Sahara occidental
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Le Sahara occidental (appelé Sahara marocain au Maroc) (de code ISO 3166-1 EH) est un territoire de 266 000 km² du nord-ouest de l'Afrique, bordé par le Maroc au nord, l'Algérie au nord est, la Mauritanie à l'est et au sud, tandis que sa côte ouest donne sur l'océan Atlantique.
Vaste territoire désertique, cette ancienne colonie espagnole n'a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique, plus de trente ans après le départ des Espagnols en 1975. Le Sahara occidental est effectivement en proie à un conflit reflétant à la fois la lutte de certains Sahraouis pour leur indépendance et la rivalité hégémonique du Maroc et de l'Algérie dans cette région. Devenu un enjeu global, le dossier saharien bloque toujours la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique, fondée par le Front Polisario en 1976. Celui-ci est un mouvement dont l'objectif est l'indépendance totale du Sahara occidental ; il est soutenu militairement, financièrement et diplomatiquement par l'Algérie. Depuis le cessez-le-feu de 1991, le Maroc contrôle et administre environ 80% du territoire, tandis que le Front Polisario en contrôle 20%.
À son accession à l'indépendance en 1956, le Maroc revendiqua le Sahara espagnol. L'Espagne restitua au Maroc les provinces de Tarfaya et Tan-Tan en 1958, et la région d'Ifni en 1969. En 1963, les Nations unies classèrent le territoire dans la liste des territoires non-autonomes[3], ce qui en fait l'un des plus vieux dossiers gérés par l'ONU qui tente d'organiser un référendum sous l'égide de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) depuis 1988. Plus particulièrement, la France, l'Espagne et les États-Unis appellent à un dialogue direct entre l'Algérie et le Maroc afin de trouver une solution viable et de mettre un terme à un conflit qui dure depuis déjà trois décennies.
En 1982, la reconnaissance de l'indépendance du Sahara occidental par une majorité d'états africains et son adhésion à l'Organisation de l'unité africaine (OUA), provoqua le départ du Maroc de l'organisation trois ans plus tard (en 1985). Depuis, la position de cette dernière (devenue l'Union africaine) sur la question n'a pas évolué.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Article détaillé : Histoire du Sahara occidental
[modifier] La période pré-coloniale
Ce secteur fut conquis par la dynastie des almoravides entre 1042 et 1052 ; puis l'autorité du pouvoir marocain s'affaiblit progressivement. Ce territoire était habité par des tribus nomades isolées. Lors de conflits entre tribus, il arrivait que certaines d'entre elles fissent appel au sultan marocain pour son soutien militaire, ravivant l'influence marocaine pour un temps, comme l'attestent les échanges commerciaux monnayés en dirhams marocains. Juste avant la colonisation espagnole, il y avait des liens juridiques d'allégeance entre le Sultan du Maroc et certaines des tribus vivant sur le territoire du Sahara occidental. La Cour internationale de Justice a néanmoins délibéré que ces liens d'allégeance n'étaient pas de nature à retirer aux populations du Sahara occidental leur droit à l'autodétermination et donc qu'ils ne donnaient pas de droit de souveraineté du Maroc sur le territoire. (source).
[modifier] La province espagnole
En 1884, l'Espagne mit ce territoire sous son protectorat et le nomma « Sahara espagnol ». Les tribus locales luttèrent contre la puissance coloniale avec l'aide du Maroc. Cet appui cessa lorsque ce dernier fut soumis à un protectorat français en 1912.
Dès 1965, l'ONU poussa l'Espagne à décoloniser ce territoire et dans ce but engager des consultations avec le Maroc, en association avec l'enclave d'Ifni. Mais l'Algérie était alors en conflit ouvert avec le Maroc au sujet du tracé de leur frontière commune. De plus, le Maroc et la Mauritanie avaient aussi des revendications territoriales opposées sur ce territoire. De ce fait, les trois voisins du Sahara occidental ne parvinrent pas à créer un front commun face à l'Espagne qui perpétua ainsi sa domination.
Le règlement du conflit algéro-marocain et un accord conclu entre le Maroc et la Mauritanie permirent d'unifier le front anti-espagnol. Parallèlement, plusieurs groupes locaux se lancèrent dans la résistance armée.
[modifier] L'annexion par le Maroc
Après le verdict de la Cour internationale de Justice, le Maroc organisa la marche verte le (6 novembre 1975) pour marquer la volonté d'une souveraineté marocaine sur ce territoire. Ceci emmena l'Espagne à signer les accords de Madrid tripartites (Espagne, Maroc, Mauritanie) le 24 novembre 1975 pour officialiser le partage à proportion de deux tiers contre un tiers au profit du Maroc et de la Mauritanie. Le retrait des troupes espagnoles, décidé peu avant la mort de Franco, s'effectua entre 1975 et 1976.
