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Château de Prague - Wikipédia

Château de Prague

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vue aérienne du Château de Prague
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vue aérienne du Château de Prague

Le Château de Prague (en tchèque : Pražský hrad, mot-à-mot : « château pragois ») est le château fort où les rois tchèques, les empereurs du Saint Empire romain germanique, les présidents de la Tchécoslovaquie puis de la République tchèque siègent ou ont siègé. Les joyaux de la couronne de Bohême y sont entreposés. Selon le livre Guinness des records, c'est le plus important château fort en terme de superficie, il s'étend en effet sur 570 mètres de long et 130 de large[1].

Situé sur la colline de Hradčany, cet ensemble monumental, émergeant d'une couronne de jardins et de toits, déploie sa longue façade horizontale d'où jaillissent les tours de la Cathédrale et de Saint-Georges. Ancrage au sol, élevation vers le ciel sont les éléments clés du paysage pragois qui résume toute la ville en un geste grandiose.

Sommaire

[modifier] Hrad ou Hradschin ?

Le Château vu depuis la Vieille-Ville de Prague avec le Pont Charles au premier plan qui enjambe la Vltava.
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Le Château vu depuis la Vieille-Ville de Prague avec le Pont Charles au premier plan qui enjambe la Vltava.

En tchèque, hrad signifie « bourg » ou « forteresse ». On retrouve, dans les langues slaves, ce mot sous d'autres formes comme gorod, grod, grad, horod dans les toponymes de Hradec Králové (la ville royale), Volgograd (la ville de la Volga), Novgorod (la nouvelle ville), Oujhorod (la ville sur l'Ouj), Grodna, etc.

Le Hradschin (Hradčany en tchèque) désigne le quartier du Château de Prague qui domine Malá Strana (le Petit Quartier, au sud du Château) et Staré Město (la Vieille-Ville, sur la rive orientale en face du Château). Il comporte nombre d'églises et de palais renaissance et baroque, les nobles cherchant la proximité du pouvoir. Par métonymie, le Hradschin désigne souvent le Château lui-même.

Cet article décrit l'histoire et les monuments du seul Château.

[modifier] Les débuts

L'oppidum du Château de Prague est habité dès le néolithique. Des fouilles archéologiques ont révélé la présence d'un habitat de la culture de la céramique cordée et de l'âge du cuivre. En tout état de cause, il a fallu attendre jusqu'aux années 80 du XXe siècle pour infirmer la croyance que l'église Notre-Dame, fondée peu après 885 par Bořivoj, signale la première trace tangible de l'homme sur ce lieu naturellement fortifié. Cette croyance, ce mythe dira-t-on, n'est pas neutre puisqu'il associe la prééminence temporelles des Tchèques au Château, symbole du pouvoir, qui domine, de sa masse imposante, la capitale, Prague et par conséquent la Bohême, niant par conséquence, une possible présence franque (donc allemande) sur les lieux. Rappelons que l'une des premières sources historiques concernant les Tchèques mentionnent qu'ils se choisirent pour roi un Franc, Samo.

En 1928, l'archéologue Ivan Borkovský découvre, sous la troisième cour du Château, la tombe d'un guerrier richement dotée (épée de fer, hache, arc, carquois et flèches, rasoir et bouclier de bois) datant de la deuxième moitié du IXe siècle, preuve qu'une élite y est présente avant qu'avec le duc Spytihněv, les Přemyslides n'en fasse leur fief.

Toujours est-il que la premiere trace écrite concernant le Château est le fait de Cosmas de Prague, un moine qui écrit les Chronica Boemorum peu après l'an mil et mentionne qu'« autrefois » un autel païen loge au point le plus élevé de l'oppidum. Sur cet emplacement, une église est édifiée par Venceslas, elle est dédiée à Saint Guy, saint patron des Saxons, signant ainsi l'orientation politique, culturelle et religieuse de l'État tchèque naissant. Dans la mesure où l'autel païen mentionné par Cosmas était, toujours selon ce dernier, consacré à Žiži, une déesse dont le nom évoque la vie (život en tchèque), il n'est pas interdit de voir également, dans cette dédication de la première cathédrale des souverains de Bohême à Saint Guy (Vitus en latin, nom qui se rapporte à vita, la « vie »), un geste empreint de syncrétisme.

