Organisme génétiquement modifié
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Un organisme génétiquement modifié ou OGM est un organisme dont le matériel génétique, c'est-à-dire l'identité de cet organisme, a été modifié par génie génétique afin de modifier l'organisation de son développement naturel.
Cette modification peut être réalisée selon différentes techniques, en fonction du but recherché. Dans le cas d'introduction de nouveaux gènes ou d'introduction de gènes endogènes modifiés in vitro, on parle de transgénèse.
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[modifier] Définitions
[modifier] Sensus Stricto
Un OGM est un organisme vivant au sein duquel le matériel génétique a été modifié. On peut distinguer deux "classes" d'OGM :
- les OGM naturels, dont le matériel génétique a été modifié sans intervention de l'homme,
- les OGM non naturels, dont le matériel génétique a été modifié par une intervention humaine.
Au sein de ces deux "classes", on peut distinguer deux "sous-classes" :
- les OGM (naturels ou créés par l'homme) qui ont un matériel génétique modifié par leurs propres gènes (on parle d'origine endogène, ces gènes ayant muté puis se sont transmis ou ont été transmis par la même espèce)
- les OGM (non-naturels ou non-créés par l'homme) qui ont un matériel génétique modifié par des gènes provenant d'espèces différentes (on parle d'origine exogène, ces gènes se sont transmis ou ont été transmis par une espèce différente).
Bien que ce terme soit le plus souvent associé aux plantes transgéniques (aussi appelées PGM), il peut être employé aussi bien pour les animaux, les micro-organismes ou les virus.
Certains scientifiques préconisent le terme « Chimère génétique » (ou Chimères Viabilisées Commercialisables) pour un organisme génétiquement modifié par l'humain afin d'exprimer sa transformation artificielle.
[modifier] Juridique
Au sein de l'Union européenne, un OGM est défini comme suit :
« Un organisme génétiquement modifié est un organisme (à l'exception des êtres humains) dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne peut s'effectuer naturellement par multiplication et/ou par recombinaison. »[1]
[modifier] Processus de création des OGM et gènes concernés
[modifier] Échange de gènes dans la nature
Dans la nature, il arrive parfois que les virus transfèrent du matériel génétique d'un hôte à l'autre, ou par diffusion directe à partir de cellules mortes. Dans le domaine végétal en particulier, on observe des exemples d'assemblage de patrimoines génétiques (des chromosomes entiers) de plantes appartenant à des espèces voisines (par croisement naturel) donnant ainsi naissance à de nouvelles plantes ; la nature peut donc aussi produire des "OGM". D'autres échanges vont beaucoup plus loin qu'une poignée de gènes, c'est l'endosymbiose, avec des bactéries (mitochondrie, chloroplaste) ou des virus (endovirus). Une autre méthode (plus rare) peut être le transfert de plasmides entre les plantes.
Toutes ces méthodes naturelles de modification génétique ont été étudiées, et certaines ont pu être reproduites par l'homme lors de créations de chimères génétiques.
[modifier] Méthodes artificielles
Les modifications génétiques artificielles se font par l'utilisation d'au moins une des techniques suivantes :
- Transfert indirect.
De l'acide désoxyribonucléique (ADN), étranger à l'organisme, est introduit dans l'organisme de l'hôte par l'intermédiaire d'un virus, d'un plasmide bactérien ou tout autres systèmes vecteur biologique. Puis, par le phénomène de recombinaison génétique, l'ADN introduit peut être intégré dans le génome et impliquer la formation d'une nouvelle combinaison du matériel génétique. Afin d'être déclarée "viable " cette nouvelle information doit pouvoir se maintenir dans le génome sur les générations suivantes.
- Transfert direct.
Des organismes dont les membranes sont fragilisées ou des cellules végétales dépourvues de parois (telles les protoplastes) sont mis en contact avec de l'ADN. Puis un traitement physique ou chimique permet l'introduction de l'ADN dans les cellules. D'autres techniques telles que la micro-injection, la macro-injection et d'autres techniques de biolistique se basent sur l'introduction mécanique de l'ADN dans les cellules.
- Fusion cellulaire
La fusion cellulaire (y compris la fusion de protoplastes) ou d'hybridation dans lesquelles des cellules vivantes présentant de nouvelles combinaisons de matériel génétique héréditaire sont constituées par la fusion de deux cellules ou davantage au moyen de méthodes qui ne sont pas mises en œuvre de façon naturelle.
[modifier] Gènes concernés
On définit cinq catégories de gènes concernés.
[modifier] Gènes de résistances aux insectes
Cette résistance est conférée aux plantes par des gènes codant une forme tronquée d'endotoxines protéiques, fabriquées par certaines souches de Bacillus thuringiensis (bactéries vivant dans le sol). Il existe de multiples toxines, actives sur différents types d'insectes : par exemple, certaines plantes résistantes aux lépidoptères, tels que la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), portent des gènes de type Cry1(A).
