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Boris III de Bulgarie - Wikipédia

Boris III de Bulgarie

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Dessin de Boris III, tsar des Bulgares
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Dessin de Boris III, tsar des Bulgares

Boris III de Bulgarie (Sofia, 30 janvier 1894 – idem, 28 août 1943), de son nom entier Boris Clément Robert Marie Pie Ludwig Stanislas Xavier de Saxe-Cobourg-Gotha (Борис Клемент Роберт Мария Пий Станислав Сакскобургготски), est tsar des Bulgares du 3 octobre 1918 au 28 août 1943.

Très populaire dans son pays et à l’étranger, Boris accède au pouvoir à l’âge de 24 ans. Donnant l’image d’un homme discret et timide, il reste longtemps à l’écart du pouvoir. Néanmoins, en 1935, menacé par des républicains, Boris manœuvre politiquement et instaure une dictature personnelle.

Boris essaie alors, dans un premier temps, de se rapprocher des démocraties occidentales, puis dans un deuxième temps de l'Allemagne nazie. Paradoxalement, Boris n’a jamais partagé les idées antisémites et belliqueuses d’Hitler ; il tente tout au long du conflit de garder une position « neutre ».


Sommaire

[modifier] Une vie mondaine

[modifier] Un baptême controversé

Le 30 janvier 1894, à cinq heures et dix-huit minutes du matin, le prince régnant de Bulgarie Ferdinand Ier et son épouse Marie-Louise de Bourbon-Parme annoncent la naissance de leur premier fils, Boris, « Prince de Tirnovo ».

Cette naissance arrive en plein milieu du complexe contexte politique que traverse, à l'époque, la Bulgarie : celle-ci est alors une jeune principauté orthodoxe, vassale de l’Empire ottoman, tenant pour souverains, Ferdinand et Marie-Louise, deux fervents catholiques. La Bulgarie fait également office de poudrière, ses relations avec la Russie orthodoxe étant très mauvaises ; ceci tient essentiellement du fait que les tsars russes n’aiment pas Ferdinand, un catholique allemand. La religion a donc une importance primordiale dans la région.

Se pose alors la question du baptême, catholique ou orthodoxe ? Un baptême dans cette religion permettrait à Ferdinand de se rapprocher davantage de son peuple, mais également du tsar russe qui refuse de le reconnaître. Néanmoins, une décision pareille n’est pas sans risque ; l’Europe catholique est sous le choc en apprenant la nouvelle. Le pape Léon XIII menace d’excommunication, François-Joseph de guerre, et la très pieuse Marie-Louise s’y oppose catégoriquement. Ferdinand hésite donc encore un peu, mais la raison d’État l’emporte. Le 15 février 1896, Boris est converti au rite orthodoxe, et le tsar Nicolas II devient son parrain. Ferdinand est alors excommunié, et son épouse, outrée et honteuse, décide de partir quelque temps avec leur second fils, le prince Cyrille baptisé catholiquement.

[modifier] Une éducation stricte

Boris âgé d'environ cinq ans
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Boris âgé d'environ cinq ans

Le 31 janvier 1899, au lendemain de la naissance de sa seconde sœur, la princesse Nadejda, Boris perd sa mère. Son éducation est alors confiée à sa grand-mère paternelle, la princesse Clémentine, fille du roi des Français Louis-Philippe Ier. Mais celle-ci décède à son tour le 16 février 1907. Son père décide donc de prendre en main son éducation.

Il désigne comme précepteur un pédagogue français et choisit personnellement tous ses professeurs. Exigeant une instruction des plus vigoureuses, le jeune Boris apprend avec ferveur toutes les disciplines enseignées dans les écoles bulgares et apprend en compléments le français et l’allemand. Viendront aussi au palais de nombreux officiers, venus parfaire son éducation militaire.

Le 22 septembre 1908, Ferdinand prend le titre de tsar et déclare l’entière indépendance de la Bulgarie qui était jusqu’alors sous vassalité turque.

