1280

Cette page concerne l'année 1280 du calendrier julien.

Sommaire

Début de l'extension du royaume de Sukhothai, sous le règne de Rama Kamheng (jusqu'en 1318).

Kubilai Khan envoie une ambassade à Indravarman IV, maharadjah de Kampa (Champa) pour lui demander sa fidélité vassalique. Effrayé, ce dernier est prêt à accepter, mais les seigneurs du Kampa l’empêchent de le faire. Les Mongols envahissent le pays. La capitale, Vijaya, tombe en 1283, mais les forces mongoles s’avèrent impuissantes face aux partisans, et doivent évacuer le pays.

Le sultan de Delhi Balban intervient au Bengale où un chef turc, Tughrul, s’était déclaré indépendant. Il nomme comme gouverneur du Bengale son second fils Bughra Khan (fin en 1290).

Disgrâce et exécution du Grand Rabin d’Aragon, Don Yuçaf de Ecija.
Le roi Alphonse X de Castille fait accuser de malversation son almojarife juif Zag de La Maleha et le fait exécuter. Il laisse se développer un mouvement antisémite. Un jour de Shabbat de 1280, les officiers du roi arrêtent tous les Juifs rassemblés dans leurs synagogues et ne les libèrent que contre une énorme imposition globale (12 000 maravédis par jour, selon les textes, durant un an).

Règne de Erik Magnusson, roi de Norvège.
Groupement des villes de la Hanse autour de Lubeck.
- Première mention de la ligue des villes « Wendes », regroupant Lubeck, Kiel, Wismar, Rostock, plus tard Stralsund (généralement associée à Hambourg et Lunebourg).
Flandre : émeutes des métiers à Douai, à Ypres et Bruges vers 1280. Dure répression.
Grèves et émeutes à Provins, Orléans, Rouen, Caen et Béziers.

En Bulgarie, les boïars s’émancipent et chassent le dernier asénide. La guerre civile ruine le pays et permet l’infiltration des Mongols de la Volga.
Ivan Asen III, l'ex-candidat de byzantins face à la rébellion d'Ivajo est écarté par Georges Terter, du fait de ses rapports avec Byzance.
Ladislas IV de Hongrie lutte contre les barons hongrois avec l'aide des Coumans.
Début du règne de Tuda Mangu, Khan de la Horde d'Or (fin en 1287).
- A la mort de Mangu Timur, l’empire de la Horde d’Or commence à se disloquer. Les rapports entre les différentes tribus, éloignées les unes des autres, se distendent, favorisant les séparatismes. Les khans dépendent de plus en plus de l’aristocratie militaire et n’ont plus qu’une fonction nominale. Sous les règnes de Tuda Mangu et de Tula Buka, le pouvoir est aux mains de Nogaï, qui campe entre le Don et le Donets et fait et défait les khans.

Construction de l'église Sainte-Marie de la Minerve, seule église gothique de Rome.

Le philosophe juif espagnol Rashba (Rabbi Shlomo ben Adret) tranche la « question de Maïmonide » qui divise la communauté juive : les jeunes juifs doivent pratiquer le Talmud et ses commentaires autorisés de la tradition tosafiste (ceux « qui ajoutent » des commentaires au Talmud), puis après l’âge de vingt ans, sous la surveillance d’un maître, ils peuvent lire Maïmonide, voire Aristote et Averroès.
En réaction avec la diffusion des idées rationalistes de Maïmonide, les Cabalistes, suivis par le petit peuple juif, propagent une doctrine mystique en faveur de la foi, de la vie intérieure, de l’adhésion de l’âme et non de l’intelligence à la croyance divine (Josef ha-Cohen de Soria, Josef Gikatila d’Aragon, Todros de Tolède, Abraham Abulafia de Tudela). Le livre le plus célèbre est le Zohar (« Le Livre des Splendeurs ») écrit en araméen tardif , anonyme, se référant à simon bar Yohaï, maître de Méron en Haute-Galilée au début de l’ère talmudique, l’un des premier prédicateurs de l’extase et de l’adhésion mystique. Le Zohar serait en fait l’œuvre du castillan Mossé de León (vers 1280-1300).

Les Frescobaldi, banquiers italiens, avancent 122 000 livres aux Plantagenêt de 1280 à 1310.

Ordonnance royale (stadgan) d’Alsnö, en Suède : elle exempte d’impôt les hommes de l’armée du roi, les frälse (« libérés ») et distingue les « combattants à cheval » (riddare) de leurs valets d’arme (svenner).
Début de l’exploitation des mines de cuivre de Kopparberg, dans la région de Falun, en Suède.

Dates non renseignées ou inconnues :
- Albert le Grand, philosophe allemand surnommé le Doctor Universalis (docteur universel) en raison de ses connaissances en sciences naturelles. Esprit encyclopédique, il repense la révélation chrétienne à l’aide des concepts de la philosophie aristotélicienne qu’il veut rendre accessible à la chrétienté. (° 1206).
- Rutebeuf, poète, à Paris.
- Chiaro Davanzati, poète, à Florence (v.1230-v. 1280).
- Phags-pa, lama tibétain protégé de Kubilai Khan.