Adsilanum
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de Ad Silanum La station romaine perdue de l'Aubrac
Sommaire |
[modifier] Une importance stratégique oubliée
Dans un premier temps Andéritum et Ad-Silanum étaient des stations sur les voies romaines reliant la Narbonnaise aux Gaules du nord et à l'Aquitaine, puis des postes aux frontières de la Gallia Narbonensis ou Braccata et de la zone libre des Arvernes. Au soulèvement de Vercingétorix le but était d'empêcher les incursions des insurgés en territoire pacifié de la Narbonensis, puis après la défaite d'Alésia le but était d'occuper et de réprimer toute incursion ou rébellion et de poursuivre et anéantir tout rebelle. C'est ainsi que commença l'histoire d'Uxellodunum…
D'où nous est revenu le souvenir de la station oubliée d'Ad-Silanum ?
D'abord par l'histoire commune des deux peuples locaux Rutènes ou Ruthènes et Gabales, ensuite la conquête romaine qui créa ce poste puis la découverte de la table de Peutinger qui inspira beaucoup de cartographes du XVIIe siècle puis les définitions comme celles d'Hofmann Johann Jacob (1635-1706 : Lexicon Universale), venant compléter et commenter les définitions du monde antique. Le géographe Strabon disait que des peuples de l'Aquitaine, les Rutènes et les Gabâles sont voisins de la Narbonnaise, et citait la présence de mines d'argent chez les Rutènes et aussi chez les Gabales.
[modifier] Au siècle des lumières
La découverte de la Table de Peutinger, seule table qui recense les routes antiques romaines, a changé le monde moderne dès le XVIIe siècle. On s'est aperçu qu'elle est géographiquement fausse mais rigoureusement exacte sur les routes empruntées : c'est un éclaté ! Les géographes du XVIIe siècle ont voulu, tels les peintres de leur époque adeptes d'un néo-classicisme en copiant des allégories romaines, recréer des cartes antiques des Gaules en les adaptant à leur géographie contemporaine.
Lien bibliographique BNFGallica
Recherche libre : Mots clés : Gallia,Galliae,Gaules,Gaule…
[modifier] Au XIXe siècle
Ce siècle tourmenté fut, en sa fin (IIIe république) une libération pour le savoir de l'homme qui pouvait désormais accéder aux archives nationales ou publier librement un essai sur l'histoire de sa région…Nos historiens locaux du Languedoc-Roussillon, de Midi-Pyrénées, d'Aquitaine ont planché sur la localisation d'Ad Silanum. Javols-Andéritum, la station Gabales on sait où c'est, c'est indéniable, mais Ad Silanum…Où est-ce ?
La racine gauloise Rito, veut dire Gué (ex : Niort Novioritum : « le nouveau gué ») rito étant présent dans Andéritum, Andérito signifie alors gué sur l'Andé ou rives de l'Andé.
L'ambiguïté se trouverait dans la chronologie et l'utilisation de ces dites routes. La Via Podiensis qui est en partie une voie utilisée sous l'empire romain mais différente de la voie qui fut utilisée dans la guerre des Gaules croise donc celle-ci au niveau du nord de Javols d'où l'amalgame faisant situer Ad Silanum sur le plateau alors qu'il serait à son contournement sud-est… D'autre part, il devait y avoir deux types de voies : celles des campagnes militaires pour relier le plus rapidement possible un endroit à un autre et les voies logistiques carrossables.
À cette époque, la possibilité d'accès au travail des cartographes du royaume du XVIIe siècle fut négligée, mais les historiens locaux avaient raison sur le fait que l'accès principal se situait au niveau du Lot. Deux ponts étaient les débouchés de l'Aubrac sur le Lot : Saint-Laurent-d'Olt et Saint-Côme-d'Olt, signifiés sur les cartes du XVIIe siècle, indiquant sûrement les deux principales routes, ainsi qu'une troisième débouchant sur Espalion (tout près de Flaujac qui en passant veut dire : domaine de Flavius) via Laguiole. Espalion alimentait le sud de la partie Arverne de ses céramiques sigillées à l'époque gallo-romaine. L'importance du secteur Puech-Crémat-Bas - Voie Romaine - Saint-Côme-d'Olt - Espalion avec son trajet sur la rive gauche du Lot est incontestable.