Le 1er septembre 1911, Boris, en visite chez son parrain le tsar Nicolas II, est témoin du meurtre du premier ministre russe Piotr Stolypine à l’opéra de Kiev.

En 1912, Boris, alors majeur, décide de garder sa religion orthodoxe. Neuf mois plus tard commence la Première Guerre des Balkans ; Boris est alors envoyé dans les écoles et académies militaires où il est reçu au même titre que les autres élèves officiers. Puis durant la Première Guerre mondiale, il part combattre dans les tranchées.

[modifier] Boris III, tsar des Bulgares

Boris, jeune homme
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Boris, jeune homme

La Bulgarie, sous Ferdinand Ier, doit essuyer d’importants échecs militaires :

La population gronde et les vainqueurs exigent l’abdication de Ferdinand. Le tsar abdique alors en faveur de son fils et s’exile à Cobourg, sa ville natale. C’est ainsi que Boris accède le 3 octobre 1918 au trône en prenant le nom de Boris III.

Le règne du nouveau tsar commence sous de sombres auspices, si l'on songe que les deux principaux partis politiques de l’époque, l'Union agrarienne et le Parti communiste appellent, en vain, au renversement de la monarchie.

[modifier] Impuissant devant les régimes autoritaires

Le 6 octobre 1919, un an après l'avènement de Boris III, les élections législatives amènent au pouvoir l'Union agrarienne, forçant le tsar à nommer son leader, Aleksandar Stamboliyski, au poste de premier ministre. Très populaire dans la paysannerie encore largement dominante à l'époque, le premier ministre affiche clairement son hostilité à la monarchie.

Timbre bulgare émis en 1919 pour le premier anniversaire du couronnement du roi Boris III
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Timbre bulgare émis en 1919 pour le premier anniversaire du couronnement du roi Boris III

En mai 1920, le président du Conseil installe une dictature paysanne et s'attire l'hostilité des classes moyennes et des militaires. Le tsar, s’aperçoit rapidement que les exubérances de son premier ministre excèdent la population aisée. Il essaie alors de le raisonner mais ce dernier lui rappelle que « le roi règne mais ne gouverne pas ».

Et ce qui doit arriver, arrive ; le 9 juin 1923, une insurrection militaire éclate et parvient à renverser le gouvernement agrarien. Un des leaders du coup d'État, Alexandre Tsankov, met alors en place un nouveau gouvernement autoritaire.

Durant ce gouvernement, une période de très grande instabilité s’installe dans le pays. Le 23 septembre 1923, une tentative de putsch communiste échoue ; commence alors une « terreur blanche » où terrorisme et contre-terrorisme feront environ 20 000 victimes [1]. On décompte en 1924, deux cent assassinats politiques [2].

Sur ces entrefaites, la Grèce déclare la guerre à la Bulgarie en 1925. Et malgré l'intervention de la Société des Nations, la situation intérieure reste encore très précaire dans le pays.

[modifier] Les deux attentats

Le 13 avril 1925, Boris III et quatre de ses compagnons rentrent d’une partie de chasse. Alors qu’ils se préparent à partir, de nombreux coups de fusils se font entendre et le chasseur de Boris est abattu. Comprenant qu’ils sont victimes d’une embuscade, Boris et ses amis essaient de fuir en voiture, mais une balle touche le pare-brise et tue le chauffeur. Boris tente alors de reprendre le contrôle du véhicule mais celui-ci s’écrase contre un poteau électrique. Néanmoins, par chance, un autocar passe ; le tsar et ses deux amis restants arrivent à s’enfuir. Le même jour, l’ancien général et député Konstantine Géorgiev est assassiné.