[modifier] Le palais ducal puis royal des Přemyslides

Le site du Château présente des défenses naturelles, des pentes abruptes vers Malá Strana au sud et vers la Fosse aux Cerfs au nord qui en font un endroit facilement défendable. Seul le front ouest monte en pente douce vers le Hradschin. Spytihněv y fait creuser un fossé profond de 30 mètres et large de 24 à l'endroit de l'actuelle Première Cour et de la place du Hradschin. Un pont-levis défend l'accès du Château qui est par ailleurs entouré d'une palissade de bois. Une rue pavée rejoint les portes ouest et est.

[modifier] Le cloître Saint-Georges

clocher de l'église Saint-Georges
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clocher de l'église Saint-Georges

En 920, sous le règne de Vratislav Ier, une deuxième église est édifiée, elle est dédiée à Saint Georges et sert d'église principale du Château jusqu'en 973. C'est une église romane à une nef, orientée est-ouest dans l'axe général du Château. Elle est surmontée de deux tours situées au niveau du chœur. En 970, un couvent bénédictin lui est adjoint. Boleslav II entreprend par la suite une reconstruction totale de l'église qui comporte désormais trois nefs. Elle sert de chapelle mortuaire pour les membres de la dynastie régnante. Spytihněv II lui adjoint deux tours construites au niveau du chœur.

Bien plus tard, la basilique Saint-Georges se voit ajouter une façade baroque. On y donne, de nos jours, régulièrement des concerts de musique classique alors que le cloitre attenant fait partie de la Galerie nationale et héberge les collections d'art Renaissance et baroque.

[modifier] Le premier palais de pierre

Vratislav II décide du transfer du siège ducal du Château vers Vyšehrad, une autre forteresse distante de 2 km à vol d'oiseau et située au sud de la Vieille Ville de Prague sur la même rive qu'elle. En dépit de cette décision, les travaux ne cessent pas pour autant au Château, les murs de défense en bois sont remplacés par des murailles de pierre et trois portes y donnent accès : la Porte Noire à l'est, la Porte Blanche à l'ouest et la Porte Sud qui donne un accès latéral. À sa mort, son successeur, , décide de rapatrier le siège ducal au Château.

À cette époque, la pierre est réservée pour les constructions militaires et religieuses. Le palais ducal est donc en bois. Il faut attendre Spytihněv II pour qu'une première construction en pierre voit le jour.

Přemysl Otakar II est l'un des souverains européens les plus importants de son temps. Les mines d'argent de Kutná Hora n'y sont pas pour rien et elles lui donnent aussi les moyens de reconstruire le palais royal (les ducs de Bohême ont le titre de roi et prince-électeur du Saint Empire depuis Ottokar Ier) et les fortifications : à l'ouest, le fossé est étendu et à l'est, l'accès par la Porte Noire est condamné.

[modifier] Le siège impérial des Luxembourg

La dynastie des Přemyslides s'éteint avec Venceslas III, mort sans héritiers. La couronne de Bohême (et les riches mines d'argent de Kutná Hora) passent par alliance à Jean de Luxembourg, le fils de l'empereur Henri VII, qui a épousé Elisabeth Přemysl, fille de Venceslas II et sœur de Venceslas III. C'est surtout leur fils, Charles IV qui va apporter des changements radicaux au Château dont les embellissement reflètent l'âge d'or que la Bohême vit alors. Outre l'attention portée à l'édification de la cathédrale, Charles IV fait édifier la Chapelle de Tous-les-Saints dans le prolongement du palais impérial.

