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Traite des Noirs - Wikipédia

Traite des Noirs

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Carte des royaumes africains et de la traite à la fin du XIVe siècle
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Carte des royaumes africains et de la traite à la fin du XIVe siècle

La Traite des noirs est, pour reprendre les termes exacts de la définition du Dictionnaire de l'Académie française, « le commerce d'esclaves noirs ». La motivation en aurait été avant tout économique, les esclaves servant principalement de main-d’œuvre à bas coût. Cependant la logique économique n'est pas dépourvue d'idéologie, puisque le racisme a aussi servi à justifier la mise en esclavage et les conditions de vie inhumaines des noirs une fois capturés.

Un désaccord existe entre les chercheurs sur le nombre des victimes de la traite des noirs. Certains parlent de 42 millions de victimes pour trois traites négrieres :réf. nécessaire

Cette estimation est notamment soutenue par l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, dans son livre Les Traites négrières. Essai d'histoire globale. Pour sa part, l'historien de la traite négrière Victor Bissengué estime à 50 millions le nombre des déportés. Le nombre total de victimes (incluant les déportés) est estimé à plus de 100 millions par l'UNESCO.

La traite des noirs est aujourd'hui considérée en France comme un crime contre l'humanité [1] et certains gouvernements africains et des associations désirent que la traite des noirs soit également considérée comme un génocide.

Sommaire

[modifier] Histoire

Plusieurs théories s'affrontent au sujet de l'esclavage en Égypte antique. Selon l'une, cette dernière ne fut ni esclavagiste, ni raciste. Chaque service était rémunéré et possédait ses privilèges spécifiques. Aucune fonction ne prévoyait de liens étroits de dépendance exclusive envers un homme, comme c'est le cas dans le principe esclavagiste. La théorie inverse soutient que l'esclavage était répandu. réf. nécessaire

Cependant, l'analyse de la sociologie égyptienne ne permet pas, au contraire, de trouver de pratique esclavagiste. Non seulement le terme esclave n'existe pas dans la langue égyptienne, mais surtout la structure sociale égyptienne ne laisse pas de place à un individu aliéné de ses droits, qui représenterait une rupture avec la Mâat, principe organisationnel régissant la vie individuelle, spirituelle et socio-politique. Il faut cependant nuancer fortement cette affirmation et ne pas idéaliser cette société, la présence de nombreux esclaves, prisonniers de guerre par exemple, et utilisés dans les mines étant avérée par de nombreuses sources.

Si certains affirment qu'au contraire, les noirs présents en Égypte étaient des esclaves, mais cette position relève plus de l'idéologie que des faits, les Égyptiens se surnommant eux-mêmes les kmw et les kmtw (km étant le terme le plus fort pour dire "noir") et considéraient l'Afrique des grands lacs comme leur terre d'origine et une terre sacrée.


Rappelons également que les premières dynasties égyptiennes, dites des "suivants d'Horus" étaient originaires de Haute-Nubie, que le fondateur de l'Égypte fut Narmer, lui-même Nubien. Par ailleurs lors des troubles et invasions des peuples de la mer, l'Égypte se tournait vers la Nubie pour régler ces conflits (ce fut le cas par exemple avec Pianki), celle-ci représentant l'image même de la légitimité aux yeux des Égyptiens.réf. nécessaire

Enfin, les Égyptiens désignaient par "Ta-Meri" (le pays des ancêtres) l'Afrique centrale et s'y rendaient annuellement en pèlerinage avec les représentations de leurs divinités dans le cadre de leurs cultes (d'Osiris notamment). Il est donc difficile de parler d'un esclavagisme réservé aux seuls noirs en Égypte.

La situation grecque et romaine est plus complexe. Les inégalités sociales sont présentées comme naturelles et justifient des statuts juridiques précis. L'esclavage est dès lors une partie intégrante de ces sociétés basées sur la dépendance d'un groupe sans droit, au service d'une collectivité de citoyens. L’essentiel des esclaves provient de "prise de guerre". La part d'esclaves noirs y était fortement minoritaire.