Trois jours plus tard a lieu dans la cathédrale Sveta-Nedelya de Sofia l’enterrement du général assassiné auquel de nombreux dirigeants bulgares doivent assister. Les communistes et les anarchistes en profitent alors pour poser des bombes dans la cathédrale. Cette fois-ci, l’attentat vise Boris III et le gouvernement. L’explosion a lieu au milieu de la cérémonie et fait 128 victimes [3] dont le maire de Sofia, onze généraux, vingt-cinq officiers supérieurs, le chef de la police et une classe de jeunes filles. Boris III qui devait y assister, arrive en retard, du fait qu’il se trouvait déjà à l’enterrement de son chasseur. L’attentat a donc totalement raté sa cible…

[modifier] Un tsar populaire

Les princesses Euxodia et Nadejda
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Les princesses Euxodia et Nadejda

Depuis son intronisation, Boris a toujours été écarté des affaires de l’État. Il passe son temps à assembler sa collection de fleurs sauvages, de papillons et à s’intéresser à la mécanique (particulièrement aux locomotives). Il se met aussi à voyager dans le pays. Il visite villes, villages, usines, exploitations et dort et mange dans les foyers des paysans. Boris noue alors un lien très fort avec la population bulgare.

Ces derniers sont donc très inquiets de savoir que leur souverain, maintenant âgé de plus de trente ans, n’est toujours pas marié. En Europe et en Amérique de nombreuses rumeurs circulent au sujet du choix la future reine.

En 1926, Boris se rend à l’étranger pour la première fois de son règne et choisit comme premières destinations la Suisse et l’Italie. Jusqu’en 1930, il sillonne l’Europe avec sa sœur la princesse Eudoxia, sous le pseudonyme de « comte Stanislas Rilski de Varsovie » [4], ne redevenant Boris III, que lors des rencontres officielles. Ainsi, il visite la société des Nations en Suisse, rend visite au président français Gaston Doumergue, au président allemand Paul von Hindenburg, au roi des Belges Albert Ier, au roi d’Italie Victor-Emmanuel III et chasse avec le roi d’Angleterre George V. Il rencontre également Albert Einstein et le philosophe Henri Bergson.

[modifier] Une tsarine pour les Bulgares

Finalement, au bout de trois ans de recherche dans les nombreuses cours d’Europe, Boris rencontre enfin l’amour. L’élue de son cœur n’est autre que la princesse italienne Jeanne de Savoie, troisième fille du roi Victor-Emmanuel III et d'Hélène de Monténégro. Et en janvier 1930, après le mariage du prince héritier italien Humbert II, Boris demande la main de Jeanne au roi.

Reste maintenant à régler le problème du baptême du futur prince héritier. Selon la constitution bulgare, l’héritier du trône doit obligatoirement appartenir à l’Eglise orthodoxe. Mais pour le pape Pie XI, il est hors de question de bénir ce mariage si toute la progéniture n’est pas baptisée catholiquement ; pire encore, Jeanne risque l’excommunication. Mais grâce à l’évêque de Bulgarie, Angelo Roncalli (le futur pape Jean XXIII), Boris réussit à arriver à un accord avec le pape.

Le 25 octobre 1930, le mariage catholique est célébré à Assise, suivi de celui orthodoxe, le 9 novembre 1930, à Sofia.

De cette union seront issus deux enfants :

  • Marie-Louise de Bulgarie, née le 13 janvier 1933, mariée :
    1. en 1957 avec le prince Karl von Leiningen, dont deux enfants
    2. en 1969 avec Bronislaw Chrobok, dont deux enfants
  • Siméon II de Bulgarie, né le 16 juin 1937 à Sofia, tsar des Bulgares (1943-1946), expulsé du pays le 16 septembre 1946, en exil pendant plus de quarante ans à Madrid, rentré en Bulgarie en 2001, peu avant la victoire de son parti aux élections et sa nomination au poste de premier ministre sous le nom de Siméon Saxe-Cobourg-Gotha. Marié et père de famille.

Le couple royal décide d'un commun accord et contre toute attente de baptiser ses deux enfants dans le rite orthodoxe. Le Vatican proteste et déclare : « Sa Majesté a signé une promesse pour baptiser ses enfants dans le Catholicisme. S'il n'accomplit pas cet engagement, il devra répondre de sa propre conscience. » Cependant, Jeanne ne sera jamais excommuniée.

