Serge Dassault
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Serge Dassault, né le 4 avril 1925 à Paris, fils de Marcel Dassault, est un chef d'entreprise et un homme politique français.
Sommaire |
[modifier] Études
- Études secondaires au Lycée Janson de Sailly
- École polytechnique (X)
- École Nationale Supérieure de l’Aéronautique (SUPAERO)
[modifier] Carrière industrielle
- En 1951, il entre à Générale Aéronautique Marcel Dassault, où il entre comme ingénieur au bureau d’études des avions de série
- En 1952, il travaille au bureau d’études des avions prototypes (Mystère IV N)
- En 1953, il participe au suivi du Mystère IV N aux essais en vol
- En 1955, il est nommé Directeur des Essais en vol (premier vol du Mirage I)
- En 1959, convaincu de la supériorité des Mirages III sur les Locheed F104, il persuade son père de l’utilité d’une mission commerciale en Australie. Il s’y rend en personne, accompagné par un seul collaborateur, Bernard Waquet. Contre toute attente, il décroche une commande de 100 Mirages, puis s’intéresse au marché américain.
- En 1961, il est nommé Directeur de l’exportation. Suite à ses prospections sur le marché américain, il perçoit les prémisses de l’avaition d’affaires et lance le Mystère 20 à l’exposition de la National Business Aviation Association à Pittisburg de 1962. Le succès est immédiat.
- En 1963, il prend la direction générale de la société Électronique Marcel Dassault,
- En 1967, il est nommé président-directeur général de l’Électronique Marcel Dassault, qui devient en 1982 l’Électronique Serge Dassault,
- En 1986, il est nommé président-directeur général de la Société des Avions Marcel Dassault, devenue depuis 1990 Dassault aviation,
- En 1987, il est nommé président-directeur général de Dassault Industries, devenue depuis le 8 juillet 1999 Groupe Industriel Marcel Dassault (Groupe Dassault),
- En 1998, il est condamné en Belgique à deux ans de prison avec sursis pour corruption dans le cadre de l'affaire "Agusta" (source "l'Humanité" du 24/12/1998) (décision jugée non conforme par la Cour européenne des Droits de l'Homme en 2006 parce que des citoyens ordinaires ont été jugés par la Cour de Cassation belge, sans accès à une cour d'appel, avec des mandataires politiques).
- En 2000, il est nommé président d’Honneur de Dassault Aviation,
- Le 8 juillet 2004, il devient président de la Socpresse, groupe de presse publiant Le Figaro et les magazines du groupe l'Express-L'Expansion.
[modifier] Carrière politique
- Son entrée en politique
Serge Dassault est entré en politique, car il a la conviction que c’est ainsi qu’il pourra faire bouger les choses. Il veut « faire entendre la voix de l’entreprise » au-delà des cercles traditionnels –le MEDEF et autres milieux politiques-.
Suite aux événements de mai 68, il développe une vision anticonformiste de l’entreprise et de l’économie qu’il nomme "libérale-socialiste", avec au cœur de sa réflexion « la gestion participative ». Il s’agit d’initier les salariés au fonctionnement de l’économie et des entreprises, et de s’adresser à eux, directement, sans passer par les syndicats (« Ce n’est pas aux syndicats de défendre les salariés mais aux patrons »). En effet, les syndicats défendent une vision à court terme du bien-être des salariés, sans penser aux conséquences à plus long terme que leurs demandes impliquent pour l’entreprise, et parfois même sa pérennité. «Lorsque l’on explique aux salariés que le véritable patron de l’entreprise, c’est le client, ils commencent à changer de mentalité. Et quand on ajoute, que s’il y a des profits, ils en auront une part importante, il n’y a plus de lutte des classes. Ce n’est plus le patron qui paie c’est le client. »
- Son attitude envers la droite, son attitude envers la gauche
La réflexion de Serge Dassault afin d’adhérer au « parti idéal » traduit bien la « couleur politique » de Serge Dassault.
« Si je m’en tenais à l’aspect économique libéral, la défense de la liberté d’entreprendre, la promotion du profit, la réduction des impôts directs, le souci de l’ordre et de l’autorité sous toutes ses formes (Etat, Ecole, entreprise), je pouvais sans doute opter pour un parti de « droite ». « A l’inverse, si je considérais ma volonté de promouvoir le développement économique et les emplois, d’augmenter réellement le pouvoir d’achat et le niveau de vie pour tous, de développer la gestion participative, d’aider les oubliés et les exclus, les personnes âgées, les veuves, les handicapés, de défendre la famille, de rechercher la qualité de la vie dans tous ses domaines, de lutter contre toutes les formes de pollution, je pensais aussi à un parti de « gauche ».
