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Marguerite de France (1553-1615) - Wikipédia

Marguerite de France (1553-1615)

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Marguerite de Valois (vers 1572)par François Clouet(étude préparatoire)
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Marguerite de Valois (vers 1572)
par François Clouet
(étude préparatoire)

Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée la Reine Margot, née le 14 mai 1553, morte le 27 mai 1615, était une princesse française de la branche dite de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne.

Par son mariage avec le roi Henri de Navarre (futur roi de France Henri IV), elle devint reine de Navarre puis reine de France.

Sommaire

[modifier] La jeunesse d'une princesse

Marguerite (vers 1560)
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Marguerite (vers 1560)

Née au château de Saint-Germain-en-Laye, elle est la septième enfant de Henri II et de Catherine de Médicis. Trois de ses frères sont devenus roi de France : Charles IX, Henri III et François II. L'une de ses sœurs, Élisabeth de France, fut la troisième épouse du roi Philippe II d'Espagne, l'autre, Claude de France, fut la femme du duc Charles III de Lorraine.

Elle a peu l'occasion de connaître son père, mortellement blessé en 1559. Avec sa mère, elle entretient des rapports distants, éprouvant pour elle un mélange d’admiration et de crainte. Elle est principalement élevée avec ses frères Alexandre, duc d'Anjou (le futur Henri III) et le dernier-né Hercule (ensuite renommé François), duc d'Alençon puisque ses sœurs partent en 1559 se marier à l’étranger. Lorsque Charles IX monte sur le trône à la mort de François II en 1560, elle vit à la cour de France au côté de ses deux frères ainés ainsi que du jeune Henri de Navarre. Elle est présente aux États généraux de 1560 au côté de Renée de France, duchesse de Ferrare. Elle accompagne également le roi durant son grand tour de France de 1564 à 1566.

Elle entretient d'abord d'excellents rapports avec ses frères (à tel point que des rumeurs feront par la suite état de relations incestueuses avec Henri et François, voire Charles). C'est ainsi que lorsqu'Henri part en 1568 prendre le commandement des armées royales, il confie à sa sœur, la défense de ses intérêts auprès de leur mère. Ravie de cette mission, elle s’en acquitte consciencieusement mais, à son retour, il ne lui en témoigne aucune gratitude. C'est du moins ce qu'elle raconte dans ses mémoires.

Henri de Guise
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Henri de Guise

Entre temps, une idylle est née entre la princesse et Henri, duc de Guise, l'ambitieux chef de file des catholiques intransigeants. Les Guise étant partisans d’une monarchie placée sous la tutelle des Grands et préconisant des mesures radicales contre les protestants (soit l’opposé de ce que souhaitent les Valois), une union est absolument inenvisageable. La réaction de la famille royale est donc très violente, d’autant que des négociations matrimoniales sont en cours. Cet épisode est peut-être à l'origine de la « haine fraternelle durable » (J. Garrisson) qui s’établit entre Marguerite et son frère Henri, ainsi que du refroidissement, non moins durable, des relations avec sa mère.

Le duc de Guise est le premier d’une longue série d'amants prêtés à Marguerite. Il est vrai que la princesse a reçu une éducation soignée et posséde toutes les qualités pour briller à la cour, à commencer par son éclatante beauté (« S’il y en eust jamais une au monde parfaicte en beauté, c’est la royne de Navarre », écrira Brantôme). Toutefois, il est difficile de faire la part de vérité et de la rumeur parmi les liaisons qu’on lui prête. Comme pour les autres membres de sa famille (notamment sa mère et son frère Henri), les ragots circulant sur son compte ont été particulièrement nombreux. Parmi ces prétendues aventures, certaines sont sans fondement (telles les relations incestueuses avec ses frères), d'autres simplement platoniques.

[modifier] Un mariage politique

Marguerite de Valois (vers 1572)
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Marguerite de Valois (vers 1572)

À la fin des années 1560, Catherine de Médicis propose sa fille en mariage au fils de Philippe II d'Espagne, l'infant Charles, mais le mariage ne se fait pas. De sérieuses négociations ont aussi lieu pour marier Marguerite au roi du Portugal Sébastien Ier, mais elles sont aussi abandonnées.

