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Assassinat de John F. Kennedy - Wikipédia

Assassinat de John F. Kennedy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

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L'assassinat du président John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des États-Unis, eut lieu le vendredi 22 novembre 1963 à Dallas, au Texas à 12 h 30 (Central Standard Time). Après que le cortège présidentiel ait traversé à basse vitesse le centre de la ville et que la limousine présidentielle, décapotée, passait sur Dealey Plaza, John F. Kennedy fut mortellement blessé par des tirs d'arme à feu. Il fut le quatrième président des États-Unis à être victime d'un assassinat, et le huitième à mourir en exercice.

La voiture présidentielle lors du cortège de Dallas
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La voiture présidentielle lors du cortège de Dallas

Sommaire

Le contexte

John Fitzgerald Kennedy, né en 1917, fut élu en 1960 en réussissant tout d'abord à s'imposer face aux ténors du Parti démocrate, tels que les sénateurs Hubert H. Humphrey, Lyndon B. Johnson (qui sera son colistier et vice-président puis son successeur) et Adlai Stevenson, puis en battant de justesse le candidat républicain, Richard Nixon.

Malgré cette victoire à l'arraché, Kennedy devint rapidement un président très populaire quoique également controversé.

Sa popularité était due à sa jeunesse, sa maîtrise des médias (on attribue souvent sa victoire électorale à un débat télévisé resté célèbre), son dynamisme (il inventa notamment le concept de Nouvelle Frontière en donnant un but à l'Amérique : envoyer un américain sur la Lune) et les espoirs de paix qu'il semblait incarner dans les temps troublés de la guerre froide. Le couple qu'il formait avec son épouse Jackie ainsi que son approche simple et directe achevèrent de faire de Kennedy l'incarnation des espoirs d'une génération qui voulait sortir de la guerre froide.

Par contre, sa politique, aussi bien étrangère qu'intérieure, était perçue au mieux comme "molle" à l'égard du communisme ("soft on communism") par les conservateurs. Pourtant, entré en fonction en janvier 1961, Kennedy avait lancé en mars un important programme d’armement et se déclarait prêt à s'opposer à la progression du communisme. En novembre 1961, les États-Unis déployèrent d'ailleurs en Europe quarante-cinq missiles Jupiter dont la portée permettait d'atteindre le territoire soviétique (quinze en Turquie et trente en Italie). Mais lorsque Kennedy accepta l'exécution d'un plan d'invasion de Cuba préparé par la CIA, l'opération, connue sous le nom de son lieu de débarquement, Baie des Cochons, fut un fiasco retentissant qui entraîna le limogeage d'Allen Dulles, directeur de la CIA. De leur côté, la CIA, les exilés cubains qui avaient payé le prix fort, et la droite conservatrice rendirent Kennedy comme directement responsable de cet échec car ce dernier avait refusé un soutien aérien à l'opération. Au cours des mois qui suivirent, l'administration Kennedy tenta à plusieures reprises de faire assassiner Fidel Castro et la crise des missiles de Cuba fut l'occasion, pour le jeune président, de montrer qu'il pouvait résister fermement à l'Union Soviétique. Toutefois, les conservateurs américains lui reprochèrent, à nouveau, son incompétence et le fait qu'il ait concédé le démantèlement des missiles installés en Turquie. Enfin en août 1961, alors que commençait la construction du Mur de Berlin, et bien que cet acte fût contraire aux accords entre les grandes puissances, Kennedy ne réagit pas autrement que par des discours.

Au Viêt Nam, considéré comme un point chaud de la lutte contre l'avancée du communisme, la politique de Kennedy ne semblait pas claire, puisque d'une part il avait permis le renversement de Ngô Đình Diệm, hostile à l'intervention directe des États-Unis, par une clique de généraux corrompus, mais, d'autre part, il semblait envisager la possibilité d'évacuer les conseillers militaires américains en 1964.

Sur le plan intérieur, le point le plus controversé de la politique de l'administration Kennedy fut le processus de déségrégation raciale. En septembre 1961, des agents fédéraux furent mandatés pour permettre l'inscription d'un étudiant noir à l’université d’État du Mississippi, et le président se prononça pour les droits civiques des noirs.