Serge Dassault aime à bousculer les idées reçues. Il a des amis à gauche (Michel Charasse, Dominique Strauss-Kahn, ...), comme à droite mais n’hésite pas à bousculer la majorité ou l’opposition, lorsqu’il s’agit pour lui de survie de l’économie française. Ainsi dit-il à Jean-Michel Aphatie sur RTL que « la gauche est toujours au pouvoir et que la droite pratique une politique de gauche », sur les 35 heures notamment.
- Son engagement local
• En janvier 1974 : Il adhère au CNIP (mouvement fondé en 1949, avec pour objectif de rassembler sur le plan local et national les libéraux d’inspiration chrétienne et laïque ni MRP, ni radicaux, ni gaullistes)
Il constate que la force de proposition du mouvement est aussi sa faiblesse, puisqu’il n’est que très peu représenté à l’Assemblée, et donc dans la politique économique et sociale de la France, alors qu’il s’inquiète de la crise économique précipitée par les mesures prises par Jean-Pierre FOURCADE, ministre des Finances. Il décide alors sur les conseils de Camille Laurens de briguer un mandant local. Il choisit la ville la plus difficile, puisque communiste –mais c’est à ses yeux aussi tout ce qui fait son intérêt- Il se présente 3 fois de 1977 à 1995 où il est enfin élu, n’hésitant pas aller dans les HLM rencontrer les Corbeil-Essonnois.
- Depuis 1995 : maire de la ville de Corbeil-Essonnes,
- De 1988 à 2004 : conseiller général du canton de Corbeil-Essonnes-Est,
- Depuis septembre 2004 : sénateur de l'Essonne.
Il est membre de l'UMP.Il est Secrétaire National en charge du développement de la Gestion participative et il est Président de la Fédération professionnelle des métiers de l'Air, de l'Espace et de la défense. Il est depuis longtemps un soutien de Jacques Chirac.
Son mandat de sénateur a été contesté car estimé incompatible avec la direction de la société Dassault Aviation. Par décision du 23/12/2004 [1], le Conseil Constitutionnel a considéré qu'il n'est pas établi qu'il contrôle cette société, bien qu'étant président de GIMD qui en possède plus de 50%.
Ce à quoi Serge Dassault répond, en défendant sa conviction que les plus à mêmes de régler les problèmes économiques, ne sont pas les politiciens, puisque pour survivre ils sont condamnés à être élus, mais ceux qui ont déjà une activité professionnelle, car c’est précisément le type de problèmes qu’ils résolvent tous les jours.
[modifier] Famille
Il est le fils de Marcel Dassault duquel il a hérité du groupe Dassault (voir aussi Dassault aviation). Alors qu'ils s'appellaient Bloch, ses parents, son frère et lui furent arrêtés par la Gestapo puis internés à Montluc et ensuite à Drancy. Son père fut déporté à Buchenwald en août 1944 pour avoir refusé d'apporter aux allemands son savoir faire aéronautique. Les Dassault furent sauvés huit mois plus tard par Marcel Paul, membre du Parti communiste français, et Albert Baudet.
Marié, il a 4 enfants : Olivier Dassault est député (UMP) à l'Assemblée Nationale; Laurent Dassault, 52 ans, est chargé des investissements du Groupe Dassault dans le domaine de la viticulture, il est également Président du Conseil d'Artcurial; Thierry, 46 ans, se spécialise dans l'intelligence économique ; Marie-Hélène, 39 ans, est responsable de la communication et du mécénat, et son mari, Benoît Habert, 41 ans, est Directeur Général Adjoint du Groupe Dassault, en charge de la stratégie et du développement.
[modifier] Journalisme
- Le journalisme et la famille Dassault
Serge Dassault a souhaité dans le domaine de la presse, comme dans l’aéronautique, poursuivre l’œuvre de son père. Tout le monde se souvient de « Jours de France », newsmagazine avant l’heure qui défendait une présentation positive de l’actualité. Serge Dassault imprégné de cette vision du journalisme et de la vie, a cœur de défendre une vision de l’économie tournée vers la croissance et la mise en valeur des réussites économiques et industrielles françaises.