Resurgit donc l’idée, déjà évoquée par Henri II, d’une union avec le jeune chef du parti protestant, Henri de Navarre. Héritier présomptif de la couronne après les fils de France (mais la perspective d'une accession au trône de France est alors très lointaine), Henri est aussi l’héritier de vastes possessions dans le Sud-Ouest. Cette union a surtout pour objectif la réconciliation entre catholiques et protestants à la suite de la troisième guerre de religion.

Des négociations s'engagent entre Catherine de Médicis et la mère d'Henri, la très huguenote reine de Navarre Jeanne d'Albret. Les discussions sont longues et difficiles. Jeanne d’Albret se méfie de la reine mère et exige au préalable la conversion de Marguerite au protestantisme. Mais elle doit céder face à l’entêtement de la princesse à conserver sa religion et finit, sous la pression du parti protestant, par donner son consentement, non sans avoir obtenu pour sa future belle-fille une dot considérable. Elle meurt peu après, Henri devenant roi de Navarre. Quant à Marguerite, ce n'est que sous la contrainte de sa mère et de Charles IX et non sans réticences qu'elle consent à épouser le souverain hérétique (de surcroît puant) d’un résidu de royaume.

Sans attendre la dispense pontificale requise en raison de la différence de religion et du cousinage des futurs époux (tous deux sont les arrière-petits-enfants de Charles d’Angoulême), l’ « union exécrable » (selon les termes du général des jésuites) est célébrée le 18 août 1572. Le déroulement des noces a été réglé de façon à satisfaire les protestants, venus nombreux assister au mariage de leur chef : la bénédiction nuptiale a lieu devant le parvis de Notre-Dame de Paris, leur évitant ainsi d’assister à la messe ; et elle est donnée par le cardinal de Bourbon en qualité d’oncle d’Henri et non de prêtre.

Les noces sont suivies de trois jours de fêtes somptueuses.

[modifier] La Saint-Barthélemy et le début des intrigues

L’entente entre catholiques et réformés dure peu. Quelques jours seulement après les noces a lieu l’attentat manqué contre l’amiral de Coligny, l’un des chefs du parti huguenot. Le surlendemain, 24 août, jour de la Saint-Barthélemy, les protestants sont massacrés jusqu'à l'intérieur du Louvre (un gentilhomme gravement blessé trouve même refuge dans la chambre de Marguerite). Henri accepte alors d’abjurer le protestantisme pour sauver sa vie. La proximité du massacre a valu au mariage le surnom de « noces vermeilles ».

Il n’est alors plus question de conciliation et la dissolution du mariage pourrait être prononcé, mais Marguerite choisit de faire preuve de loyauté envers son mari.

Marguerite et François d'Alençon à droite (tapisserie)
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Marguerite et François d'Alençon à droite (tapisserie)

En 1574, alors que Charles IX se meurt, protestants et catholiques modérés (surnommés les Malcontents, ils préconisent la modération de l’État
dans les affaires religieuses) préparent un complot pour s’emparer du pouvoir. Ils ont à leur tête François d’Alençon, allié à Henri de Navarre. Mais la conspiration est déjouée, et deux complices sont arrêtés et décapités. L’un d’eux est Joseph de La Molle, prétendu amant de Marguerite (et héros de La Reine Margot d'Alexandre Dumas).

Après l’échec de la conjuration, Alençon et Navarre sont retenus prisonniers au château de Vincennes, d’où Marguerite tente en vain de les faire évader. Mais, laissés en liberté sous surveillance à la cour, Alençon en 1575 puis Navarre en 1576 parviennent finalement à s'enfuir.

Henri n’avertit même pas sa femme de son départ. En effet, les rapports du couple se sont détériorés, notamment sous l’influence de l’une des maîtresses d’Henri, Charlotte de Sauve. Dame d'honneur de Catherine de Médicis, celle-ci a également provoqué une brouille entre Alençon et Navarre, tous deux ses amants, que Marguerite s’employait à allier. Cet épisode relativise l’image d’un couple multipliant certes les infidélités mais à l’alliance politique solide. En réalité, Henri ne se rapproche de sa femme que lorsque cela sert ses intérêts mais n’hésite pas à la délaisser sinon.