[modifier] Un monarque absolu

[modifier] L’ascension au pouvoir et l’instauration de la dictature royale

La Bulgarie vit une période difficile. Si la situation intérieure s’est améliorée (arrêt des attentats), elle doit désormais faire face aux problèmes économiques de la Crise. La production baisse de 40 % et en deux ans le nombre de chômeurs passe à 200 000 sur une population de sept millions[5]. Le gouvernement élu en 1931, le bloc populaire, déçoit énormément dans son inefficacité à redresser la situation. De plus, les élections municipales de 1932, donnent aux communistes la capitale, Sofia. Néanmoins le conseil municipal est rapidement dissout par le gouvernement.

Boris sur un billet de banque
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Boris sur un billet de banque

La situation empire de jour en jour. Un groupe d’intellectuels et de militaires, le « Zveno », décide d'effectuer un coup d’État. Boris prévenu, donne son aval, et le 19 mai 1934 les colonels Damian Velchev et Kimon Georgiev passent à l’action. Ces derniers instaurent une dictature corporatiste qui redresse rapidement le pays, mais se montrent fortement hostiles à la monarchie et prévoient l’instauration d’une république.

Boris décide alors de prendre les choses en main. Le 22 janvier 1935, huit mois après la prise du pouvoir par Kimon Georgiev, le tsar charge le général Pentcho Zlatev de « chasser les républicains » et de former un nouveau gouvernement. Boris, qui était jusqu’alors resté effacé de la vie politique du pays, prend lui-même les rênes du pouvoir.

Il garde les bases instaurées par le gouvernement de Georgiev, c’est-à-dire suspension de la constitution, censure et, dans un premier temps, dissolution de l’Assemblée nationale et de tous les partis politiques. Le nouveau gouvernement est désormais composé de trois généraux, de trois membres des principaux partis interdits (agrariens, démocrates et sgovor, « entente ») et de trois civils.

Le tsar écarte progressivement les militaires du pouvoir, renforce son pouvoir personnel et instaure une monarchie absolue.

[modifier] Un rapprochement vers les pays fascistes

En 1936, Boris se rapproche de l’Allemagne nazie. Cette dernière, en recherche d’un pays pouvant la fournir en ressources alimentaires, voit en la Bulgarie une sorte de garde-manger. Dès lors, d’importants échanges commerciaux s’effectuent entre les deux pays, l’Allemagne achetant 70 % des exportations bulgares[5].

Cependant, Boris ne partage pas les mêmes idées qu’Hitler ; depuis 1935, Georgi Kyoseivanov, son premier ministre, s’efforce de nouer des liens avec l’Europe occidentale et la Yougoslavie. Et en 1937, les efforts du premier ministre aboutissent à un traité de non-agression avec la Yougoslavie.

En 1938, l’Assemblée nationale est réhabilitée et de nouvelles élections sont organisées. Cependant, les partis politiques sont toujours interdits et le pouvoir de l’Assemblée est surtout honorifique. Le tsar obtient une forte majorité qui lui permet de continuer sa politique pro-occidentale. Mais plus pour longtemps… l’année suivante, Hitler déclenche la Seconde Guerre mondiale.

[modifier] Une position « neutre »

Image:Boris III timbres.jpg
Cinq timbres commémoratifs de Boris III superposés par un timbre à l'effigie d'Hitler

Aux premières heures de la Seconde Guerre mondiale, l'opinion publique bulgare balance entre le soutien à l'Allemagne qui promet de restituer les territoires perdus lors des précédentes guerres, et une sympathie pour le camp opposé aux puissances de l'Axe.

En février 1940, les succès d’Hitler obligent Boris à remplacer son premier ministre pro-occidental, par Bogdan Filov, un germanophile notoire. Ainsi, le 7 septembre 1940, Hitler contraint la Roumanie, par les accords de Craiova, à restituer la Dobroudja à la Bulgarie. Dès lors, Boris ne peut plus faire machine arrière et le 1er mars 1941, s’engage, aux côtés de l'Allemagne et des puissances de l'Axe, dans l'offensive lancée contre la Grèce et la Yougoslavie, dans l'espoir de récupérer la Thrace et la Macédoine. Le lendemain, les Allemands traversent la Bulgarie pour envahir les Balkans.

