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Le Kef - Wikipédia

Le Kef

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Le Kef
Zaouïa Sidi Bou Makhlouf
Pays  Tunisie
Gouvernorat Le Kef
Délégation Kef Est
Kef Ouest
Gentilé Keffois
Maire
Latitude
Longitude
36° 11’  9’’ Nord
 8° 42’ 59’’ Est
Altitudes moyenne : 780 m
minimale : m
maximale : m
Superficie ha = km²
Population
- Totale (année)
Densité

45 191 hab. (2004)
hab/km²
Site Web
Carte de localisation de Le Kef
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Le Kef (الكاف) est une ville de Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom.

Située au nord-ouest du pays, à 175 kilomètres à l'ouest de Tunis et à 40 kilomètres à l'est de la frontière algérienne, Le Kef est, depuis la plus haute Antiquité, la principale ville du Haut-Tell et du nord-ouest tunisien dont elle constitue, jusqu'à une date récente, le centre politique, le plus important centre religieux et la place forte dominante. C'est la grande ville la plus élevée de Tunisie (780 m d'altitude).

L'ensemble de la ville actuelle est réparti entre 2 délégations : Kef Est et Kef Ouest. Sa superficie urbanisée actuelle est de 2500 hectares dont 45 sont situés à l'intérieur des anciens remparts de la médina. Elle compte 45 191 habitants (recensement de 2004[1]).

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire

La présence, à 6 km au sud de la ville, du plus vieux site archéologique tunisien (Sidi Zin dans la vallée de l'oued Mellègue), laisse penser que la région du Kef est l'une des premières occupées sur le territoire de l'actuelle Tunisie. Plus tard, les populations s'établissent sur les hauteurs du Kef (Djebel Dyr) au lieu-dit Sidi Mansour. Ils peuvent y profiter d'une abondante source d'eau, d'un site facilement défendable au cœur d'une région riche en gibier ainsi que d'un refuge naturel dans les grottes locales. Des peintures rupestres encore visibles témoignent de leur passage.

Le site est également occupé très tôt, comme en témoignent les récentes découvertes, au cœur même de la ville, de vestiges d'industries lithiques néolithiques en rapport avec des activités agricoles (oued al-Aïn). C'est sans doute à cette époque que remontent les premiers cultes autour de la source abondante de Ras al-Aïn (située en plein centre-ville). Les Keffois parlent encore de la sainte gardienne des eaux de la source, Lella Mna, lointaine survivance de l'ancien culte du génie des eaux et des sources.

[modifier] Antiquité

Au Ve siècle av. J.-C., une colonie sicilienne aurait été implantée par Carthage sur le site, comme l'atteste la découverte de restes de céramiques puniques du IVe siècle av. J.-C., lors de la construction des remparts de la ville (Borj Glel). Le site perché, riche en eau, amène sur la ville la protection d'Astarté, déesse de la fécondité punique. Ce culte est peut-être à l'origine du premier nom de la ville, Cirta (Chirta = Kirta), signifiant très probablement haut-lieu sacré ou sanctuaire consacré à Ashtart[2]. Cirta est, dès l'époque numide, une ville-temple et un centre de pèlerinage permettant la création d'alliances politiques avec les villes voisines (amphictyonie). Cette organisation territoriale autochtone survit à l'époque romaine sous les noms de pertica et de castellae. Polybe est le premier à mentionner, dès 241 av. J.-C., le nom de Sicca Citadelle punique et la ville sera connue tout au long de l'Antiquité sous le nom de Sicca Veneria.