[modifier] La cathédrale Saint-Guy

Tour sud et Porte d'Or de la Cathédrale
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Tour sud et Porte d'Or de la Cathédrale

À l'origine de la cathédrale, il y a le présent fait aux environs de l'an 925, par le roi de Francie orientale, Henri l'Oiseleur au duc Venceslas Ier, une relique de Saint Vit et que celui-ci place dans une église en forme de rotonde qu'il fait édifier à cet effet sur un lieu de culte païen.

Lorsqu'en 973, Prague est élevée au rang d'évêché, c'est cette rotonde, plutot que l'église Saint-Georges qui est celle des ducs de Bohême, qui est choisie par le nouvel évêque pour y abriter sa chaire, le trône épiscopal. En 1060, une basilique romane à trois nefs s'élève à la place de la rotonde originelle ; construite sur ordre de Spytihněv II, elle est en pierre blanche, sa nef fait 70 mètres de long et l'admiration de ses contemporains.

Le 30 avril 1344, Prague est élevée au rang d'archevêché par le pape Clément VI et sous l'impulsion du roi Jean, la construction d'une cathédrale métropolitaine est entreprise le 21 novembre de la même année. Mathieu d'Arras en est l'architecte (1344-52) puis Peter Parleř (1356-99). Comme pour nombre de cathédrales, le chantier s'étalera sur plusieurs siècles, celui de la Cathédrale de Prague ne s'achèvera qu'en 1929. Mathieu d'Arras s'inspire du plan de la cathédrale de Narbonne. Peter Parleř apporte une innovation en faisant du triforium un élément autonome qui, au lieu du buter sur les piliers, se brise et les contourne pour créer un mouvement ondulatoire sur toute la longueur de la nef.

À la mort de Parleř, ses fils prennent la tête du chantier mais, en 1420, les guerres hussites mettent un terme à la construction. Elle ne reprend qu’en 1560, après le grand incendie qui a ravagé Malá Strana et le Château, avec l'architecte Wohlmut qui coiffe la tour sud d'un bulbe renaissance à tourelles d'angles. En 1770, Niccolo Pacassi reconstruit la tour sud incendiée par la foudre et la surmonte d'un toit baroque en forme de bulbe.

C'est entre 1861 et 1929, avec le voûtement de la nef et construction de la façade ouest et de ses tours néogothiques que la cathédrale est finalement achevée. Le pouvoir impérial s'est désintéressé de Prague et c'est essentiellement grâce à une souscription populaire que le chantier est achevé, à temps pour célebrer le millénaire de saint Venceslas qui la fonda et qui lui donne aussi partiellement son nom.

[modifier] Chapelles et chefs d'œuvre

Chœur de la Cathédrale Saint-Guy
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Chœur de la Cathédrale Saint-Guy
  • chapelle funéraire Saint-Venceslas, elle est ornée de peintures murales représentant la vie du saint sur la partie haute et d'un parement de pierres semi-précieuses sur la partie basse. Elle contient le tombeau du saint.
  • crypte funéraire des rois de Bohême avec les tombeaux de Charles IV, Venceslas IV, Rodolphe II.
  • tombeau en argent de saint Jean Népomucène (1736) sur un projet de Fischer von Erlach.
  • vitraux dont celui de la Légende de Cyrille-et-Méthode par Alfons Mucha (1931)
  • Porte d'Or portail aux nervures dédoublées qui forment des triangles curvilignes et abrite une mosaïque vénitienne représentant Le Jugement dernier.
  • Tour sud - base gothique et toit baroque, sa fenêtre médiane est ornée d'une grille Renaissance d'une extraordinaire finesse. Haute de 96 m, on y admire le panorama sur le Château et la ville.

[modifier] La Renaissance habsbourgeoise

Salle Vladislav à la fin du XIXe siècle
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Salle Vladislav à la fin du XIXe siècle

Vladislav II Jagellon dote le Palais royal d'ouvrages prestigieux en style gothique flamboyant ou commencent à se sentir l'influence de la Renaissance italienne avec la Salle Vladislav (1486), l'Escalier des Cavaliers (1500), la deuxième cour et le Palais Louis (1502). La Salle Vladislav, œuvre de l'architecte Benedikt Rejt de Pístov, est un pur exemple d'architecture civile du gothique flamboyant avec ses voutes ogivales à nervures entrecroisées qui ont perdu leur rôle structurel pour n'être plus que décoratives au service d'une dynamique spatiale. Les voutes gothiques contrastent avec les fenêtres à meneau dont la modénature est typiquement Renaissance.