Après les évasions de son frère et de son mari, Marguerite se retrouve recluse au Louvre, des gardes aux portes de sa chambre, car Henri III (qui règne depuis 1574) la tient pour complice. Mais Alençon, qui s’est allié aux huguenots, a pris les armes et refuse de négocier tant que sa sœur sera captive. Elle est donc libérée et assiste avec sa mère aux pourparlers de paix. Ils aboutissent à un texte extrêmement avantageux pour les protestants et pour Alençon : l’édit de Beaulieu.

Henri de Navarre appelle bientôt sa femme auprès de lui (ils se sont réconciliés au point que, pendant le conflit, elle lui a rapporté ce qu’elle apprenait à la cour). Mais Catherine et Henri III refusent de la laisser partir, Marguerite étant susceptible de devenir une otage aux mains des huguenots ou de renforcer l’alliance entre Navarre et Alençon.

[modifier] L'aventureuse expédition aux Pays-Bas

François d'Alençon (miniature de Nicholas Hilliard)
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François d'Alençon (miniature de Nicholas Hilliard)

En 1577, alors que la guerre civile reprend, Marguerite fait valoir qu’elle est partagée entre la loyauté due à son mari et à son frère aîné (même si, s’agissant de ce dernier, elle est toute relative) et réclame l’autorisation de partir en mission dans le sud des Pays-Bas (Nord de la France et Belgique actuels) pour le compte de son frère cadet. Les Flamands, qui se sont soulevés en 1576 contre la domination espagnole, semblent disposés à offrir un trône à un prince français tolérant et susceptible de leur apporter l’appui diplomatique et militaire nécessaire à la conquête de leur indépendance. Henri III accepte finalement l’expédition de sa sœur, y voyant l’occasion de se débarrasser de ce frère gênant.

Prenant prétexte d’une cure aux eaux de Spa, Marguerite part donc à l’été, en grand équipage. Elle consacre deux mois à sa mission. À chacune des étapes de son voyage, elle s’entretient, à l’occasion de rencontres fastueuses, avec des gentilshommes hostiles à l’Espagne et, leur vantant les mérites de son frère, tente de les persuader de l’intérêt qu’ils auraient à se rallier à lui. Elle fait aussi la connaissance du gouverneur des Pays-Bas, Don Juan d'Autriche, le vainqueur de Lépante, avec qui elle a un entretien cordial. Mais pour Marguerite, que les réceptions intéressent davantage que les réalités politiques locales, le retour en France est mouvementé, à travers un pays en pleine insurrection, alors que, de surcroît, elle craint que les troupes espagnoles ne tentent de s'emparer d'elle.

Finalement, si elle noua quelques contacts utiles, Alençon ne put ni ne sut en tirer parti.

[modifier] Nérac : littérature et amour

Marguerite (vers 1575)
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Marguerite (vers 1575)

Après avoir rendu compte de sa mission à son frère cadet, Marguerite revient à la cour, où l’atmosphère est toujours aussi tendue. Les combats se multiplient entre mignons d’Henri III et partisans d’Alençon, au premier rang desquels Bussy d'Amboise, amant de Marguerite, « né, écrit-elle, pour estre la terreur de ses ennemis, la gloire de son maistre et l’esperance de ses amis. » La situation est telle qu’en 1578 Alençon demande à s’absenter. Mais Henri III y voit la preuve de sa participation à un complot : il le fait arrêter en pleine nuit et le consigne dans sa chambre, où Marguerite le rejoint. Quant à Bussy, il est conduit à la Bastille. Quelques jours plus tard, François s’enfuit de nouveau, grâce à une corde jetée par la fenêtre de sa sœur.

Peu après, Marguerite, qui a nié toute participation à cette évasion, obtient enfin l’autorisation de rejoindre son mari. Henri III et Catherine de Médicis ôtent ainsi à Henri de Navarre un motif de mécontentement. Peut-être espèrent-ils aussi que Marguerite pourra jouer un rôle conciliateur et ramener l’ordre dans les provinces troublées du Sud-Ouest. Pour accomplir cette mission, elle est accompagnée de sa mère et de son chancelier, un humaniste, magistrat et poète de renom, Guy du Faur de Pibrac.

