Ministère de la Culture (France)
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Le président de Gaulle fut le premier à créer un ministère de la Culture (qui portait le nom de Ministère des affaires culturelles). Depuis, de nombreux autres pays ont suivi son exemple.
Le Ministère est situé rue de Valois, à Paris, dans une partie du Palais-Royal. Une partie des ses services, jusque là dispersés dans la capitale, ont été regroupés en 2004 dans l'immeuble des Bons-Enfants, de Francis Soler & Frédéric Druot, rue Saint-Honoré.
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[modifier] Historique
Le Ministère des Affaires culturelles est né en France avec la Cinquième République. André Malraux, soutenu par le général De Gaulle, voulait un nouveau ministère pour l'Art et la Culture, incluant les services qui dépendaient jusqu'alors de divers ministères : l'Education nationale (Direction Générale des Arts et Lettres, Direction de l'Architecture, Direction des Archives de France), l'Industrie et du Commerce (Centre national de la cinématographie), et les activités culturelles du Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports. Plus tard, en 1975, la Direction du livre rassembla également divers services gouvernementaux.
La politique étatique culturelle a cependant toujours été forte en France. Elle s'est imposé durant l'Ancien Régime, avec le mécénat royal, la création de la Comédie Française et des Académies. De la Révolution naît un soucis de sauvegarde du patrimoine écrit (Bibliothèque nationale, Archives nationales) et les premiers musées d'arts. Avec Prosper Mérimée et Viollet-le-Duc, c'est la mise en avant de la défense du patrimoine bâti. La Troisième République favorise l'éducation et la diffusion, avec les bibliothèques et les musées. C'est là que nait la Direction des Beaux-arts du ministère de l'Instruction publique. Le Front populaire introduit l'éducation culturelle et artistique. Jeanne Laurent, sous-directrice du théâtre et de la musique au ministère de l'éducation nationale pendant la Quatrième république favorise le théâtre et sa décentralisation, avec le TNP et le Festival d'Avignon. Mais la création d'un ministère dédié permet pour De Gaulle, d'illustrer que le rayonnement de la France dans le monde devait se faire aussi par la culture.
La politique culturelle du Ministère est définie comme un désir de démocratisation de la culture, même si André Malraux n’a jamais employé ce mot. Le décret du 24 juillet 1959 créant le ministère, lui donnait la « mission de rendre accessibles les oeuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ». Il s’agissait moins de faire venir tout le monde à la culture, que de permettre à tous ceux qui le désirent, d’y accéder. Les Maisons de la Culture, qui ouvrirent dans plusieurs capitales régionales (Grenoble, Amiens, Bourges...), ainsi que les comités régionaux des affaires culturelles (ancêtres des DRAC) illustrent un effort de diffusion régionale, axé sur les arts nobles.
L’autre grande caractéristique de la politique malrucienne est son refus des dispositifs pédagogiques. Pour lui, l’action culturelle doit être fondée sur le « choc artistique », qui consiste à croire aux qualités intrinsèques de l’oeuvre pour procurer une émotion au public, sans qu’il y ait besoin de médiation. L’éducation populaire est écartée du giron de la culture, alors que l’excellence artistique prime, d’où la mise en place d’un système fort de soutien à la professionnalisation des artistes. Malraux développe peu à peu son ministère, créant en 1961 la Direction du Théâtre, de la musique et des spectacles. En accentuant l'action culturelle de l'Etat gaulliste, le but était également d'affaiblir l'influence du Pati communiste auprès des artistes.
Durant les années post-De Gaulle, est apparue peu à peu l’idée d’une politique culturelle qui dépasserait son secteur de prédilection pour une vision plus large, devant conduire la société à se transformer. C’est ainsi que les années 1970 ont vu apparaître un autre concept, celui du « développement culturel », illustré par Jacques Duhamel.
Avec l’arrivée de la gauche aux affaires en 1981, et de Jack Lang rue de Valois, le champ culturel s’est élargi. Les arts majeurs et mineurs ont disparu, les pratiques amateurs sont autant mises en avant que la création et l’économie via l’industrie culturelle est prise davantage en compte. Jack Lang introduit une dimension festive, et des évenements nationaux qui existaient peu (Fête de la Musique, Journées nationales du patrimoine...).
Ainsi le décret du 10 mai 1982, relatif à l’organisation du ministère précise : « Le ministère chargé de la culture a pour mission : de permettre à tous les Français de cultiver leur capacité d’inventer et de créer, d’exprimer librement leurs talents et de recevoir la formation artistique de leur choix ; de préserver le patrimoine culturel national, régional ou des divers groupes sociaux pour le profit commun de la collectivité tout entière ; de favoriser la création des oeuvres de l’art et de l’esprit et de leur donner la plus vaste audience ; de contribuer au rayonnement de la culture et de l’art français dans le libre dialogue des cultures du monde ».
