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Révolution mexicaine - Wikipédia

Révolution mexicaine

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Histoire du Mexique

La Guerre civile mexicaine aussi appelée Révolution mexicaine (en espagnol Revolución Mexicana) est une insurrection armée, sociale et culturelle par des bandes anarchistes, nationalistes et socialistes qui commença au Mexique en 1910 en réaction à la dictature du général Porfirio Díaz et qui culmina officiellement avec la promulgation d'une nouvelle constitution sept années plus tard, bien que les éruptions de violences continuèrent jusqu'à la fin des années 1920. Le mouvement eut un grand impact dans les cercles ouvriers, agricoles et anarchistes puisque la Constitution mexicaine de 1917 fut la première au monde à reconnaître les garanties sociales et les droits des conventions collectives, en plus de produire des symboles importants de la gauche mondiale comme sont le peintre Diego Rivera, le rebelle Emiliano Zapata ou le journaliste anarchiste Ricardo Flores Magón.

La lutte armée eut comme déclencheur la fraude électorale perpétrée en 1910 par Porfirio Díaz, qui s'était maintenu de manière quasi ininterrompue à la présidence du Mexique depuis 1876. Il avait été le promoteur d'une industrialisation et pacification du pays mais grâce à la surexploitation de la classe paysanne et ouvrière, concentrant la richesse, le pouvoir politique et l'accès à l'éducation une poignée de familles possédaient de grandes exploitations agricoles et quelques entreprises étrangères, principalement françaises, britanniques et états uniennes d'Amérique.

Lors des élections de 1910 Díaz avait comme adversaire Francisco I. Madero, un spéculateur richissime éduqué à l'étranger qui sympathisait avec les réformes sociales qui avaient été suggérées par des intellectuels comme Antonio Horcasitas ou les frères Flores Magón. Díaz donna l' ordre d'arrêter Madero mais ce dernier avec des compagnons partit aux États-Unis et proclama le plan de San Luis.

reproduction d'une photographie stéréoscopique prise en 1905 de la Calle San Francisco, Mexico
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reproduction d'une photographie stéréoscopique prise en 1905 de la Calle San Francisco, Mexico

Divers rebelles et chefs populaires répondirent à l'appel mais ils ne formaient pas un mouvement homogène ni n'avaient les mêmes ambitions. Par exemple les paysans menés par Emiliano Zapata, qui réclamaient les terres qui leur avaient été "volées", ou les troupes de Francisco Villa dit "Pancho", un bandit qui agissait jusque aux États-Unis. La lutte contre le gouvernement central dura peu puisque Díaz démissionna après cinq mois, mais cela déclencha une guerre civile entre les factieux et les idéologues qui couta la vie à plus d'un million de mexicains, ce qui représentait 10 % de la population de l'époque.

À la démission de Díaz un gouvernement provisoire dirigé par Francisco León de la Barra qui transmit la présidence à Madero en 1911, néanmoins deux annés plus tard Madero serait victime d'un coup d'état fomenté par le général Victoriano Huerta. Le gouvernement éphémère maderiste avait été incapable de pacifier le pays et les potentats locaux maintenaient la lutte contre le nouveau pouvoir fédéral. Pour diminuer les affrontements sanglants Venustiano Carranza, le gouverneur de l'état septentrional de Coahuila forma l'exécutif constitutionnel Ejército Constitucionalista afin de pacifier le pays adopta la plus grande partie des demandes sociales exigées par les rebelles dans une nouvelle constitution de nature progressite. Carranza a réussi à mettre en forme les textes, mais son désir de pacifier le pays fut plus fort que son habileté à résoudre les problèmes qui étaient à l'origine de la violence, aussi un par un les rebelles furent assassinés.