Adjacent à la Salle Vladislav, le Palais Louis qui prend son nom du fils de Vladislav Jagellon, se rendra célèbre en étant le lieu de la défenestration de Prague (1618) qui met le feu aux poudres dans l'Europe de la Réforme. Sous ses fenêtres, dans les Jardins sur le rempart, deux obélisques marquent le lieu de la chute des dignitaires impériaux.

Ce palais des rois de Bohême est par la suite abandonné par les Habsbourg qui lui préfèrent les batiments ouest et les jardins au nord. Tombé en désaffection, il servit même d'entrepot !

Après le grand incendie (1541) qui ravage Malá Strana et une partie du Château, de nombreux bâtiments sont à relever, on doit à Ferdinant Ier et Rodolphe II le Belvédère, la Salle de la Diète, la maison du Jeu de Paume, la Galerie Rodolphe et la Salle Espagnole. Après la mort de Rodolphe II, le Château cesse d'être résidence impériale et entre en léthargie.

La Salle Espagnole (Španělský Sal) est réputée pour ses proportions grandioses et ses décorations en stuc doré. Le qualificatif d'« espagnol » se réfère essentiellement à la cour de Rodolphe qui hérite du pesant cérémonial de la cour d'Espagne et si cette salle est édifiée, c'est essentiellement pour satisfaire aux désirs de pompe et de grandeur de l'empereur. Tout ce qui est luxueux ou « à la mode » acquiert le statut d'« espagnol » dans la cité impériale qu'est alors Prague. La Salle Espagnole est modifiée plusieurs fois au cours de l'histoire, la dernière modification date de 1868 pour le couronnement[2] de l'empereur François-Joseph (qui n'eut pas lieu) ; elle lui a donné son style néorococo qu'on lui connait désormais, œuvre des architectes Heinrich von Ferstel et Ferdinand Kirschner.

La Porte Mathias est élevée en 1614 sur ordre de Mathias Ier à l'emplacement des anciens remparts. Elle sépare la Première et Deuxième Cour. Composée comme un arc de triomphe romain, c'est le seul ouvrage maniériste du Château.

[modifier] Le Belvédère de la reine Anne et les jardins royaux

Le Belvédère et la Fontaine Chantante dans les jardins royaux
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Le Belvédère et la Fontaine Chantante dans les jardins royaux

Le Palais d'été royal (Královský létohradek) dit aussi Belvédère de la reine Anne (Belvedér Královny Anny) est édifié en 1537 pour Ferdinand Ier. Œuvre de Paolo della Stella, c'est l'expression la plus pure de l'architecture de la Renaissance italienne en Europe Centrale. Le rez-de-chaussée est entouré d'une loggia richement décorée dont les proportions rappellent celle des portiques de Brunelleschi. L'étage supérieur est un ajout postérieur (1569) dû à Bonifác Wohlmut et abrite une salle de bal sous une splendide toiture carénée.

Le jardin Renaissance est ornée d'une « fontaine chantante » (les gouttes d'eau en tombant dans les vasques de bronze le font résonner) est conçu en 1568 par Francesco Terzio et réalisé par Tomáš Jaroš. Ces jardins sont à l'origine un lieu d'acclimatation de plantes exotiques, un champ de tir et un lieu de réception en plein air.

Une Maison du Jeu de paume y est sise. Ornée de splendides sgraffites sur une façade traitée en portique, elle est l'œuvre de l'architecte Bonifác Wohlmut (1569).

[modifier] Le château baroque

De 1740 à 1780, Marie-Thérèse, reine de Bohême, entreprend la refonte du Château dont les différents batiments sont intégrés derrière d'austères façades baroques. La Première cour, dite Cour d'honneur, est ajoutée devant la Porte de Mathias, délimitée par une monumentale grille rococo qui la sépare de la place du Hradčany et rythmée par des statues de géants en lutte, sculptées par Ignác Platzer.

