Comptabilité générale
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La comptabilité générale est le recensement et la mesure des flux des faits matériels, juridiques et économiques d'une entreprise.
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[modifier] Objectifs
C'est un outil de la gestion ;
- normalisé, elle permet d'évaluer et de contrôler l'entreprise et de comparer ses performances à celles d'entreprises similaires,
- chronologique, elle fournit un enregistrement des opérations qui ont modifié le patrimoine d'une entreprise entre deux dates. Elle permet l'observation comparative (état des dettes, créances, trésorerie, volume d'affaires réalisées, résultats dégagés, dividentes versés).
- obligatoire, elle permet :
- l'établissement du bénéfice fiscal servant de base au calcul de l'impôt sur les bénéfices ou l'impôt sur le revenu,
- aux tiers (dirigeants, propriétaires, prêteurs actuels ou potentiels de l'entreprise) de mesurer sa solvabilité (capacité à payer ses dettes), sa rentabilité (capacité à dégager du bénéfice) et servir de base à une évaluation de sa valeur.
- accessoirement, produire des informations en vue d'établir la comptabilité nationale.
- A la carte, elle permet:
- la consultation et l'édition des détails du soldes des comptes de tiers.
- la surveillance fiable et rentable du respect des conditions de règlements des tiers.
[modifier] Bref historique
Le souverain Hammourabi de Babylone évoque la comptabilité des marchands dans ses lois. Les Incas utilisaient des rubans de couleurs noués pour tenir les comptes ; un nœud par opération, une couleur par produit. Les Romains utilisaient les termes expensa pour les dépenses et accepta pour les recettes.
1494 : le moine italien Luca Pacioli édite à Venise son traité sur la comptabilité en « partie double ».
1581 : en Italie, le collegio des Raxonati est la première société de comptables.
1673 : en France, Jean-Baptiste Colbert impose la tenue de livres comptables.
1807 : code du commerce napoléonien.
1881 : création en France de la société de comptabilité.
1962 : Gilbert Bitsch, Chef de Projets administratifs et comptables de la SACM de Mulhouse, invente le mode conversationnel pour l'application du lettrage informatique et réalise le premier positionnement des détails du solde des comptes de tiers sur une tabulatrice IBM 421, puis sur ordinateur IBM 360. lettrage comptable
[modifier] Principe de base de la comptabilité générale
Le principe de base de la comptabilité générale consiste à enregistrer tous les événements économiques sur deux colonnes : l'opération et sa contrepartie. La notion de contrepartie répond à un principe simple : tout emploi suppose une ressource et il n'est pas de ressource qui ne trouve son emploi. Les deux colonnes s'appellent respectivement « débit » et « crédit », le « débit » décrivant les emplois et le « crédit » décrivant les ressources. Le « débit » est conventionnellement à gauche, le « crédit » étant à droite.
La somme des débits est alors toujours égale à la somme des crédits. Ainsi tous les événements économiques s'analysent comme des mouvements, des transferts. Chaque événement fait l'objet d'un enregistrement débit et crédit dont les sommes sont identiques (débit = crédit). On appelle cet enregistrement une écriture.
Les comptes d'actif du bilan représentent le patrimoine de l'entité comptable, ce qu'elle possède. Les comptes du passif du bilan représentent les dettes de l'entité comptable (et l'on considèrera que les capitaux propres qui agrègent les résultats nets passé, représentent ce que l'entreprise « doit » aux actionnaires).
Les comptes de résultat servent à mesurer l'activité de l'entité comptable. Le solde des produits et des charges est le résultat net : il est porté au bilan pour refléter l'enrichissement (en cas de pertes, l'appauvrissement) de l'entité.
Par exemple, pour une voiture achetée 5000 € et payée immédiatement par chèque, on enregistre l'écriture suivante :
Au débit : Achat de voiture 5000 €
(par convention, l'achat d'un bien s'inscrit au débit)
Au crédit : Banque 5000 €
(le compte « Banque » va s'appauvrir de 5000 €)
L'écriture enregistre le transfert d'une valeur monétaire (les 5000 € payés) contre un bien qui vient enrichir mon patrimoine pour une valeur équivalente.
En comptabilité, tout événement a une origine et une destination. Ici, le patrimoine n'a pas diminué mais son contenu a changé : il y a moins d'argent en banque, mais un véhicule en plus.