La traite des noirs est en cela significative qu'elle correspond à une forme inédite d'esclavage, de part son intensité, sa justification, sa nature mais surtout sa durée et le nombre de sociétés qui l'ont pratiquée. Un groupe spécifique a été ciblé et désigné comme destiné à être esclave. La traite négrière est donc l'ouverture vers une hiérarchie des peuples.réf. nécessaire

On suppose durant l'Histoire du dernier millénaire deux grandes traites et certains historiens en proposent une troisième dite "intra-africaine" :

[modifier] La traite orientale

Voir l’article Traite orientale.

La traite orientale est celle qui a duré le plus longtemps mais c'est celle qui structurellement demandait moins d'esclaves puisqu'ils étaient destinés à des tâches d'entretien des palais etc. et non à servir à valoriser une économie de plantations. Il est généralement admis qu'elle a été la plus importante en terme de nombre de noirs mis en esclavage. Le chiffre de 17 millions de noirs réduits à l'esclavage est avancé par l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau. Et cela sur une période allant du IXe siècle au XIXe siècle.

La traite orientale touchait principalement les femmes. Ces dernières servaient aux tâches domestiques et comme esclaves sexuelles. L'esclavagisme oriental ne se limitait pas uniquement aux noirs. D'autres "groupes raciaux" étaient aussi réduits en esclavage et vendus.

Les musulmans ont ainsi réduit en esclavage des millions de blancs, de noirs et d'arabes aussi. Cependant il faut noter qu'à partir du VIIIe siècle, les campagnes à l'encontre des populations noires sont de plus en plus fréquentes et intenses. On se souviendra de l'invasion de l'Égypte au VIIIe siècle, et du siège de la Nubie, cette dernière ayant résisté plusieurs siècles avant d'être conquise et islamisée. réf. nécessaire

[modifier] La traite intra-africaine

La traite africaine aurait touché, tout comme la traite orientale, les femmes principalement. Certains hommes noirs importants les auraient achetées pour en faire leur femme et avoir des enfants avec elles. Selon Olivier Pétré-Grenouilleau, principal tenant de cette thèse en France, cette traite aurait fait environ 14 millions de victimes. {référence nécessaire}}

[modifier] La traite atlantique

Voir l’article Commerce triangulaire.

La traite atlantique, la plus connue et la plus intense, est celle qui a été pratiquée par les Européens (Espagnols, Anglais et puis Britanniques, Français, Hollandais, Portugais, etc.) et ensuite par les Américains. Cette traite est la plus connue car la plus récente et la mieux documentée.

La traite atlantique commença en 1441, lorsque des Portugais ramènent dans leur pays les premiers esclaves noirs. En 1442, puis en 1452, les papes Eugène IV et Nicolas V entérinèrent les conquêtes du roi Alphonse V de Portugal, et lui permirent d'étendre son autorité sur les pays conquis.

Malgré les interdictions de l'esclavage par les papes Pie II dès 1462, Paul III en 1537, Pie V en 1568, Urbain VIII en 1639 et Benoît XIV en 1741, elle connut un important développement, notamment après la controverse de Valladolid, qui interdisait l'esclavage des Indiens.

Les Indiens, qui servaient jusqu'alors de main-d'œuvre coloniale, avaient été décimés par les abus des Européens, les conditions de travail et de vie, et n'étaient plus assez nombreux pour satisfaire le besoin européen en main-d’œuvre.

Cette traite a ainsi permis au Nouveau Monde et aux économies européennes de se développer rapidement, grâce à une main-d’œuvre corvéable et bon marché, importée d'Afrique noire sur la période entre le XVIe siècle au XIXe siècle. Les estimations du nombre de déportés varient selon les auteurs de 11 millions (pour Olivier Pétré-Grenouilleau) à 50 millions (pour Victor Bissengué) en 1789. {référence nécessaire}}

Quoi qu'il en soit, l'on peut noter que dès le XVIIe siècle, la traite négrière conditionne de nouveaux rapports sociaux et le durcissement des castes, comme au Sénégal par exemple ou encore dans les royaumes côtiers auxquels elle a donnée naissance et où ces rapports seront instrumentalisés et exacerbés sous la colonisation (Futa Jaalo, Libéria, etc.).

Coupe d'un navire négrier tel que figurant dans la bande dessinée les Passagers du vent.
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Coupe d'un navire négrier tel que figurant dans la bande dessinée les Passagers du vent.