Le gouvernement de Carranza dura peu. Le général Álvaro Obregón, qui était ministre de la guerre et la marine, se souleva pour présenter sa candidature officielle dans les élections fédérales suivante. Après le plan d'Agua Prieta du 23 avril 1920, Carranza fut tué le 21 mai 1920 alors qu'il prenait le chemin pour l'exil. Obregón assuma le pouvoir et démontra non seulement qu'il était un militaire habile, mais qu'il savait terminer de pacifier la majeure partie du pays, sinon un politicien adroit qui fut le mandataire des multiples syndicats et centrales ouvrières. Obregón sans doute voulait se faire réélire, contrairement à la Constitution de 1917 et il fut assassiné par un extrémiste catholique. Il eut pour successeur le général Plutarco Elías Calles, qui promulga quelques lois anticléricales qui provoquèrent la Guerra Cristera et fonda le Partido Revolucionario Institucional (PRI), qui se maintiendrait à la présidence de la république pour plus de soixante-dix ans.

Sommaire

[modifier] Le renversement de l'ordre porfirien (1910-1920)

[modifier] Les causes de la Révolution

[modifier] La modernisation (1876-1910)

On ne peut qualifier, même avec le recul, l'ordre porfirien d'« ancien régime » ou de « dictature ». Le régime porfirien était un régime moderne et modernisateur, placé sous la devise « ordre et progrès ». Porfirio Diaz, libéral, parvient au pouvoir après un pronunciamiento en 1876 et rétablit rapidement la paix civile, le crédit et les finances publiques afin d'attirer les investissements étrangers qui permettront de mettre le territoire et les ressources naturelles en valeur. Pendant plus de 30 ans, la modernisation du pays a été remarquable sur le plan de l'équipement en infrastructures : le réseau de chemin de fer, qui totalise moins de 500 km en 1876, passe à environ 19 000 km en 1910 ; des ports sont également aménagés. L'essor minier est également important, notamment dans les Etats du Nord (Sonora, Chihuaha, Durango) et l'exportation des minerais se fait essentiellement vers les États-Unis. L'agriculture d'exportation est alors également en plein essor, tout comme l'exploitation pétrolière. Cette modernisation se fait aussi grâce aux investissements étrangers : Anglais, Français, et de plus en plus Nord-Américain. Sur le plan culturel, l'analphabetisme est encore en moyenne de 70% en 1910, l'école primaire a progressé dans les villes, le réseau d'instituts de l'enseignement secondaire est remarquable ainsi que l'enseignement universitaire, à Mexico. Ces progrès profitent essentiellement à la bourgeoisie et aux classes moyennes urbaines.

Nous l'avons vu, le régime porfirien n'est pas une « dictature », mais un régime constitutionnel, personnel, et autoritaire. La Constitution de 1857, très libérale, est en vigueur mais n'est pas appliquée. Les élections (parlementaires et présidentielles) ont lieu régulièrement mais s'effectuent en l'absence de toute compétition politique, puisqu'il n'y a pas de partis politiques. Porfirio Diaz désigne les candidats députés et sénateurs ainsi que les candidats gouverneurs des Etats et il s'auto-désigne candidat à la présidence. Les elections font donc figure de simple formalité, la participation electorale est insignifiant en raison de la mobilisation des peones par les grands propriétaires. Cependant, le régime n'est pas autoritaire et ne repose pas sur la force mais sur les « hommes du président », c'est-à-dire sur les loyautés personnelles à l'égard de Porfirio Diaz. On peut parler d'un régime oligarchique dans la mesure où ce sont de puissants clans familiaux qui, dans les Etats, détiennent le pouvoir économique et social. Ces oligarchies n'ont pas de pouvoir politique propre, les fidèles de Diaz sont placés par ses soins dans les postes de pouvoir, et les exclus peuvent se consacrer à leurs affaires privées. Le régime fonctionne ainsi jusqu'au début du XXe siècle à la satisfaction générale et sans rencontrer d'opposition. Dans la décennie 1900, les tensions se sont cependant accrues.

[modifier] L'aggravation des tensions sociales

Dans les campagnes, jusqu'à la fin du XIXe siècle, la paix repose sur un « pacte tacite » entre le régime et les ruraux : les villages conservent leurs biens communaux, la législation qui prévoit la privatisation des terres n'est que très mollement appliquée. Au tournant du siècle, le régime appuie une offensive généralisée contre les propriétés collectives des communautés villageoises. Les empiètements des grands propriétaires sur les terres communales se multiplient, en particulier dans l'Etat du Morelos ; dans les Etats du Nord le régime octroie des concessions très avantageuses sur les terres publiques à des compagnies foncières (le plus souvent nord-américaines) qui les privatisent et privent les villages des ressources en bois et en patûre. La montée du mécontentement se manifeste par l'augmentation du nombre de procès et de réclamations, qui ne sont plus entendues par le régime.

