Yoga

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Le Yoga est la science de la fusion corps et esprit vers l'unité. Un premier niveau chemine à travers les observances, postures, respiration équilibrée et canalisation des sens pour mener à la détente. Puis, à un niveau supérieur, grâce au samyama : concentration, méditation et équanimité, cette discipline permet la révélation de la Conscience à elle-même.

[modifier] Introduction

[modifier] Définition

Le yoga est l'un des six darśana de la philosophie védique. Il est souvent associé au Sâmkhya qui est un système philosophique proche, mais plus théorique que le yoga.

Le terme de yoga vient du sanskrit योग.

nataraja

Ce mot possède le même radical indo-européen que l'on retrouve dans le français joug (du latin jugum) et l'anglais yoke. D'après Gérard Huet (excellent site lexique de sanskrit) योग yoga(raçine : yuj) m. se traduit :

véhicule, équipement, moyen, méthode, convenance, contact,
union, jonction, zèle, soin,
discipline, concentration d'esprit, pratique du yoga, extase ou union mystique,
système philosophique attribué à Patañjali, il traite de l'univers intérieur de l'homme Ashtanga yoga
astr. conjonction.

[modifier] Paradoxes

Comme on le voit dans la définition précédente, le mot yoga englobe à la fois la méthode, le moyen, et le but.

La polymorphie du yoga est bien souvent déroutante, ainsi sa signification :

du point de vue indien, s'entend dans un sens large, elle concerne tout ce qui unit, toute action collective harmonieuse (constellation, réunion, assemblée…).
du point de vue occidental, se restreint à une pratique physique méditative organisée autour d'une philosophie.

Y.S.2-42 : Se contenter de ce que l’on a constitue le plus haut de gré du bonheur.

De même les objectifs peuvent différer sans pour autant s'opposer, puisque l'essence du yoga est la tolérance, ainsi :

si l'on n'est pas intéressé par la quête spirituelle, le yoga favorise le bien-être et la détente.
si l'objectif est spirituel, le yoga permet que l'âtman soit libéré de la gangue du désir, de l'attachement et des illusions matérialistes par une pratique assidue. (Y.S. 1-14 : Mais alors, la pratique n’est vraiment établie que lorsqu’elle est accomplie longtemps, de façon intelligente, avec conviction et sans interruption).

Le principe de non violence permet la coexistence pacifique de voies yogiques, parfois très différentes, correspondant à la multiplicité des aspirations des êtres humains.

[modifier] Historique

pièce pour ordre d'idée User:PHG

L'histoire du yoga remonterait au moins à 5 000 ans. Les fouilles du siècle dernier dans la vallée de l’Indus (Nord-Ouest de l’Inde) exhument les vestiges d’une civilisation vieille de 3 000 ans avant notre ère. Des pièces de monnaie frappée à l’effigie d’un yogi en posture assise, laissant présumer l’existence d’une tradition yogique. Vers 1 500 avant J.-C., les Aryens issus du plateau iranien envahissent progressivement le sous-continent indien. Tout en imposant leur langue le sanskrit et leur immense talent dans l’abstraction, ils s’imprègnent des traditions autochtones (Dravidiennes). Ainsi, les pratiques yogiques qui existaient originellement chez les dravidiens, furent adoptées et transposées dans les shâstras védiques (textes religieux de l’envahisseur aryen).

Des exemples du concept et de la terminologie du yoga apparaissent dans les Puranas (collection de mythologie indoue), dans le Mahâbhârata, dans les Vedas et les Upanishads (principalement dans trente textes du Védanta, ou La fin des Vedas, qui sont le point culminant de la philosophie védique).

[modifier] Écrits fondateurs

Les Yoga Sutras constituent le manuel de référence du pratiquant, le texte très dense invite l'instauration d'un dialogue avec l'enseignant, puisque le yoga est un enseignement oral. Le pan philosophique est complèté par la Bhagavad-Gîtâ.