Le 27 février 1976, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) fut proclamée par le Front Polisario, suite au départ du dernier soldat espagnol du territoire. Dans le même temps, la lutte armée du Front Polisario se retourna contre les forces marocaines et mauritaniennes qu'il considère comme de nouvelles forces d'occupation.
Le Maroc récupéra de fait le reste du territoire en 1979, à la suite du retrait de la Mauritanie. Dans les années 80, le Maroc a érigé un mur qui sépare le territoire en deux, le quart oriental étant désormais sous le contrôle du Front Polisario ; plusieurs milliers de sahraouis ont quitté la partie du Sahara occidental sous administration marocaine, et ils sont aujourd'hui environ 150 000 qui vivent dans des camps de réfugiés établis dans le sud-ouest algérien (camp de Tindouf). Une guerre d'embuscades avec le Front Polisario contestant la souveraineté de Rabat prit fin en 1991 suite à un cessez-le-feu favorisé par la médiation de l'Organisation des Nations unies ; un référendum organisé par les Nations unies sur le statut final a été reporté à plusieurs reprises.
[modifier] Polémique sur la souveraineté marocaine
Alors que le statut final du Sahara occidental reste à déterminer, l'Union africaine a reconnu en 1982 la République arabe sahraouie démocratique (qui revendique l'indépendance du Sahara occidental), et l'a accueillie comme État-membre, sous l'impulsion de l'Algérie. Cette reconnaissance a conduit le Maroc à se retirer de l'Union.
Le Sahara occidental est considéré par le Maroc comme constituant ses provinces du sud (dit Sahara marocain). Ce pouvoir revendiqué comme historique et légal par le Maroc sur cette partie du Sahara est contesté par le Front Polisario, soutenu par l'Algérie voisine. Le Maroc accuse celle-ci de chercher une ouverture sur l'océan Atlantique, et de vouloir exploiter des champs pétrolifères présumés (mais non découverts).
Avant même que l'affaire du Sahara occidental ne prenne la tournure d'une crise ouverte, avec la volonté affirmée de l'Espagne, au début de la décennie 1970, de procéder à l'indépendance pure et simple de ce territoire (Saguia el-Hamra et Rio de Oro), Alger affichait la volonté d'endiguer ce qu'elle appelait « l'expansionnisme chérifien », « grave danger » pour tous les voisins de l'est et du sud. L'Algérie était aidée en cela et armée par l'URSS, son allié traditionnel des années 1970 à 1989, qui voyait d'un mauvais œil géostratégique d'abord les bases américaines, puis la présence discrète des États-Unis au Maroccitation nécessaire.
En 2005, le Maroc a décidé de donner à ce qu'il considère comme son territoire une autonomie interne, et a confié au Conseil royal consultatif des affaires sahariennes l'étude des possibles statuts d'autonomie dans la région. Cette initiative bénéficie d'un large soutien de la communauté internationaleréf. nécessaire.
[modifier] Démographie
- Article détaillé : Démographie du Sahara occidental.
[modifier] Villes du Sahara occidental
[modifier] Sous contrôle du Maroc
[modifier] Sous contrôle du Front Polisario
- Bir Gandus
- Bir Lehlou, capitale temporaire de la RASD
- Tifariti
Par ailleurs, environ 150 000 sahraouis sont réfugiés dans des camps de la wilaya de Tindouf (Algérie).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Notes et références
- ↑ Background Note: Morocco, Département d'État américain, juillet 2006, lire en ligne
- ↑ Fiche Western Sahara, CIA World Factbook, lire en ligne
- ↑ Voir la liste 2001 des territoires non autonomes : lire en ligne
[modifier] Bibliographie
- Sahara occidental 1991-1999 : l'enjeu du référendum d'autodétermination, Thomas de Saint Maurice, Editions L'Harmattan, 2000
- Sahara occidental : La controverse devant les Nations unies, Laurent Pointier, Editions Khartala, 1994
- Sahara occidental : origine et enjeux d'une guerre du désert, Tony Hodges, Editions L'Harmattan, 1987
[modifier] Liens externes
- La catégorie Sahara occidental de l'annuaire dmoz.
- Fiche IRENEES
- Rapport du centre Européen d'intelligence stratégique sur le conflit du Sahara Occidental (étude contestée, voir cet article du Soir)
- Point de vue marocain sur le statut du Sahara occidental (ministère marocain de la communication)
- Point de vue marocain sur le conflit
- http://www.arso.org Point de vue des défenseurs de l'indépendance de ce territoire
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