La ville passe par la suite sous le contrôle des Numides massaesyles. Syphax, roi des Numides, fait de Cirta une résidence dès 205 av. J.-C.. Massinissa, roi des Numides massyles, après sa victoire sur Syphax en 203 av. J.-C., renforce son rôle de capitale du royaume numide unifié. Micipsa, son fils et héritier, embellit la ville. Les Anciens la qualifient alors de « ville splendide » qui accueillait une importante colonie grecque et italique, généralement des lettrés, des architectes et des négociants en blé. Lorsque survient la mort de Micipsa, en 118 av. J.-C., ses 3 héritiers (Adherbal, Hiempsal et Jugurtha) se disputent le royaume. Hiempsal est très vite assassiné par Jugurtha. Ce geste a pour conséquence de diviser les Numides en 2 camps : l'un pour Adherbal et le second, constitué surtout par l'élite militaire, favorable à Jugurtha. Échu à Adherbal par un arbitrage du Sénat romain, Cirta est assiégée et investie par Jugurtha en 112 av. J.-C.. Adherbal est vaincu et égorgé la même année. Jugurtha devient le maître de toute la Numidie. Mais dès 110 av. J.-C., les combats reprennent contre l'armée romaine. La ville de Cirta se rend aux Romains en 108 av. J.-C. et ceux-ci établissent, non loin, un camp permanent pour mener leur guerre contre Jugurtha qui se retire vers le sud. Les combats prennent fin en 105 av. J.-C. par la capture du chef numide. Celui-ci est exilé à Rome et exécuté le 1er janvier 104 av. J.-C.. Salluste mentionne l'oppidum de Sicca comme un véritable enjeu militaire lors de ces guerres.

C'est en 46 av. J.-C., sous Jules César, que Cirta est annexé à l'Empire romain avec le reste de la Numidie indépendante au sein de l'Africa Nova. La ville est alors occupée par Sittius. Promue colonie romaine, Sicca Veneria devient la capitale de la nouvelle province de la Numidie proconsulaire et, dès lors, la ville est dénommée Cirta Nova et connaît une véritable expansion urbaine. En 42-40 av. J.-C., Cirta est assiégée en tant que résidence probable du gouverneur romain de cette nouvelle province, Sextius, lors des conflits qui oppose celui-ci à Cornificius (gouverneur de l'Africa Vetus). Après une première fondation de la Colonia Julia Cirta vers 40 av. J.-C., probablement à la suite d'un programme de César, la colonie est renouvelée du temps d'Auguste, entre 36 et 27 av. J.-C., en une importante colonie (celle des Siccensis). Ce sont probablement des descendants de vétérans marianistes (soldats de Marius qui combattirent Jugurtha) transportés de l'est et des vétérans fraîchement démobilisés de l'armée de César. Ces colons sont classés dans la tribu romaine des Quirina. La ville doit porter, dès lors, le nom de Sicca en même temps que celui de Cirta. Il est fort possible que le renouvellement de la colonie julienne (Colonia Julia Cirta) ait donné lieu à l'épithète de Cirta Nova. Très tôt, celle-ci devient le centre d'un important mouvement migratoire et d'un vaste territoire colonial (pertica). De plus, il n'est pas exclu que Cirta Sicca, dont le territoire initial doit s'étendre sur une très vaste superficie, n'est pas pour un temps le siège du légat de la Numidie proconsulaire avant la création du diocèse d'Hippone à la fin du IIe siècle.

La ville sera plus connue sous le nom officiel de Colonia Julia Veneria Cirta Nova Sicca, bien qu'on la désigna au début de l'époque impériale de Tibère, sous le double nom de Cirta et de Sicca. Mais le nom usuel qui devait prédominer fut Sicca Veneria, nom reflétant son statut mixte et particulier de ville-temple. Le nom de Cirta est toutefois utilisé dans les milieux autochtones jusqu'au IVe siècle. Sicca est signalée par la plupart des sources géographiques anciennes comme dans Pline l'Ancien, Ptolémée et la Table de Peutinger. Elle est au centre d'un important carrefour routier et c'est la plus importante station sur la voie qui relie Carthage à Cirta (actuelle Constantine).

La ville, sous la direction de l’ordo des Siccenses, devait connaître une remarquable évolution urbaine et architecturale marquée par d’importantes réalisations monumentales : forums, capitole, temples, théâtre, amphithéâtre, arcs de triomphe, monuments honorifiques. L'alimentation en eau fut assurée par un aqueduc pour suppléer à la source principale Ras el Aîn. L'abondance en eau permit de développer un important réseau d'adduction et d'évacuation encore utilisé de nos jours. Un important complexe thermal vit le jour vers le IIIe siècle ap.J.C.