Le 19 et 20 avril, les troupes bulgares occupent à leur tour certains territoires déjà occupés par les Allemands. Et le 13 décembre 1941, la Bulgarie déclare, symboliquement, une guerre à l’Angleterre et aux États-Unis (avec lesquels les risques d'affrontements militaires, compte tenu de la géographie, sont proches de zéro).

[modifier] Les juifs de Bulgarie

Profil de Boris III sur une pièce de monnaie bulgare
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Profil de Boris III sur une pièce de monnaie bulgare

Le 29 décembre 1940, le gouvernement crée les Brannik, des embrigadements de la jeunesse inspirés des Hitlerjugend. Mais quatre jours auparavant, l’Assemblée nationale votait la « Loi sur la Sauvegarde de la nation », première mesure antisémite, touchant près de 50 000 juifs. Cette loi fait rapidement réagir la population qui s'y oppose. Elle est cependant appliquée le 13 janvier 1941.

En juillet 1942, Hitler demande au gouvernement bulgare de régler le problème de la « question juive ». Celui-ci crée le 26 août 1942, un commissariat aux affaires juives chargé dans un premier temps d’appliquer les restrictions : couvre-feu obligatoire, assignation à résidence, rations alimentaires réduites, port de l'étoile jaune ; puis dans un deuxième temps, d’organiser la déportation vers les camps. Pour cela, le gouvernement nazi envoie un expert, le SS Théodore Danecker.

Ce dernier se lance dans la déportation des 11 363 juifs habitants les territoires occupés par les Bulgares en Thrace et Macédoine. Puis, une fois la tâche terminée, se lance contre ceux de Bulgarie.
La population, indignée, proteste vigoureusement. De nombreuses personnalités se mobilisent telles que le vice-président du parlement, Dimitar Peshev et l'archevêque Stefan de Sofia qui symbolisent le mouvement. Boris, cède une première fois.

En mai 1943, le gouvernement projette une deuxième tentative de déportation. La population s’y oppose une fois de plus et une grande manifestation est organisée, rassemblant près de dix mille personnes devant le palais du tsar. Boris, en phase avec le sentiment populaire, annonce alors au Führer furieux, son refus catégorique de déporter les juifs de Bulgarie vers les camps de concentration.

[modifier] Une mort inopinée et mystérieuse

Wolfsschanze, dernier lieu de rencontre entre Boris III et Hitler
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Wolfsschanze, dernier lieu de rencontre entre Boris III et Hitler

En 1943, la guerre aborde un tournant décisif avec la bataille de Stalingrad, le vent commence à tourner pour l’Allemagne. Boris s’en rend compte et, souhaitant éviter la même erreur que son père vingt-cinq ans plus tôt, contacte en secret des diplomates américains.

Hitler, au courant de ces rumeurs, le convoque le 14 août 1943 dans son refuge à Wolfsschanze. La rencontre est des plus houleuses : le chancelier lui rappelle tout ce qu’il doit à l’Allemagne, sans que de retour n'ait encore eut lieu. Il est vrai que depuis le début de la guerre, la Bulgarie n’a pas beaucoup participé au conflit. Leur unique aide fut l’envoi en octobre 1941 d’un convoi sanitaire sur le front de l’Est.

Il ordonne donc à Boris d’engager ses troupes dans un nouveau front au sud-ouest, dans l’espoir d’une dispersion des efforts soviétiques. Le tsar refuse et sort du bureau, trois quarts d’heure plus tard, totalement abattu. Il regagne, le lendemain, Sofia grâce à un avion allemand. Neuf jours après cette entrevue, Boris est pris de violents vomissements et succombe le 28 août 1943, à l’âge de quarante-neuf ans.

