Emblèmes de la France
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Officiellement la France n'a qu'un seul emblème, le drapeau tricolore, mais au cours de son histoire, elle en a eu plusieurs autres.
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[modifier] Drapeaux et étendards
Voir aussi l'article de fond : Drapeau de la France
[modifier] L'oriflamme de Saint-Denis
Au Moyen Âge, l'oriflamme de l'abbaye de Saint-Denis était l'étendard français, ou bannière de France, en temps de guerre. Elle accompagnait les armées au combat. C'est derrière cet étendard que combattirent les troupes communales à Bouvines. Conservé à Saint-Denis, on ne l'en sortait que lorsque des grands dangers menaçaient le royaume.
"L'oriflamme souligne le baron Pinoteau, éminent héraldiste, était le rouge gonfanon garni de houppes vert-rouge dont la couleur rappelait le sang versé des martyrs."
"L'oriflamme de l'abbaye de Saint-Denis, [...] aurait été ainsi appelée parce que formée d'un étendard rouge semé de flammes d'or."
L'étendard royal (à ne pas confondre avec l'oriflamme) sert à donner des indications à l'armée pendant la bataille sur la position du souverain, ses succès ou ses déboires. Cet étendard royal ou bannière royale est le "Vexillum" [...] "d'azur semé de fleur de lys d'or."
(Source : Louis Fontaine, Le sang et la gloire, des hommes et des batailles qui ont fait la France, Editions de Paris, Ulis 2003, p. 28, 44.)
[modifier] Pavillons et drapeaux d'Ancien Régime
Il n'existait ni pavillon ni drapeau national. Les pavillons des navires marchands étaient bleu et blanc, à croix ou à rayures horizontales alternées. Ceux des vaisseaux du Roi étaient blancs, parfois fleurdelisés d'or et portant les grandes armes royales. Les galères du Roi (supprimées en 1748) arboraient l'étendard rouge fleurdelisé avec les armoiries royales.
Les régiments avaient des drapeaux à croix blanche cantonnée de couleurs très variées qui les distinguaient les un des autres. En plus de son drapeau distinctif, chaque régiment avait un drapeau blanc à croix blanche qui servait à indiquer, lors des campagnes, la position du commandement.
[modifier] Le drapeau tricolore
Ce drapeau est constitué, dit-on habituellement, du bleu et du rouge, couleurs de la ville de Paris entourant le blanc de la royauté. Mais s'il en était ainsi, comment expliquer que le blanc ait pu subsister après le 21 septembre 1792, lorsque la République s'employait méthodiquement à faire disparaître tous les souvenirs de la monarchie ?
Lors de la révolte d'Étienne Marcel en 1358, il y avait eu en effet une tentative d'imposer ces mêmes couleurs de la ville de Paris (bleu et rouge), à la royauté, en l'occurrence au dauphin.
C'est sous la Révolution française, entre le dimanche 12 et le vendredi 17 juillet 1789, que les trois couleurs sont adoptées comme couleurs de la liberté. Il y eut certes, le 17, l'association à l'hôtel de ville de Paris, des deux cocardes nationale et parisienne. Il y eut surtout le triomphe des deux gardes de la Maison du roi qui sont rentrés les premiers dans la Bastille. Leur uniforme était tricolore. Ainsi le peuple s'est-il approprié avec enthousiasme les trois couleurs qui appartenaient exclusivement au roi. Ces trois couleurs apparaîssent à la fête de la Fédération (14 juillet 1790) associées de différentes manières sur de nombreux drapeaux, en particulier sur ceux de la Garde parisienne appelée nationale.
Le premier emblème national tricolore a été institué par un décret de la Constituante en date du 24 octobre 1790. Ce n'était pas un drapeau mais un pavillon, c'est à dire une étoffe destinée à la marine, en l'occurrence aux marines civile et militaire. Il était blanc, couleur de la France (et non du roi), et portait, en haut à la hampe, un quartier fait des trois bandes verticales rouge, blanche, et bleue. Le quartier était entouré d'une bordure intérieure blanche et d'une bordure extérieure bleue à la hampe et rouge côté flottant.
Le dessin du drapeau actuel provient d'un second pavillon national adopté le 15 février 1794 (29 pluviôse de l'an II) par la Convention . Ce dessin était dû au peintre Louis David qui sut placer la couleur calme, le bleu, à la hampe et la couleur vive, le rouge, dans la partie flottante.