La ville a dû connaître notamment une importante production artistique, particulièrement dans l’art de la mosaïque. La multiplicité des thermes, les jeux de cirque, les représentations théâtrales, dont certaines sont données en langue grecque, l’animation de la vie économique, politique et religieuse laissent deviner une cité prospère et vivante. Cirta Sicca, devenue creuset romano-africain, donna à l’empire romain une brillante élite et d’illustres personnages politiques, littéraires, scientifiques, tels que :

  • Aquila
  • Q.Iulius (IIe siècle), chevalier de l’ordre équestre en Germanie, en Pannonie Supérieure et en Judée
  • I. Fidus (frère de Q.Iulius)(IIe siècle), épistratège en Thebaïde et en Dacie Inférieure
  • C. Iilius Aquilinus (IIe siècle), chevalier romain également
  • P.L. Papirianus (IIe siècle) procurateur de l’Empereur M. Aurèle, célèbre pour son legs au conseil municipal de la ville
  • les Laberii, magistrats à Thubursicu Numidarum
  • M. Tuticius (Eutychius)(IIe siècle), précepteur de Latin de M. Aurèle et procurateur des biens de l’empereur dans la région
  • Nepotianus (IIIe siècle), citoyen de Sicca Veneria, occupait la première chaire romaine de rhétorique latine avec un traitement de 100.000 sesterces. Il est qualifié de procurator centenarius primae cathedrae.
  • Macrobius (Ve siècle) est philosophe et gouverneur de Carthage et de l’Espagne
  • Caelius Aurelianus (Ve siècle), médecin bien connu du monde antique.

Le vieux temple d’Ashtart, célèbre pour son confrérisme féminin, fut converti, du temps des Juliens, en temple de Vénus, dirigé par un collège des Venerii. Il fut, vraisemblablement, rénové au IIe siècle, du temps d’Hadrien. C’est ce qui pourrait éventuellement expliquer l’adjectif de nova accolé à la titulature officielle de la ville. Le temple de Vénus resta en activité jusqu’au début du IVe siècle et continua à bénéficier de soins particuliers de la part du curateur de la ville Valerius Romanus.

La ville a dû connaître au milieu du IIIe siècle d’importants troubles. Sicca fut témoin, du temps de Gallien (253-268) et des fameux trente empereurs usurpateurs, de la malheureuse aventure de l’imperator africain Celsus (265), qui fut destitué et massacré, après une semaine, par les citoyens et la garnison de la ville, restés fidèles à la légalité. En 276, le soulèvement berbère emmené par Aradion, fut réprimé par le futur empereur Probus au terme d'un combat singulier entre les deux chefs, non loin de la ville. Probus honorera son malheureux adversaire en lui faisant élever un important mausolée.

L'avénement du christianisme fit de Sicca un important évêché cité dès 256. Elle y eut un martyr, l’évêque Castus (255). Son église connut ses heures de gloire grâce à d’autres évêques célèbres tels que :

  • Patrice (348)
  • Fortunatianus (407)
  • Paulus le donatiste (411)
  • Urbanus (429)
  • Paulus (481)
  • Felix le Vandale (Ve siècle)
  • Candidus (VIIe siècle)

Arnobe, ardent défenseur de la foi chrétienne, enseignait la rhétorique à Sicca, du temps de Dioclétien (284-305). Il y animait, à l’instar de Madaure, une véritable académie et une célèbre école de rhétorique fréquentée par beaucoup de jeunes qui affluaient de partout. On y venait de Carthage même, comme ce fut le cas du célèbre saint Marcellin d’Embrun. C’est à Sicca que ce dernier côtoyait Donat et deux jeunes chrétiens : saint Vincent et saint Domnin. Lactance, le plus brillant des élèves d’Arnobe, était vraisemblablement originaire de la région. De Sicca, ces brillants élèves partiront en Europe où ils connaîtront une remarquable destinée.