Suite à son abdication, en 1848, Ferdinand Ier d'Autriche choisit le Château de Prague pour demeure. Dernier roi de Bohême couronné à Prague et l'un des rares Habsbourg « tchécophiles » avec Rodolphe II, il est affectueusement surnommé par les Tchèques Ferdinand le Bon (Ferdinand Dobrotivý) quand les Autrichiens l'appellent Ferdinand der Gütige (Ferdinand le Bénin) et plus méchamment Gutinand der Fertige (jeu de mot intraduisible dont la meilleure approximation est Béni-oui-oui le Fini). Il y décède le 29 juin 1875.

Dès l'époque de Marie-Thérèse, on peut admirer ce pittoresque panorama qui, à l'exception de l'éclairage nocturne, a très peu changé :

Façades du Château vues depuis la Vieille-Ville ; on distingue, de gauche à droite, l'aile thérésienne partiellement occultée par le dôme de Saint-Nicolas de Malá Strana et dominée par les toits de Saint-Guy, le Palais Louis, les fenêtres Renaissance de la Salle Vladislas, la chapelle de Tous-les-Saints, le Palais Rožmberk dominé par les tours de Saint-Georges, le Palais Lobkowicz en vert ; le toit pointu de la Tour Noire finit la longue façade.
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Façades du Château vues depuis la Vieille-Ville ; on distingue, de gauche à droite, l'aile thérésienne partiellement occultée par le dôme de Saint-Nicolas de Malá Strana et dominée par les toits de Saint-Guy, le Palais Louis, les fenêtres Renaissance de la Salle Vladislas, la chapelle de Tous-les-Saints, le Palais Rožmberk dominé par les tours de Saint-Georges, le Palais Lobkowicz en vert ; le toit pointu de la Tour Noire finit la longue façade.

[modifier] Le palais présidentiel

Péristyle de Jože Plečnik conduisant à la Salle Espagnole
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Péristyle de Jože Plečnik conduisant à la Salle Espagnole

Avec l'indépendance de la toute nouvelle République tchécoslovaque, la nécessité d'adapter le Château à de nouvelles fonctions se fait jour. C'est l'œuvre de l'architecte d'origine slovène, Jože Plečnik, sous la présidence de Tomáš Masaryk. Il conçoit le nouveau pavage des cours intérieures, la résidence des présidents de la République et remodèle les jardins, à la manière de ce que, des années plus tard Ieoh Ming Pei fera pour le Louvre : en une modernité sans compromission mais qui intègre parfaitement l'héritage du passé. Comme Pei, Plečnik est un étranger (il est professeur-invité à l'académie des Beaux-Arts de Prague), comme Pei au Louvre, il est sélectionné sur la base d'un concours, comme pour Pei encore, ses choix esthétiques sont sévèrement critiqués sur des bases idéologiques, contrairement à Pei cependant, Plečnik ne verra pas tous ses projets réalisés (son projet de salle d'exposition dans les écuries du Château ne verra le jour qu'en 1949, après-guerre et sous la direction de son successeur, Pavel Janák).

À partir de la porte donnant sur la Première Cour, Plečnik crée un hall sur toute la hauteur du batiment qui rejoint la Salle Espagnole. C'est un sévère péristyle ionique au plafond à caissons décorés de plaques de cuivre. Le mur du fond qui donne accès à la Salle Espagnole est traité comme une entrée triomphale.

Dans l'aile sud, il aménage les appartements présidentiels distribués autours d'un grand impluvium. Citons le Salon des Dames, la bibliothèque du président Masaryk outre diverses pièces d'habitation.

Pour éviter aux dignitaires tchécoslovaques de passer sous la Porte Mathias, symbole de l'oppression austro-hongroise, Plečnik perce deux portes de chaque coté (l'une donne vers le Hall et la Salle Espagnole, l'autre vers les appartements présidentiels) et le pavage au sol en forme de « Y » (dont le pied part de la grille d'entrée et les branches se dirigent vers les portes latérales) souligne pour qui l'ignorerait, la symbolique spatiale de la cour.