Il faut attendre 1812 pour que Napoléon décide d'adopter à terre le dessin maritime de David et pour les drapeaux de tous ses régiments. Depuis cette date, ce drapeau s'est peu à peu imposé comme emblème national, hormis sous la Restauration, qui a rétabli le drapeau blanc pendant 15 ans (1815-1830).
Les couleurs de Paris entourant celle du roi semblent une interprétation qui date des débuts de la Troisième République : il importait en effet à l'époque de rallier à la fois les anciens communards, ayant porté le drapeau rouge, et les monarchistes, attachés au drapeau blanc. L'oubli du blanc national et l'association du blanc avec le roi sont bien sûr postérieurs au soulèvement vendéen de 1793 qui est à l'origine de cette symbolique reprise par la Restauration.
Mais comment l'association du bleu, du blanc et du rouge a-t-elle pu être un attribut royal jusqu'à composer les couleurs des soldats de la Maison du roi ? Pour répondre à cette question, il faur reprendre l'histoire des bannières royales depuis les mérovingiens jusqu'aux Bourbons.
[modifier] Le pavillon de la Marine
Le pavillon de la Marine nationale diffère du drapeau national par le bleu légèrement plus foncé, et les dimensions des trois bandes, de proportions 30:33:37 (contre 1:1:1 pour le drapeau national). Cette disposition a été adoptée au XIXème siècle pour des raisons optiques lorsque le pavillon flotte au vent. Voir Pavillons_et_marques_de_la_marine_nationale
[modifier] Le drapeau blanc
Il était totalement blanc (et non pas fleurdelysé), et il flotta pour la dernière fois sur un bâtiment officiel à Paris le 31 juillet 1830 (sur l'hôtel royal des Invalides), et à Alger le 16 août de la même année (encore plus tard dans les îles lointaines, où la nouvelle du changement de drapeau parvint plus tardivement). Après la chute du second empire, le drapeau blanc fut la condition sine qua non d'Henri d'Artois (1820-1883) pour monter sur le trône en 1873. Cette exigence aboutit à l'instauration de la troisième république. Le drapeau blanc est toujours aujourd'hui l'emblème des légitimistes, qui refusent le drapeau tricolore, entaché selon eux du sang de Louis XVI.
[modifier] La Marseillaise
Hymne national français, composé par Rouget de Lisle. Chanté par une compagnie de soldats venant de Strasbourg, à l'invitation du roi de France.
[modifier] Figures
[modifier] Marianne
Marianne incarne la République. Les premières représentations d'une femme à bonnet phrygien, bonnet qui représente les esclaves brisant leurs liens et qui deviennent citoyens, qui symbolise la liberté et la République française. Son buste est présent dans les mairies et son visage est dessiné sur les timbres poste.
Voir l'article de fond : Marianne
[modifier] Le coq
Le choix du coq comme symbole français remonte à la chute de l' empire romain pendant la creation de la gaule et tire son origine du jeu de mot entre gallus (coq) et Gallus (Gaulois). Bien que souvent utilisé comme symbole de la France, notamment par les fédérations sportives, il n'a jamais été choisi comme symbole officiel. Cependant, il figure - avec une boule sous les pieds - sur les premier et second contre-sceaux de Louis-Philippe Ier, au sommet des drapeaux qui sont croisés en sautoir derrière les armes d'Orléans (1er contre-sceau) ou derrière le livre ouvert représentant la charte constitutionnelle (2e contre-sceau), ainsi qu'au sommet des drapeaux et étendards de l'armée, sous la Monarchie de Juillet. À la même époque, les boîtes de sceaux pour les traités internationaux montrent un coq, le mot France environné de rayons, la charte de 1830, une couronne fermée, la légion d'honneur, une couronne de laurier et de chêne, et des drapeaux, dont quatre sur six sont surmontés du coq.
On le retrouve aussi dans l'iconographie du Grand sceau de France et a été une alternative à Marianne sur des timbres d'usage courant.
L'exclamation "cocorico!", imitant le cri de l'animal, est une affirmation (dans la majorité des cas ironique) du patriotisme français.
Voir l'article de fond : Coq_gaulois
[modifier] Divers
[modifier] Armoiries de France
La « fleur de lys » a longtemps été l'emblème des rois de France.
Le blason fleurdelysé compose le cœur des armoiries de France, portées par leurs rois. D'abord sans nombre (semé de fleurs de lys), le nombre des lys a été porté à trois par Charles V. Sous les Bourbons, il a parfois été présenté accolé au blason de la Navarre (Parti de France et de Navarre). Restauré en 1814 après l'épisode napoléonien, il a définitivement perdu en France sa qualité d'emblème officiel en 1830, sous Louis-Philippe.