Saint Marcellin, saint Vincent et saint Domnin, armés de l’enseignement lumineux de l’école de Sicca, iront évangéliser une région retournée au paganisme, celle des Alpes de Haute Provence en France. Ils y fondèrent des églises, à Embrun et à Digne.

Enseignant aussi bien en Afrique, en Nicomédie, qu’en Gaule, Lactance deviendra l’un des plus célèbres apologistes du monde latin et Donat, installé à Rome, deviendra l’un des grammairiens le plus notoires. C’est probablement à travers le témoignage de ce dernier que son élève Saint Jérôme put rédiger la courte biographie d’Arnobe de Sicca.

Parmi les théologiens célèbres, on doit également citer Saint Augustin qui fit de nombreux séjours à Sicca où il anima la vie monastique.

C’est à la fin du IVe siècle qu’on construisit sur les vestiges du Capitole païen l’importante église de saint Pierre (Dar el Kous).

Dès le IIIe siècle, Sicca eut, grâce à ses évêques et à son célèbre rhéteur Arnobe une importance assez étendue dans le monde antique ; on y construisit plusieurs églises et Saint Augustin y anima la vie monastique.

[modifier] Période vandale

On peut supposer que l'arrivée des Vandales au 5 ème siècle (prise de Carthage par Genséric en 435) fut une catastrophe pour la ville pendant près d'un siècle. Sicca, devenu fief de l’arianisme (forme de christianisme non reconnu par l'Eglise officielle catholique), fut un lieu de déportation de plus de quatre mille Catholiques persécutés par Hunéric (477-484). Ce fut l'époque où saint Fulgence tenta en vain de fonder un ordre à Sicca. La période vandale prit fin en Tunisie en 534 par les victoires des troupes byzantines de Belisaire.

[modifier] Période byzantine

A l’époque byzantine la ville était dotée d’édifices religieux et d’ouvrages de fortification qui en firent l’une des plus importantes places du pays pour surveiller les grands axes et contrer les mouvements de résistance maures. Son nom Sicca Veneria s’est transformé, à la fin de l’Antiquité classique, sous l’influence chrétienne, d’une ville vénérée (Sicca Veneria) à une ville bénie (Sikka Beneria), nom que les conquérants Arabes allaient hériter, transcrire et transmettre sous la forme de Chaqbanariya.

[modifier] Période arabe

Devenue arabe depuis la fin du VIIe siècle, la ville fut connue sous le nom de "CHAKBANARIA"et resta célèbre tout au long de l'époque médiévale et les chroniques la citaient souvent pour ses célèbres monuments ou pour sa position stratégique faisant d'elle une zone refuge pour les opposants "kharéjites" ou autres.

Les armées arabes arrivèrent en Tunisie dès 648 (victoire des armées d'Abdallah ben Saad sur les troupes du patrice Grégoire). Sicca connut un premier raid des armées arabes en 688, du temps de Zouheïr ibn Qaïss Al Balawi. Si Carthage tomba en 689, la conquête définitive de Sicca semble acquise à la fin des campagnes de Moussa ibn Noussayr. Islamisée mais insoumise, Chaqbanariya sera en 788 l’ultime carré de résistance des Berbères Kharidjites soufrites du nord, conduits par Salah Ibn Noussayr En-Nafzi et la Phalange des grands doctrinaires, où ils seront défaits devant le chef des armées de Yazid.

La ville, célèbre pour sa Qalaâ (forteresse), fut mêlée néanmoins à plusieurs événements importants comme la chute des Aghlabides en 909, la révolte d’Abu Yazid et les guerres civiles entre le Ziride Badis ibn Mansur et son oncle Hammad Ibn Bologhine, fondateur des Hammadides.