Il a souvent été mal compris des journalistes, dont il critique beaucoup le point de vue général, le trouvant trop « de gauche », ou plus précisément contre-productif économiquement. Il défend le modèle social de ses entreprises : redistribution des bénéfices, horaires aménagés… quand le marché, c’est-à-dire les clients le permettent, afin de lutter efficacement contre le chômage, fléau pour tous.
[modifier] Des journalistes de gauche
Serge Dassault a expliqué sur France Inter le vendredi 10 décembre 2004, d'après le journal Le Monde daté du 13 décembre, que les journaux doivent diffuser des « idées saines », car « nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche ». Selon lui, la presse peut rendre compte, mais doit modérer les propos de gauche. " J’espère que vous allez cesser de former des journalistes de gauche ! " avait ainsi déjà lancé Serge Dassault, nouveau patron de la Socpresse (70 titres), à des responsables du Centre de formation des journalistes (CFJ), rue du Louvre à Paris (Le Nouvel Observateur, 30 sept. 04).). Il est intéressant, sur ce sujet, de lire l’interview que Serge Dassault a accordé au Point le 6 janvier 2005. Par saines, il entend « aptes à résoudre les problèmes cruciaux de l’emploi ». Il poursuit en disant que si les 35 heures, …. Etaient la solution « on ne verrait pas le chômage, augmenter, ni les entreprises délocaliser. Le problème n’est pas de décréter qui a tort ou a raison, mais de comprendre que si on continue à ne rien changer, notre économie continuera à péricliter et le chômage augmenter".
On dit qu'il a refusé que son journal publie, en août 2004, un entretien avec Andrew Wang, dans le cadre de l'Affaire des frégates de Taïwan. (Entretien finalement publié par le journal Le Point le 9 septembre 2004).
[modifier] Ses autres activités
Toujours en mouvement, Serge Dassault développe deux nouvelles activités: la voiture électrique équipé d'un moteur hybride le système Cleanova[2]" et les maisons modulables. La voiture électrique répond à un souci de préservation de l'environnement et de lutte contre l'augmentation du prix du pétrole, car c'est une voiture silencieuse qui ne produit pas de gaz à effets de serre. Elle est destinée principalement aux flottes commerciales des grands groupes et aux citadins. Elle est actuellement testée par La Poste.
[modifier] Références
- « Oui au libéralisme social » par Vianney Aubert, Hervé Bentegeat et Yves Messarovitch, Le Figaro Economie, 28 mai 1997
- Le charme discret d’un anti-conformiste, par Jean-Marie Rouart, Paris Match 10-16 septembre 1998
- Serge Dassault « Si riche et pas si bête », par Airy Routier, Le Nouvel Observateur, 10-16 septembre 1998
- Entretien : Ce sont les clients qui dirigent l’entreprise, pas le gouvernement. Par Catherine Nay et Patrice Merites), Le Figaro Magazine, 1er avril 2000
- Le libéral œcuménique (par Michel Cabinot), La Tribune , 11septembre 2001
- Frégates de Taïwan : L'interview d'Andrew Wang, Le Point, 09 septembre 2004 (par Jean Guisnel)
- Soupçons sur les contrats des Mirage à Taiwan, Le Parisien, 22 octobre 2003
- Serge Dassault « L’homme qui aimait la presse », par Dominique Gallois et Pascale Santi, Le Monde, 21 septembre 2004
- Le « Figaro » de Papy, Le Nouvel Observateur, 23 septembre 2004
- Dassault ressort les ciseaux au « Figaro », Libération, 22 septembre 2004
- « Le Figaro » cherche une parade à Dassault, Libération, 10 septembre 2004
- « Les nouveaux habits de Dassault », par Jean-François Polo , 5 avril 2005
[modifier] Bibliographie
- J'ai choisi la vérité - PLON (1983)
- Un Projet pour la France - Ed. Valmonde (2001)
- Serge Dassault 50 ans de défis de Claude Carlier - Editions Perrin (2002)
- Serge Dassault. Armes, presse, politique par Anne-Marie Rocco - Flammarion, avril 2006
[modifier] Décoration
- Grand Officier dans l’Ordre national de la Légion d'honneur
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