Le blason de France a aussi fait parti des armoiries des rois d'Angleterre depuis la guerre de Cent Ans jusqu'en 1801, date de la création du Royaume-Uni. Néanmoins, on le trouve encore dans les armoiries de la fédération canadienne. C'est enfin avec une brisure (bordure de gueules : blason d'Anjou) qu'il apparaît aussi dans les armoiries d'Espagne.
Dans le langage héraldique, le blason fleurdelysé reste appelé « de France ». La plupart des autres républiques d'Europe se sont appropriées les anciennes armoiries royales, les considérant comme des signes de souveraineté et de continuité nationale. La République française pour sa part n'a jamais voulu s'approprier cet emblème.
[modifier] Les armoiries de la République française
La France n'a pas d'armoiries officielles car elles ont été considérées comme liées à la royauté. (voir les travaux de Maurice Agulhon et Michel Pastoureau). Les armoiries qui apparaissent dans certains ouvrages ou dictionnaires ne sont que des compositions d'artistes.
[modifier] Le Grand sceau de France
Voir l'article de fond : Grand sceau de France
[modifier] L'Hexagone
Inspiré de la forme géographique de la France, cet emblème est notamment reproduit sur les pièces de monnaies françaises.
[modifier] Le logotype
Le gouvernement français s'est doté en septembre 1999, sous le gouvernement Jospin, d'un logotype rappelant le drapeau du pays sous la forme d'un rectangle allongé où la partie blanche prend la forme d'une effigie de Marianne vue de profil et contournée, c'est-à-dire regardant vers la droite. Sous le rectangle figure la devise de la République « Liberté – Égalité – Fraternité » et sur une deuxième ligne la mention République française (avec une faute de typographie, la majuscule à « Française », mais qui ne se remarque pas trop puisque les minuscules sont représentées en petites capitales). Les majuscules associées « RF » constituent par ailleurs un monogramme qui a longtemps fait fonction de logotype et qui figure encore sur de nombreux bâtiments publics.
Il est utilisé par les institutions du gouvernement (ministères, secrétariats d'État, etc.) et par les préfectures, services déconcentrés de l'État dans les départements et les régions.
[modifier] Les autres symboles populaires
- La baguette de pain ;
- Le béret noir (lire l'article : Français au béret) ;
- Le pompon rouge du marin ;
- Le camembert ;
- Il est impossible de citer un plat national car chacune des 22 régions françaises a ses spécialités (le bœuf bourguignon, le cassoulet du Languedoc, la choucroute alsacienne, la quiche lorraine, les crêpes et galettes bretonnes, le jambon beurre parisien, la bouillabaisse du sud-est...) ;
- Le 14 juillet (bals des pompiers, flonflons et lampions, feux d'artifice, défilés militaires) ;
- Le vin ;
- Les cuisses de grenouilles (le Français est considéré par la vox populi étrangère comme un mangeur de cuisses de grenouilles. Les Britanniques traitent volontiers les Français de Froggies qui le leur rendent bien en les nommant rosbifs).
[modifier] Les symboles par lesquels la France est connue dans le monde
- La Tour Eiffel ;
- Les droits de l'homme ;
- La gastronomie et le vin (Bourgogne, Bordeaux, Champagne, , etc.) ;
- Les parfums ;
- La haute couture.
- L'abbé Pierre.
- Le Commandant Cousteau.
Noter que cette liste est un peu déconnectée de la réalité de la France d'aujourd'hui. La France est l'un des premiers exportateurs mondiaux, présente aussi dans les techniques de pointe. Dans ses exportations vers les États-Unis, les cinq premières rubriques sont les suivantes (année 2003) :
- Réacteurs nucléaires, chaudières, turbines à gaz... 4,3 milliards de dollars
- Avions, vaisseaux spatiaux et pièces détachées : 4,2
- Produits pharmaceutiques : 2,5
- Matériel électrique et électronique pour télévisions et caméras vidéo : 2,1
- Boissons et alcool : 2,1.
[modifier] Lien connexe
[modifier] Lien externe
- (en) National Symbols of France (Symboles de la République française) Tricolore, motto, arms, Seal of State, French cockerel, Marianne, Liberty, the Phrygian cap and the French national anthem - the Marseillaise.
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