- voir Maïs Bt.
[modifier] Gènes de tolérance aux herbicides
Il s'agit par exemple de gènes conférant une tolérance au glufosinate d'ammonium (que l'on peut trouver dans l'herbicide Basta) et au glyphosate (dans le Roundup).
[modifier] Gènes marqueurs
Les gènes de résistance aux antibiotiques sont utilisés comme marqueurs de sélection, pour repérer les cellules dans lequel le gène voulu a été introduit. Les trois principaux marqueurs utilisés étaient des gènes provoquant une résistance vis-à-vis des familles d'antibiotiques suivantes : kanamycine/néomycine, ampicilline et streptomycine. Dans tous les cas, les antibiotiques spécifiques de chacune de ces familles ne sont peu voire pas utilisés en médecine humaine.
[modifier] Gène de stérilité mâle
Le gène de stérilité mâle (barnase) code une ribonucléase, et est contrôlé de façon à ne s'exprimer que dans le grain de pollen. Il s'oppose alors à l'expression des molécules d'acide ribonucléique nécessaires à la fécondité. Le gène barstar, quant à lui est un inhibiteur de cette ribonucléase. Ces deux gènes ont été utilisés pour empêcher l'autofécondation et permettre la production de semences hybrides homogènes pour des salades en Europe.
[modifier] Gènes inhibiteurs d'autres gènes
L'opération consiste à introduire un exemplaire supplémentaire d'un gène cible, mais en orientation inverse (on parle alors de gène « antisens »), ou, parfois, dans le bon sens, mais tronqué. La présence de ce gène « erroné » diminue de manière drastique l'expression du gène normal, ce qui empêche la synthèse de l'enzyme cible. Un exemple de ce type est celui de la pomme de terre, dont les synthétases sont inhibées, de façon à produire un amidon.
[modifier] Enjeux
[modifier] Notes et références
- ↑ Selon la directive communautaire 2001/18/CE, relative à la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement, la définition réglementaire d'un OGM pour l'Union européenne
[modifier] Voir également
[modifier] Articles connexes
- Biologie : Génétique | Écologie | Santé
- Droit : Brevetage du vivant | Bioéthique | Propriété intellectuelle
- Animal transgénique
[modifier] Liens externes
[modifier] Sites spécialisés
[modifier] Sites officiels
- (fr) Site du gouvernement du Québec qui rend compte de l’état actuel des connaissances générales et scientifiques sur les OGM
- (fr) OGquoi ? OGM !- Chronique pour les 10-14 ans (Ministère de l'Environnement du Québec)
- (fr) Site interministériel sur les OGM (France)
[modifier] Sites d'organisations/associations privées
- (fr) Site web suisse sur les OGM.
- (en) site de ISAAA, qui actualise annuellement les statistiques sur l'utilisation d'OGM dans le monde, entre autres
- (en) gmo-compass.org
- (fr) Site de l'association Inf'OGM.
- (fr) Site du Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique, Crii-Gen
[modifier] Pages sur les OGM
[modifier] Pages de sites officiels
- (fr) Les biotechnologies dans l'alimentation et l'agriculture regroupement des rapports de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture sur les biotechnologies.
- (fr) La Commission de l'éthique de la science et de la technologie (CEST) du Québec, section consacrée aux enjeux éthiques des OGM
- (fr) Organismes génétiquement modifiés à L'INRA : environnement, agriculture et alimentation, Institut national de la recherche agronomique, mai 1998
[modifier] Pages d'organisations/associations privées
- (fr) Plantes Génétiquement Modifiées un résumé pour non-spécialistes du rapport de la FAO intitulé La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2003-2004 par GreenFacts
- (fr) OGM : un tour d'horizon complet, Futura-Sciences, le 16/03/2003
- (fr) Etat de la situation et cartes, synthèse 2006, 2 pages, du Monde Diplomatique
- (fr) L'OMC condamne le moratoire européen sur les OGM, Le Monde, 7 février 2006
- (fr) OGM et consommateurs Dossier réalisé par les étudiants du DESS Qualité Totale et Bioproduits de la Faculté d'Angers.
- (fr) http://www.crii-gen.org/ ~ Comité d'expertise sur les OGM, sous la présidence de Corinne Lepage.
- http://www.ogmdangers.org/
- Site de la revue L'Ecologiste. Voir particulièrement dossier du n°10 et article de Christian Vélot "Qui croit encore aux OGM" dans le n°18, mai 2006
- Campagne OGM de Greenpeace France
- Site interministériel français sur les OGM : lieux d'implantation des essais OGM en France, fiches d'information du public, etc.
- Dossier de l'association Attac
- Historique des OGM
- Un maraîcher contre les OGM
- Site des professionnels des semences et de la protection des cultures
- Site d'information et d'échanges entre chercheur et public sur les OGM.
- Blog lié au livre La querelle des OGM de Jean-Paul Oury qui veut faire dialoguer opposants et partisans des OGM
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