Chaque écriture étant équilibrée (débit = crédit), la somme des écritures est équilibrée. Le livre dans lequel sont portées toutes les écritures s'appelle le Journal des écritures. À noter cependant que la plupart des comptabilités sont maintenant tenues grâce à des logiciels qui ont dématérialisé le Journal (il n'est plus systématiquement tenu sous format papier).
[modifier] Les flux
La comptabilité générale enregistre toute modification du patrimoine de l'entreprise, tant en valeur qu'en structure.
L'essentiel des modifications est dû aux flux externes (interactions avec l'environnement) :
- les biens et/ou les services que l'entreprise reçoit ou distribue constituent les flux réels.
- les mouvements d'argent constituent les flux financiers.
Elle enregistre aussi les décisions de gestion qui modifient la structure du patrimoine (inscription de créances comme « créances douteuses », affectation du bénéfice en réserve, etc.) ou modifient sa valeur (enregistrement des provisions pour dépréciation, par exemple).
L'enregistrement des flux internes (transferts de valeur dans l'entreprise au cours du processus de production) n'est pas obligatoire ; on utilise pour cela la comptabilité analytique.
[modifier] L'organisation comptable en France
En France, les règles de la comptabilité générale s'imposent à toutes les entreprises industrielles et commerciales, telles qu'en disposent les articles L 123-12 à L 123-28 du code du commerce.
Dans la grande majorité des cas, les écritures sont passées en partie double, tout mouvement ou variation enregistré dans la comptabilité est représenté par une ou des écriture(s) qui relie ce qui est porté au débit et ce qui est porté au crédit des comptes impliqués. Les très petites entreprises (TPE) peuvent se contenter d'une comptabilité en partie simple, dite comptabilité « de caisse ».
En France, l'organisation comptable (opérations à enregistrer, présentation des résultats) a longtemps été destinée à informer les tiers détenteurs de droits réels sur l'entreprise (actionnaires, prêteurs, État). En conséquence, la première préoccupation était l'évaluation du patrimoine, avec une présentation juridique du bilan (voir ci-dessous) : d'un côté, les droits acquis (droit de propriété sur les actifs et les stocks, droit de créance sur les clients), de l'autre côté les obligations (les dettes). Cette vision patrimoniale, « qui fait merveille sur le mort [le passé] mais massacre le vivant », a montré ses limites dans une économie en mouvement qui devient plus financière, moins industrielle. C'est pourquoi la comptabilité française, en cours de mutation, se rapproche des normes internationales dites IFRS qui privilégient une approche financière, conforme aux pratiques comptables anglo-saxonnes.
[modifier] Le plan comptable
Le plan comptable est la liste des comptes avec leur classement normalisé. Dans le respect des principes comptables, chaque entreprise décline selon sa nature et ses besoins d'analyse son propre plan comptable. Des pays comme les Pays-Bas et les États-Unis permettent aux entreprises de définir leur propre plan comptable, En France, l’État impose l'utilisation d'un plan comptable type.
Le plan comptable français est découpé en classes, comptes et sous-comptes. Ces éléments sont classés selon une numérotation décimale, c'est-à-dire que l'on trouve en tête les classes (un chiffre, de 1 à 9) puis les principaux comptes (à deux chiffres dont le premier représente la classe), ainsi de suite. Il suffit d'ajouter un chiffre à la suite d'un compte pour obtenir un sous-compte. Par exemple :
- Classe 4 - Comptes de tiers
- Sous-classe 40 - Fournisseurs
- Compte 401 - Fournisseurs, factures à payer
- Compte analytique 401/Wiki - Factures à payer à Wikipédia France
- Compte 401 - Fournisseurs, factures à payer
- Sous-classe 40 - Fournisseurs
[modifier] Les écritures comptables
Une logique spéciale conditionne la passation correcte des écritures. L'objectif est triple : s'assurer que l'information économique, commerciale ou financière est correctement saisie (date de valeur, montants, équilibre débit/crédit, date de saisie), que les pièces comptables sont traçables (numérotation, saisie afférente et archivage) et sûre (les données saisies ne peuvent être effacées par des comptables ou autres personnes mal-intentionnées, les personnes faisant la saisie étant dument identifiées).
[modifier] Les documents courants
- le journal recense les écritures dans l'ordre chronologique. Chacune d'elle recense les sommes débitées et créditées, le numéro du compte impliqué, la date et un court libellé explicatif.
- le plan comptable.
- le grand livre recense les écritures regroupées par compte : il permet de justifier leurs soldes.
