Film contenant un film
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Cet article porte sur les films de fiction – il exclut donc les documentaires – dans lesquels apparaissent des extraits d'autres films, réels ou imaginaires.
(NB : dans chaque paragraphe, les films sont classés chronologiquement)
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[modifier] Généralités
Il est fréquent qu'un film présente des extraits de films. Cela peut être un moyen d'évoquer rapidement des faits passés, par exemple lorsque un personnage est lui-même un acteur ou a participé à un événement représenté au cinéma.
L'inclusion de films dans un film permet des effets de flashbacks, de mise en contexte et peut servir aussi bien à des effets décalés ou comiques (le personnage de La Rose pourpre du Caire qui sort de l'écran, celui interprété par Woody Allen dans Zelig qui se trouve aux côtés de célébrités de son temps) qu'à créer la nostalgie. Ainsi lorsque Fellini se montre dans Intervista rendant visite, avec Marcello Mastroianni, à Anita Ekberg, l'extrait de la plus célèbre scène de La Dolce vita, à la fontaine de Trevi, interprétée autrefois par les deux acteurs mêle l'hommage et la nostalgie devant leur vieillissement.
Des images d'actualités permettent de dresser rapidement le contexte dans lequel va se dérouler l'histoire du film: dans Mad Max II, l'intrigue est précédée par le récit accéléré d'une guerre mondiale liée au pétrole qui situe d'emblée le récit dans un monde futur en ruine. Cette utilisation de films dans un film peut s'apparenter à une variante de la voix off.
Le cinéaste Jean-Luc Godard a abondamment usé de la citation et de la mise en abyme dans ses films. Dans un tout autre style, la série animée Les Simpson fait de nombreuses références à des films ou des séries, chaque épisode faisant au moins une référence cinématographique (personnages, scènes cultes, musique...).
[modifier] Films contenant des films fictifs
Les films racontant le tournage d'un film fictif seront répertoriés ici si et seulement si des extraits du film fictif en question apparaissent dans le film.
[modifier] Films contenant de fausses fictions
- Chantons sous la pluie (1952) de Stanley Donen et Gene Kelly, qui raconte une version humoristique et imaginaire du passage des films du muet au parlant, montre plusieurs tournages et extraits de films inventés.
- Cléo de 5 à 7 (1962) d'Agnès Varda, contient un court-métrage, "Les fiancés du Pont Mac Donald", dans lequel jouent Jean-Luc Godard et Anna Karina.
- Le Mépris (1963) de Jean-Luc Godard où Fritz Lang (qui interprète son propre rôle) réalise un film sur Ulysse, écrit par Paul Javal (Michel Piccoli).
- La Nuit américaine (1973) de François Truffaut raconte les coulisses et les aléas d'un tournage, celui du film Je vous présente Paméla.
- Le Chat et la souris (1975) de Claude Lelouch, Michèle Morgan va au cinéma Le Mercury sur les Champs-Elysées voir un film fictif "La Dame la Rolls et le petit chien"
- Passion (1982) de Jean-Luc Godard, raconte l'histoire de la réalisation d'un film intitulé "Passion".
- La Cité de la peur (1994) de Alain Berbérian (écrit par les Nuls) présente un film d'horreur de série Z, Red Is Dead.
- Ça tourne à Manhattan (1995) de Tom DiCillo raconte le tournage d'un film indépendant dont on voit de nombreux extraits.
- Last Action Hero (1994) de John McTiernan, où Schwarzenegger joue son propre rôle (un court instant) mais surtout le rôle de Jack Slater, le héros de la série de films des Jack Slater, films d'actions connus dans le film. Notons qu'on voit aussi l'affiche de Terminator mais joué par Sylvester Stallone).
- For Ever Mozart (1996) de Jean-Luc Godard, raconte le tournage d'un film "Boléro Fatal".
- Scream 2 (1997) : on y voit des extraits du film Stab sur les meurtres qui font l'histoire de Scream.
- Peut-être (1999) de Cédric Klapisch commence par un faux film de science-fiction volontairement kitsch (notamment interprété par Lorànt Deutsch).
- Éloge de l'amour (2001) de Jean-Luc Godard, montre un jeune réalisateur cherchant des couples jeunes, adultes et agés pour son film, "Eloge de l'amour".
- Couple de stars (2001) de Joe Roth où l'on voit des extraits des films fictifs de l'actrice interprétée par Catherine Zeta-Jones.
- Parle avec elle (2001) de Pedro Almodóvar où l'on découvre L'Amant qui rétrécit (Amante menguante de Hilario Muñoz), qui est un hommage à un classique du cinéma fantastique américain, L'Homme qui rétrécit de Jack Arnold.
- You Shoot, I Shoot (2001) de Ho Cheung Ping est une comédie chinoise où un tueur fait filmer ses contrats par un étudiant en cinéma, et on y voit certains des films réalisés.
- Austin Powers dans Goldmember (2002) de Jay Roach montre dans sa scène d'ouverture le tournage d'une fiction dérivée du personnage d'Austin Powers réalisé par Steven Spielberg.
