguments élaborés lors de la lutte contre l'iconoclasme. Un siècle plus tard, en 691-692, le concile In Trullo dans son canon 82 stipule que le Christ ne doit pas être représenté sous les traits d'un agneau car il est un homme.
[modifier] La querelle iconoclaste, les faits
En 726, l’empereur byzantin Léon III prend position, en public, contre le culte des images (ou icônes), c'est l'iconoclasme; mais le pape Grégoire II, ne l'approuve pas. Les persécutions commencent contre les défenseurs de icônes dont certains meurent en martyrs.
Dans le palais de Hiéréia à Constantinople vers 754, L’empereur Constantin V, fils de Léon III, convoqua les évêques orientaux pour discuter de la vénération des icônes et des images ; il était farouchement opposé à ce qu'il considérait comme de l'idolâtrie sous forme d’art religieux. Pratiquement tous les évêques réunis dans ce concile suivirent l’empereur et condamnèrent la vénération des icônes comme un acte idolâtre. Ces événements furent considérés comme un choc culturel. Alors la chasse aux images redouble d'intensité : les mosaïques sont arrachées, les icônes et reliques sont détruites. Les moines et les laïcs fervents partisans des icônes, sont fouettés, torturés, noyés. Cette persécution s'apaise après la mort de Constantin en 775.
Son fils Léon IV calme le jeu mais ne lève pas l’interdiction des icônes. A sa mort en 780, son épouse Irène prend la régence. Iconophile, elle convoque un concile œcuménique à Nicée en 787 afin d'annuler les décisions prises lors du concile de 754. En conséquence, le culte des images est restauré.
Mais au IXe siècle survient une seconde crise iconoclaste, qui se termine elle aussi par la restauration du culte des images le 11 mars 843. Désormais l’art religieux est encadré de repères dogmatiques précisément rédigés.
[modifier] Partisans et adversaires des images, le débat
Pour l'empereur Constantin V, les images ne donnent qu’une apparence humaine sans montrer la gloire divine ; elles trahissent en quelque sorte leurs modèles, il faut donc les interdire. En effet, l'Ancien Testament stipule clairement "Tu ne feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre" (Ex 20, 4-5).
Les partisans de images avancent deux arguments principaux. Comme premier argument, ils font remarquer que l'interdit mosaïque est assorti d'une exception de taille puisque Dieu lui même ordonne de confectionner des images et de les placer dans le Saint des Saints (Ex 36, 35 et Ex 37, 7-9). Le second argument c'est que les apôtres ont vu le visage du Christ, ils l'ont même entrevu dans toute sa gloire sur le mont Thabor, et de même qu'ils se sont souvenus de ses paroles, ils se souviennent de son image et la transmettent à leurs disciples : c'est l'incarnation de Dieu qui justifie les images tout en les interdisant avant l'incarnation et pour les personnes de la Trinité qui sont restées invisibles.
C'est un argument secondaire qui eut un effet décisif. Si un empereur iconoclaste ne supportait pas qu'on porte atteinte à son effigie, combien plus Dieu supportera-t-il pas qu'on ose s'en prendre aux images saintes.
[modifier] Œuvres d'Art
Une icône est une œuvre peinte ou sculptée selon une tradition précise, représentant un sujet ou un thème de religion chrétienne, et plus spécifiquement orthodoxe, et dont la dimension peut varier de quelques centimètres à plusieurs mètres. On appelle iconographie l'étude des sujets, des thèmes ou des attributs de cette tradition figurative. Les peintres ne peuvent représenter que des saints. Ainsi, il n'y a jamais de natures mortes. Les personnages sont souvent entourés d'un halo ou Nimbe, communément appelé auréole, le tout sur un fond uni. Il ne sont pas en troublés et sont empreints de paix.
les icônes ont un style déterminé suivant leur patriarcat et églises autocéphales d’origine (byzantine, grec, russe, éthiopien…) et est déterminé par les écoles d'iconagraphie implantées dans les monastères. Pour les grands peintres, le trait est reconnaissable, bien que certaines icônes soient plus le travail d'un atelier réuni autour d’un iconographe. les plus connus sont saint Andrei Roublev, Théophane le grec, Dionissi et surtout Saint Luc. la tradition veut que l’icône ne soit pas signée car l’iconographe n’est que l’instrument de l’Esprit Saint.
Autre style très significatif correspond à leur date de création, ainsi les traits de caractères sont très différent si elles sont des premiers siècles de la chrétienté, si elle proviennent du moyen age, de la période de la renaissance où on sent l’influence italienne , du XIX siècle (au caractère st sulpicien) ou encore du XX siècle dans le retour aux traits théologiques originels.
[modifier] Leur usage actuel
Dans la religion chrétienne orthodoxe, les icônes sont saintes et il est courant de voir des fidèles effectuer des gestes de dévotion en l'honneur des icônes. Pour cette confession, il est aussi important de vénérer l'icône du saint représenté que d'écouter ses paroles ou de lire ses écrits. Actuellement, la religion Catholique réutilise l'icône dans la liturgie sans y donner la même richesse que dans l'usage Orthodoxe.