[modifier] Le commerce

Dans les premiers temps, les Européens commencèrent par des razzias. On peut se remémorer les lanciados, qui étaient des mercenaires ou encore des esclaves formés pour capturer et emporter des esclaves. Les razzias ne permettaient pas immédiatement de satisfaire la demande européenne en main-d’œuvre servile. Il fallu alors changer de système.

C'est ainsi que les Européens entreprirent des relations "diplomatiques" avec les royaumes africains pour les infiltrer et chercher le moyen de les affaiblir. On se souviendra de l'hostilité de ces derniers face à la traite à travers l'exemple de Nzinga Nkuwu, roi du Kongo lorsqu'y arriva Diogo Cão [2].

Plus tard, lorsqu'une certaine confiance fut établie, les Européens s'ingérèrent dans la vie africaine et armèrent ou formèrent parfois ceux qui pouvaient leur servir de complices. En effet, toujours dans le cas du Kongo, Mvemba a Nzinga succéda à son père grâce à un Coup d'État orchestré par les portugais et les anglais, au cours duquel ces derniers tuèrent son frère, successeur légitime au trône. Mvemba a Nzinga, qui avait été influencé dès l'enfance par des prêtres portugais, s'avérait le successeur le plus malléable et le seul allié pour la cause portugaise.[3]. À partir de son règne, le royaume subit de nombreux troubles, des sécessions [4] et fut acquis comme protectorat portugais. Ce sont en effet les Portugais, puis les Espagnols, Hollandais, Britanniques puis Belges, qui désignaient et intronisaient les rois au mépris de la tradition Kongo qui se voulait une monarchie parlementaire.

À côté de cela, il faut noter que des forts furent bâtis sur toute la côte africaine dès le XVe siècle pour protéger les négriers des tentatives africaines de combattre leur système. Les Européens placèrent alors des roitelets et des chefs de districts issus eux-mêmes de l'esclavage, pour servir de prolongement à leur intérêt.

Les navires négriers partaient de l'Europe avec dans leurs cales des objets pour rémunérer ces roitelets pour la capture de esclaves noirs. Parmi ces objets on pouvait trouver des tissus, de l'alcool et des armes.

Les armes, en particulier, avaient une valeur très importante pour eux, car grâce à elles, ils pouvaient tenir en respect leurs voisins et éventuellement conquérir de nouveaux territoires. En ce qui concerne les rois légitimes africains, pour certains il devint impératif de se procurer de quoi se défendre de la traite qui était bien entendu une menace pour leur pouvoir, comme en témoignent les lettres de protestation de Nzinga a Mvemba au roi du Portugal.

Ces armes, en fait, ont servi aux négriers et aux gouvernements occidentaux qui les avaient créés à faire pression sur les royaumes africains. Car ceux qui refusaient le commerce avec les "blancs", n'avaient pas d'armes, alors que les roitelets voisins, moins scrupuleux pouvaient en avoir et les envahir et les réduire eux-mêmes en esclavage. C'est ainsi que plusieurs royaumes ont été contraints de réaliser ce commerce, par la force des choses. C'est ainsi que l'on doit comprendre la naissance même des royaumes du "Bénin" actuel.

Une fois leurs cales pleines d'esclaves, les navires négriers quittaient les côtes africaines pour rejoindre l’Amérique du Sud, les Caraïbes ou l'Amérique du Nord. Lors de ces voyages, les conditions de détention des esclaves étaient extrêmement dures. Ils étaient attachés, par groupes, entassés dans les cales du navire, et seulement sortis de temps à autre pour prendre l'air. Ainsi, le taux de mortalité moyen était de 10 % à 20 %, avec des pics à 40 %. Au fur et à mesure de l’augmentation de la demande et de l’épuisement des sources de razzias, la valeur des esclaves augmentait, et les négriers commencèrent à faire un peu plus attention, en sélectionnant mieux les esclaves, afin de s’assurer une meilleure résistance aux conditions de la traversée.

Il faut cependant noter que le taux de mortalité avant embarquement était extrêmement plus élevé puisque 9 personnes sur 10 préféraient le suicide à l'esclavage et pour capturer une personne il fallait en tuer 8 ou plus. Il faut aussi ajouter que si la logique purement mercantile aurait à première vue exigé d'eux un traitement relativement décent des noirs afin qu'ils travaillent mieux, il fut calculé dès le XVIIe siècle la ration maximum nécessaire et la durée maximale d'utilisation d'un homme noir dans les plantations.