[modifier] Les jardins de Jože Plečnik

Le Jardin sur le Bastion, à l'emplacement d'un ancien bastion devenu obsolète dans l'angle nord-ouest du Château, est articulé pour relier la Salle Espagnole à la Première Cour. Plečnik compense le dénivelé en plaçant un escalier à deux volées, l'une concave, l'autre convexe.

Au sud, Plečnik refonde les Jardins sur les Remparts, une énorme vasque monolithique de granit accueille le visiteur au pied d'un monumental escalier. Plus loin, le long des remparts, Plečnik dispose gloriette, pergola, fontaine, obélisque, terrasse panoramique pour apprécier la vue sur Malá Strana et la Vieille-Ville, le tout de façon réfléchie pour multiplier les axes et les points de vue, agençant cadre et lignes de fuites. On lui doit également l'escalier qui relie la Troisième Cour et les Jardins sur les Remparts, percé dans l'aile thérèsienne et placé dans l'axe qui rejoint la Porte d'Or de la cathédrale Saint-Guy, le clocher de Saint-Nicolas de Malá Strana et le Château de Vyšehrad sur la rive sud de la Vltava, axe qu'il souligne d'un obélisque sur les remparts.

[modifier] Sous le communisme

Pendant cette période que les Tchèques appellent la « Totalité » en référence au caractére totalitaire du régime en place, le Château est une Belle au bois dormant, les dignitaires de la nomenklatura communiste ont un rapport ambigu envers cette construction qui leur rappelle le féodalisme et la Première République « bourgeoise » mais qui n'en est pas moins le symbole de l'autorité de l'État et de la nation tchéco-slovaque.

Aux appartements présidentiels aménagés pour Masaryk, les premiers secrétaires du Parti communiste préfèrent la villa plus « modeste » que le président Beneš s'est fait construire dans les Jardins Royaux.

Villa du président Beneš dans les Jardins Royaux.
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Villa du président Beneš dans les Jardins Royaux.

Quelques modifications mineures sont entreprises : outre l'achèvement sus-mentionné des projets de Plečnik, un centre d'information pour touristes étrangers doté d'un bureau de change (on se souvient sans doute de la ségrégation opérée entre les locaux et les étrangers systématiquement soupçonnés par le régime communiste) conçu par l'architecte M. Firbas ; la maison du Margrave (Staré Purkrabství), une construction Renaissance sise derrière la Basilique St-George, est aménagée, sous la direction de l'architecte Josef Hlavatý, pour recevoir un Musée du jouet et devenir la Maison des Enfants tchécoslovaques ; la Maison du Jeu de Paume dans les Jardins Royaux est restaurée et accueille un espace d'exposition temporaires sur les plans de Pavel Janák.

À cette époque encore, le Conseil idéologique du Château de Prague (sic : Ideová rada Pražkého hradu), équivalent communiste de l'actuelle Administration du Château de Prague (Zpráva Pražkého hradu), confie au département d'histoire de l'art de l'Académie des sciences tchécoslovaque le soin d'inventorier et d'analyser ce qui reste des anciennes collections royales et impériales entreposées dans les réserves. Quelques bonnes surprises en découlent. En dépit de la vente des collections de Rodolphe II et de la concentration à Vienne de la plupart des pièces de valeur des collections Habsbourgeoises, on recense encore des toiles du Tintoret, de Rubens, du Titien, de Véronèse, etc. qui permettent de mettre sur pied une galerie de peinture[3].

[modifier] Après la Révolution de velours

Suite à la chute du mur et à son élection comme président de la république tchécoslovaque, Václav Havel, comme son illustre prédécesseur Masaryk, nomme Bořek Šípek, qui comme Plečnik à l'époque, est alors professeur à l'Académie des arts appliqués de Prague, au titre d'architecte du Château.

