Béhémoth
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Homonymie : Pour le groupe de musique 'rock death' polonais, consultez Behemoth.
Béhémoth ou B'hemot (Bəhēmôth -- Hébreu, בהמות) est une créature mentionnée dans le Livre de Job, 40:15-24.
Il est connu en Arabe comme بهيموث (Bahīmūth) ou بهموت (Bahamūt) .
Le mot est la forme plurielle de בהמה (bəhēmāh: désigne en hébreu biblique les animaux domestiques, le bétail, bahaim en arabe), mais c'est un pluralis excellentiae, une méthode hébraïque pour exprimer la grandeur en "pluralisant" le nom (cf. Elohim), ce qui indique que le Béhémoth est la plus grande et puissante créature terrestre.
Métaphoriquement, le nom désigne toute bête de grande taille et/ou puissante. Un rorqual est donc parfois qualifié de béhémoth marin, ce qui est un contresens au vu de l'origine du nom.
Le Béhémoth est présenté dans le Livre de Job comme la Bête, la force animale que l'homme ne peut domestiquer. Dans la religion juive, il est le symbole du démon et du mal. Son apparence est imprécise, les uns en font un taureau énorme, les autres un hippopotame ou un rhinocéros. Dans un livre apocryphe d'Énoch, Béhémoth est un mâle, et sa compagne est le Léviathan, Dieu s'étant repenti de les avoir créés. Selon une tradition rabbinique, Béhémoth et Léviathan sont réservés pour le festin des justes qui aura lieu à la fin du monde.
L'origine mythique du Béhémoth, comme celle du Léviathan, autre monstre de la création originelle, se trouve dans les légendes babyloniennes où ils représentent les deux monstres marins primordiaux du chaos originel. Le Béhémoth perdra, au seuil de l'ère chrétienne, ses attributs marins et deviendra un monstre terrestre. Dans Baruch syriaque (XXIX, 4), il est dit que les deux monstres, apparus au cinquième jour de la Création, seront servis en nourriture aux justes au grand banquet après la fin des temps. La même idée se retrouve dans le IVe Livre d’Esdras (VI, 47).
[modifier] Le Béhémoth dans la littérature
- Dans son poème "Le Bateau ivre, Rimbaud assimile le Béhémot à un monstre marin : (moi aussi je suis ivre.)
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- «Moi qui tremblait, sentant geindre à cinquante lieues
- Le rut des Béhémots et les Maëlstroms épais,»
- «Moi qui tremblait, sentant geindre à cinquante lieues
- Dans le même poème, il avait employé, quelques strophes avant le mot Léviathan
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- «J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
- Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !»
- «J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
- Behemoth est le titre d'un ouvrage du philosophe anglais Thomas Hobbes, publié en 1660. Un autre livre, beaucoup plus connu du même auteur s'intitule Leviathan, (1651)
- Behemoth est aussi le titre d'un livre de Franz Neumann, sociologue allemand du {s|XX|e}.
- Marco Polo relate avoir eu une vision mystique du Behemoth, vision qu'il consigne dans ses carnets secrets.
- Toujours dans les carnets du même auteur, Marco Polo rapporte la supposée croyance musulmane que Jésus aurait également vu le Behemoth lors d'une méditation en état de Transe.
- Béhémot apparaît dans le roman Le Maître et Marguerite de Boulgakov sous les traits d'un énorme chat noir doué de parole accompagnant le Diable.
[modifier] Source
« Béhémoth », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- Élements factuels Encyclopædia Universalis 1997
Dans le Roman "Le Maître et Marguerite" de l'écrivain russe M. Boulgakov, Behemoth est le nom de l'un des compagnons du Diable en visite à Moscou.