Aussi, lorsqu'en novembre 1963, John F. Kennedy entama la campagne en vue de sa réélection par un voyage au Texas, il était un président très populaire mais dont la politique était durement contestée par la droite réactionnaire, que certains représentants considéraient comme un traître [1], et il comptait des ennemis farouches d'un bord à l'autre de l'échiquier politique, de Fidel Castro (dont il a ordonné à la CIA de se débarrasser) aux cubains anti-castristes et la CIA – qui ne lui pardonnaient pas la Baie des Cochons, en passant par la mafia qui commençait à souffrir des coups de boutoir du département d'état sous les ordres de Robert Kennedy, sans oublier tout ce que les États-Unis comptait d'éléments racistes et réactionnaires, comme la John Birch Society [2].

Les faits

Le voyage à Dallas

Arrivée du président et de Jackie à Love Field, Dallas
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Arrivée du président et de Jackie à Love Field, Dallas

Le président Kennedy avait choisi de visiter Dallas le 22 novembre 1963 dans le cadre d’une tournée électorale au Texas. Le motif de cette tournée était de lever des fonds pour la campagne présidentielle démocrate et de préparer sa réélection lors des élections de 1964.

Le cortège présidentiel devait traverser la ville et amener le président au Trade Mart pour un déjeuner. La voiture était une Lincoln Continental de 1961 décapotable. Dans la limousine du président, outre lui et son épouse, Jacqueline Kennedy, étaient présents le gouverneur du Texas, John Connally, Sr., son épouse Nellie, et deux agents du Secret Service (département chargé de la sécurité présidentielle), Roy Kellerman et Bill Greer (conducteur).

La ville de Dallas était considérée comme une destination relativement risquée car peu acquise aux idées de Kennedy [3]. Caractéristiques de cette atmosphère chargée, la publication dans un journal de Dallas, le jour du voyage, d’un encart payant critiquant le président avec une grande violence [4], et l’agression, lors d’une manifestation, de Adlai Stevenson, ambassadeur des États-Unis aux Nations unies.

Pourtant, le cortège avait traversé une ville amicale et une foule enthousiaste, avec très peu de manifestations négatives.

L’assassinat

Vers la fin du trajet du cortège, la voiture du président Kennedy quitta Main Street et tourna à droite sur Houston Street. Après quelques dizaines de mètres, elle négocia un virage serré à gauche sur Elm Street, contournant ainsi Dealey Plaza.

À ce moment, Nellie Connaly, soulagée comme tous les occupants par le succès du cortège, fit remarquer au président qu’il ne pourra pas dire que Dallas ne l’aime pas [5].

Dealey Plaza vue du ciel
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Dealey Plaza vue du ciel

La voiture avait fortement décéléré (environ 15 km/h) et passa devant le dépôt de livres scolaires («Texas School Book Depository» ou «TSBD»). Il était 12 h 30 et devant la limousine, se profilait le pont de chemin de fer sous lequel Elm Street passe. Dans une des voitures de la sécurité, un agent du Secret Service murmura quelques mots dans un micro : dans quelques minutes, le président serait au Trade Mart [6].

Elm Street vue de la pergola et de la butte herbeuse. Le X sur Elm Street marque l'endroit du tir mortel
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Elm Street vue de la pergola et de la butte herbeuse. Le X sur Elm Street marque l'endroit du tir mortel

Soudain, un coup de feu retentit. Beaucoup pensèrent d’abord à une pétarade de moteur. Même les agents du Secret Service restèrent tout d’abord interdits et réagirent seulement que lorsque d’autres coups de feu claquèrent. En tout, trois coups de feu furent tirés (selon la conclusion officielle).

Le président avait été touché. Beaucoup le virent se tasser légèrement sur son siège et porter les mains à la gorge : une balle l’avait frappé dans le haut du dos et était ressortie par la gorge [7] (certains estiment que la balle à la gorge a été tirée de devant et qu'une autre l'a frappé au dos). Le gouverneur Connally, assis juste devant le président, a également été touché : une balle l'a frappé dans le dos à droite de la clavicule droite, a traversé le poumon et fracturé une côte en ressortant, son poignet droit a été transpercé (le radius est fracturé) et la balle a terminé sa course en pénétrant peu profondément sa cuisse gauche [8]. Selon la conclusion officielle, la même balle aurait traversé les deux hommes.

Il ne s'était passé que quelques secondes, et les agents commencèrent à réagir aux événements. Inexplicablement, l'agent qui conduisait la limousine n'accéléra pas immédiatement: il se retourna, lâcha sans doute l'accélérateur, et la voiture ralentit (certains pensent que le chauffeur a freiné).

Le gouverneur Connally s'écroula dans les bras de son épouse. Clint Hill, un des agents du Service Secret qui voyageait sur le marchepieds gauche de la voiture qui suivait celle de Kennedy, se précipita vers la limousine présidentielle.