Ce décès « opportun » reste aujourd'hui encore très controversé. Certains n'hésitent pas à accuser Hitler d'avoir fait empoisonner le souverain récalcitrant, dans l'espoir de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement plus conforme à ses vues.

Même son frère, le prince Cyrille, déclarera lors de son pseudo-procès en 1945 (accusé par les communistes de collaboration et de trahison) que Boris aurait été empoisonné lors de son retour en avion de Wolfsschanze ; le pilote aurait alors effectué un vol à très haute altitude, forçant le souverain à inhaler dans le masque à gaz qui aurait contenu un poison toxique. [6].

Cependant, l'autopsie de l'époque indique que Boris III est décédé des suites d'une attaque cardiaque, due au stress qu’il endurait ces derniers temps.

[modifier] La Bulgarie après son décès

monastère de Rila où est inhumé Boris III
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monastère de Rila où est inhumé Boris III

La disparition soudaine du tsar amène sur le trône son fils âgé de six ans, Siméon II, placé sous la régence de son frère cadet, le prince Cyrille de Bulgarie. Cependant, comme le présageait Boris, les Alliés sont désormais maîtres de la guerre. Le gouvernement tente alors le 6 août 1944, de se proclamer « neutre » ; trop tard, le 5 septembre 1944, l’URSS déclare la guerre à la Bulgarie.

Le lendemain, une insurrection amène au pouvoir le Front de la Patrie, une coalition dominée par les communistes et le Zveno. Ce nouveau gouvernement, dirigé par l’ancien premier ministre républicain Kimon Georgiev, organise des épurations sauvages où près de 16 000 personnes[1] sont exécutées sans procès. Puis, en octobre 1944, débute une série de procès au terme desquels sont prononcés 2 730 condamnations à mort. Parmi ces exécutions figurent de nombreux notables tels que les trois régents, 22 anciens ministres, 67 députés, 8 conseillers du roi et 47 officiers supérieurs. Ces épurations effectuées, le gouvernement peut enfin s’attaquer à la famille royale [7].

Ainsi, le 24 avril 1946, les autorités provoquent volontairement la famille royale en exhumant le corps de Boris III du monastère de Rila, et en le transportant dans un endroit secret. Puis en septembre 1946, elle s’en prend directement à elle, en organisant un référendum truqué qui abolit la monarchie et force toute la famille royale à s’exiler en Espagne.

Cependant, malgré tous les efforts employés par les communistes pour dénigrer le défunt tsar [8], la population bulgare a toujours gardé une image positive de Boris III. De plus, après la chute du communisme, la tombe de Boris III a été retrouvée dans les jardins du palais de Vrania ; et en août 1993, à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de son décès, son cœur a de nouveau été inhumé au monastère de Rila.

[modifier] Notes

  1. 1,0 1,1 Estimation du Quid 2005 p.1149
  2. Article du Time du 6 septembre 1943
  3. Chiffre du Quid 2005 p.1149
  4. Article du Time du 22 avril 1929
  5. 5,0 5,1 Chiffre de Clio.
  6. Article du Time du 22 janvier 1945
  7. Données du site de Jean-Claude Ruch
  8. Les Editions communistes de Sofia le définissent comme un tyran fasciste et sanguinaire

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (en) Pashanko Dimitroff, King of Mercy: Boris III of Bulgaria,1894-1943, Wexford and Barrow, Londre, 1993 (ISBN 1879593699)
  • (en) Stephan Groueff, Crown of Thorns: the Reign of King Boris III of Bulgaria 1918-1943, Madison Books, Lanham, novembre 1998 (ISBN 1568331142)
  • (bg) Albert Leverson, Tsar Boris III: Shtrikhi kum portreta, Softcover, Bulgarie, 1995 (ISBN 9545091525)

[modifier] Liens externes


Liste des tsars de Bulgarie
Prédécesseur Successeur
Ferdinand Ier
1887-1918
Boris III
1918-1943
Siméon II
1943-1946
Ferdinand Ier fut auparavant prince régnant (1887-1908).
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