La piste la plus retenue fut celle du Puech-Cremat-Bas sur l'Aubrac lozérien (qui contient la racine crémade : qui a subi un incendie). Il faut savoir que la guerre des Gaules fut une guerre stratégique, où en détruisant les fourrageurs adverses ont prenait de l'avance sur l'ennemi, ce qui n'est pas non plus dénué de bon sens, car d'après le nom : Silanum qui dans une forme latine peut venir de Silanus signifie un endroit près des sources ou des eaux vives, où même le nom Salhiens du lac près de Nasbinals viendrait de cette racine: Silanus. Mais Ad-Silanum peut avoir bien d'autres sens comme le lieu où habite un personnage nommé Silanus.
Adsilanum: En retirant le suffixe Anum: il nous reste la racine adsil : assilio, (adsilio), assilire, assilŭi, assultum : - intr. et qqf. tr. - sauter contre (sur, auprès), s'élancer vers, assaillir, bondir. Ce qui corroborerait l'état de siège de la région sous césar et la présence d'un fort ou d'un camp Romain bien fortifié ayant résisté à bien des assauts…
L'origine de l'appellation Ad-Silanum pourrait être Sila, car la vallée du Lot sous l'Aubrac ressemble étrangement à une région d'Italie qui se trouve en Calabre nommée la Sila. Cette similitude a très bien pu frapper les Romains où même les quelques Ioniens venus dans cette région durant l'antiquité, ce qui pourrait donner un autre sens à la toponymie de la commune de Lassouts qui dans cette hypothèse ne serait le sens qu'on lui a donné jusqu'à présent mais viendrait de l'Assou (qui signifie eau et dont on retrouve une appellation commune dans le Tarn et l'Aveyron et le Sud de l'Italie) qui viendrait de sa position par rapport à la source du Dourdou par exemple.
[modifier] Présomptions
Il y a de fortes probabilités que la station recherchée d'Ad-Silanum était proche d'un gué sur la rivière Oltis (Lot) menant tout droit vers Segodunum ou Rodez. C'est-à-dire un rayon de 10 km autour de Saint-Laurent-d'Olt.
On retrouve sur la carte de Cassini (région de Mende) que la route du XVIIIe siècle, au niveau de la vallée du Lot (ou Olt en occitan) emprunte quasiment le même cheminement; la route traverse le Lot en amont de Saint-Laurent-d'Olt pour continuer sur sa rive droite en pays rutène et longer le Lot sur quelques kilomètres, mais avec un travail sur la toponymie en pays d'Oc, on s'aperçoit de l'importance du nom de la ville de Pierrefiche-d'Olt qui désignerait comme borne antique un territoire (le Pays rutène sûrement).
En plus de Pierrefiche d'Olt en Aveyron, il existe un village nommé Pierrefiche en Lozère au nord de Saint-Germain-du-Teil sur une route menant à Les Salces déterminant une autre borne antique sûrement.
De là une autre hypothèse peut renforcer la première, au niveau du col du Trébatut deux ruisseaux prennent sources idem au village des Hermaux deux autres ruisseaux naissent pour rencontrer les deux précédents et former le Doulou qui vient se jeter dans l'Olt près de Saint-Laurent-d'Olt.
Avec la dénivellation importante ces ruisseaux forment des eaux vives (et là on rejoint le sens de Ad-Silanum source fontaine ou eau jaillissante).
[modifier] Présence romaine
Près de Saint-Laurent d'Olt, en direction de Laissac, à Saint-Saturnin-de-Lenne on peut voir les restes des thermes d'une villa romaine.
La présence d'une pile de pont d'origine romaine à Sainte-Eulalie-d'Olt, pourrait signifier qu'à cet endroit se trouvait un passage antique de la zone d'Aubrac à la zone rutène, qui transitait par Laissac, où en ses alentours furent découverts des vestiges d'un camp gaulois : l'oppidum de Montmerlhe, avant d'atteindre Rodez.
Une mention antique, enfin une transmission orale disait que le territoire rutène se situait entre les rives du Tarn au Sud et les Rives du Lot au nord (voir carte Bnf), ce qui ferait de l'Aubrac aveyronnais un territoire gabale régi par Andéritum sinon une marche ruténo-gabale permettant des trocs commerciaux entre Rutènes et Gabales via les vallées remontant vers le plateau mais le principal doute vient du fait que toutes les voies d'accès menant au plateau étaient sous contrôle Romain, car après Alésia les Romains de la légion de Caninius Rebilus ont traqué les survivants d'Alésia qui ne s'étaient pas rendus (si la toponymie ne me fait pas mentir la ville de Canilhac (fontière ruténo-gabale et le lieu-dit de la Roche Canillac (frontière arverno-gabale) viendrait du même rapport avec Caninius Rebilus (Canilhac : domaine de Caninius). Ce nom Caniac est aussi retrouvé en pays cadurque.
