Lucien Bouchard
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27e premier ministre du Québec | ||||
Mandat | 29 janvier 1996 8 mars 2001 |
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Prédécesseur | Jacques Parizeau | |||
Successeur | Bernard Landry | |||
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Date et lieu de naissance |
20 décembre 1938 à Saint-Cœur-de-Marie (Québec) |
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Date et lieu de décès |
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Mariage(s) | Audrey Best | |||
Profession | Avocat | |||
Parti politique | Parti québécois |
L'honorable Lucien Bouchard, C.P., B.Sc., LL.B., LL.D (hon.) (né le 20 décembre 1938 à Saint-Cœur-de-Marie, au Québec) est un avocat et homme politique canadien (québécois). Ministre fédéral de l'environnement au sein du gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney, il est l'un des fondateurs et fut le premier chef du parti Bloc québécois, Chef de l'Opposition à la Chambre des communes à Ottawa (1993 - 1996) et premier ministre du Québec du 29 janvier 1996 au 8 mars 2001. Il est aussi le frère de l'historien Gérard Bouchard et détenteur du titre de Commandeur de la Légion d'Honneur française.
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] Origines
Bouchard finit ses études au Collège classique de Jonquière en 1959 et obtient un baccalauréat en science sociale et un diplôme en droit de l'Université Laval en 1964. Il est admis au barreau du Québec plus tard cette même année et devient avocat.
Il pratique le droit à Chicoutimi jusqu'en 1985, tout en reçevant plusieurs responsabilités en tant que fonctionnaire au cours des années : président du comité d'arbitrage pour le secteur d'éducation (1970 à 1976), procureur en chef pour la commission du travail et l'industrie (commission Cliche — 1974 à 1975), co-président de la comission d'étude sur les secteurs public et parapublic (commission Martin-Bouchard — 1975). Ensuite, il travaille comme coordonnateur ou membre de plusieurs équipes spéciales pour le gouvernement du Québec dans les négociations avec les syndicats du secteur public.
[modifier] Début de carrière politique et diplomatique
La relation de Bouchard avec la politique est complexe : il s'est affilié au cours des années avec différents partis politiques prônant des idéologies fort différentes, allant jusqu'à en fonder un, le Bloc québécois.
Bouchard a été un nationaliste québécois durant toute sa carrière politique ; ses convictions en tant que fédéraliste canadien ou souverainiste québécois ont varié. Il travaille pour le Parti libéral du Québec lors de la campagne de 1970, mais est profondément ébranlé par les évènements de la Crise d'octobre, surtout par l'imposition par le premier ministre canadien Pierre Trudeau de la Loi des mesures de guerre. En même temps, il est un grand admirateur du premier ministre québécois René Lévesque, et prend plus tard l'habitude de citer Lévesque dans ses discours.
Bouchard travaille pour l'option du "Oui" lors du référendum de 1980 au Québec sur la souveraineté. En 1985, il est nommé ambassadeur du Canada en France par le premier ministre Brian Mulroney, un ami proche qu'il avait rencontré à l'Université Laval. Il se joint au gouvernement progressiste-conservateur de Mulroney en 1988 à titre de secrétaire d'État et plus tard ministre de l'Environnement, et sert jusqu'en 1990. Tout en demeurant un fort nationaliste québécois, il croit que l'accord du lac Meech proposé par Mulroney serait suffisant pour que le Québec demeure dans la confédération canadienne.
Toutefois, après qu'une commission dirigée par Jean Charest ait recommandé de porter des modifications à l'accord, Bouchard quitte les progressistes-conservateurs. Mulroney se sent poignardé dans le dos par Bouchard et rejette son raisonnement, ayant entendu d'un ami que Bouchard avait planifié de quitter avant le rapport de la commission. Après l'échec de Meech, Bouchard fonde le Bloc québécois, un parti souverainiste qui attire une variété d'ancien libéraux et conservateurs.
Le Parti québécois fait campagne pour le Bloc lors de l'élection fédérale de 1993 afin de préparer le Québec pour la souveraineté, selon la stratégie des trois périodes du chef péquiste Jacques Parizeau. Lors de cette élection, le Bloc québécois remporte 54 des 75 circonscriptions québécoises. Le Bloc ayant remporté le deuxième plus grand nombre de sièges dans cette élection, Bouchard devient le premier chef de l'Opposition indépendantiste.
En décembre 1994, il perd sa jambe après une infection de la bactérie mangeuse de chair, devenant possiblement la victime la plus célèbre de cette maladie rare.
[modifier] Référendum sur la souveraineté
- Article principal : Référendum de 1995 au Québec
En 1995, Bouchard signe, en tant que leader du Bloc, une entente tripartite avec le chef du Parti québécois Jacques Parizeau et le chef de l'Action démocratique du Québec Mario Dumont, qui établit le chemin du référendum sur l'indépendance. Fidèle aux convictions de René Lévesque, il convainc Parizeau à inclure un plan d'association avec le Canada dans la question référendaire. Il fait campagne avec les deux autres chefs pour l'option du Oui. Le premier ministre Jacques Parizeau mène d'abord la campagne du Oui, mais quand les appuis au Oui plafonnent, le très populaire Bouchard devient le chef officieux de la campagne.
Un orateur charismatique, efficace et poétique, sa popularité augmente avec son départ du gouvernement et sa guérison "miraculeuse" de la maladie. L'option souverainiste reçoit les appuis de 49.42 pourcent des électeurs, un résultat souvent attribué au seul "effet Bouchard".
[modifier] Premier ministre du Québec
Après la défaite de l'option souverainiste lors du référendum de 1995, Parizeau démissionne de son poste de premier ministre du Québec. Bouchard démissionne de son siège aux communes en 1996 et devient chef du Parti québécois et premier ministre du Québec.
