Philistins
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Vous avez de Les Philistins (en hébreu: פְלִשְׁתִּים - "felištīm", en arabe: فلسطينيون - "filasṭīnīun") sont un peuple de l'Antiquité mentionné dans la Bible et essentiellement connu grâce au récit biblique.
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[modifier] Histoire réelle des Philistins
Présentés dans la Bible comme l'ennemi impitoyable des Hébreux, les Philistins (dont Dagon est le dieu-poisson), ont bel et bien existé. , D'après l'interprétation d'une stèle du temple de Médinet Habou (Egypte), les Philistins feraient partie des Peuples de la Mer, une fédération de peuples dont la migration ébranla au XIIe siècle av. J.-C. la Méditerranée orientale. Cette thèse n'est pas partagée par tous les historiens (voir le chapitre Théorie et contreverses sur les Peuples de la Mer). Les Philistins viennent peut-être de Crète. Repoussés d'Egypte, ils s'installent sur la plaine côtière du sud du Pays de Canaan (de Gaza à Jaffa) vers -1175 et fondent leurs principales villes le long du littoral, sur les sites actuels de Ashdod, Ashkelon et Gaza. Les nouveaux arrivants se mêlent aux autochtones : Cananéens, Syriens, Chypriotes... Résultat, peut-être dès la fin du XIe siècle, le nom de Philistins désigne en réalité un mélange ethnique (thèse de H. Weippert).
C'est ainsi que vers -1150 et tout au long des siècles suivants, ils entrent en conflit avec un autre peuple nomade, venu par voie de terre en remontant l'Euphrate : les Hébreux. Les relations entre les deux peuples ont probablement été changeantes avec des périodes de paix larvée alternant avec des périodes d'hostilité ouverte. De -1080 à -931 sous la direction du roi Saül puis du roi David, les Israélites contiennent puis repoussent les Philistins. La légende de la victoire de David sur le géant Goliath illustre la chute des Philistins. Durant cette période, les villes philistines sont incendiées. Conséquence d'un raid israélite ou, comme on l'avance depuis peu, résultat d'une offensive égyptienne ?
Sous la domination assyrienne au VIIe siècle av. J.-C., les cinq grandes cités philistines (Ashdod, Ashkelon, Eqron, Gaza, Gath) retrouvent leur prospérité.
Longtemps, on a cru connaître l'extension du territoire philistin en repérant une céramique caractéristique : monochrome à décoration de motifs géométriques ou de spirales puis bichrome noire et rouge. Les dernières fouilles archéologiques ont montré que ce type de céramique était en fait minoritaire, une marchandise de luxe destinée seulement à l'élite.
Leur culture appartient indéniablement au monde égéen, monde dont sont issus les Peuples de la Mer. Les archéologues ont trouvé aussi des points communs avec les Cananéens, constatation logique si l'on considère que les Peuples de la Mer n'ont pas chassé tous les autochtones.
Peu de textes historiques renseignent sur le mode de vie et les activités des Philistins. Les fouilles d'Ekron, d'Ashkelon et d'Ashdod apportent davantage d'informations. L'économie reposait sur l'agriculture (culture de l'olivier, du blé et des vignobles) et sur l'artisanat (textile, métallurgie du fer, poterie). Paradoxalement, en dépit de la situation de la Philistie, le commerce maritime ne semblait pas jouer un rôle important. Peut-être, avance Carl S. Ehrlich, avaient-ils été chassés de ce marché par les Phéniciens ?
L'organisation politique des Philistins reste inconnue. Existait-il plusieurs Etats philistins, chacun dominé par une grande ville ?
Les éléments présentés ci-après relatent presque exclusivement les relations entretenues, selon le récit biblique, entre les Philistins et les Hébreux.
[modifier] Récit biblique
[modifier] Premiers affrontements
Après avoir conquis la plus grande partie du Pays de Canaan sous la direction de Josué, les Hébreux font la guerre aux Philistins mais, ne pouvant vaincre, ils restent plus au nord sur la terre des Cananéens.
[modifier] L'histoire de Samson (Livre des Juges)
À l'époque des Juges, le peuple d'Israël était soumis par les Philistins, ce qui n'empêcha pas Samson d'aller "prendre une femme" chez ceux-ci. À partir de ce moment là, les malheurs se succèdent.
Lors du festin de mariage, Samson défie une trentaine de convives de résoudre une énigme et comme ils n'y parviennent pas, il les tue. Le père de la mariée, ayant mal pris la chose, reprit sa fille, ce qui ne plut pas à Samson qui brûla la récolte des Philistins. Riposte de ceux-ci qui "montèrent en Juda (Judée)" pour y capturer Samson. Mais celui-ci, disposant d'une force herculéenne, ne se laissa pas faire et "trouvant une mâchoire d'âne fraîche, il tendit la main, la saisit et en abattit mille hommes".