En 1907, le Mexique est touché par la baisse brutale des prix des matières premières aux États-Unis : de nombreuses compagnies minières ferment leurs portes, en particulier dans le nord, jetant dans le chômage des milliers d'ouvriers. Ce sont des années de « vie chère » et de graves difficultés sociales, puisqu'aucun système d'assurance ou d'assistance n'avait été mis en place.

Un mouvement ouvrier fait également son apparition, avec les premières organisations syndicales dans les régions minières du nord et dans la région industrielle textile des Etats de Puebla et de Veracruz. Deux grèves, à Cananea en juin 1906 et à Rio Blanco en janvier 1907, marquent particulièrement l'opinion publique : en dépit du fait que les ouvriers ne présentent que des revendications économiques, la répression par l'armée est sévère et provoque des dizaines de mort. Le régime n'était pourtant pas accoutumé à de telles pratiques, mais l'opinion publique a dès lors la preuve que celui-ci n'est plus en mesure d'arbitrer les conflits et d'assurer un minimum de justice sociale.

La situation politique semble ainsi complètement bloquée.

[modifier] Le problème de la succession présidentielle

Dès 1904, lors de l'élection présidentielles, le problème de la succession s'est posé : le président est agé et peut disparaître d'un jour à l'autre, or il se révèle incapable d'arbitrer entre les factions qui se disputent autour de lui. L'opposition s'opère entre les « científicos », technocrates artisans de la modernisation et du durcissement du régime après 1900 et les reyistes, partisans du Général Bernardo Reyes, un fidèle de Porfirio Díaz, que celui-ci fera exiler en 1908. Une solution de fortune est trouvée en 1904 : nommer un vice-président (un científico) et allonger à 6 ans la durée du mandat présidentiel. En 1908, Díaz provoque la surprise en annonçant, dans un entretien avec un journaliste nord-américain (entretien Creelman) qu’il est favorable à la création de partis politiques en vue de désigner des candidats pour l'élection de 1910. C’est en fait un moyen pour lui de connaître ses adversaires. Il est cependant pris au mot, et ses partisans créent des groupements politiques pour appuyer sa candidature ; quant aux reyistes, ils font campagne, créent des clubs politiques, qui sont tous interdits en 1909.

Un grand propriétaire foncier du nord, Francisco I. Madero, s’empare de la bannière de la « non-réélection » ; son ouvrage publié en 1908, La succession présidentielle, connaît un grand succès. Il y prône des élections véritablement libres, démocratiques, permettant une véritable participation des « nouvelles couches sociales » (classes moyennes et ouvriers), et la non-réélection de Porfirio Díaz : « suffrage effectif, non-réélection ». Madero fait campagne dans tout le Mexique ; partout sont fondés des « clubs madéristes », il reçoit l'adhésion de nombreux reyistes dont le candidat ne veut pas se présenter contre Díaz. Le régime met fin au mouvement madériste en interdisant les clubs et en emprisonnant le candidat Madero au moment des élections. A l'automne 1910, depuis les États-Unis où il s'est réfugié, Madero lance le « Plan de San Luis Potosi », qui appelle tous les anti-réélectionnistes à l’insurrection pour le 10 novembre 1910.

