Raymond Barre
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Raymond Barre, né le 12 avril 1924 à Saint-Denis de la Réunion, est un économiste et homme politique français. Il fut premier ministre de la France de 1976 à 1981.
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[modifier] Enfance et jeunesse
À l'exception de quelques mois à Paris en 1934, Raymond Barre passe son enfance sur son île natale dans une imposante case créole autrefois habitée par le poète Léon Dierx, une villa aujourd'hui appelée Déramond-Barre. Il se retrouve d'abord dans la même école maternelle que Raymond Bourgine avant d'être scolarisé au lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis dans la même classe que Jacques Vergès, qui lui dispute en vain la place de premier. Il entre ensuite à l'École de droit de la Réunion.
Mobilisé à l'âge de vingt ans, il doit mettre de côté son vœu d'étudier la médecine à Montpellier comme le reste de sa famille avant lui. Il part en 1945 pour Madagascar rejoindre son régiment d'artillerie. Il débarque à Tamatave, d'où il doit s'embarquer pour l'Indochine. Mais Américains et Britanniques ne fournissent pas les navires de transport nécessaires avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Démobilisé, il prend le bateau pour Paris le 15 janvier 1946.
Logé à la Cité Internationale Universitaire jusqu'en 1950, il décroche plusieurs diplômes de l'enseignement supérieur : agrégation de droit et de sciences économiques, diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris.
Il est nommé professeur à la Faculté de droit et de sciences économiques de Caen mais ne s'y rend pas tout de suite. Pendant quatre ans, il effectue des missions à l'Institut des hautes études de Tunis. Il publie en 1959 un manuel d'économie qui restera longtemps utilisé par les étudiants. Il est ensuite professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et à la faculté de droit et de sciences économiques de Paris.
[modifier] Carrière politique
De 1959 à 1962, Raymond Barre est directeur de cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l'industrie. En 1967, il est nommé par le général de Gaulle vice-président de la Commission européenne, responsable des Affaires économiques et financières, poste qu'il occupera jusqu'en 1972.
En janvier 1976, il est nommé ministre du Commerce extérieur, puis devient en août suivant Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, après la démission du gouvernement de Jacques Chirac.
Confronté à la hausse du chômage et de l'inflation relevant de la crise économique mondiale, il mène une politique d'austérité économique, plus couramment nommée par les économistes comme celle de "la rigueur". Bien que surnommé à l'époque le meilleur économiste de France, il ne parvient à juguler ni le premier, ni la seconde à l'instar de ce qui se passera dans tous les pays européens à l'exception de la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher. Son plan de restructuration de la sidérurgie en 1979, consistant à quasi-nationaliser les usines concernées, va permettre de sauvegarder une industrie sidérurgique en France qui donnera plus tard naissance au groupe Arcelor. Bien sûr, ce plan ne se fera pas sans la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, et les violents mouvements de protestations qui en découlent. Il permettra néanmoins de reconstruire un groupe plus moderne et créateur d'emplois. Son gouvernement engagera de plus le plan nucléaire, permettant de produire en 2000, à peu près 80% de l'électricité française et donc de limiter considérablement la production de gaz à effet de serre. À la Réunion, où il conserve des contacts sincères avec quelques élus comme Pierre Lagourgue et Marcel Cerneau, il décide de la construction de second bassin du Port de la Pointe des Galets. Son mandat qui s'achève en 1981 est par ailleurs marqué par le décès de Robert Boulin, alors ministre du Travail en 1979.
En 1988, il est candidat à l'élection présidentielle et obtient 16,5 % des voix au premier tour. Donné favori par beaucoup de sondage quelques mois avant l'élection y compris devant Francois Mitterand, il est victime d'une véritable entreprise de démolition de la part du camp de Jacques Chirac et notamment de son lieutenant,Charles Pasqua. Il est à noter que beaucoup plus tard, François Mitrerrand rendra hommage à Raymond Barre en le qualifiant de "véritable homme d'Etat". Il restera pour beaucoup "un homme carré dans un corps rond" mais certains commentateurs avisés de la vie politique française estiment que "la France avait raté Barre".
Politiquement classé au centre droit et proche de l'UDF, Raymond Barre est probablement un des rares hommes politiques français contemporains à avoir occupé d'aussi hautes fonctions sans jamais avoir été membre d'un parti politique.
[modifier] Fonctions politiques
- 1967 - 1972 : vice-président de la Commission européenne.
- 12 janvier 1976 - 29 août 1976 : ministre du commerce extérieur (gouvernement de Jacques Chirac).
- 29 août 1976 - 13 mai 1981 : Premier ministre.
- Mars 1978 : élu député de la 4e circonscription du Rhône à l'Assemblée nationale.
- 1981 - 2002 : député du Rhône apparenté au groupe UDF.
- 1995 - 2001 : maire de Lyon.
[modifier] Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Grand'Croix de l'Ordre national du Mérite
[modifier] Autres
Il fut président de l'Institut Aspen France de 1994 à 2004 et en est aujourd'hui président d'honneur. Il est aussi membre honoraire du Club de Rome.[1]
Le président de l'Université de La Réunion, Serge Svizzero, lui a proposé de changer le nom de l'université en son honneur. L'intéressé aurait déclaré qu'il n'y est pas "opposé sur le principe" vu ses origines et attachements à La Réunion.
[modifier] Œuvres
- La période dans l'analyse économique - une approche à l'étude du temps, SEDEIS, 1950.
- Traité d'Économie Politique, première édition en 1959, réédité plusieurs fois depuis, traductions en espagnol, portugais, russe et arabe.
- Le développement économique : Analyse et Politique, 1958.
- L'homme est un animal économique, 1973.
- Une politique pour l'avenir, 1981.
- Que sais-je ? La désinflation, 1983.
- Réflexions pour demain, 1984.
- Au tournant du siècle, 1988.
- Questions de confiance, 1988, Flammarion.
[modifier] Informations complémentaires
- Monsieur Barre, Henri Amouroux, 1986.
- Raymond Barre, un homme en politique, Damien Fière Pozzo di Borgo, 2002.
[modifier] Références
Précédé par Jacques Chirac |
Premier ministre de France |
Suivi par Pierre Mauroy |
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Catégories : Personnalité de la Cinquième République • Premier ministre français • Ministre français des Finances • Candidat à l'élection présidentielle française de 1988 • Maire de Lyon • Ancien élève de Sciences Po • Ancien député de la Cinquième République • Personnalité réunionnaise • Académie des sciences morales et politiques • Naissance en 1924 • Membre de l'Ordre national du Québec