Ce dernier mène à terme la conception des espaces d'exposition de la Galerie de peintures du Château et conçoit l'ameublement des bureaux de la présidence.

[modifier] La Ruelle d'Or

La Ruelle d'Or
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La Ruelle d'Or

Le long de la muraille nord qui donne sur la Fosse aux Cerfs, la Ruelle d'Or (Zlatá ulička) est formée d'une rangée de maisonnettes miniatures, certaines pas plus hautes qu'un homme, qui s'adossent au mur d'enceinte entre la Tour Blanche et la Tour de Dalibor (Daliborka).

Incongrues dans ce complexe palatin, les petites maisons de la Ruelle d'Or symbolisent parfaitement l'aspect magique de Prague d'autant qu'une légende tenace s'y rapporte qui en fait le lieu de résidence des alchimistes de l'empereur Rodolphe II (il y logea en fait ses archers). Dans le drame Král Rudolf, Jiří Karásek ze Lvovic fait dire à John Dee : « j'aime cette magnifique ville de Prague, unique et envoûtante comme son roi mélancolique. Crois-moi, cette ville sinistre envoie une bouffée de folie dans le cerveau de ceux qui y élisent domicile. Toute l'âme de la ville est dans cette Ruelle d'Or où Rodolphe a installé les fourneaux de ses alchimistes. On y trouve condensés une telle vigueur, un tel magnétisme de forces occultes qu'on y réussit ce qui ailleurs a échoué. » Franz Kafka y a habité quelques temps, en 1916 et il n'est pas interdit de penser qu'il s'en est inspiré quand il décrit le château, dans son roman éponyme comme un « amas de petites maisons » délabrées et pressées les unes contre les autres.

Les maisonnettes ont été transformées en magasins qui vendent des articles pour les nombreux touristes qui ne manquent pas de la visiter.

[modifier] Plan

Plan du Chateau de Prague dressé par Franz Hegert.

Ce plan de 1791, dressé par František Hegert, montre, en rose foncé, le Château au centre, entre Malá Strana sur la gauche (sud) et le système de fortifications « à la Vauban » sur la droite (nord). Entre les fortifications et le Château, on distingue le Fossé aux cerfs (Hirsh Graben) et les Jardins royaux délimités à l'est (en bas) par le Belvédère de la reine Anne et au nord (en haut) par les écuries (n⁰ 195 et 196 sur la carte), en leur milieu, et surmontant le Fossé aux cerfs, la Salle du jeu de paume.

De la cathédrale, au centre du Château ne sont édifiés que le chœur et la tour ouest, le transept ne sera fini qu'au XXe siècle. Mais, à l'exception de l'achèvement de la cathédrale, le plan n'a que très peu changé depuis le XVIIIe siècle. Au sud de la cathédrale, la place du château royal (Königlicher Burg platz) est désignée de nos jours sous le vocable de « Troisième Cour », la Deuxième Cour étant située à l'ouest (en haut de celle-ci sur la carte) et la Première Cour précédant celle-ci.

La Première Cour est, comme on l'a vu, conçue au XVIIIe siècle, une entrée monumentale surmontée de statues de titans en lutte la sépare de la place de Hradčany alors que la porte de Matthias la sépare de la Deuxième Cour. Au sud, les appartements de la présidence de la République, au nord, une aile abrite les espaces de réception conçus par Plačnik et conduisant vers la Salle Espagnole.

La Deuxième Cour présente une sévère façade baroque qui enserre, au nord, la Salle Espagnole et la Galerie de peinture du Château[4] et une porte qui donne accès au pont qui enjambe le Fossé aux cerfs vers les écuries et les Jardins royaux. Au sud, le bâtiment dit « municipal » et, distincte des ailes environnantes, la chapelle Sainte-Croix qui abritait autrefois les joyaux de la couronne des États de Bohême et sert aujourd'hui de centre d'information et d'accueil pour les touristes.