Quelques instants après, une balle atteignit le président à la tête, détruisant une bonne partie du cerveau (l'emplacement de la blessure à la tête est également sujet à controverse, voir ci-dessous). Les dégâts provoqués sont tels que du sang, des fragments d'os et de la matière cérébrale furent projetés jusqu'à plusieurs mètres de hauteur (des morceaux d'os furent retrouvés par des passants [9]).

Connally et son épouse, tassés sur les sièges avants, furent arrosés de sang et de particules.

Un tailleur du nom de Abraham Zapruder, l’œil collé à sa caméra, tétanisé, filmait les événements avec pour résultat un film terrible, sans doute le plus célèbre film amateur de tous les temps [10]. Les images qu’il saisit du tir fatal alimentent encore les polémiques.

Selon les estimations, il s’était passé entre 6 et 9 secondes entre le premier et le dernier coup de feu [11].

Jackie quitta la banquette et rampa à quatre pattes sur le coffre arrière de la voiture (elle ne semblait avoir plus tard aucun souvenir de cet épisode). La limousine accéléra au moment ou Clint Hill atteignait la limousine, grimpait sur le coffre arrière et repoussait la première dame à sa place.

Le cortège fonça vers l’hôpital Parkland. Le président respirait encore, mais il était déjà moribond. Le gouverneur, qui était gravement blessé au poumon, allait survivre et pourrait témoigner. À l’hôpital, les médecins de la salle des urgences n°1 tentèrent désespérément de sauver Kennedy, mais se rendirent rapidement compte de l’inutilité de leurs efforts qui durèrent malgré tout 20 minutes. Vers 13 h, tout était fini, Kennedy fut déclaré mort.

Dealey Plaza. En partant du "triple passage" sous le pont du chemin de fer, à l'extrême gauche de la photo, et en allant vers la droite en suivant Elm Street, on peut voir: les arbres qui surplombent les palissades derrière lesquelles certains pensent qu'il y avait un tireur, la butte herbeuse avec son petit monument blanc, le côté du bâtiment rouge du Texas School Book Depositoty à l'extrême droite. L'endroit ou le président a été mortellement touché se trouve à gauche du petit monument blanc (la "pergola"), entre les deux réverbères. Abraham Zapruder se tenait sur le socle en béton blanc qui est derrière le réverbère de droite.
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Dealey Plaza. En partant du "triple passage" sous le pont du chemin de fer, à l'extrême gauche de la photo, et en allant vers la droite en suivant Elm Street, on peut voir: les arbres qui surplombent les palissades derrière lesquelles certains pensent qu'il y avait un tireur, la butte herbeuse avec son petit monument blanc, le côté du bâtiment rouge du Texas School Book Depositoty à l'extrême droite. L'endroit ou le président a été mortellement touché se trouve à gauche du petit monument blanc (la "pergola"), entre les deux réverbères. Abraham Zapruder se tenait sur le socle en béton blanc qui est derrière le réverbère de droite.

Le départ de Dallas

Lyndon Johnson prêtant serment à bord de Air Force One. Jackie est à ses côtés et porte sa robe tâchée de sang
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Lyndon Johnson prêtant serment à bord de Air Force One. Jackie est à ses côtés et porte sa robe tâchée de sang

Vers 14 heures, après une brève confrontation entre les agents du Secret Service et la police de Dallas, le corps de Kennedy fut emporté vers l'aéroport de Love Field et embarqué dans Air Force One.

Cette confrontation était due au fait qu’en 1963, le meurtre d'un président n'était pas encore classifié comme crime fédéral, et que l'enquête sur le meurtre aurait dû avoir lieu au Texas.

De ce fait, l'autopsie du corps du président ne put avoir lieu sous l'autorité du coroner de Dallas, ce qui eut certaines conséquences et serait interprété, plus tard, comme un des éléments d'un complot tendant à couvrir les véritables circonstances de l'assassinat.

Un auteur prétendit un temps que le corps du président avait été maquillé lors du transfert vers Love Field, mais cette hypothèse extrême a été réfutée depuis [12].

Lyndon B. Johnson, qui était présent dans le cortège deux voitures derrière celle de Kennedy, et n'avait pas été blessé, était le successeur constitutionnel de Kennedy. Il prêta serment à bord de Air Force One et devint le nouveau président des États-Unis juste avant que l'avion ne décolle de Love Field. A ses côtés se trouvait l'épouse du président assassiné, portant encore sa robe tachée de sang qu'elle conservera jusqu'à son retour à la Maison Blanche le lendemain.