Quelques noms de villages stratégiques de l'Aubrac sous Caninius Rebilus :
- Pierrefiche, Lozère et Aveyron (toponymie : borne, accès au plateau)
- Saint-Laurent d'Olt, Aveyron (cartographié : pont Gué, voie d'accès à la vallée de la Colagne)
- Estables Aveyron (toponymie vient de stabulum) présence d'écuries…
- Saint Eulalie-d'Olt (Aveyron) pile de Pont Romain
- Saint-Côme-d'Olt (Aveyron) débouché de la voie romaine, pont-gué, voie d'accès au plateau
- Espalion-Flaujac (Aveyron) (toponymie : domaine de Flavius)
Le trajet de la voie romaine Trans-Aubrac passe au Puech Crémat-Bas (qui est identifié comme le site d'Ad-Silanum). Cette voie romaine qui menait au lac du Mont-Hélanus(avant de devenir cette étape redoutée de la Via Podiensis si empruntée au Moyen Âge).Certains vestiges sont encore devinables : un pont romain près de Marchastel, la fameuse voie romaine traversant la forêt d'Aubrac, où selon l'ONF se trouve un four à chaux, ensuite au débouché de la forêt, la voie romaine descend sur Saint-Côme-d'Olt en passant près des Enfrux et occulte le débouché qui rejoint la vallée qui mène à Saint-Geniès-d'Olt ,pour descendre sur Saint-Côme-d'Olt, or selon les écrits d'Henri Pradel en 1909 : …enfin ,des restes de constructions Gauloises, que l'on peut voir encore tout près de la maison des Gardes, aux Rajals, signalent l'époque celtique… Il est évident et cette zone située au niveau des Enfrux (côté Ouest) et des Rajals (côté Est), forme un carrefour desservant les deux plus grands débouchés stratégiques vers le Lot.
À l'époque gallo-romaine, chaque route de crête ou voie romaine était soumise à un impôt donc au débouché et au passage stratégique obligatoire s'y tenait une sorte de péage qui s'ajoutait à l'octroi.
Grâce au moyen moderne, on peut visualiser à l'aide du satellite une partie de l'Aubrac:
[modifier] Gabales, Rutènes et occupants Romains durant la guerre des Gaules
Vercingétorix, rassemble bientôt une armée, il en envoie une partie chez les Rutènes, sous les ordres de Luctérios, du pays des Cadurques, Cependant le Cadurque Luctérios, envoyé chez les Rutènes, les attire au parti des Arvernes, il va de là chez les Nitiobroges et les Gabales, qui lui donnent les uns et les autres des otages… À cette nouvelle, César crut devoir préférablement à tout partir pour cette Province. Il y arrive, rassure les peuples effrayés, établit des postes chez ceux des Rutènes, qui dépendent de la province…
- la determination de César :
César se rendit chez les Helviens, quoique dans cette saison, la plus rigoureuse de l'année, la neige encombrât les chemins des Cévennes, montagnes qui séparent les Helviens des Arvernes. Cependant à force de travail, en faisant écarter par le soldat la neige épaisse de six pieds, César s'y fraie un chemin et parvient sur la frontière des Arvernes.
- Vercingétorix adopte la politique de la terre brûlée
Vercingétorix exige des otages des autres nations…et annonce qu'il se contente de l'infanterie qu'il a déjà…et qu'avec une cavalerie nombreuse il lui sera très facile de couper les vivres aux Romains et de gêner leurs fourrageurs; que seulement les Gaulois se résignent à détruire leurs récoltes et à incendier leurs demeures, et ne voient dans ces pertes domestiques que le moyen de recouvrer à jamais leur indépendance et leur liberté.
D'un autre côté, il envoie les Gabales et les plus proches cantons des Arvernes, ravager le territoire des Helviens, ainsi que les Rutènes et les Cadurques celui des Volques Arécomiques.