Siège de gouverneur à l’époque Ziride la ville se déclara autonome au XIe siècle, lors de l’invasion des Hilaliens (1051-1052). Les Almoravides la récupèrent des mains de ces seigneurs, les Klaâ en 1159. Elle connut en 1181 les incursions de l’Arménien Qaraqouch, relayé par le Morabit Majorquin Ibn Ghaniya qui réussit en 1204 à la faire rentrer sous son autorité après un premier échec en 1200. Ce fut la dernière fois où l’on évoqua la Qalaâ de Chaqbanariya.

La ville tomba alors dans l’anonymat complet. C’est à peine si l’on citait son nom. Même si d’autres sources évoquèrent du XIIe siècle au XIVe siècle sa grandeur et sa splendeur passées, elle est à peine évoquée par le voyageur-pèlerin marocain Al’Abdari au XIIIe siècle sur la route des fortresses (tariq al qilaâ). Le fin lettré Andalous Abi Al Moutarif ‘Amira au XIVe siècle ne disait pas beaucoup de bien de la ville. Seule image lumineuse de cette époque : l’enseignement que donna Sidi Ahmed bin Harzallah au XVe siècle. La ville semble garder toutefois son prestige religieux.

Fief autonome de la tribu arabe des Muhalhil, les Béni Channouf, au moment de la décomposition du pouvoir Hafside, Chaqbanariya, devenue au cours du XVIe siècle El Kef, le Rocher (ž§ª[) (télécharger la police arabe) sera reprise, à la fin du XVIe, par les Ottomans de Tunis (1573 : occupation de Tunis par Sinan Pacha) pour en faire un important point d’appui pour contenir les tribus autonomes de la région et recréer le territoire national. On y construit déjà, dès 1600, un premier fort. Des conflits frontaliers avec le voisin algérien en 1614 et 1628 allaient mettre en valeur la position forte du Kef. On y installa dès 1637 une garnison permanente (oujaq) appuyée par des tribus supplétives (makhzen). Le Kef devint un véritable bastion avancé de la Régence de Tunis face à l’ouest.

El Kef connaîtra, à partir du XVIIe siècle et sous l’ombre de cette nouvelle paix, un essor économique, urbain et culturel remarquable. Son rôle religieux sera encore mieux souligné par la fondation d’ordres confrériques et maraboutiques. Sa vocation défensive restera néanmoins prédominante. Elle sera l’enjeu des différents conflits armés qui marquèrent la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle entre prétendants mouradites et Algériens et entre Ibrahim Chérif et ces derniers. Ces multiples conflits allaient amener au pouvoir, en 1705, une nouvelle famille régnante originaire du Kef, la dynastie husseinite des fils du Grec Ali Turki, originaire de Candie et commandant de la place et des njou’a arabes du Kef, Husseïn, Mhamed et son fils Ali Bacha, ainsi que le frère maternel de Husseïn, Ameur Bey. El Kef est connu comme la ville du trône (Blad al koursi).

La place forte du Kef demeura le principal théâtre et enjeu des longs conflits qui opposèrent, dans la première moitié du XVIIIe siècle, les partisans de Husseïn bin Ali et ceux de son neveu Ali Bacha, querelles attisées par les interventions armées des Turcs d’Alger. Ali Bacha renforça considérablement les fortifications du Kef et la ceintura de remparts, dès 1740. La dernière campagne de 1756 verra toutefois la destruction de la ville et son désarmement. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que Hamouda Bacha, décidé à s’affranchir de la tutelle d’Alger, réhabilita la place du Kef et relèvera de nouveau ses fortifications et sa Kasbah. Celles-ci permirent de nouveau, grâce à la participation active des principaux chefs religieux de la ville et au ralliement des tribus frontalières, de remporter d’écrasantes victoires sur Alger et de sauvegarder l’intégrité du territoire de la Régence de Tunis et son indépendance.

La ville allait s’imposer, à partir de la fin du XVIIIe siècle comme une véritable métropole confrérique et maraboutique. On y dénombrait à la fin du siècle dernier la plupart des grandes confréries du Maghreb telles les Aïssaouiya, les Rahmaniya, les Qadriya et plus de cent coupoles de marabouts, telle la superbe mosquée de Sidi Bou Makhlouf.