[modifier] Guerre civile et révolution

[modifier] L'insurrection, le régime de Francisco Madero et sa chute (1910-1913)

Le régime porfirien tombe en mai 1911 avec la démission et le départ en exil de Porfirio Díaz. En novembre 1910 l'insurrection démarre très lentement, et l'échec est sanglant à Puebla où les principaux conspirateurs sont découverts et massacrés. Les premiers soulèvements ont lieu dans les régions minières du nord dans l'Etat de Chihuahua avec Pascual Orozco et les classes moyennes rurales, mais aussi en Basse-Californie, à Oaxaca, au Sonora et à Coahuila sous l'impulsion de guérilleros liés au Parti libéral mexicain, organisation de tendance libertaire fondée par Ricardo Flores Magón. Au printemps 1911, l'insurrection s'étend à d'autres régions, dans les Etats du nord et, tardivement, dans le Morelos, où se forme une armée de paysans villageois, sous la conduite d’Emiliano Zapata, un petit propriétaire, maire de son village : il soutient la cause madériste en échange de la promesse d’une réforme agraire. En mai 1911, la victoire des « révolutionnaires » est surtout due à la volonté du gouvernement de Díaz d'éviter un bain de sang : l’armée fédérale n'est pas vaincue, bien que constituée d'environ 15 000 hommes pour un pays qui compte 15 millions d'habitants sur une superficie de 2 millions de km². Cette première étape de la révolution débouche sur le renversement du gouvernement, mais n'entraine pas le bouleversement des structures du régime. L’insurrection n’a concerné que quelques régions du pays, la majorité des Etats n'y ont pas participé.

Le régime de Madero peut être considéré comme une « révolution démocratique ». En effet, il est élu sans difficultés en octobre 1911 ainsi que le vice-président Pino Suarez : les élections sont régulières, et la participation est assez élevée. Les dispositions libérales et démocratiques de la Constitution de 1857 s’appliquent pour la première fois pleinement : elle permet la liberté de presse et par conséquent l'apparition de nombreux nouveaux journaux, en particulier une presse d'opposition très combative. La liberté d'association permet la création de partis politiques, notamment un parti catholique (jusqu'alors interdit en raison de l'anticléricalisme officiel du régime de Díaz), mais aussi des groupes politiques réunissant les partisans de « l'ancien régime », et enfin un parti d'obédience madériste. On assiste alors à un foisonnement d'organisations syndicales dans le monde ouvrier, alors qu'elles étaient auparavant limitées par la politique autoritaire, et dans celui des artisans urbains. En particulier, la Casa del Obrero Mundial anarcho-syndicaliste (COM : « Maison de l'ouvrier mondial »), est créée à Mexico : elle lance des revendications économiques, n'effectue pas d'alliances politiques, et mène une action directe. Pour la première fois depuis 1876 (et en fait dans l'histoire du pays indépendant), des élections « effectives » et compétitives - c'est-à-dire non contrôlées entièrement par le gouvernement - ont lieu pour désigner les gouverneurs et pour élire un nouveau congrès en 1912. Celui-ci voit arriver une courte majorité de députés madéristes, et une majorité de sénateurs catholiques et conservateurs.

Très rapidement pourtant, Madero doit faire face à de nombreuses oppositions, revendications et problèmes politiques. Les partisans de l'ancien régime (à savoir les anciennes oligarchies locales, l'armée fédérale et les milieux d’affaires) sont nombreux et occupent encore des positions de pouvoir (comme gouverneurs des Etats, notamment). Ils craignent pour la stabilité politique du pays et organisent une opposition, laquelle se traduit notamment dans la presse par des attaques féroces contre Madero. Sur le plan social, le renversement du régime a fait naître de nombreux espoirs : avec les organisations ouvrières, les grèves se multiplient, provoquant l'inquiétude du patronat mexicain et étranger. Dans les entreprises nord-américaines, les grèves ne sont pas exemptes d'anti-américanisme et de nationalisme : les ouvriers demandent l'égalité de salaire et l'égalité de conditions de vie avec les employés américains. Des émeutes anti-américaines ont lieu à Guadalajara en 1911. Les États-Unis, qui avaient donné l'asile politique à Madero en 1910, reconnaissent son gouvernement.