Le voyage de Catherine et Marguerite est l’occasion d’entrées fastueuses dans les villes traversées, façon de resserrer des liens distendus avec la famille régnante. Au terme de leur voyage, elles retrouvent enfin Navarre (qui a mis peu d'empressement à venir à leur rencontre). Catherine et son gendre s’accordent sur les modalités d’exécution du dernier édit de pacification (c’est l’objet de la conférence de Nérac en 1579) puis la reine mère regagne Paris.

Le château de Nérac
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Le château de Nérac

Après son départ, les époux séjournent brièvement à Pau où Marguerite souffre de l’interdiction du culte catholique. Ils s’installent ensuite à Nérac, capitale de l’Albret (qui fait partie du royaume de France et où ne s'applique donc pas la réglementation religieuse intolérante en vigueur au Béarn).

« La reine de Navarre eut bientôt dérouillé les esprit et verrouillé les armes » écrit Agrippa d’Aubigné. Il se forme en effet autour de Marguerite une véritable académie littéraire. Outre Agrippa, compagnon d’arme de Navarre, et Pibrac, le poète Salluste du Bartas ou encore Montaigne fréquentent la cour. Marguerite eut d'ailleurs de nombreux échanges avec l’auteur des Essais.

La cour est surtout célèbre pour les aventures amoureuses qui s’y multiplient, au point d’avoir inspirée Shakespeare pour sa pièce Peines d’amour perdues. « L’aise y amena les vices, comme la chaleur les serpents » dénonce Agrippa. « La cour y fut un temps douce et plaisante ; car on n’y parlait que d’amour, et des plaisirs et passe-temps qui en dépendent » se félicite en revanche Sully. On prête à Marguerite une liaison avec l’un des plus illustres compagnons de son mari, Turenne.

Mais en 1580 éclate la « guerre des Amoureux », ainsi nommée parce qu’on a prétendu à tort qu’elle avait été déclenchée par Marguerite par rancœur envers son frère aîné. Elle y aurait poussé Turenne et aurait incité ses dames d’honneur, également liées à des capitaines huguenots, à l’imiter. Il est vrai que pendant le conflit, Marguerite prend plutôt le parti de son mari. Mais, en réalité, le conflit fut provoqué par la mauvaise application du dernier édit de pacification et par un conflit entre Navarre et le lieutenant général du roi en Guyenne (province dont Henri est gouverneur). Il dure peu, en partie grâce à Marguerite qui suggère de faire appel à Alençon pour mener les négociations. Elles sont rapides et aboutissent à la paix de Fleix.

C’est alors que Marguerite s’éprend du grand écuyer de son frère, Jacques de Harlay, seigneur de Champvallon. Les lettres qu’elle lui a adressées illustrent sa conception de l’amour, empreinte de néoplatonisme. Il s’agit, en privilégiant l’union des esprits sur celle des corps (ce qui ne signifie pas pour autant que Marguerite n’apprécie pas l’amour physique) d’aboutir à la fusion des âmes. Cette conception est illustrée par un dialogue intitulé La Ruelle mal assortie (dont l'attribution à Marguerite a toutefois été discutée).

[modifier] Entre deux cours

Après le départ d’Alençon, la situation de Marguerite se détériore. Responsable de cette situation, l’une de ses filles d’honneur, la jeune Françoise de Montmorency-Fosseux, dite Fosseuse, dont son mari s’est épris alors qu'elle n'est âgée de quatorze ans, et qui est tombée enceinte. Elle ne cesse de monter Henri contre sa femme, espérant peut-être se faire épouser. Le roi de Navarre exige même de son épouse qu’il couvre sa grossesse. Mais « Dieu voulut qu’elle ne feit qu’une fille, qui encores estoit morte » (Mémoires).