La ville connut également, malgré les différents conflits, disettes ou épidémies, une prospérité économique et une importante expansion urbaine. Elle fut un véritable foyer de personnalités religieuses, intellectuelles et politiques, sans oublier une importante communauté juive, qui compta jusqu'à 600 personnes regroupées dans la Hara, autour de la synagogue aussi appelée Ghriba. (plus de détails sur la communauté juive du Kef)

El Kef fut en 1864 au cœur de la grande insurrection des tribus ounifa de la région contre le pouvoir beylical et les exactions des Mamlouks de la cour. En dépit du rôle modérateur tenu par les chefs religieux de la ville, la ville et sa région connaîtront une répression aveugle. Les calamités de 1867 finiront par précipiter la ville dans le gouffre. Celle-ci connaîtra un déclin urbain et démographique fatal achevé par l’occupation militaire française de 1881 où les chefs religieux, le gouverneur et la population de la ville, partagés entre la modération et la résistance armée, ouvrirent les portes de la ville sans combat.

Place militaire française, centre de colonisation et d’exploitation minière, érigée en commune dès 1884, el Kef sera le centre administratif de la IIIe Région. La ville jouera au cours de la Seconde Guerre mondiale le rôle de capitale provisoire du pays demeuré hors des zones occupées par les forces de l’Axe. On avait même eu le projet d’y chercher un Bey pour remplacer Moncef Bey, destitué.

Foyer de militantisme politique, syndical au cours de la lutte nationale, El Kef et sa région étaient également un sanctuaire de la résistance armée tunisienne et algérienne. Le leader Habib Bourguiba aimait y séjourner et s’identifia souvent à Jugurtha. Marginalisée et victime de politiques économiques récentes, la ville connaît actuellement un renouveau urbain remarquable.

Son statut actuel de ville moyenne ne reflète en rien son histoire. Heureusement, son patrimoine architectural ne cesse de bénéficier d’importants programmes de restauration et de mise en valeur, dignes de sa longue et prestigieuse histoire.

  • C'est probablement au XVIe siècle que la ville prit son nom actuel " EL KEF " .
  • En 1600, les Ottomans y construisent un important " Castello " et y installèrent une garnison "Oujak " en 1633 et depuis, la ville devint le " bastion " avancé de la régence.
  • 1705 marque le début de la dynastie hussenite et le fondateur de cette dynastie (Hussein Ben Ali) était originaire de la ville du Kef.
  • Pendant le règne d'Ali pacha, la ville fut fortifiée solidement et dotée de sa " Kasbah ", ses remparts et ses tours.
  • La ville connut alors une nouvelle expansion et fut considérée comme la 3e ville de la régence.
  • Bien qu'elle ait subit d'importantes destructions en 1756, causées par les conflits internes (entre partisans de Hussein Ben Ali et partisans d'Ali pacha), ou par les guerres entre les Beys d'Algérie, la ville renaît de nouveau vers la fin du siècle avec Hammouda pacha : restauration des remparts et agrandissement de la Kasba.
  • Sous l'occupation française, le Kef fut le chef lieu de la 3e région après avoir été promue 3e municipalité de la régence ( 8 juillet 1884 ).

Actuellement, Le Kef est le centre politique et économique d'un gouvernorat et l'expansion urbaine de la ville atteint des dimensions considérables.

[modifier] Référence

  1. Recensement de 2004 (Institut national de la statistique)
  2. Il faut prendre garde au nom de Cirta qui est aussi celui d'une autre très importante ville antique en Afrique du Nord, l'actuelle Constantine en Algérie et qui est la cité la plus puissante et la plus riche de la Numidie romaine, se trouvant à la tête de la confédération dite des 4 colonies. Cette homonymie entraîne des incertitudes concernant la période précédant la conquête romaine et l'organisation de la région en provinces : plusieurs épisodes de l'histoire romaine ont en effet été placés dans l'une ou l'autre des deux Cirta.

[modifier] Liens externes

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