Dans le monde rural, et plus précisément dans le Morelos, Zapata et les paysans guerilleros attendent vainement que Madero tienne sa promesse de réforme agraire, c'est-à-dire rendre aux villages les terres communales usurpées par les grands propriétaires sucriers. Mais Madero est un démocrate libéral, un partisan de la propriété et de l'entreprise privée, et n'est pas un réformateur social : il compte sur la démocratisation de la vie politique pour réduire les inégalités, et entend prendre son temps pour faire voter des lois sociales. Zapata fait alors connaître le Plan d'Ayala (novembre 1911), dans lequel il méconnaît le gouvernement de Madero et réclame la réforme agraire : c'est le début de l'insurrection zapatiste, qui s'étend rapidement dans le Morelos et sur le pourtour de l'Etat. Or, par ailleurs, Madero n'a guère su récompenser ceux qui se sont battus au nom du Plan de San Luis Potosi. Dans le nord, un madériste de la première heure, Pascual Orozco, reprend les armes contre le gouvernement et s'allie avec les oligarques locaux, les Terrazas, qui sont des porfiristes depuis les années 1870. Ils possèdent des millions d'hectares de terres et contrôlent l'essentiel de l'économie de l'Etat de Chihuahua. Pour combattre les insurrections zapatiste au sud, et orozquiste au nord, Madero doit faire appel à l'armée. Or, celle-ci est porfiriste de cœur, et les généraux s’allient à Bernardo Reyes, rentré d’exil, et conspirent contre Madero. Plusieurs tentatives de coup d'Etat ont lieu, de la part du général Felix Díaz (neveu de Díaz), et de Fernando Reyes, mais Madero ne réagit pas.

Madero est renversé en février 1913 lors de la « décade tragique »). La montée des oppositions aboutit à une crise ouverte : en février 1913, le général Huerta (qui a mis le Morelos à feu et à sang avec la tactique de la « terre brûlée ») conduit un coup d'Etat sanglant à Mexico : le palais national, siège du gouvernement, est bombardé. Huerta a alors le soutien ouvert de l'ambassadeur des États-Unis à Mexico, mais pas celui du gouvernement de Washington, qui ne reconnaîtra jamais son régime, contrairement à celui de Madero. Par la suite, Francisco Madero et Pino Suarez sont arrêtés et assassinés, et Huerta prend le titre de président provisoire et instaure un régime dictatorial. Il conserve cependant le congrès en place, dont la majorité soutient le coup d'Etat).

[modifier] Les forces révolutionnaires en guerre contre Huerta (février 1913-juillet 1914)

Le régime de Huerta n'est pas dépourvu de soutiens : les porfiristes, le parti catholique et l'Église (qui en sortira discréditée pour longtemps), l'armée fédérale, le congrès, les milieux d’affaires. Il compte revenir à « l'ancien régime » porfirien mais il est immédiatement confronté à des oppositions armées de grande ampleur : c'est la seconde étape de la révolution.

Dès lors commence l'insurrection zapatiste. Déjà engagés dans la guerre contre l'armée fédérale, les paysans du Morelos poursuivent le combat contre le régime de Huerta. Les armées zapatistes sont celles de paysans-soldats, organisées en groupes de guerilleros issus d'un même village et conduits par un des leurs. Ils connaissent le terrain et comptent sur l'appui de la population. L'armée zapatiste n'a jamais été centralisée, et les unités agissent de manière autonome. Zapata a le commandement en chef de l’armée : il est entouré d'instituteurs, de curés, et plus tard d'intellectuels anarchistes qui soutiennent la revendication principale : « Tierra y libertad » (« Terre et liberté »). Si la révolution mexicaine est une révolution agraire, c'est surtout dans le sud du Mexique : les zapatistes remportent des victoires et activent l'insurrection dans les Etats environnants, ruraux comme le Morelos. Ce que les paysans appellent « réforme agraire », c'est la restitution des terres communales usurpées par les haciendas sucrières. Ils ne réclament pas la suppression de la grande propriété privée, mais une coexistence avec elle selon les modalités traditionnelles.