Sur la question de la souveraineté, il déclare qu'à cause de l'absence de "conditions gagnantes" (Bouchard ne précise pas la nature de ces conditions) aucun référendum ne sera déclenché. Une des principales préoccupations du gouvernement Bouchard, considéré comme faisant partie des conditions gagnantes, était la récupération économique à travers le "déficit zéro". Des politiques keynésiennes à long terme, résultant du "modèle québécois" développé par des anciens gouvernements autant péquistes que libéraux avaient installé un déficit substantiel dans le budget de la province. Le déficit est éliminé en 1999, un an plus tôt que prévu, et maintenu tant bien que mal malgré des dépenses substantiellement accrues sous la gouverne de son successeur Bernard Landry.
Néanmoins, des économistes prévoient que les finances provinciales demeureront un problème majeur au cours des prochaines décennies, notamment à cause des coûts montants des soins de santé, du remboursement de la dette publique, du vieillissement de la population, de la syndicalisation importante des travailleurs et des demandes croissantes pour plus de services. L'économie québécoise demeure faible relativement à celles du reste du Canada et des États-Unis, quoiqu'elle aie fait d'immenses progrès au cours des 50 dernières années. (Le Québec est la province la plus pauvre du Canada en termes de produit intérieur brut par habitant, en excluant les provinces maritimes.) La restructuration financière de Bouchard est considéré comme un premier pas vers la solution des problèmes financiers du Québec.
[modifier] Retraite
Bouchard se retire de la politique en 2001 et est remplacé au poste de premier ministre par Bernard Landry. Il déclare que son échec à ranimer la flamme souverainiste est une cause de son départ, et il en prend la responsabilité dans un discours d'adieu poignant. D'autres ont spéculé que l'affaire Michaud, un scandale impliquant des allégations de commentaires antisémites tenus par le candidat péquiste Yves Michaud, était un autre facteur favorisant le départ de Bouchard. Bouchard, considéré comme plus modéré sur la question de la souveraineté que les premiers ministres péquistes précédents, faisait également face aux critiques des radicaux de son parti pour ne pas avoir engagé la province dans un troisième référendum sur la souveraineté dans le cours de son mandat, six ans après le second.
Depuis son retrait de la politique, M. Bouchard siège aux conseils d'administration de plusieurs organismes (notamment l'Orchestre symphonique de Montréal) et sociétés. En avril 2004, il participait au lancement du Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal.
Le 8 septembre 2005, le réseau CTV annonce par erreur le décès de Bouchard. Le rapport est rapidement retiré. CTV affirma avoir reçu l'information de Radio-Canada ; Radio-Canada nia avoir émis cette information.
Le 19 octobre 2005, Bouchard et onze autres personnalités québécoises de divers milieux et aspirations politiques publient un manifeste intitulé Pour un Québec lucide. Le manifeste met en garde la population vieillissante du Québec contre les défis auxquels elle fera face à l'avenir, sur les plans démographique, économique et culturel. Il eut une certaine influence sur le congrès d'investiture du Parti québécois de 2005, recevant un accueil mitigé. Il fut bien reçu dans d'autres milieux, dans la page éditoriale du journal The Globe and Mail par exemple.
Le 5 octobre 2006, il reçoit un doctorat honoris causa de la Faculté de Droit de l'Université de Montréal.
[modifier] Legs
Son gouvernement a instauré certaines politiques controversées, incluant des coupures au budget de santé du Québec afin d'équilibrer le budget provincial déficitaire, ainsi que la fusion forcée de plusieurs municipalités québécoises. Certains l'ont également critiqué pour n'avoir pas déclenché un troisième processus référendaire durant son mandat au pouvoir. Certains indépendantistes purs et durs causaient un grand tort à son leadership, notamment à cause de la nature fortement décentralisée du Parti québécois. Des côtés plus généralement loués de son legs comprennent la création d'un réseau universel de service de garde à coût abordable, la création d'Emploi Québec, des taux de chômage en baisse, une économie québécoise remontante, et l'atteinte du budget équilibré. On se souvient de lui pour son charme, son éloquence et sa culture ; il était apprécié comme un gentleman par ses adversaires politiques et est perçu favorablement par plusieurs parmi les minorités ethniques québécoises, ainsi que les communautés anglophone et juive.
Le 6 mai 2006, le quotidien Le Devoir publie en première page les résultats d'un sondage révélant que la moitié des Québécois appuiraient le retour en politique de Lucien Bouchard, et qu'un parti mené par celui-ci aux côtés de Mario Dumont devancerait de loin le Parti québécois et le Parti libéral [1]. Bouchard a toutefois affirmé par la suite que la porte demeurait fermée à un retour en politique active [2].
[modifier] Citations
- « Plus que jamais, il faudra rappeler que la démarche souverainiste en est une de générosité, de tolérance, et d'ouverture. »
- « Le peuple québécois possède tous les atouts pour se tailler une place enviable dans le concert des nations. À la seule condition de rapatrier toutes ses ressources publiques, plutôt que de les disperser sur deux fronts conflictuels. »
- Au référendum de 1995, il avait dit : «Quand nous nous réveillerons le lendemain du référendum, nous serons un peuple !»
[modifier] Voir aussi
- Ce que l'on doit à Lucien Bouchard Bilan de l'action du premier ministre Bouchard, par son ex-conseiller et auteur Jean-François Lisée
- Gouvernement Lucien Bouchard
- Pour un Québec lucide, un manifeste dont il est signataire
- Liste de Saguenéens célèbres
[modifier] Liens externes
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1867 : Chauveau |
1891 : Boucher |
1939 : Godbout |
1985 : P.M. Johnson |
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