Henri III par François Quesnel
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Henri III par François Quesnel

En 1582, Marguerite revient à Paris. Les raisons de son départ sont obscures. Sans doute veut-elle échapper à une atmosphère devenue hostile, peut-être aussi se rapprocher de son amant Champvallon, ou soutenir son frère cadet. De plus, Henri III et Catherine la pressent de rentrer, espérant ainsi attirer Navarre à la cour.

Mais elle est accueillie froidement, le roi la tenant pour responsable du dernier conflit. Et la situation se dégrade encore. Alors qu’Henri III alterne vie dissolue et crises de mysticisme, Marguerite encourage les moqueries contre ses mœurs et mène une vie scandaleuse (elle serait tombée enceinte de Champvallon). De plus, elle encourage Alençon à poursuivre son expédition aux Pays-Bas que le roi souhaite interrompre, craignant une guerre avec l’Espagne.

Finalement, en 1583, le roi chasse sa sœur de la cour, mesure sans précédent qui fait grand bruit en Europe, d’autant plus que le départ de Marguerite s’accompagne d’humiliations : Henri III, croisant le cortège de sa sœur, l’ignore ; puis, il fait fouiller sa litière et arrêter certains de ses serviteurs qu’il interroge lui-même à propos d’un éventuel avortement.

De plus, averti des rumeurs, Navarre refuse de recevoir sa femme. Il réclame à un Henri III embarrassé des explications, puis des compensations. Marguerite reste pendant ce temps dans l’incertitude, entre la cour de France et celle de Navarre, attendant que les négociations aboutissent. Les bellicistes protestants trouvent là le casus belli qu’ils attendaient et Navarre en profite pour s'emparer de Mont-de-Marsan, qu’Henri III accepte de lui céder pour clore l’incident.

Huit mois après son départ, Marguerite peut enfin retrouver son mari, qui ne s’est pas pressé pour la rejoindre et lui témoigne peu d’intérêt, passionné qu’il est par sa maîtresse du moment, Corisande. Aux malheurs de Marguerite s’ajoute encore la nouvelle de la mort d’Alençon, en juin 1584.

[modifier] D'Agen à Usson : la révolte et l'emprisonnement

En 1585, alors que la guerre reprend, Marguerite, rejetée par sa famille comme par son mari, rallie la Ligue, qui rassemble les catholiques intransigeants et est hostile aussi bien à Henri de Navarre qu'à Henri III. Elle prend possession d’Agen, ville faisant partie de sa dot et dont elle est la comtesse, et en fait renforcer les fortifications. Recrutant des troupes, elle les lance à l’assaut des cités alentour. Mais, las des exigences de Marguerite, les Agenais se révoltent et s’entendent avec le lieutenant du roi. Marguerite doit fuir précipitamment.

Elle s’installe alors au château du Carlat (près d’Aurillac), dont elle a la propriété mais qu’elle doit quitter un an plus tard, en raison d'un conflit avec le gouverneur de la forteresse (qui a été son amant) et de l’approche des troupes royales.

Elle veut trouver refuge un peu plus au nord, au château d’Ibois, qui lui a été proposé par sa mère. Mais elle s’y retrouve assiégée par les troupes royales qui s’emparent de la forteresse. Elle doit alors attendre près d’un mois que l’on statue sur son sort.

Henri III décide finalement de l’emprisonner dans un château qui servit de prison sous Louis XI : Usson. « Plus je vais en avant, plus je ressens et reconnais l’ignominie que cette misérable nous fait. Le mieux que Dieu fera pour elle et pour nous, c’est de la prendre », écrit-il même. Sa mère n’étant pas mieux disposée (d’autant qu’elle envisage de remarier Navarre à sa petite-fille préférée, Christine de Lorraine), il n’est pas étonnant que Marguerite craigne alors pour sa vie.

À partir de 1586, Marguerite est donc retenue prisonnière « parmy les déserts, rochers et montagnes d’Auvergne » (Brantôme). Elle parvient néanmoins rapidement à adoucir sa détention en séduisant son gardien : « car celui qui la tenait prisonnière en devint prisonnier en peu de temps » (ibid.). Elle n’en souffre pas moins du manque de revenus et de l’isolement.