La révolution « constitutionnaliste » se produit dans le nord, plus moderne et plus dynamique sur le plan économique et social, que le vieux sud rural et indien. Le chef des « constitutionnalistes » est Venustiano Carranza, grand propriétaire foncier du Coahuila (ancien sénateur porfirien, madériste en 1911). Au nom du respect de la constitution de 1857, il méconnaît le gouvernement de Huerta en proposant le Plan de Guadalupe, mars 1913) et se proclame « Primer Jefe » (« commandant en chef ») de l'armée constitutionnaliste ; il agit comme le président intérimaire légitime de la république et constituera, peu à peu, un gouvernement. L'armée constitutionnaliste est, en réalité, à construire. Carranza fait alliance avec le gouverneur de l'Etat du Sonora, état dans lequel se constitue l'essentiel de l'armée constitutionnaliste : il s'agit de milices disciplinées et professionnelles, dont les soldats sont rémunérés, équipées d'armes achetées aux États-Unis. Le recrutement est effectué parmi les ruraux et les milieux urbains. Les soldats sont davantage des mercenaires que des révolutionnaires, et n'ont pas d'idéologie bien définie. Un commerçant aisé et madériste de la première heure, Alvaro Obregón, sera le génie militaire de l'armée constitutionnaliste. Plutarco Elías Calles, ancien instituteur, férocement anti-clérical, sera l'un de ses chefs politiques.

Pancho Villa, Madériste de la première heure, restera toujours fidèle à Madero. C’est d'ailleurs son assassinat qui provoque le retour aux armes de Villa : en quelques années, il constitue une armée, la « Division du Nord », qui atteindra 40 000 hommes en 1914 et devient la plus grande force militaire de la révolution. L'armée est bien organisée et commandée par un ancien officier de l'armée fédérale et les soldats sont bien payés. En effet, Pancho Villa confisque les haciendas des Terrazas au Chihuahua, non pas pour faire la « réforme agraire », mais pour financer son armée et acheter des armes aux États-Unis et pour distribuer la terre, par la suite, aux anciens combattants. L'armée utilise le chemin de fer pour se déplacer, et dispose d'une redoutable cavalerie. Pancho Villa fut un chef très populaire, disposant d'une grande autorité sur les hommes, et fit très souvent exécuter les prisonniers. Le villisme n’a pas non plus d'idéologie bien définie, ni de programme : il est anti-porfiriste, et revendique la « justice sociale ».

On peut aussi noter d'autres soulèvements locaux, à savoir dans les milieux ruraux autour de caciques, comme par exemple dans l'Etat de San Luis Potosí, et ce plutôt par souci d'autodéfense face aux exactions des troupes fédérales ou révolutionnaires.

La conjonction de ces trois forces (zapatiste, constitutionnaliste, villiste), qui agissent indépendamment les unes des autres (en effet, ni Villa ni Zapata n'ont reconnu le pouvoir de Carranza comme « Chef » de la révolution) vient à bout de l'armée fédérale, qui sort détruite de la guerre civile. En juillet 1914, Huerta quitte le pouvoir et s'exile aux États-Unis. Inquiet de la guerre civile au Mexique, le gouvernement américain a envoyé une flotte de guerre devant le port de Veracruz, au printemps 1914, pour intimider Huerta. L'intervention a provoqué une poussée de nationalisme et d'antiaméricanisme, qui produit l'inverse de l'effet recherché, c'est-à-dire un regain de soutien pour Huerta mais qui ne durera pas.

[modifier] La guerre civile entre révolutionnaires (1914-1917)