Peu avant d'arriver à destination, les esclaves étaient lavés à grandes eaux pour être plus présentables et ainsi être vendus à meilleur prix. Ils étaient vendus, mais pouvaient aussi être échangés contre des matières premières comme du coton, du sucre ou du café. Ainsi, les cales pleines de marchandises, les navires négriers repartaient vers l’Europe, pour y décharger leurs cargaisons… et préparer un nouveau cycle du commerce triangulaire.

D'immenses fortunes se sont bâties sur ce commerce d'êtres humains. De nombreuses villes d’Europe se sont rapidement développées grâce à ce commerce. Cela vaut pour des villes françaises comme Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et surtout Nantes, aussi bien que pour des villes britanniques, hollandaises, portugaises et espagnoles. Cette traite des noirs créait en France par exemple plus de 60 millions de francs de bénéfices par an, et l'exploitation des plantations permit l'émergence de plusieurs secteurs d'activités.

[modifier] Destinations des esclaves[5]

  • Brésil : 4 millions d'Africains déportés
  • Colonies espagnoles : 2,5 millions d'Africains déportés
  • Antilles britanniques : 2 millions d'Africains déportés
  • Antilles françaises et Guyane : 1,6 million d'Africains déportés
  • Amérique du nord (sauf le Canada) : 0,5 million d'Africains déportés
  • Colonies néerlandaises : 0,5 million d'Africains déportés

[modifier] La justification raciale

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Cette traite semble avoir été réalisée d'abord dans un but économique. Cependant en analysant certains textes, le fait que les Européens aient choisi spécifiquement les noirs pour les déporter après avoir exterminé un groupe (les Amérindiens), ou encore les qualificatifs dégradants employés par les Portugais pour parler des habitants de l'Afrique (mosenji, qui signifie singes), on peut supposer que le racisme était déjà au moins latent au départ même de la traite.

Le Code Noir, écrit en 1685, a été un des textes de lois qui définit juridiquement et légalise la traite des noirs et l'esclavage. Dans ce texte, le noir est considéré comme un bien meuble. Ce n'est donc pas une personne, mais une chose dont le propriétaire peut librement disposer dans les limites de la loi. Il faut aussi remarquer qu'à l'époque, le code noir est supposé être une amélioration du statut du noir.

Donc, à bien y regarder, les motifs économiques apparaissent aussi présents que le racisme. Il ne faut pas oublier non plus que ce racisme a d'abord pu être conditionné par la culture-même de ses acteurs, bien avant la rencontre avec les Africains, puisqu'en Europe[6], le noir est attaché au mal, à la misère et à tout ce qui est négatif. Les Européens médiévaux ont donc très bien pu dès leur rencontre matérialiser toute cette charge négative en la personne de l'Africain noir.

Il existe une autre théorie qui suggère que le racisme serait né de l'esclavagisme. Ainsi l'esclavagisme aurait eu des motifs uniquement économiques et aurait eu besoin du paradigme raciste : haine des noirs pour pouvoir justifier l'instrumentalisation de ceux-ci.

Face à la pratique de l'esclavage, l'Église a constamment rappelé que les noirs étaient des hommes comme les autres, qu'ils étaient doués d'une âme immortelle, et que cela créait des obligations à leur égard : obligation de les traiter de façon digne, de leur laisser leur liberté, de leur apporter les bienfaits de la civilisation, et de leur annoncer l'Évangile. Cela s'est vérifié dès le XVIe siècle : alors que les nations nordiques, par pur appât mercantile, organisaient la "traite des Noirs" à grande échelle, l'Église ordonnait un noir congolais, nommé Henri, comme évêque du Congo (1522).réf. nécessaire

Cet enseignement constant de l'Église se heurta au mercantilisme des compagnies négrières. Mais il fut aussi le premier pas vers la fin de cette pratique.réf. nécessaire

[modifier] L’abolitionnisme

Les premiers abolitionnistes de la traite des noirs furent les noirs eux-mêmes, à travers les protestations, révoltes et soulèvements. Certains groupes formèrent de véritables principautés, à l’image de l’île de Saint-Domingue-Haïti.

En Europe, c’est le Royaume-Uni qui le premier abolit dans les faits la traite des noirs, en 1807, sans abolir pour autant l’esclavage, qui lui n’est aboli qu’en 1833.