L'on s'aperçoit tout de même du caractère au moins imagé de telles relations bibliques "historiques", qui peuvent pourtant être effectivement telles, mais par d'autres approches que la banale traduction.
La suite du récit nous apprend que quelques années plus tard, Samson "aima une femme dans la vallée de Soreq, elle se nommait Dalila". Les satrapes des Philistins n'apprécièrent guère et, voulant s'emparer de Samson, ordonnèrent à Dalila de trouver le secret de sa force. Ayant localisé la source de celle-ci aux cheveux, elle fait raser la tête de Samson qui perd sa puissance. Les Philistins s'en emparent, lui crèvent les yeux et le jettent en prison. Plus tard, lors du sacrifice à leur dieu Dagon, les Philistins attachent Samson entre deux colonnes du temple "pour qu'il les divertisse". Mais, ses cheveux ayant repoussé, Samson retrouve ses forces, repousse les colonnes et le temple s'écroule sur les satrapes et la foule.
"Ceux qu'il fit mourir en mourant furent plus nombreux que ceux qu'il avait fait mourir pendant sa vie".
[modifier] Le vol de l'arche d'alliance
Dans le premier livre de Samuel, on lit comment Israël fut battu par les Philistins qui s'emparèrent de l'Arche d'alliance, et l'emportèrent à Ashdod au temple de Dagon. Pour échapper à la vengeance de Yahweh qui menaçait de les frapper d'hémorroïdes, les Philistins rendirent l'arche aux gens d'Israël, avec quelques cadeaux en compensation. Le récit nous indique que le combat fit quatre mille morts.
[modifier] Saül et Jonathan
On y lit aussi que les Philistins, "de peur que les Hébreux ne fabriquent des épées ou des lances" avaient interdit aux gens d'Israël d'exercer le métier de forgeron, de sorte que ceux-ci devaient "descendre chez les Philistins pour aiguiser chacun son soc, sa hachette, sa hache ou sa faux". Mais il restait quand même deux Israélites à posséder des lances et des épées, à savoir Saül et son fils Jonathan. Ceux-ci se rendirent au poste philistin de Mikmar et "abattirent environ vingt hommes sur un demi-sillon d'un arpent de terre" et "l'épouvante se mit dans le camp, dans la campagne et dans tout le peuple". Apprenant cela, tous les hommes d'Israël se rassemblèrent et battirent les Philistins, mettant un terme à leur domination. Cette fois le nombre de victimes resta limité, car "Saül monta, sans poursuivre les Philistins, et les Philistins regagnèrent leur pays".
[modifier] David et Goliath
Toujours dans le même livre, on trouve également le récit de l'Israélite David terrassant le géant philistin Goliath en présence des deux camps belligérants.
Cela n'empêchera pas David, s'étant disputé avec Saül, d'aller chercher refuge auprès des Philistins avec six cents hommes. Ils furent recueillis par un certain Akich, avec qui David se lia d'amitié. En échange de son hospitalité, David et ses hommes effectuaient des incursions chez les ennemis d'Akich : "David ravageait la contrée, ne laissant en vie ni homme, ni femme, enlevant les brebis, les bœufs, les ânes, les chameaux, les vêtements".
Vient le moment où les Philistins préparent une enième campagne contre Israël. David propose sa collaboration à Akich mais les satrapes, ne faisant pas confiance à David, la refusent. On évite de justesse un affrontement fratricide entre Israélites. David se venge de sa déconvenue en lançant une nouvelle expédition contre les Amalécites…
Entre temps, les Philistins mettent les Israélites en fuite et confirment leur domination sur leur voisin.
[modifier] Relations entre Philistins et Palestiniens
C'est d'après le nom des Philistins que, des siècles après la perte de leurs traces, l'empereur romain Hadrien changera le nom de la Judée en Palestine en l'an 135. "Palestine" est ainsi la forme romanisée de l'antique appellation biblique "Philistie".
Une mythologie récente, faisant abstraction de l'épisode romain de l'empereur Hadrien, veut faire de cette "histoire" qui n'est connue dans de tels détails que par la Bible hébraïque, l'origine des relations actuelles entre les « Palestiniens » actuels et l'État moderne d'Israël. Dire comme certains que la Bible « témoigne déjà » de ces relations, suppose qu'on la considère comme un livre d'historien, ce qui reste pour le moins à l'appréciation de chacun, et ne devrait pas conduire à y sélectionner selon les événements des arguments pour telle ou telle partie contemporaine!
[modifier] Terme littéraire
Dans la littérature allemande du XIXe siècle en particulier, les philistins (allemand : Philister) sont les personnes étrangères aux universités, les bourgeois. Ce mot désigne plus généralement une personne à l'esprit obtus.
[modifier] Bibliographie
Jean-François Mondot, « Les Philistins, un Peuple de la Mer », Cahiers de Sciences et Vie, les Racines du Monde. Autour des Hébreux, les peuples de la Bible, n°89, octobre 2005.