- Participation à l'armée de secours à Alésia
un renfort de 30 000 Gabales et 12 000 Rutènes
- Armée d'occupation après la défaite d'Alésia
C. Caninius Rebilus est envoyé chez les Rutènes avec une légion. Ce même Caninius poursuit Drappès et Luctérios jusqu'à Uxellodunum…Où C. Fabius arriva en renfort avec ses troupes, puis César arriva à Uxellodunum, où personne ne l'attendait…
- Frontière de la Narbonnaise en 120 après JC
Selon le fameux géographe Abraham Ortelius, la Province narbonnaise remontait au-delà du Lot en 120 avant J.-C.
- Toponymie
Il est très possible que la commune de Canilhac soit extraite de Caninius.
[modifier] À l'aide de ces cartes, faites-vous une idée…
 carte ancienne avec Adsilanum. |
 route romaine avec erreur sur la localisation d'Andéritum. |
 surlignage de la table de Peutinger |
 carte surlignée représentant le mont Hélanus et Ad-Silanum |
 présence du pont en amont de Saint-Laurent d'Olt sur une carte du XVIIe |
 carte du XVIIe avec les ponts de Saint-Côme et Saint-Laurent |
 simulation sur carte 3D |
 simulation 3D des différentes voies romaine, gauloise, Podiensis. |
[modifier] Liens externes
- http://pedagogie.ac-toulouse.fr
- http://gallica.bnf.fr/
- http://www.aurelle-verlac.com/stsaturn/stsaturn.htm le site incontournable de l'Aubrac et de L'Olt
- http://archeoceram.ifrance.com/archeoceram/contenu/gaul.htm très bon site sur les Gaulois mais lent à afficher
[modifier] Trajets possibles
En prenant la distance entre deux sites Romains de la région Gabale : Lanuéjols et Javols reliés par une même route, on obtient 46km soit 20,7 lieues Gauloises. On peut donc projeter quelques trajets éventuels possibles pour le tronçon Andéritum - Ad-Silanum, puis Segodunum, estimé à XVIII lieues gauloises, soit 40km.
On retrouve deux types de trajets où la distance entre Andéritum et la section Ad-Silanum est la même que là où certains ont situé la présence du site d'Ad-Silanum aux XVIII lieues gauloises, ce qui a amené à la découverte du Puech-Crémat-bas (la localisation actuelle d'Ad-Silanum), mais à première vue ceci est incomplet, car en coupant le plateau par la voie romaine on arrive quelques part entre les Enfrux (notons la consonance latine du nom),et, ou au dessus des Touzes qui est le seul endroit abrité, sinon le trajet académique nous renvoie à Saint-Germain-du-Teil avec les fameux trois tronçons Andéritum, Ad-Silanum,Segodunum. Les Romains ne faisaient pas d'étapes sans dresser de palissades et donc pour dresser un poste fixe y ajouter quelques fortifications.
Trajet académique présumé
Javols - Saint-Germain-du-Teil : 39km
Saint-Germain-du-Teil - Cruéjouls : 44km
Trajet toponymique en se basant sur le toponyme: Pierrefiche = borne
à 40km à l'est de Javols se situe une ville au nom de Pierrefiche (48300) qui est aussi à 40km de Mende qui est à son tour à 40km de La Canourgue qui est aussi à 40km de Laissac,on s'aperçoit de l'héritage antique de l'espacement de XVIII lieues gauloises soit 40km entre les citées de cette région.
Javols - Les Salces ou Pierrefiche (48100) : 42km
Les Salces(48100) - Pierrefiche(12130) : 40km
Pierrefiche(12130) - Rodez : 40km
Trajet rapide (variante de la via-podiensis)
Il est fort probable que les deux routes se rejoignaient en un lieu commun dans la vallée du Dourdou entre Lassouts et Cruéjouls ou Gabriac, pour le troisième tronçon.
(les distances citées sont celles des routes carrossables actuelles)
Mesures romaines :
- le pouce : 0,0185 m
- palme : 0,0736 m (4 doigts)
- pied : 0,2944 m (4 palmes)
- palmipes : 0,3680 m (20 doigts)
- la coudée : 0,4416 m (1 pied + 2 palmes)
- le grodus (pas simple = 2 pieds + 2 palmes) : 0,736 m
- passus (pas double = 5 pieds) : 1,472 m
- milia passuum (mille = 1000 pas) : 1472 m