En France, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage dans les colonies, qui avait été aboli par la Révolution française, mais ce qui fut peu respecté sur place. Il l’abolira de nouveau en 1815 sans que ce soit suivi d’effet.

Malgré l’abolition de la traite par plusieurs pays, celle-ci continua de perdurer dans les faits, car ce commerce était très bénéfique, et le prix d’un esclave devint très élevé. Cette traite, plus ou moins clandestine, perdura d’autant que la demande des propriétaires terriens était importante, car le système économique des grandes exploitations était basé sur l’esclavage.

Aux États-Unis, le 4 mars 1789, la Constitution américaine entre en vigueur et consacre l'esclavage pratiqué dans un grand nombre d'États, notamment du Sud. L'une de ses dispositions permet aux propriétaires d'esclaves de calculer le nombre de suffrages à partir de l'équation : 1 noir = 3/5 d'un blanc !

Toujours aux États-Unis, mais aussi ailleurs, de véritables établissements à produire des esclaves furent créés dans lequel des femmes noires esclaves étaient mises enceintes par des géniteurs sélectionnés et obligées d’enfanter afin de produire les futurs esclaves destinés à être vendus.

Si l’abolitionnisme chez les noirs correspond à une révolte contre une condition inhumaine, l’abolitionnisme européen, lui répond plus à des réalités économiques. En effet, les principaux tenants de l’abolitionnisme sont souvent les mêmes qui ont prôné la colonisation et n’avaient aucun intérêt dans l’économie de plantation -tels Léopold II, Jules Ferry.

[modifier] La traite illégale (XIXe siècle)

La traite illégale pris fin en 1867. Les principales destination des esclaves étaient Cuba et le Brésil.

[modifier] La traite des noirs aujourd'hui

Voir l’article Esclavage moderne.

La cristallisation par la colonisation des rapports sociaux créés par la traite est à la base de phénomènes d'esclavage modernes, que sont:

  • la vente de personnes dans le cadre de réseaux organisés ayant leurs têtes dans les pays arabes ou occidentaux
  • l’esclavage sexuel (mariage organisé, prostitution par un membre de la famille...) organisé par des Africains expatriés
  • la mainmise sur les économies et les politiques africaines par les anciennes puissances négrières, qui continuent de bafouer pour leurs intérêts propres la souveraineté africaine.

[modifier] Les conséquences en Afrique

La traite a fait subir à la société africaine de profonds bouleversements.

Voici une estimation des déportations avec le temps :

  • 2,4 % des captifs déportés lors de la traite atlantique l'ont été entre 1519 et 1600
  • 11,3 % entre 1601 et 1700
  • 55,1 % entre 1701 et 1800
  • 31,1 % entre 1801 et 1867

C'est entre 1751 et 1800, que la traite atlantique prend des proportions considérables : il y a 76 000 déportés par an. Dennis Cordell estime la population de l'Afrique sub-saharienne vers 1750 à 79,4 millions d'habitants. Le prélèvement annuel, au plus fort de la traite atlantique correspond donc à 0,095 % de la population, ce qui est bien en-dessous du taux d'accroissement naturel estimé à 1 % [7].

Les royaumes légitimes étaient systématiquement proie de coups d'état et renversements fomentés depuis l'Europe, ce qui provoqua leur dislocation [8]. Ainsi, les grands royaumes implosèrent en plusieurs provinces qui acquirent le statut d'état et des états se formèrent sous impulsion de la traite. Paradoxalement, même les mercenaires comme Ghezzo du Dahomey [9], qui devaient pourtant leur trône ainsi que la naissance de leur royaume aux européens et à la traite, tentèrent presque toujours de s'en défaire.

Un négrier Portugais, Francisco Félix de Souza, intervint pour déposer le roi Adandozan - qui s'opposait farouchement à la traite, et Gankpé, frère du roi et chef d'armée, accéda au trône sous le nom de Ghézo. Lui-même était opposé à la traite et à la guerre elle-même et mit tout en œuvre pour se défaire de la mainmise négrière, considérant que son pays prospérerait plus si le peuple restait à travailler sur place, plutôt qu'en étant condamné à la fuite ou à l'esclavage outre-mer. De plus, la traite affaiblissait son pouvoir.