[modifier] Les documents de synthèse
À la clôture de l'exercice comptable qu'elle soit mensuelle ou annuelle, la comptabilité produit les documents de synthèse suivants :
- la balance générale des comptes, qui présente la liste des comptes centralisateurs avec la situation de chacun : Montants débits et montants crédits; soldes, débiteurs ou créditeurs. Elle ne fournit pas les détails des comptes des comptabilités auxiliaires, tiers etc. qui font l'objet de balances annexes.
- le bilan, qui décrit séparément les éléments d'actif et de passif.
- le compte de résultat, qui récapitule les charges et les produits de l'exercice ; le solde entre les charges et les produits représente le bénéfice ou la perte.
- les annexes au bilan pour commenter et compléter l'information comptable.
- un reporting plus ou moins élaboré en fonction des besoins de l'entreprise qui synthétise les données de la comptabilité analytique.
[modifier] Impôts et taxes
L'entreprise est un collecteur d'impôts pour l'État, notamment quand elle facture à ses clients de la TVA qu'elle reverse à l'État. Parce qu'il s'agit d'une dette envers un tiers, cette taxe doit apparaître dans sa comptabilité.
[modifier] Les comptabilités auxiliaires
Pour éviter que le journal des écritures ne soit un « fourre-tout », il est possible de créer plusieurs journaux en fonction de la nature des opérations à enregistrer, journaux qu'on appelle auxiliaires. On va donc créer le journal des ventes, le journal des achats, le journal de banques, de caisses, des tiers (client, fournisseurs, débiteurs-créditeurs divers) et des frais généraux.(On peut aussi les appeler: Journal des achats, des ventes, des encaissements, des décaissement et général, où on y entre toutes les autres écritures qui ne figure pas dans les autres journaux--Au Québec--)
Ainsi toutes les opérations d'une même nature sont portées sur un journal spécifique qui ne contient que ce type d'opération. Il sera plus facile alors de faire la somme de toutes les opérations d'un même type et, en cas de recherche, de retrouver une opération précise. Il est aussi pratique d'utiliser ce système lorsque plusieurs comptables ont à travailler en équipe. De cette façon, les tâches peuvent être répartie entre ceux-ci afin que chacun puisse remplir un journal.
En fin de période (le mois en général), le total de tous ces journaux est reporté dans un journal dit « journal centralisateur » ou dans le Grand livre.
[modifier] Progiciel de gestion intégré - ERP
Un progiciel de gestion intégré (abrégé PGI, en anglais Enterprise Resource Planning ou ERP) est un logiciel qui intégre l'ensemble des processus d'une entreprise, comme la gestion des ressources humaines, la gestion comptable et financière, l'aide à la décision, mais aussi la vente, la distribution, l'approvisionnement, le commerce électronique.
Le principe fondateur d'un ERP est de construire des applications informatiques (paie, comptabilité, gestion de stocks…) de manière modulaire (modules indépendants entre eux) tout en partageant une base de données unique et commune. Cela crée une différence importante avec la situation préexistante (les applications sur mesure existant avant les ERP) car les données sont désormais supposées standardisées et partagées, ce qui élimine les saisies multiples et évite (en théorie) l'ambiguïté des données multiples de même nature.
[modifier] Vocabulaire comptable
[ actif | actif net | amortissement | balance comptable | besoin en fonds de roulement | bénéfice | bilan | capacité d'autofinancement | capital | capitaux stables | charge | charge à payer | charge constatée d'avance | chiffre d'affaires |clôture |compte d'attente| compte de résultat | compte en T |crédit | débit | déficit | écriture | emploi | exercice | exploitation | faire cadrer |fonds de roulement|Grand Livre |IFRS | image fidèle | immobilisation | imputation | indépendance des exercices | inventaire | journal auxiliaire | journal comptable |OD(opérations diverses)| passif | plan comptable | partie double | principes comptables | produit | produits à recevoir | produits constatés d'avance | provision | réserve | ressource | résultat net | rapprochement bancaire|solde | solde intermédiaire de gestion | tableau de financement | trésorerie | valeur ajoutée |variation de stock| ventiler | lettrage manuel | lettrage informatique | tableau des amortissements |
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Cours comptabilité gratuit, redirection pour eviter les spameurs de cours-comptabilite.com
- (en)International accounting standards board, Organisme de normalisation comptable international (en anglais)
- Ministère français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, portail sur la comptabilité des entreprises.
- Informations standardisées sur la fonctionnalité et les coûts des logiciels de comptabilité français, fondation www.in-research.info