- S1m0ne ou Simone (2002) d'Andrew Niccol, dont l'héroïne au côté d'Al Pacino est une actrice virtuelle, montre la réalisation de plusieurs films imaginaires, amenant leur star numérique à un succès mondial.
- CQ (2003) de Roman Coppola, grâce au tournage du film dans le film (Dragonfly), Roman Coppola rend hommage à Barbarella.
- Bamako (2006) d'Abderrahmane Sissako propose au programme d'une télévision malienne un faux western spaghetti parodique, "Death in Timbuktu", mettant en scène 5 cow-boys, joués par Danny Glover (qui est co-producteur du film), Abderrahmane Sissako lui-même (sous le nom de Dramane Sissako), Elia Suleiman, Jean-Henri Roger et Zeka Laplaine.
[modifier] Films contenant des films documentaires fictifs
- Citizen Kane (1941) d'Orson Welles commence par un faux documentaire sur Charles Foster Kane, intégrant à la fois des images d'archive et des séquences tournées pour le film.
- La Chinoise (1967) de Jean-Luc Godard, sous titré "Un film en train de se faire", montre le film se faisant (clap, voix du réalisateur...), à savoir un faux documentaire sur un groupe maoiste.
- Cannibal Holocaust (1980) de Ruggero Deodato : la dernière partie du film montre le visionnage de bobines de film documentaires par les dirigeants d'une chaîne de télévision. Ces bobines retrouvées dans la jungle et passant pour des documentaires s'apparentent en réalité plutôt à un snuff movie.
- C'est arrivé près de chez vous (1992) de Rémy Belvaux retrace le tournage d'un documentaire fictif centré sur la personnalité d'un tueur.
- La cité de la peur (1994) d'Alain Berbérian contient deux faux documentaires, l'un étant une biographie du commissaire Bialès, l'autre sur le tissu et apparaissant à la suite de questions tout à fait anodines.
- Dans la peau de John Malkovich (1999) de Spike Jonze intègre deux faux documentaires, l'un sur la vie et l'œuvre de John Malkovich, l'autre sur le fameux 7e étage et demi.
- Le Projet Blair Witch (1999) de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez est un faux documentaire sur les conditions dans lesquelles trois étudiants tournent eux même un documentaire. Ainsi on peut voir en couleur le tournage du documentaire, et en noir et blanc celui que les personnages tournent réellement sur la sorcière Blair.
- Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001) de Jean-Pierre Jeunet contient un faux documentaire hagiographique sur la vie d'Amélie Poulain, commenté par Frédéric Mitterrand de manière auto-parodique.
- Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre (2002) d'Alain Chabat contient un faux documentaire sur la langouste, diffusé afin de censurer humoristiquement une scène dite trop violente.
[modifier] Films contenant des téléfilms ou séries télévisées fictifs
- Toy Story 2 (2000) a pour fil conducteur une série télévisée de marionnettes, Western Woody, dans lequel Woody était le héros.
- Les Poupées russes (2005) de Cédric Klapisch contient un extrait d'un téléfilm à succès dont Xavier, le personnage principal, est censé écrire la suite. Le film montre aussi par moment des extraits du téléfilm dont Xavier essaie d'écrire le scénario (notons toutefois qu'il ne s'agit que de séquences imaginées par Xavier donc a priori non tournées par les producteurs).
- Kiss Kiss Bang Bang (2005) de Shane Black présente un extrait de Protocop, une série dont découlent des produits dérivés comme le jouet Protocop que le héros doit voler au début du film.
[modifier] Films contenant des films publicitaires fictifs
- Robocop (1987) de Paul Verhoeven présente plusieurs publicités destinées à donner une représentation satirique de la société décrite dans ce film (systèmes antivols pour voiture tuant le délinquant…).
- Batman (1989) de Tim Burton montre une fausse publicité pirate diffusée par le Joker sous forme de comparaison de ses produits cosmétiques mortels avec la "marque X".
- Total Recall (1990) de Paul Verhoeven présente une publicité pour la société Recall, qui vend des souvenirs fictifs.
- Starship Troopers (1997) de Paul Verhoeven: on y aperçoit plusieurs spots de propagande gouvernementale pour inciter les jeunes à s'engager dans la guerre contre des insectes géants, vraisemblablement un clin d'œil satirique à la propagande des médias américains durant la guerre du Golfe.
- Toy Story 2 (2000) contient plusieurs fausses publicités.
- Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry présente une publicité pour la fausse société Lacuna Inc.
[modifier] Films contenant d'autres formes de films fictifs
- Tesis (1996) de Alejandro Amenábar contient un faux snuff movie.
- Ring (1998) de Hideo Nakata (tout comme ses remakes Ring Virus et Le Cercle) dont l'histoire est basée sur une cassette maudite montrant un étrange film expérimental.
- The Truman Show (1998) de Peter Weir est basée sur une émission de télé-réalité géante.
[modifier] Films citant des films réels
Il s'agit ici de lister des films intégrant des plans de films préexistants dans son montage, et non des films où l'on aperçoit un écran ou une télévision diffusant un film préexistant, sauf dans le cas où ceux-ci ont une importance significative dans l'intrigue.