Son cas rappelle celui de Mvemba Nzinga et c'est le cas général pour l'Afrique sous l'emprise de la traite, qui l'affaiblit considérablement [10].

En effet, la traite eut des conséquences graves qui sur-déterminèrent la nature des nouveaux rapports sociaux dans certaines zones (comme au Nigéria), contribuèrent à la retribalisation des populations issues des royaumes éclatés -ex. Afrique de l'Ouest - et acheva de saper les forces des nations africaines [11].

Fatalement, la traite fut donc l'étape historique qui favorisa la colonisation, qui est encore une autre forme d'exploitation, celle des industriels par opposition à la traite, qui fut celle des plantations. De manière générale, la situation d'occupation caractéristique de la traite a produit les conditions matérielles d'un contexte de régression culturelle partout où elle s'était imposée et des crises sociales, identitaires, économiques que la colonisation est venue cristalliser.

[modifier] L'impact social

La traite atlantique a eu des impacts certains sur les sociétés africaines. Mais elle ne fut pas le seul élément dévastateur. D'autres événements ont accéléré la mutation des sociétés africaines. Dans les régions du Kongo et de l'Angola, qui fournirent la majorité des captifs à la traite atlantique, les sécheresses, les épidémies et les famines ont également eu des effets sociaux et politiques dévastateurs. Entre 1550 et 1830, 170 sécheresses ont été répertoriées.

Pour Paul Lovejoy [12], la mise en place d'un mode de production esclavagiste en Afrique occidentale est due, dans l'ordre :

  • à la chute de l'Empire songhaï
  • à l'essor de la traite atlantique
  • la sévérité de la grande sécheresse du milieu du XVIIIe siècle
  • le mouvement des djihads
  • l'essor d'une agriculture d'exportation

Les traditions orales africaines recueillies dans le cadre de "la route de l'esclavage" sont sans équivoque sur les dévastations socio-économiques provoquées par la traite négrière [13].

Selon le professeur Mbaye Gueye, au Sénégal : « dans certains secteurs, les populations avaient renoncé à vivre dans de gros villages pour se contenter de petits hameaux éparpillés à l’intérieur de la forêt et auxquels on n’accédait que par des sentiers le long desquels on avait établi des ruches d’abeilles guerrières qui en interdisaient l’accès à toute cavalerie ».

[modifier] Les conditions des noirs dans les plantations

On a vu que la traite négrière serait avant tout de nature commerciale, il serait donc logique que le comportement des européens à l'égard des noirs suive une logique purement commerciale, qui voudrait qu'ils soient ménagés en tant qu'outils de production. Or, cela n'a pas été le cas. Les esclavagistes traitaient en effet les noirs comme moins que du bétail et les exactions mortelles furent rapidement banalisées dans les sociétés esclavagistes. Des supplices à la corde à la torture la plus inhumaine, en passant par le démembrement, la mutilation, tout cela prit des airs de divertissement populaire [14]. Les exterminations sommaires étaient courantes et banales, voire ludiques et le seul argument économique ne suffisait pas à sauver la vie des noirs. Les récits d'assassinats des noirs par toutes les franges de la population blanche des îles ou encore dans les plantations américaines sont très nombreux et montrent que cela était un droit acquis pour ces populations et une habitude désintéressée puisque économiquement aberrant [15].

[modifier] La traite des noirs comme génocide

Certains gouvernements africains et organisation non gouvernementales, comme le Conseil mondial de la diaspora panafricaine (CMDP) et la Société savante des encyclopédistes africains, désirent que la traite des noirs soit considérée comme un génocide.

Ils invoquent le caractère inévitable de l'extermination des noirs à tous les échelons du processus, à partir de la capture des personnes libres, jusqu'à leur utilisation dans les plantations. En effet, le prélèvement de personnes en Afrique, leur réduction en esclavage, leur entreposage dans les forts, leur transport, leur arrivée - où certains tentaient de s'enfuir et en mouraient - et le contexte imposé par leurs nouvelles conditions impliquaient leur mort. C'est dans ce contexte que se manifesterait le caractère génocidaire de la traite négrière selon ceux qui demandent sa qualification comme tel.