Jack Lang associe également art et apprentissage, en opposition à l'esprit malrucien. Outre un ministère l'Éducation nationale et de la Culture, qu'il a mené pendant moins d’un an, sous le gouvernement Pierre Bérégovoy, c'est aussi l'époque du développement de l'enseignement du théatre et du projet Collège au cinéma. Catherine Trautmann ensuite travailla sur l'éducation à l’art et la médiation culturelle.
Depuis 1986, et à l'exception de la période 1993-1995, le ministère de la Culture a toujours été également en charge de la Communication, c'est-à-dire de la politique du gouvernement en direction des médias (presse, audiovisuel et, pour partie, internet). Pour l'exercice de ces attributions, le ministre dispose d'un service du Premier ministre, la direction du développement des médias (DDM – anciennement Service juridique et technique de l'information et de la communication, SJTIC).
[modifier] Dénominations successives
- 1959 Ministère des affaires culturelles
- Janvier 1974 ministère des Affaires culturelles et de l’Environnement
- Juin 1974 secrétariat d’État à la culture
- 1976 ministère de la Culture et de l’Environnement
- 1978 ministère de la Culture et de la Communication
- 1981 ministère de la Culture
- 1986 ministère de la Culture et de la Communication
- 1988 ministère de la Culture, de la Communication, des Grands travaux et du Bicentenaire
- 1991 ministère de la Culture et de la Communication
- 1992 ministère de l’Education nationale et de la Culture
- 1993 Ministère de la Culture et de la Francophonie
- 1995 ministère de la Culture
- 1997 ministère de la Culture et de la Communication
[modifier] Organisation
[modifier] Administration centrale
L'administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication est régie par le décret no 2004-822, modifié par le décret no 2006-1453 du 24 novembre 2006. Elle comprend plusieurs services directement rattachés au cabinet, un service d'inspection, l'Inspection générale de l'administration des affaires culturelles, le haut fonctionnaire de défense et le Département de l'information et de la communication.
Elle possède aussi un secrétariat général, six directions propres, trois délégations et le CNC (Centre national de la cinématographie), qui a un double statut. En outre, la direction du développement des médias (DDM), rattachée aux services du Premier ministre, est aussi mise à sa disposition au titre de la communication et des médias.
Le secrétariat général, créé en 2006, coordonne l'activité des différentes directions et délégations et a la charge de tout ce qui est commun aux différents services du ministère, comme la politique de ressources humaines ou le budget. Le secrétaire général a autorité sur la direction de l'administration générale, qui est dirigée par le secrétaire général adjoint. La délégation au développement et aux affaires internationales dépend également du secrétariat général.
Les six directions propres au ministère sont les suivantes :
- Direction de l'administration générale (DAG)
- Direction de l'architecture et du patrimoine (DAPA) en charge de l'architecture et des monuments historiques ; elle gère la Base Mérimée et assure la tutelle du Centre des monuments nationaux
- Direction des archives de France (DAF), qui comprend notamment les Archives nationales
- Direction du livre et de la lecture (DLL), chargée de suivre l'économie du livre et le développement des bibliothèques ;
- Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS), pour tout ce qui concerne le spectacle vivant
- Direction des Musées de France (DMF), responsable de la politique en matière de musées.
Les trois délégations sont :
- Délégation aux arts plastiques (DAP)
- Délégation au développement et aux affaires internationales (DDAI)
- Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF)
Le Centre national de la cinématographie (CNC) présente l'originalité juridique est d'être à la fois une direction de ministère et un établissement public.
[modifier] Services déconcentrés
À l'échelon déconcentré, le ministère de la culture et de la communication dispose :
- dans les régions, des directions régionales des affaires culturelles (DRAC) ;
- dans les départements :
- des services départementaux de l'architecture et du patrimoine (SDAP) ;
- des Archives départementales, qui sont placées sous la double autorité des Conseils généraux et du ministère de la Culture.
[modifier] Liste des différents ministres de la culture
Ministre actuel en poste : Renaud Donnedieu de Vabres
- Article détaillé : Liste des ministres français de la culture
- La liste complète est également disponible sur http://www.culture.gouv.fr/culture/historique/rubriques/liste.htm
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
Histoire administrative du Ministère de la culture (1959-2002). - Comité d'histoire du ministère de la Culture ; réd. par Bernard Beaulieu et Michèle Dardy. - Paris : la Documentation française, 2002. ISBN 2-11-005282-1.