Confrérie des Mourides

La Confrérie des Mourides est une importante confrérie musulmane soufi située au Sénégal et en Gambie et possède pour ville sainte Touba, au centre du Sénégal. La culture Mouride est grandement marquée par la culture africaine (wolofe). L'importance donnée au travail par le mouridisme a permis à la confrérie de bien s'implanter économiquement en Afrique et également de bénéficier d'une large représentation dans les principales agglomérations en Europe et aux Etats-Unis. Aujourd'hui, presque chacune de ses grandes villes du Nord où s'est déployée l'immigration sénégalaise possède un Keur Serigne Touba (La demeure du Maître de Touba), un siège pour la communauté qui accueille réunions et prières mais sert de résidence provisoire pour de nouveaux arrivants.

[modifier] Ethymologie

Selon certain, le terme Mouride dérive verbe Irâda, puis de murīd qui signifie vouloir, aspirer à, sous entendant à la quête des adeptes de l'agrément de Dieu et qui explique la vénération des adeptes envers les marabouts.

[modifier] Théologie

Le Mouridisme a été fondé par Cheikh Ahmadou Bamba(1853-1927). Bamba est un mystique dont l'apparition se fit dans un contexte social perturbé au Sénégal, où la colonisation avait grandement perturbé le système d'équilibre social. Pour réformer la société sénégalaise, Cheikh Ahmadou Bamba prôna l'orthodoxie envers les enseignements du Coran et de la Tradition du Prophète Muhammad, l'attachement aux préceptes du soufisme, la valorisation de la science et du travail, etc. Cette affirmation repose sur un passage du Coran qui impliquerait que Dieu envoie un revificateur de l'orthodoxie musulmane censé être l'héritier spirituel du prophète (qotb ou pôle de sainteté) tous les 100 ans. Bamba serait donc de ces élus.

Il est à noter que beaucoup de musulmans "orthodoxes" considèrent la dévotion extrême à Ahmadou Bamba et à sa lignée de successeurs comme un blasphème.

[modifier] Histoire du mouvement

Confronté à l'administration coloniale que la popularité grandissante de Cheikh Ahmadou Bamba commencait à inquiéter, il fut successivement déporté au Gabon (Afrique équatoriale) de 1895 à 1902, en Mauritanie de 1902 à 1907 , puis retenu en résidence surveillée au Sénégal jusqu'à sa disparition en 1927. Il finit par se concilier les autorités française et fit prospérer son mouvement.

Depuis la disparition du Cheikh en 1927, ses "califes" sont ses fils, qui se succèdent du plus âgé au moins âgé. Voici la liste des califes successeurs :

Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, de 1927 à 1945
Serigne Mouhamadou Fallilou Mbacké, de 1945 à 1968
Serigne Abdoul Ahad Mbacké, de 1968 à 1989
Serigne Abdou Khadre Mbacké, calife durant 11 mois
Serigne Saliou Mbacké (né en 1918), actuel calife depuis 1990.

[modifier] Politique

La confrérie des Mourides est en expansion, elle domine même la politique du Sénégal. Le diaspora de Paris et de New York, qui considère l'argent comme saint, puisque venant du travail et du commerce, envoie des sommes importantes à leurs frères de Touba.
Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade est ouvertement membre de la confrérie.

Ces califes mourides sont en général très influents parce qu'ils sont non seulement les guides spirituels d'adeptes estimés de 3 à 5 millions, mais aussi de facto chefs temporels de la ville de Touba, la capitale spirituelle des mourides devenue peu à peu la deuxième ville du Sénégal du fait de son poids démographique et économique.

Il est à noter que d'autres fils ou petit-fils de Bamba ont été aussi influent que les califes, bien que n'ayant pas accédé au califat. C'est le cas de :

Cheikh Ahmadou Mbacké Gaïndé Fatma, connu pour son engagement pour l'éducation et le développement socio-économique des masses, ainsi que par son influence auprès de dirigeants politiques africains engagés, il est décédé en 1978 ;
Cheikh Mouhamadou Mourtada Mbacké, "le marabout de la diaspora", connu aussi pour avoir initié bénévolement de nombreuses structures scolaires à travers le Sénégal, il est décédé en 2004.

[modifier] Hétérodoxie

Un des plus célèbre disciple de Bamba fut Ibrahima Fall, qui lança une communaute de vie appelé les Baye Fall qui substitue le travail et le dévouement pour une piété usuelle comme la pratique des prières et le jeune, ce qui leur vaut de nombreuses critiques de la part de musulmans.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source

Ahmadou bamba face aux autorités coloniales (1889-1927) par Omar Ba.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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