Ceux qui en revanche s'opposent à la qualification de la traite en génocide le font au motif qu'elle aurait eu des motivations avant tout économiques. En effet, ils considèrent que le caractère mercantile aurait été plus important que toute autre motivation (raciale, idéologique etc.). Partant, l'extermination volontaire et systématique des Africains aurait été contraire aux besoins en main-d’œuvre sur les plantations et à l'intérêt négrier. C'est donc partant de cela qu'ils concluent que les Européens n'ont pas commis de génocide, puisque n'ayant pas eu comme seule motivation l'extermination des Africains.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références de cet article

  1. Le 10 mai 2001, la « loi Taubira » votée en France a reconnu l'esclavage comme crime contre l'humanité.
  2. Nzinga Nkuwu, réagissant à l'enlèvement de jeunes citoyens de son royaume, arrêta des missionnaires européens stationnés à Mbanza Nsoyo et Mbanza Kongo jusqu'au retour des jeunes Besi Kongo.
  3. . C'est pourquoi les hommes de Luiz Da souza, à qui il avait été ordonné par le roi portugais de soumettre le pays, fomentèrent l'assassinat du successeur au trône, Mpanzu a Nzinga, qui leur était hostile, au même titre que la population
  4. par exemple Paul Diaz proclama l'Angola territoire souverain sous son autorité
  5. Les vrais chiffres de la traite des Noirs, ça m'intéresse, n°303, Mai 2006
  6. ce n'est pas le cas partout dans le monde. En Afrique par exemple, la couleur néfaste est le "rouge écarlate", tout comme en Égypte antique d'ailleurs. La mort et la maladie sont symbolisées par le blanc, la vie par le noir et le rouge éclatant. Il faut noter cependant que la mort n'y est pas perçue comme un événement angoissant mais comme une étape dans le cycle d'une harmonie universelle. En ce sens elle porte en elle une charge qui n'est pas fondamentalement négative. C'est ce qui explique que chez les Africains, la projection "blanc=mauvais" n'ait pas eu lieu dans les mêmes termes que sa réciproque européenne.
  7. Les traites négrières, d'Olivier Pétré Grenouilleau, page 378
  8. cf. Bernard Plasse et Théodore Canot
  9. cf. Bernard Plasse
  10. cf. Théodore Canot
  11. cf. Djibril Tamsir Niane
  12. Les traites négrières, d'Olivier Pétré-Grenouilleau, page 378-380
  13. (fr) Tradition orale et archives de la traite négrière  [pdf]
  14. L'esclavage aux Antilles françaises, A. Gislet, Paris 1981
  15. Paroles d'esclaves de James Mellon, Paris 1991, enquête menée auprès des esclaves américains dans les années 1920, c'est désormais un classique du genre.
    Mémoires d'un esclave américain de Frederick Douglass, La Découverte 1980, ISBN 2707111864
    La Traite des noirs avant 1790 au point de vue du commerce nantais de Eugène Augeard, 1901

Sur les conséquences et les conditions de la traite: "La tradition orale, source de connaissance des relations entre Europe-Afrique à partir de la Côte", UNESCO, sous la direction du Pr. T. D. Niane. "20 ans de la vie d'un négrier", Th. Canot "Journal de bord d'un négrier", B. Plasse

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

 [pdf]

 [pdf]

Traite des noirs et religions

[modifier] Bibliographie

Livres

  • Olivier Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières, essai d'histoire globale, éd. Gallimard, 2004
  • Hugh Thomas, La traite des Noirs, éd. Robert Laffont, 2006
  • Eric Williams, Capitalisme et esclavage, éd. Présence Africaine, 1968
  • Walter Rodney, Et l'Europe sous-développa l'Afrique..., éd. Editions Caribéennes, 1972
  • Eduardo Galeano, Les veines ouvertes de l'Amérique, éd. Plon, 1981
  • Gomes Eanes de Zurara, Chronique de Guinée, éd. IFAN-DAKAR, 1960
  • Nelly Schmidt, L'abolition de l'esclavage, éd. Fayard, 2005

Articles

  • Joseph Inikori, L'Afrique dans l'histoire du monde : la traite des esclaves et l'émergence d'un ordre économique dans l'Atlantique, HGA, tome V, Chap. 4, éd. Présence Africaine/UNESCO, 1998
  • Joseph Inikori, The volume of the British slave trade, 1655-1807, Cahiers d'Etudes Africaines N°128, 1992


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