[modifier] Les Yoga Sutra

Cette suite de 195 aphorismes fut codifiée entre le II^e et le III^e siècle av. J.-C. par Patanjali et structure la pratique par l'observance simultanée de huit directions, dont la somme constitue l'Ashtanga Yoga :

Ces huit préceptes précisent la pratique du Raja Yoga, ébauchent les bases du Tantra :

Yama (code moral envers autrui)
Niyama (code moral envers soi-même)
Asana (posture)
Pranayama (contrôle de la respiration)
Pratyahara (contrôle des sensations)
Dharana (concentration)
Dhyana (méditation)
Samadhi (absorption)

Patanjali est aussi connu pour avoir écrit un commentaire (Mahabhashya) sur les Sutras de Pānini—le grammairien suprême du sanscrit. En fait, Panini, Patanjali et Katyayana sont considérés comme de la plus haute autorité, pas seulement pour le sanscrit, mais aussi pour toute la Linguistique. La philosophie du Yoga adhère entièrement à l'épistémologie de l'école du Samkhya, de même que son concept du non manifesté ( Puruṣa[1] : l'Être, l'esprit divin) qui se matérialise au travers du monde manifesté(Prakriti[2] : combinaison de l'Énergie et de la Matière).

[modifier] La Bhagavad-Gîtâ

krisna jouant de la flute

La Bhagavad-Gîtâ- littéralement : la Chanson du Bienheureux - est considérée comme une partie fondamentale des écritures de l'Hindouisme. À l'intérieur sont abordés en détail les différentes voies du yoga et leurs philosophies. Elle se désigne elle-même comme étant les écrits du yoga (voir les vers finaux de chaque chapitre). Elle s'artitule en dix-huit chapitres. D'après la Bhagavad-Gîtâ, bien que chaque chemin diffère, leur but fondamental reste le même : réaliser le Brahman et échapper au cycle des renaissances à travers la réalisation du Soi. Plus simplement, il s'agit de "découvrir" ce que nous sommes de façon permanente, au delà de la personnalité, des concepts, des émotions, et des sensations.

[modifier] La pratique basique

[modifier] la respiration (pranayama)

Les quatre phases de la respiration seront explorées : inspiration, rétention poumons pleins, expiration et rétention poumons vides. Différents exercices mettent l’accent sur une ou plusieurs de ces quatre phases, mais également utilisent des rythmes soit lents soit rapides. Cela permet le développement de la concentration et diminue la dispersion mentale. Par ailleurs, cela amène une prise de conscience du rythme irrégulier de la respiration (lors du stress), pour la ramener vers un rythme plus naturel et plus lent.

[modifier] les postures (asana)

Debout, allongé, assis, sur les mains, sur la tête, sur les épaules, sur les genoux, sur le coccyx, sur le côté ; en flexion, en extension, en torsion ou en équilibre ; toute posture que le corps peut adopter sera du yoga tant que l’intensité respectera le contentement qui ressortira de cette pratique. En cela la quête d’une pureté posturale dans le yoga diffère des buts de la danse ou de la gymnastique car il n’y a pas de compétition ou de grade. La non-violence envers son propre corps, l’humilité sont des principes qui réfrènent la tentation d’aller trop loin. Les postures peuvent être statiques. Quand elles sont dynamiques, elles peuvent se pratiquer selon un enchaînement précis, souvent selon un ordre respiratoire particulier. Les postures ont un impact :

en terme d’étirement, ce qui favorise un drainage musculaire et soulage les douleurs issues des tensions.
En terme de massage des organes internes, par compression et décompression successives
En terme de concentration et d’une certaine connaissance de soi, pour pouvoir contracter les muscles nécessaires à l’architecture de la posture ou au contraire détendre ceux qui s’y opposent.

[modifier] La relaxation (samadhi)

Il s’agit d’un samadhi mineur, puisque cette partie ne traite que d’une pratique élémentaire. Cette phase s’accomplit en position assise ou allongée, et vise l’éclosion d’un sentiment de paix. Elle s’accompagne d’une respiration lente et profonde, de suggestions, ou de sons très doux.

Posture, respiration, relaxation peuvent tour à tour dominer la pratique. Avec la maturité elles se combinent dans une difficulté croissante par deux : postures/respiration ou postures/relaxation, et par trois : postures/respiration/relaxation. Il faut une certaine expérience pour pouvoir maintenir une posture dans une détente « structurée », avec une respiration régulière ainsi qu’un bon alignement vertébral coordonné avec les alignements des autres segments corporels.

