Genre littéraire

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Un genre littéraire est le résultat d'une création littéraire correspondant à une forme précise. Le lecteur, connaissant un genre donné, saura à quoi s'attendre. Selon la présentation de l'œuvre (roman, poésie...), il aura une vision stéréotypique de l'œuvre. Mais cette vision devra être mise à jour et remise en question lors de la lecture.

Le genre est donc, avant tout, une convention qui donne un cadre, une forme précise. C'est un premier échange implicite entre l'auteur et le lecteur (ou le spectateur).

[modifier] Une perception des genres

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Entrez dans une bibliothèque, dans une librairie ou chez un bouquiniste. Parcourez des yeux vos étagères où sont jonchées vos piles de livres. Où que vous jetiez votre regard, partout vous verrez les genres sans même vous en rendre compte, pour la simple raison que les genres relèvent d’une organisation presque automatique (voire autonomique) qu’il ne viendrait pas à l’esprit de discuter tant elle nous est commune. Reste qu’un tel automatisme des genres interroge leur signification et c’est parce qu’ils nous sont quotidiens qu’il convient de les questionner. En quoi influencent-ils notre perception de la littérature ? Comment font-ils figures de repère dans nos périples au travers des productions littéraires ? C’est en tout cas cette démarche que Victor Hugo emprunte dans sa préface des Odes et Ballades lorsqu’il déclare « entend[re] tous les jours, à propos des productions littéraires, parler de la dignité de tel genre, des convenances de tel autre, des limites de celui-ci, des latitudes de celui-là ; (…) et ne rien comprendre à tout cela ». On comprend bien dès lors sa volonté de toucher une littérature en quelque sorte purifiée de toute pression extérieure exercée par les genres : quand bien même il chercherait des choses dans ce temple du verbe de la littérature, « il n’y [verrait] que des mots ». C’est en cela qu’il rejette cette idée d’un cadre coercitif du genre et qu’il affirme que « ce qui est réellement beau et vrai est beau et vrai partout », parce qu’il ne s’agit pas d’adhérer mais bien de créer et par conséquent d’innover ; et c’est pour cette raison qu’il déclare que « la seule distinction véritable dans les œuvres de l’esprit est celle du bon et du mauvais » car il s’agit bien plus dans la littérature de lire que de classer, de juger (au sens d’apprécier) que de ranger.

Il y a donc bien une orientation imprégnée par le genre à la lecture de sorte que connaître le genre d’une œuvre nous détermine dans une posture spécifique au genre attendu. En cela, le genre est bien un horizon d’attente promis puisqu’il relève à la fois, pour reprendre la conception de Jauss, de l’expérience préalable que le lecteur a du genre dont elle relève et de la forme et de la thématique dont elle présuppose la connaissance. Il apparaît bien que les genres en tant qu’ils sont horizons d’attente sont autant de prismes par lesquels la couleur de l’œuvre littéraire nous parvient diffractée mais par-dessus tout, ils relèvent d’un contrat passé entre le lecteur et l’auteur. Il s’agit bien d’un conventionnalisme dont le centre est la généricité et génère un accord de référentialité entre la lecture et l’écriture. D'autre part, il apparaît que les genres relèvent bien d’une textualité : ils participent même de ce que Gérard Genette nomme une transtextualité, plus précisément, celle de l’architextualité. C’est en effet que le genre est à la fois transcendant et commandant (αρχείν, en grec, signifie commander et donne archi-texte). Ce statut d’architecte qu’incarne le genre lui demande donc de produire une définition normative pour l’œuvre de laquelle il régit les lois.

Il s’agit donc bien pour nous d’évoluer au travers de nos lectures dans l’arbre « généralogique » de la littérature, non pas en considérant ses fruits comme des entraves à la beauté mais bien comme des référents, comme des points d’Archimède que l’auteur utilise comme levier pour augmenter son œuvre. Pour autant il ne faut pas se laisser piéger par l’immédiateté du genre et ne pas s’apprêter à se détendre les zygomatiques à la lecture de la Divine comédie de Dante : il s’agit bien au contraire d’adopter une attitude critique vis-à-vis des genres auxquels nous sommes confrontés. Si penser c’est bien généraliser, ressentir c’est bien au contraire universaliser : lorsque nous lisons, nous sommes bien confrontés à ces deux modes de perception de l’œuvre littéraire et le lecteur idéal est celui qui parvient précisément à les lier toutes deux. Somme toute, l’auteur est en quelque sorte le galeriste de son œuvre : il doit l’encadrer, la placer dans une salle et l’éclairer, de sorte que les moindres détails nous soient à la fois perceptibles et dissimulés. C’est dans ce rôle que le genre doit intervenir, remplissant par là le double sens de l’ αρχείν à la fois commandant et commençant.

[modifier] Les différents genres

Voici une liste de genres et de formes littéraires

[modifier] Graphiques

Bande dessinée : on retrouve les mêmes genres (aussi appelés thèmes) en BD type franco-belge, Manga ou Comics que dans la littérature classique (ex : Fantasy et policier). Par simplicité, on a l'habitude de dire du franco-belge, du manga ou du comics qu'ils sont un genre de BD (alors, qu'en réalité, ils sont surtout un type et un format de BD).
Il existe néanmoins d'autres genres (narratifs et /ou graphiques) spécifiques à la BD (quel que soit le type ou le format dans lequel l'œuvre est publiée) :
- roman graphique (récit raconté une histoire à la manière d'un roman, sans forcément qu'il puisse appartenir à un autre genre narratif ou graphique).
- historique
- Aventures
  - Capes et épées
- Romance (histoire sentimentale)
- Policier
- Fantastique
  - Science-fiction
    - Cyberpunk
    - Steampunk
    - Space Opera
    - Anticipation
    - Fantasy
      - Animal
      - Dark
      - Urbaine
      - Heroic
      - Light
      - Romantic
      - Space
      - Factory
- Journal intime
- Conte
- Épopée (récits mythologiques par exemple)
- Religieux