Théâtre romain
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Le théâtre latin n'est ni un théâtre de la mimésis comme le théâtre antique grec, ni un théâtre de représentation comme le théâtre classique. Il est un théâtre du jeu : la représentation est une période religieuse, durant laquelle la politique s'arrête et que rien ne doit venir troubler, surtout pas des allusions sur scène à la vie réelle. Il participe du spectacle du pouvoir à Rome.
Sommaire |
[modifier] Genres
[modifier] Palliata ou jeux grecs
Dans la comédie romaine s'illustraient principalement Plaute et Térence. Toutes les pièces étaient imitées de la néa (nouvelle comédie grecque), particulièrement de Ménandre, par le procédé de la contaminatio ; elles ont elles-mêmes souvent inspiré les auteurs classiques, comme Molière qui reprit l'Aulularia de Plaute dans L'Avare.
La tragédie était toujours suivie d'une courte pièce comique, l'exodium.
[modifier] Mime et pantomime
D'origine sicilienne, le mime est parmi les premiers genres à apparaître. C'est un spectacle complet, généralement irrespectueux et grossier, voir obscène (on notera la présence exceptionnelle dans le théâtre latin d'actrices, qui se dévêtaient généralement à la fin du spectacle).
Le mime évolue à partir de la fin de la République vers la pantomime, entièrement muette et jouée avec des masques, interprétée par un acteur unique qui joue tous les personnages. Ces acteurs sont de grandes vedettes et certains aristocrates, ne jouant plus de rôle politique en raison du régime impérial et préférant la gloire au statut social, embrassent cette vocation infamante.
[modifier] Atellane
L'atellane est une pièce improvisée par des jeunes de bonne famille, en osque, un dialecte de la Campanie d'où est originaire le genre. Les personnages sont stéréotypés.
[modifier] Satura
La satura est une sorte de farce, regroupant des représentations d'origines variées. Apparue en 364 av. J.-C., sans texte à l'origine, elle évoluera vers un mélange de danse et de mime. Le terme même de satura rend bien compte de la diversité des sources d'inspiration, puisqu'il évoque la macédoine de légumes !
[modifier] Praetexta et togata
Praetexta (tragédie historique à sujet romain) et togata (comédie à sujet romain) eurent un succès plus bref.
[modifier] Les acteurs
Cette profession est frappée d'infamie, et donc réservée aux esclaves, affranchis ou étrangers. Certains devinrent cependant de grandes vedettes, protégés par des sénateurs ou des empereurs. L'empereur Néron est l'exemple le plus extrême de cette attirance pour la scène.
[modifier] L'espace théâtral
Pour plus de détails, voir l’article Architecture du théâtre romain. 
Pendant longtemps, il n'y eut pas de bâtiments spécialement conçus pour accueillir les représentations. Ils furent même longtemps interdits : le premier théâtre en pierre à Rome ne fut bâti qu'en 55 av. J.-C. par Pompée, donc après que le théâtre grec eut disparu.
Le lieu théâtral est très différent de son modèle grec.
Les principales différences sont :
- l'orkhêstra grecque circulaire, contenant le chœur, est remplacée par une orchestra semi-circulaire où prennent place les officiels
- la scène grecque (proskenion) est haute et étroite alors que la scène latine (proscenium) est large et basse
- le theatron grec s'étage sur la pente d'une colline, alors que le théâtre romain peut être construit en terrain plat, ce qui impose une importante substruction.
[modifier] Les théâtres dans le monde romain
[modifier] Italie
- Théâtre de charles (Rome)
- Théâtre de Balbus (Rome)
- Théâtre de Pompée (Rome)
- Théâtre de Pompéi (Campanie)
- Théâtre d'Ostie (Latium)
[modifier] Afrique romaine
- Théâtre de Leptis Magna (Libye), sans doute le mieux conservé de l'Afrique romaine (mur de scène, décorations)
- Théâtre romain de Guelma (Algérie)
- Théâtre de Carthage (Tunisie)
- Théâtre de Dougga (Tunisie)
- Théâtre de Timgad (Algérie)
- Théâtre de Djemila (Algérie)
[modifier] Gaule
[modifier] Narbonnaise
- Théâtre de Narbonne (Aude)
- Théâtre antique d'Orange (Vaucluse, conservé avec son mur de scène)
- Théâtre d'Arles, avec colonnes de scène
- Théâtre de Vienne
- Théâtre de Marseille (Bouches-du-Rhône)
- Théâtre de Antibes (Alpes-Maritimes)
- Théâtre de Fréjus
[modifier] Lyonnaise
- Théâtre antique de Fourvière (Lyon)
- Théâtre d'Autun (Saône-et-Loire(le plus vaste du monde romain d'occident (jusqu'a 20000 place))
- Théâtre de Lillebonne (Seine-Maritime)
- Arènes de Lutèce (Paris)
- Théâtre de Jublains (Mayenne)
- Théâtre d'Argenton-sur-Creuse (à Saint-Marcel-en-Argenton) (Creuse)
- Théâtre de Feurs (Loire)
- Théâtre de Drevant (Cher)
- Théâtre de Vieil-Evreux (Eure)
- Théâtre d'Eu (Seine-Maritime)
- Théâtre de Vieux (Calvados)
[modifier] Aquitaine
- Théâtre de Toulouse (Haute-Garonne)
[modifier] Péninsule ibérique
- Théâtre de Mérida (Espagne), avec colonnade de scène
[modifier] Germanies
- Théâtre de Cologne (Allemagne)
- Théâtre antique de Mayence (Allemagne)
[modifier] Proche Orient
[modifier] Turquie
- Théâtre de Pamukkale (Turquie)
- Théâtre d'Éphèse (Turquie)
- Théâtre de Sidé (Turquie)
- Théâtre d'Aspendos (Turquie), complet, avec mur de scène et colonnes
[modifier] Syrie
[modifier] Bibliographie
- J. C. DUMONT et M.-H. FRANCOIS-GARELLI, Le théâtre à Rome, Paris, Le Livre de Poche, 1998.
Contient des chapitres généraux sur le théâtre romain, ainsi que des résumés détaillés des pièces de Plaute et de Térence.
- F. DUPONT, L’acteur-roi ou le théâtre dans la Rome antique, Paris, Les Belles Lettres, 1985.
- F. DUPONT, Le théâtre latin, Paris, Armand Colin. (ISBN 2-200-25120-3)