[modifier] La philosophie du Yoga

La philosophie du Yoga s'étudie longtemps. L'enseignement est généralement oral. Rien ne vaut quelques citations des yoga sutra pour en avoir un aperçu :

1-2 : Le yoga est la cessation des activités (tourbillonnantes) automatiques du mental.
1-12 : La cessation des activités du mental s’obtient par la pratique et le détachement.
2-29 : Les huit membres du yoga sont : les règles envers les autres, les observances envers soi-même, la posture, l’allongement du souffle, le retrait des sens (l’écoute intérieure), la concentration, la méditation, la contemplation (état d’unité)
2-30 : les yamas (règles envers les autres) sont : la non-violence, la communication juste, l’honnêteté, allers vers l’essentiel, le désintéressement.
2-32 : Les niyamas (attitudes envers soi-même) consiste : à être clair dans ses pensées et dans ses actes, et à intégrer dans sa vie le contentement, la discipline, la connaissance de soi et le détachement.
2-42 : Se contenter de ce que l’on a, constitue le plus haut degré du bonheur.

Le but ultime, que les mots ne peuvent cerner, est la quête d'une harmonie, d'une unité corps et esprit. "Cela" s'inscrit dans l'instant présent, "Cela" est potentiellement accessible à tout être humain.

Le yoga est une philosophie sans exclusive, toutes les convictions mêmes religieuses peuvent y trouver leur compte, autant d'ailleurs pour les humanistes. Pour autant le yoga n'est pas une religion. Le yoga proposant l'union, il paraît invraisemblable de favoriser des divisions entre religieux ou non. L'essentiel étant la cessation des perturbations du mental ce qui induit : le respect d'autrui, la paix et la non-violence.

[modifier] Les écoles de yogas

[modifier] Différence entre voie et école

Fondamentalement, le yoga propose quatre voies spirituelles :

Raja Yoga (méditation psycho-physique), dont le hatha yoga fait partie
Bhakti Yoga (dévotion et adoration),
Karma Yoga (action désintéressée),
Jnana Yoga (connaissance transcendante).

Cette séparation en quatre voies relève plus de la pédagogie, car bien souvent, sans le chercher ou le savoir, le pratiquant sincère emprunte alternativement une des quatre voies. Les autres formes existantes prirent naissance longtemps après la Bhagavad-Gîtâ. Les Yoga Sutra et la Bhagavad-Gîtâ documentent essentiellement le Raja Yoga et le Jnana Yoga.

Au sein d'une même voie, un yogi reconnu comme maîtrisant parfaitement un mode d'enseignement, peut décider de fonder une école. Cette école sera fortement marquée par la personnalité du fondateur ainsi que la terminologie, les techniques et le cheminement qui a ses yeux s'avèrent les meilleurs.

Dans le yoga, il n'y a pas de meilleure école, mais une multitude d'offres qui pointent :

soit vers le même but : la réalisation du Soi,
soit vers une étape intermédiaire commune : la détente agrémentée d'une meilleure santé physique et mentale.

Donc, au sein d'une même voie coexistent de nombreuses écoles. Cette diversité n'est pas du tout une bizarrerie, mais une réponse à l'extrême diversité des attentes de chacun.

[modifier] Les différentes écoles de yogas

Le Hatha Yoga essaye d'équilibrer le corps et l'esprit par des exercices physiques ou asanas, le contrôle de la respiration, la relaxation et la méditation. L'enseignement des asanas fut originalement pratiqué pour améliorer la santé physique et vider l'esprit afin de préparer à la méditation dans la recherche de l'éveil. En occident, le Hatha Yoga est devenu assez populaire.
Hashya Yoga, le très sérieux yoga du rire du Dr Madan Kataria.
Kriya Yoga
Kundalinî Yoga - canalisation et transformation de l'énergie
Nada Yoga - yoga du son
Paramahansa Yogananda
Sahaja Yoga
ViniYoga - yoga de l'adaptation
Yogathérapie individuelle et Yogathérapie de Groupe
Yoga Egyptien - yoga enseigné par le Yogi Babacar Khane, d'après les postures de l'ancienne Egypte
Yoga Tibétain
- site de Maurice Daudard
- site de W.D.