Une fois atteint l'objectif commun, c'est-à-dire le renversement de Huerta, les révolutionnaires se divisent. Il s'ensuit une guerre civile d'une rare violence, qui oppose les constitutionnalistes aux armées villistes et zapatistes. Les constitutionnalistes en 1914 n'étant pas les plus forts militairement, les troupes villistes et zapatistes entrent dans Mexico en décembre 1914. Villa et Zapata posent devant les photographes, tour à tour assis sur le siège présidentiel. Villistes et zapatistes convoquent la Convention d'Aguascalientes (1914-1915), à laquelle les carrancistes (ou constitutionnalistes) refusent d'envoyer des députés. L'assemblée n'est composée que de chefs militaires et de quelques civils zapatistes qui prônent une réforme agraire radicale. Il apparaît très vite que la Convention est incapable de formuler un projet politique capable de ramener la paix dans le pays. Ni les villistes ni les zapatistes n'ont une vision nationale : c'est le sort du Morelos ou du Chihuahua qui les intéresse. Les constitutionnalistes ont, eux, clairement, un projet national : rétablir l'ordre constitutionnel, mais ils doivent élargir leurs alliances. C'est pourquoi Carranza promulgue une première loi de réforme agraire, en 1915 (qui ne sera pas appliquée), répondant plus ou moins au demandes des zapatistes. Obregón passe aussi une alliance avec la Casa del obrero Mundial, contre promesse d'une législation sociale favorable aux ouvriers. La Casa forme les « Bataillons rouges », des milices ouvrières qui partent en particulier combattre les zapatistes. Des alliances locales se créent aussi entre d'autres chefs constitutionnalistes, avec des organisations ouvrières ou paysannes. Paralèllement le « génie militaire » d'Obregón fait merveille : il remporte une série de victoires sur les villistes, et la División del Norte doit se replier vers le nord et dans l'Etat de Chihuahua ; ces défaites entraînent de nombreuses désertions. En 1916, les zapatistes dans le Morelos et les villistes dans le Chihuahua poursuivent des guerillas sanglantes, mais ils ne sortiront plus de leur zone initiale d'influence. Les constitutionnalistes ont gagné, Carranza convoque un congrès constituant qui se réunit en décembre 1916 dans la ville de Querétaro.

[modifier] Nouveau modèle de société et problèmes politiques

[modifier] La Constitution dite « de Querétaro » (5 février 1917)

Voir l’article Constitution du Mexique.

Les élections au congrès constituant ne sont pas des plus « démocratiques » : les porfiriens, les partisans de Huerta, les villistes et les zapatistes sont exclus de la compétition. Seuls les constitutionnalistes sont en lice, mais ils représentent néanmoins des options diverses : Carranza et ses partisans souhaitent un simple remodelage de la constituion de 1857. En revanche, les obregonistes sont plus radicaux : ils souhaitent une constitution qui prenne en compte la participation populaire dans la révolution, et les demandes de réforme. Le résultat est un compromis entre les deux, et une constitution extraordinairement originale, unique en son genre à cette date dans le monde occidental.

La Constitution reprend les grands principes libéraux : les droits individuels, civils et politiques sont formulés, et elle permet également des élections au suffrage direct. Le régime présidentiel est renforcé, mais la réélection est interdite. L'article 27 stipule que le sol et le sous-sol appartiennent à la nation. Enfin, la Constitution prévoit la possibilité d'une réforme agraire, mais aussi de nationalisations. Les concessions à des compagnies étrangères sont prévues seulement si elles acceptent de relever exclusivement de la législation mexicaine. L'interdiction absolue est faite aux Eglises (de toute confession) de posséder des biens fonciers. Par ailleurs, tous les bâtiments appartiennent de droit à la nation. Enfin, sont déclarées nulles toutes les aliénations de terres, eaux et bois appartenant aux communautés rurales, faites par les chefs politiques, les gouverneurs des Etat ou toute autre autorité locale, en contravention des dispositions de la loi du 25 juin 1856 ; sont également déclarées nulles toutes les concessions ou ventes de terres, eaux ou bois faites par les ministères de Développement, des Finances ou toute autre autorité fédérale, entre le 1er décembre 1876 et le 5 février 1917, par lesquelles autorités aient été envahies et occupées illégalement les terres communales des pueblos, hameaux et foyers de population. C'est l'Exécutif fédéral qui est chargé d'appliquer l'ensemble de la législation agraire.

