Remix politique

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Le remix politique est un mixage de paroles d'hommes politiques ou médiatiques, avec une bande sonore de fond composée de samples^[1] (ou parfois de chansons connues^[2]).

L'usage de plus en plus simple de techniques de sampling et de mixage permet de créer des morceaux musicaux avec un simple ordinateur, et a permis la naissance de cette nouvelle forme musicale. Il est à noter que ce terme est peu employé, les créateurs de ce type de musique ne lui ayant pas donné de nom particulier.

Le mouvement se présente comme contestataire, cherchant à réinterpréter les discours politiques, et transformer la langue de bois qui les caractérise parfois, en un nouveau discours, comique ou absurde.

Un des premiers exemples du genre est le disque Qui (m’a enlevé)… ? sorti en 1989, en Belgique, sous le label Brussels Sound Revolution (BSR) et composé d’extraits de la conférence de presse donnée par l’ancien premier ministre Paul Vanden Boeynants après son enlèvement. Largement diffusé, le morceau bien que tournant le personnage en dérision a eu pour effet comme souvent, d’augmenter la popularité d’un homme politique pourtant controversé^[3].

Cette réutilisation des paroles d'autrui amène généralement les auteurs à ne pas commercialiser leurs œuvres. Ils donnent à leurs morceaux le plus souvent des licences libres, comme Creative Commons.

Il est à noter que des groupes de musiques normalement distribués par les réseaux musicaux incluent également parfois des discours d'hommes politiques. Ainsi, le rappeur français Alibi Montana, dans le morceau Bienvenue à la Courneuve Sarkozy, a mixé quelques phrases de ses paroles sur la la Cité des 4000, cité de La Courneuve de la banlieue parisienne, paroles qui pourraient avoir été l'un des éléments déclencheur des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. M.Sarkozy a menacé de porter plainte à la sortie de son prochain album, moins pour le mixage de ses paroles, que pour la virulence des textes des chansons.

Le précurseur du genre en France a peut-être été Zebda, groupe musical engagé en politique, dans son morceau Le Bruit et l'odeur paru en 1995, qui reprenait un discours de Jacques Chirac, discours qui fut parfois considéré comme raciste. On peut également évoquer le morceau Porcherie de Bérurier Noir, en 1985, et qui reprenait des bribes de discours de Jean-Marie Le Pen.

En 2002, le compositeur Malto sortait les CD Belle Campagne (label Exxos, distribution EMI) poussant le jeu du détournement jusqu'à faire chanter Jacques Chirac et Lionel Jospin sur des airs de Bossa Nova, comme de véritables chanteurs (involontaires). Ce genre de remix fut appellé par son producteur le « scotching » (Source Le Monde du 2 mars 2002.)^[4].

Sommaire 1 La question de la légalité 2 Quelques artistes 3 Références 4 Voir aussi

[modifier] La question de la légalité

Cette question n'est pas tranchée en France. La réutilisation de paroles de discours publics sans accords de leurs auteurs pose question. Aucun procès n'a encore été intenté à ces artistes, probablement pour éviter toute forme de publicité involontaire. Il est également probable que ces musiques seraient considérées par les tribunaux comme des parodies, ne dépassant pas la limite de la liberté d'expression. Les auteurs prennent souvent soin de ne pas déformer les paroles dans un sens qui pourrait être considéré comme de la diffamation, et transforment plutôt les paroles dans un sens comique, plutôt que trop critique.

Concernant les samples de fond sonores, la question rejoint celle des samples en général (voir Sample : questions juridiques). Lorsque le fond sonore est une œuvre célébre, les artistes prennent souvent soin de prendre de vieux morceaux dont les droits d'auteurs ont expiré, ce qui a pour conséquence inattendue de refaire découvrir des œuvres musicales populaires anciennes.

Le morceau Tous les tizenfants a cependant été retiré^[5] d'une compilation de musique du magazine musical Les Inrockuptibles, suite à des commentaires défavorables de la Sacem.

[modifier] Quelques artistes

• Polémix & la Voix Off^[6], deux auteurs ayant notamment produit les morceaux Tous les tizenfants^[7], et Le Supocialiste avec MM.Jospin et Hollande^[8] ou encore Original Sarko Skunking ^[9]. Leurs détournements de discours politiques sont diffusés toutes les semaines sur la radio tourangelle Radio Béton. Systaime a réalisé des clips pour Polemix et la voix off, à voir sur le site Sarkoremix.

• Antisocial n'est pas un artiste, mais plutôt un groupement qui lance régulièrement des appels à contribution en vue de création d'albums sur un thème donné. Leur plus célèbre album est sans doute le premier : Les Idées saines de Serge Dassault, lancé après les propos de M. Dassault, propriétaire du quotidien Le Figaro, déplorant que les médias français relaient, selon lui, trop d'« idées de gauche ». ^[10]

• Le Wu-m-p, regroupement d'artistes rap et hip hop. Le groupe du Wu-m-p ne fait pas que remixer des discours politiques, mais il détourne aussi les images et les textes. Par exemple, leur logo est celui du pommier de la campagne présidentielle de M. Chirac. Le détournement consiste à présenter le même arbre, mort, dont les feuilles et les pommes sont tombées à terre. Le détournement de textes consiste à reprendre des dépéches de presses déformées par un robot qui remplace certain mots par d'autres, en employant parfois au registre lexical hip hop : « premier ministre » par « premier chef suprême », « député » par « BIG-UP », « guerre » est remplacé par « amour », « intérieur » par « terreur », etc. Les textes ainsi transformés restent tout à fait lisibles^[11]. Parmi les morceaux marquants, on peut citer Explicit Chirac^[12], Tolérance Zéro^[13], Extrapolation N°9^[14] et C'est extrèmement simple^[15]

• DavDuf, proche du mouvement altermondialiste, lui-même artiste du mouvement remix^[16], publie sur son site les derniers morceaux des différents artistes[2].
• Mozinor pour notamment deux detournements : La Fievre ( remix d'un passage de sarkosy au 20 h de claire chazal ou il recite les lyrics du titre de ntm ), et le Social Supa Crew ( remix d'un debat lors des primaires socialistes ou Dsk , Fabius et Royal representent un groupe de hip hop et font une demonstration de Beat box )

[modifier] Références

[modifier] Voir aussi

• Systaime
• Polemix et la Voix Off
• Yes men, détournement du discours de l'OMC
• Musique libre
• Creative Commons, la licence principale de la musique libre
• Musique et commerce, une réflexion sur le système de distribution de la musique
• La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse
• La loi DAVDSI sur la propriété intellectuelle, qui a inspiré de nombreux remix
• La Déconstruction selon Derrida, et l'article Situationnisme, idées auxquelles se réfèrent parfois les auteurs de remix politique.
• Ad-busters
• L'article anglais : Culture jamming

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