Pour s’occuper, elle entreprend la rédaction de ses Mémoires, qu’elle dédie à Brantôme. Elle lit beaucoup (notamment des ouvrages religieux) et reçoit la visite d’écrivains, à commencer par le fidèle Brantôme, mais aussi Honoré d'Urfé, qui s’inspira sans doute de Marguerite pour créer le personnage de Galathée dans L’Astrée.

Elle continue aussi à multiplier les aventures amoureuses, le plus souvent avec des amants de basse extraction.

[modifier] La réconciliation et le retour à Paris

Gabrielle d'Estrée
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Gabrielle d'Estrée
Marie de Médicis
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Marie de Médicis

En 1593, Marguerite renoue avec son mari (devenu roi à la mort d’Henri III en 1589) qui, pour consolider son pouvoir, souhaite se remarier pour s’assurer une descendance légitime. Les arguments ne manquent pas pour appuyer l’annulation du mariage : consanguinité, contrainte exercée sur la mariée, stérilité… L’appui de Marguerite s’avérant nécessaire, sa situation s’améliore. Henri songe alors à épouser sa maîtresse, Gabrielle d'Estrées, mère de son fils César. Marguerite est d’abord réticente à céder la place à cette « bagasse » (« femme de mauvaise vie » selon le Littré). Les négociations aboutissent en revanche après la mort subite de Gabrielle en 1599, favorisées par de fortes compensations financières. L’annulation prononcée, Henri IV épouse Marie de Médicis. De bons rapports se rétablissent alors entre les deux anciens époux.

Marguerite revient enfin à Paris en 1605. Après dix-neuf années à Usson, elle a peu changé (tout au moins en ce qui concerne ses goûts ; quant au physique, elle est devenue « horriblement grosse » à en croire Tallemant des Réaux) : elle a conservé son appétit pour les hommes (elle est pourtant désormais très dévote et Vincent de Paul est un temps son aumônier), son amour des lettres et des réceptions somptueuses organisées dans le vaste hôtel qu’elle se fait construire sur la rive gauche de la Seine, face au Louvre (il ne reste aujourd'hui rien de ce bâtiment qui initia le caractère aristocratique de ce quartier jusque là plutôt voué à l’Église et à l’Université). Par les réceptions qu’elle donne (des ballets notamment), par les poètes et philosophes dont elle s’entoure (Marie de Gournay, Philippe Desportes, François Maynard, Étienne Pasquier, Mathurin Régnier, Théophile de Viau…), Marguerite perpétue le souvenir de la cour brillante des Valois.

« Unique héritière de la race des Valois », comme elle s’intitule, Marguerite réalise, en ses dernières années, la transition, non seulement entre sa dynastie et celle des Bourbons, mais aussi entre l’esprit de la Renaissance et celui du Grand Siècle. Elle est d’autant plus apte à jouer ce rôle de trait d’union entre deux époques qu’elle entretient d’excellentes relations avec la reine puis régente Marie de Médicis (qu’elle conseille à l’occasion) et le dauphin, futur Louis XIII (dont elle fait son héritier).

Marguerite survit quelques années à son ancien mari et meurt en 1615.

[modifier] Inspirations littéraires et cinématographiques

Sa vie a inspiré plusieurs œuvres :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Pierre Babelon, Henri IV, Fayard, 1982 (ISBN 2213012016) ;
  • Philippe Erlanger, La Reine Margot ou la Rébellion, Perrin (coll. « Présence de l'histoire »), 1972 ;
  • Janine Garrisson, Les Derniers Valois, Fayard, 2001 (ISBN 2213608393) ;
  • Janine Garrisson, Marguerite de Valois, Fayard, 1994 (ISBN 2213591938) ;
  • Dominique Biloghi, Jacqueline Boucher, Arlette Jouanna, Guy Le Thiec, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Robert Laffont (coll. « Bouquins »), 1998 (ISBN 2221074254) ;
  • Marguerite de Valois, Mémoires et autres écrits, édition établie, présentée et annotée par Yves Cazaux, Mercure de France (coll. « Le Temps retrouvé »), 1986 (ISBN 2715224710).

[modifier] Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur Marguerite de Valois.
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