Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély
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Vous avez de Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély (Saint-Fargeau, 3 novembre 1760 - Paris, 11 mars 1819) était un homme politique, avocat et journaliste. Député aux États Généraux, conseiller et ministre d'État sous l'Empire, comte d'empire. Membre de l'Académie française (élu en 1803 ; exclu en 1816). Sa famille maternelle possédait des biens à Saint-Jean-d'Angély.
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[modifier] Biographie
Il fit des études de droit et rédigea les cahiers de doléances du tiers de Saint-Jean-d'Angély, qui l'élit aux États généraux de 1789. C'est alors qu'il ajouta Saint-Jean-d'Angély à son nom pour se démarquer de plusieurs homonymes, dont un procureur au Parlement de Paris.
[modifier] Sous la Révolution
Elu député du Tiers Etat de la sénéchaussée de Saint-Jean-d'Angély, il siégea aux Etats généraux dans le groupe des « conciliateurs » qui s'efforçaient d'accorder les idées nouvelles avec celles de la monarchie. Il créa le journal de Versailles dont il fut le principal rédacteur en 1789 puis, en 1791, il collabora à divers journaux dont le Journal de Paris et L'Ami des patriotes, subventionnés par la liste civile. Après la journée du 10 août 1792, il dut se cacher et vécut clandestinement à Paris et sa région jusqu'à la chute de Robespierre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794).
Admirateur de Necker, ami de sa fille Madame de Staël, il appartint à la tendance libérale en 1789. C'est lui qui, en 1791, sur la proposition du marquis de Villette, fit voter le transfert en grandes pompes des restes de Voltaire au Panthéon, événement qui donna lieu à une liesse populaire. Il se fit aussi journaliste et polémiste, membre du parti Feuillant avec Lameth, Desmeuniers et quelques autres. A la fin de la Constituante, il reprit son métier d'avocat (il se chargea des intérêts de l'Ordre de Malte) mais surtout, il fut avec Malouet, un des agents secrets de la cour, en concertation avec les derniers ministres de louis XVI Montmorin, Valdec de Lessart et autres dispensateurs des fonds de la Liste civile. Proscrit en août 1792 puis à nouveau au printemps 1793, Regnaud qui avait été arrêté à Douai s'évada. En septembre, alors que la situation se durcissait, il se cacha sous une fausse identité ("Des Richards"), rue du Bac, où des amis vinrent le ravitailler. Il manqua plusieurs fois se faire arrêter en pleine rue, mais parvint de justesse à passer le cap de thermidor. Il avait également trouvé un asile chez les parents d'une jeune actrice dont il eut un fils, Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély, futur maréchal de France. La mère mourut en couches et Regnaud recueillit l'enfant qu'il reconnut et éleva.
Il épousa peu après, en août 1795, Laure Guesnon de Bonneuil immortalisée par le pinceau de François Gérard et connue par son salon politique, artitique et littéraire de 1796 à 1817. Sa mère, Mme de Bonneuil, très belle femme, modèle de Roslin et de Vigée-Lebrun, une des "berceuses" du banquier Nicoles Beaujon, avait été l'égérie du poète André Chénier. Arrêtée pour activisme royaliste sous la Terreur, elle venait de réchapper à la guillotine contrairement à sa soeur et son beau frère d'Eprémesnil. Ruinée à sa sortie de prison, elle s'improvisa agent de liaison et de renseignement pour le compte de Cazalès, agent du comte de Provence en Espagne et en Angleterre, puis de Talleyrand, ministre de Napoléon, qui étaient ses amis. Mme de Bonneuil procura à son gendre Regnaud des ouvertures dans les milieux de la haute émigration royaliste.
[modifier] Sous le Directoire
Nommé administrateur des hôpitaux de l'armée d'Italie, il y fit la connaissance de Napoléon Bonaparte et lia son destin au futur empereur. En Italie, il fut le co-rédateur avec Napoléon Bonaparte du journal La France vue de l'armée d'Italie.
Regnaud suivit Bonaparte en Italie en 1796 puis en Égypte en 1798, s'arrêtant à Malte qu'il républicanisa. Devenu conseiller d'État section de l'Intérieur après le 18 brumaire dont il contribua au succès, il eut un rôle d'eminence grise ou de conseiller occulte: Napoléon avait reconnu ses hautes qualités de juristes, sa culture politique et historique et sa facilité à rédiger des discours .
[modifier] Sous Le Consulat et L'Empire
Il s'occupa durant toute la période napoléonnienne des relations du gouvernement avec le Sénat, se chargea des affaires privées de la famille impériale: il est un des artisans du divorce avec Joséphine. A l'origine de nombreuses lois concoctées au Conseil d'Etat et qui furent mises en vigueur par la suite, il participa activement à la préparation des codes napoléoniens. Malheureusement pour sa mémoire, il fut chargé de justifier auprès du Sénat les scandaleuses levées de conscrits de 1806 à 1813 . En échange de ses services Napoléon le fit comte de l'Empire (1808) et assura sa fortune. Entré à l'Académie française en 1803 le comte Regnaud en fut exclu en 1816.
Ayant accepté un portefeuille de ministre pendant les Cent-Jours, il fut proscrit au retour des Bourbons et, frappé d'exil, il vécut un an aux États-Unis. Gracié par l'ordonnance générale de 1819, il mourut la nuit même de son retour à Paris.
[modifier] Sources
- Olivier Blanc, L'éminence grise de Napoléon, Regnaud de Saint-Jean d'Angély, Paris, Pygmalion, 2003 (33ép., bibliographie, annexes, généalogie, index, cahier de 8 pages d'illustration). ISBN 2-85704-782.7
- Révolution française de Jules Michelet
- Olivier Blanc, Madame de Bonneuil, Paris, Robert Laffont, 1987. ISBN 2-221-04595-5
[modifier] Lien externe
| Précédé par Jean-Sifrein Maury |
Fauteuil 8 de l'Académie française 1803-1816 |
Suivi par Pierre-Simon de Laplace |