[modifier] Stabiliser le régime révolutionnaire

Le Mexique est en ruines est totalise environ 1 million de morts pour une population de 15 millions d'habitants, dont ceux de la grippe espagnole. Les chemins de fer et les haciendas sont détruits, les finances et la monnaie sont dans le plus complet désordre. La pacification du Morelos n'intervient qu'en 1919 après l'assassinat, par traitrise, de Zapata. Le Mexique s'est militarisé : les différentes factions révolutionnaires sont en armes, les chefs révolutionnaires se constituent des « fiefs » dans les différents Etats. Le pouvoir appartient de fait aux factions les mieux armées, mais aussi à celles qui ont noué des alliances avec des acteurs sociaux, comme la paysannerie ou monde ouvrier. Carranza est largement un héritier du régime porfirien : il est libéral dans le domaine économique et social, peu partisan de la réforme agraire et des nationalisations, et autoritaire en politique. Il souhaite avant tout « civiliser » le régime, ramener la paix, et choisit pour successeur à la présidence un civil, ingénieur de son état, Bonilla. Ce choix est inacceptable pour ceux qui ont contribué militairement à sa victoire politique, c'est-à-dire les hommes du Sonora (ou « sonoriens ») et leurs milices « révolutionnaires ». Ce sont eux qui déclenchent le Plan d'Agua Prieta et le pronunciamiento qui amène les sonoriens au pouvoir en 1921. La révolution armée et la guerre civile ont rompu totalement avec les idéaux libéraux et démocratiques de la révolution madériste voulue en 1910.

[modifier] Nationalisme et réformes (1920-1940)

[modifier] « Institutionnaliser » la révolution

[modifier] Le caudillisme, solution politique dépassée

Voir l’article Caudillo.

La conquête de la présidence de la République est, dans les années 1920, l'enjeu de luttes qui ne se règlent pas par la compétition électorale, mais par la désignation des candidats par le président en exercice, et par des rébellions militaires. L'armée – ou plutôt les différents corps d'armée sous la conduite de leurs généraux – est alors un acteur essentiel du jeu politique. Des rébellions marquent chaque période de succession présidentielle : en particulier, en 1923-1924, la gravissime rébellion du général De La Huerta, un Sonorien qui s'oppose à la désignation de Calles comme successeur d'Obregón. De nouveau en 1927, contre la candidature d'Obregón à une réélection. Enfin en 1929, par des obrégonistes en réaction à l'assassinat d'Obregón. Réélu président, Obregón est assassiné en juillet 1928 avant d'avoir reçu l'investiture. Cela provoque une crise politique : il apparaît que la succession présidentielle, faute d'accord entre les prétendants au pouvoir à l'intérieur de la « famille révolutionnaire » (expression d’époque), est une source de conflits et d'instabilité et risque de faire perdre le pouvoir aux partisans du nouveau régime. Il existe aussi de nouveau le risque de voir se perpétuer au pouvoir, par des réélections successives, un caudillo qui, comme Porfirio Díaz, ou Obregón à sa suite, parviendrait à s'imposer à tous les autres. Enfin, la guerre des Cristeros qui fait rage dans le centre-ouest, opposant des paysans qui se battent au nom du catholicisme, mais aussi contre la réforme agraire, à l'armée et à des milices révolutionnaires, menace l'existence même du régime. C'est alors que Calles propose la fondation d'un parti regroupant « la famille révolutionnaire » et permettant de désigner, sans recourir aux armes et par la négociation, le candidat à la présidence. Parti que Calles appelle, dans son discours de 1928, un « caudillo institutionnel ».

[modifier] La fondation du Parti National Révolutionnaire (1928-1929)

[modifier] La « démocratie » selon le PNR

[modifier] Le nationalisme révolutionnaire

[modifier] « Forger la patrie », « élargir la nation »

[modifier] Le nationalisme culturel

[modifier] Nationalisme et réformes socio-économiques

[modifier] Personnages qui se sont illustrés dans ce conflit

  • Le chef révolutionnaire paysan Emiliano Zapata
  • Le journaliste anarchiste Ricardo Flores Magón
  • Les militaires Lázaro Cárdenas del Río, Abelardo L. Rodríguez et Manuel Ávila Camacho, qui plus tard seront élus présidents.
  • Les peintres communistes Diego Rivera, José Clemente Orozco et Frida Kahlo.
  • Les intellectuels José Vasconcelos, Manuel Gómez Morín et Antonio Caso.
  • Les écrivains Mariano Azuela et Martín Luis Guzmán.
  • Le leader syndical Vicente Lombardo Toledano.
  • Le caricaturiste politique José Guadalupe Posada.

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