La Troisième Cour nait, en 1541, des suites du grand incendie qui a ravagé le Château, sur les fondations de maisons romanes et gothiques déblayées alors. Dans son angle nord-ouest, l'ancien prévôté est au départ, le palais episcopal roman reconstruit au XVIIe siècle, puis (dans le sens des aiguilles d'une montre) la grande tour et la porte d'Or de la cathédrale Saint-Guy, l'entrée du vieux Palais Royal (dont l'architecture gothique est, depuis la place, dissimulée derrière une façade baroque) et, au sud, le bâtiment dit « municipal » qui abrite diverses administrations de la présidence de la République et du Château.

Depuis celle-ci et en longeant le Palais royal, on rejoint la place Saint-Georges (St Georg Platz). La façade de la basilique et du cloitre St Georges fait face au chevet de la cathédrale. Entre eux, l'établissement des nobles dames avec son portique à colonnes coiffé d'un demi-dôme. Il date de l'époque de Marie-Thérèse qui y fonde dans les années 1750 un ouvroir pour les jeunes filles de la noblesse et remplace alors le palais Renaissance des seigneurs de Rožmberk dont il porte encore parfois le nom.

En descendant la rue George (Jiřská ulice), la plus ancienne artère du Château, on observe successivement :

  • l'ancien palais du Burgrave (1541, arch. : Giovanni Vintura), transformé dans les années 60 du siécle dernier en Musée des Enfants par l'architecte J. Hlavatý. On ne manquera pas d'y admirer les ancêtres des jouets en bois qui fourmillent dans les magasins « pour touristes » de la Vieille-Ville.
  • Le Palais Lobkowicz construit vers 1680 par Carlo Lurago en Baroque primitif. Vues depuis la Vieille-Ville, ses austères façades encadrent de manière idéale avec l'aile thérésienne la modénature Renaissance de l'ancien Palais Royal.
  • En tournant vers le nord, on tombe sur la célebrissime Ruelle d'Or évoquée plus haut.
  • La Tour Noire (Černá věž), tout au bout de la rue, sert depuis toute antiquité de porte d'accès fortifiée, un belle barbacane en défend les abords et ajoute au pittoresque.
  • Cette dernière donne sur les Vieilles Marches Châtelaines (traduction mot-à-mot de Staré zámecké schody) qui descendent en pente douce vers Malá Strana.[5]

[modifier] Notes

  1. Selon le responsable du Château en charge de l'entretien, il occupe, avec ses dépendances et ses jardins une surface de 43 hectares, le Château occupe une surface au sol de 9 hectares.
  2. Les Habsbourg sont héritiers du titre de roi de Bohême. Dans les faits, son oncle Ferdinand Ier est le dernier des rois de Bohême a avoir été ceint de la couronne de Saint Venceslas.
  3. Ces peintures ne seront pas versées au fond de la Galerie nationale mais sont exposées dans un espace ad hoc sous la Salle Espagnole dans l'aile nord de la seconde cour. Comme si ces collections royales puis impériales n'appartenaient pas à la nation tchèque mais étaient un « bien propre » du Château et de son occupant en titre, qu'il soit souverain ou président…
  4. La Galerie de peinture du Château est l'héritière des collections royales des souverains de Bohême et à ce titre distincte des collections « civiles » de la Galerie nationale.
  5. les Nouvelles Marches Châtelaines (Nové zámecké schody) quant à elles sont un ajout plus récent et montent depuis Malá Strana vers la Place du Hradschin en longeant les Jardins sur le Rempart.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne

Le château de Prague sert d'illustrations aux premiers timbres-poste de la Tchécoslovaquie indépendante, fin 1918.

[modifier] Bibliographie

  • Tomáš Vlček, Prince C. Schwarzenberg, Ivo Hlobil, Václav Havel (Préface), Le Château de Prague et ses trésors d'art, La Bibliotheque des Arts, 1992 (ISBN 2850471631)
  • Léon de Costner, Xavier de Costner, 15 promenades dans Prague, Casterman, coll. « Découvrir l'architecture des villes », 1992 (ISBN 2-203-60501-4)

[modifier] Liens externes

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