- Vivre sa vie (1962) de Jean-Luc Godard intègre dans son montage des images de La Passion de Jeanne d'Arc de Dreyer.
- Le Dernier des Géants (1976) (The Shootist) de Don Siegel. Dernier film de l'acteur John Wayne, le générique utilise des extraits de films antérieurs avec ll'acteur afin de brosser un rapide portrait du passé de John Bernard Books, personnage central du film (extraits de Red River, El Dorado de Howard Hawks))
- Les Cadavres ne portent pas de costard (1982)) de Carl Reiner, est une parodie de film noir américain des années 40-50 composé en grande partie d'extraits de... films noirs américains des années 40-50.
- Intervista (1987) de Federico Fellini reprend un passage de La Dolce vita (1960) du même auteur, mettant en scène une rencontre de ses deux acteurs vingt-sept ans plus tard.
- Histoire(s) du cinéma(1988-1998), de Jean-Luc Godard est entièrement monté à partir d'extrait des films favoris de JLG.
- La Classe américaine (1993) de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette est constitué uniquement de séquences tirées d'anciens films de la Warner (Les Hommes du président, Rio Bravo, …), exceptée la bande sonore, redoublée dans un but humoristique.
- L'Armée des douze singes (1995) de Terry Gilliam : les héros en fuite se réfugient dans un cinéma où se joue Sueurs froides (Vertigo) d'Alfred Hitchcock. On voit un extrait du film où les personnages joués par James Stewart et Kim Novak évoquent le passage du temps devant la coupe d'un séquoia, l'actrice montrant «Ici je suis née... et ici, je suis morte». L'extrait d'Hitchcock fait ainsi écho à la fois au voyage dans le temps et à La Jetée, le film de Chris Marker dont L'Armée des douze singes est le remake, et dans lequel il était fait allusion à Vertigo devant le tronc de séquoia du Jardin des Plantes de Paris.
- La Ligne verte (1999), de Frank Darabont d'après le feuilleton de Stephen King, comprend à deux reprises des extraits de la comédie musicale Le Danseur du dessus (Top Hat, 1935), avec Fred Astaire et Ginger Rogers: le premier extrait, dans le présent du récit, déclenche le flashback qui constitue l'histoire. Le second extrait, dans le passé, est la réalisation du vœu d'un condamné à mort, qui souhaite voir pour la première fois de sa vie un film.
- Stupeur et tremblements (2003) intègre à son montage une longue séquence de Furyo, durant laquelle le personnage d'Amélie (Sylvie Testud) fait une comparaison entre sa propre vie et le sort du personnage joué par David Bowie.
- Kung Fu Pow (2004) de Steve Oedekerk est une parodie de films de Kung Fu où le réalisateur, acteur, scénariste s'est intégré numériquement dans les plans du film Tiger and Crane Fist (série Z de Hong-Kong, 1977).
- Là-haut, un roi au-dessus des nuages (2004) est un film français réalisé par Pierre Schoendoerffer qui inclut dans son montage de nombreux extrait de son propre film La 317e Section (1965).
- Le Dahlia noir (2006) de Brian De Palma: les personnages principaux vont au cinéma voir L'Homme qui rit - la version de 1928 par Paul Leni. Ce spectacle jouera un rôle plus tard dans l'histoire en fournissant au héros un indice clé.
[modifier] Films reconstituant le tournage de films réels
Il s'agit dans ce cas de films qui ne se contentent pas de montrer des extraits de films réels, mais qui les « re-tournent », avec d'autres acteurs que ceux de l'œuvre originale. (Il ne s'agit en aucun cas de lister des exemples de making of).
On trouve notamment ce cas de figure dans les films biographiques liés au cinéma: acteurs, réalisateurs, producteurs…
- Centre Stage (1992) de Stanley Kwan racontant la vie de l'actrice chinoise Ruan Lingyu, montre le tournage de la scène finale de son dernier film, New Women (1932).
- Au travers des oliviers (1994) d'Abbas Kiarostami est un film dont le sujet et le décor sont le tournage de son précédent film Et la vie continue (1992).
- Ed Wood (1994) de Tim Burton raconte la vie du réalisateur de films de science-fiction et d'épouvante longtemps réputés comme les pires jamais produits, on y voit notamment la préparation et le tournage de Plan 9 from Outer Space (1959).
- Citizen Welles (RKO 281) (1999) de Benjamin Ross présente le tournage du légendaire Citizen Kane (1941) d'Orson Welles.
- L'Ombre du vampire (2000) de E. Elias Merhige reprend dans une version fantastique le tournage de Nosferatu le Vampire (1922) - mais ici l'acteur principal s'avère être réellement un vampire.
- Aviator (2004) de Martin Scorsese a pour personnage principal Howard Hugues et sa passion pour les avions et le cinéma.
- Moi, Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers) (2004) de Stephen Hopkins porte comme son nom l'indique sur l'acteur Peter Sellers.
- Laissez-passer, film sur le cinéma français sous l'Occupation, inclut des scènes reconstruisant les préparations et/ou les tournages de La Main du diable, Au Bonheur des Dames, Les Caves du Majestic, Cécile est morte.
[modifier] Articles connexes
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