Alcibiade
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Alcibiade, en grec ancien Ἀλκιϐιάδης / Alkibiadês, né à Athènes vers 450, mort à Melissa (Phrygie) en 404, homme d'État et général athénien.
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[modifier] Biographie
Il était le fils aîné de Clinias, un Eupatride, et de Dinomaché, descendante de l'Alcméonide Mégaclès. Il appartenait donc aux plus éminentes familles aristocratiques d'Athènes. Après que son père eut été tué à Coronée en 446, il fut éduqué par son tuteur Périclès, et il devint le disciple et l'ami de Socrate, qui dans le Premier Alcibiade se proclame son premier éraste (§ 103a). Il mena la vie de la jeunesse dorée d'Athènes, multipliant les scandales. Il était renommé pour sa grande beauté. Plutarque écrivit ainsi au début de la Vie qui lui est consacrée :
« Quant à sa beauté physique, il n'y a sans doute rien à en dire, sinon qu'elle s'épanouit et conserva son éclat à tous les âges de sa vie : enfant, adolescent, homme fait, il fut toujours d'un aspect aimable et charmant. Il n'est pas vrai, quoi qu'en dise Euripide que chez tous les hommes beaux, l'arrière-saison même soit belle. Mais tel fut le privilège d'Alcibiade et de quelques autres. Il le dut à l'heureuse nature et à l'excellence de sa constitution physique. Quant à sa manière de parler, on dit que même son défaut de prononciation lui seyait et prêtait à son langage une grâce qui contribuait à la persuasion. »
Sa carrière militaire commença lors du siège de Potidée, auquel Socrate participait également, et il était présent à la bataille de Délion en 424, où les Athéniens furent mis en déroute par les Thébains.
Grâce à son expérience, il fut élu stratège en 420 ; il était alors déjà chef des démocrates extrêmes. Son impérialisme ambitieux contribua en majeure partie à la rupture de la paix de Nicias et à l'envoi, en 415, de l'expédition de Sicile, dont il fut un des trois chefs.
La mutilation des Hermai juste avant le départ de l'expédition passa pour être l'œuvre d'Alcibiade et de ses partisans (cf. Hermocopides), et il fut aussi accusé d'avoir profané les mystères d'Éleusis ; il fut néanmoins décidé qu'il pouvait s'embarquer et qu'il serait jugé plus tard.
Lorsqu'il fut convoqué à Athènes pour le procès, on lui permit de faire le voyage sur son propre vaisseau, mais il s'échappa à Thourioi. Il fut condamné à mort en son absence, et ses biens furent confisqués.
Il se rendit à Sparte, où il donna aux Spartiates deux conseils précieux : Sparte devait envoyer le général Gylippe aider les Siciliens, et il fallait occuper Décélie en Attique, qui serait une menace permanente pour Athènes.
En 412, il partit en Ionie et, avec une armée spartiate, il fomenta une révolte contre Athènes, d'abord à Chios, et ensuite dans d'autres cités, mais les Spartiates ne tardèrent pas à se méfier de lui.
Il entreprit des négociations avec Tissapherne, le satrape perse qui, par extraordinaire, ne semblait soutenir ni Athènes, ni Sparte.
Alcibiade avait désormais très envie de revenir à Athènes. Après des mois de diplomatie délicate, la flotte athénienne à Samos le fit général pendant l'été 411, et depuis cette date jusqu'en 406 il dirigea les opérations militaires.
En 407, le régime démocratique restauré à Athènes le rappela, espérant trouver en lui un capitaine capable et un moyen d'alliance avec les Perses, mais en 406 la défaite de la flotte grecque à la bataille de Notion lui fit perdre son prestige et il ne fut pas élu stratège pour 406-405.
Il se retira en Chersonèse de Thrace, où les recommandations qu'il donna aux commandants athéniens avant la bataille d'Aigos-Potamos en 405 furent ignorés ; les Athéniens furent battus.
Il finit par mourir assassiné en Phrygie à l'instigation de Lysandre en 404.
[modifier] Sources
- Andocide, Sur son retour (11-14, 16), Contre Alcibiade ;
- Cornélius Népos, Des capitaines remarquables des pays étrangers, Alcibiade ;
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique (XII-XIII)
- Isocrate, Sur l'attelage ;
- Lysias, premier Contre Alcibiade (le discours est prononcé contre le fils homonyme d'Alcibiade, il contient des allusions au père : §26-42), Sur les biens d'Aristophane (§52) ;
- Platon, Premier Alcibiade, Second Alcibiade, Le Banquet (212b-223a), Gorgias (481c-482a, 519a-b), Protagoras (309a-c, 316a, 317 c-d, 319e-320b, 336b-e, 347b, 348b-c) ;
- Plutarque, Vie d'Alcibiade (comparée à celle de Coriolan dans les Vies parallèles) ;
- Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre V à la fin ;
- Xénophon, Helléniques (I-II), Mémorables (I, 2-3).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- (en) Walter M. Ellis, Alcibiades, Routledge, Londres et New York, 1989 ;
- Jean Hatzfeld, Alcibiade. Étude sur l'histoire d'Athènes à la fin du Ve siècle, Presses universitaires de France, Paris, 1951 ;
- Jacqueline de Romilly, Alcibiade ou les dangers de l'ambition, Livre de Poche, Paris, 1998 (1re édition 1995) (ISBN 2-253-14196-8).
[modifier] Liens externes
- La Vie d'Alcibiade de Plutarque. L'auteur, l'œuvre, le sujet, par M.-P. Loicq-Berger ;
- Survie d'un lion : Alcibiade, par M.-P. Loicq-Berger.
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