L’arrestation et la mort d’Oswald

Arrestation de Oswald
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Arrestation de Oswald

Entre-temps, les événements se précipitaient sur Dealey Plaza. Des témoins avaient entendu des coups de feu venant de devant le cortège, peut-être de derrière la barrière de bois sur le monticule herbeux à droite de Elm Street. D'autres avaient vu un homme (certains avaient vu une arme) à une fenêtre du 5e étage du dépôt de livres scolaires ou croyaient que les coups de feu venaient de là. On trouva trois douilles et un fusil au 5e étage du bâtiment.

On commença à rechercher les employés manquants du dépôt, dont un certain Lee Harvey Oswald.

Entre 13h00 et 13h15, un agent de la police de Dallas, J.D. Tippit, fut abattu dans le quartier d'Oak Cliff. Le suspect, qui s'était fait remarquer par son comportement bizarre et en entrant en resquillant dans un cinéma, fut maîtrisé par les policiers dans la salle de cinéma alors qu’il sortait son arme.

Il s'appelait Lee Harvey Oswald. C'était un jeune homme de 24 ans qui avait été Marine et avait, après son départ de l'armée, émigré en Union soviétique où il avait épousé une jeune femme, Marina. Il était revenu aux États-Unis un peu plus d'un an plus tôt. Il fut d'abord accusé du meurtre du policier, puis de celui de Kennedy.

Meurtre de Oswald
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Meurtre de Oswald

On trouva en sa possession une fausse pièce d'identité au nom d'Alek James Hidell, identité utilisée pour commander le Carcano qui a servi à assassiner le président et le revolver qui servit à tuer J. D. Tippit [13].

On trouva son empreinte sur le fusil, mais cette découverte fait l'objet de certaines critiques qui mettent en doute sa réalité.

Oswald nia tout et déclara être un « bouc-émissaire » [14]. Il fut interrogé dans l'immeuble de la police de Dallas jusqu'au dimanche matin, le 24 novembre.

Le matin du 24 novembre, pendant son transfert vers la prison du comté, il fut abattu dans les sous-sols du commissariat. Oswald, touché au ventre, tomba dans le coma. Transporté à l’hôpital Parkland, il y mourut le jour même. L’assassin d’Oswald était Jack Ruby, propriétaire d’une boîte de nuit bien connu des policiers. Les motivations de Jack Ruby ne seront jamais très claires, même si certains estiment qu’il était téléguidé par des conspirateurs et se basent par exemple sur les relations de Ruby avec la Mafia pour voir dans Ruby un instrument de celle-ci dans sa vengeance contre les Kennedy. Lui-même affirmait avoir voulu éviter à Mme Kennedy la douleur d’un procès public [15]. Même si cette justification parait fantaisiste, Ruby semblait s'attendre à être félicité pour avoir fait justice [16].

Condamné à mort au cours d’un premier procès, Ruby mourut d’une embolie pulmonaire consécutive à un cancer alors que son procès en appel s’instruisait. Son décès fut aussi parfois attribué à un complot.

L'autopsie

Air Force One atterrit sur la base d'Andrews, près de Washington, et le corps de Kennedy fut transporté à l'hôpital naval de Bethesda afin de pratiquer son autopsie (l'hôpital de Bethesda fut choisi par Jackie du fait de la carrière navale de son époux).

L'autopsie fut pratiquée par trois médecins de Bethesda dans la nuit du 22 novembre. Leurs conclusions furent que le président avait été touché par deux projectiles tirés de l'arrière. Le premier l'avait frappé dans le haut du dos au dessus de la clavicule droite, avait traversé les muscles de la base du cou, avait légèrement endommagé le sommet du poumon droit sans traverser celui-ci, et était sorti par le cou par une blessure qui avait été détruite par la trachéotomie [17]. Le second avait frappé la tête à l'arrière droit causant d'importants dégats, considérés mortels, au cerveau, des morceaux du projectile étant sorti par une grande blessure à l'avant droit du crâne [18].

Les circonstances de l'autopsie et ses conclusions attirèrent un grand nombre de critiques. Plus tard, la seconde enquête gouvernementale sur l'assassinat (le House Select Committee on Assassinations) relèvera notamment le fait que les médecins chargés de l'autopsie n'avaient pas les compétences nécessaires pour faire l'autopsie d'un individu tué par balles, que des photos nécessaires n'avaient pas été prises et que l'emplacement des blessures n'avait pas été décrit par rapport à des repères anatomiques invariants ; il n'avait pas été non plus procédé à la reconstruction du crâne pour déterminer l'emplacement de l'orifice de sortie [19].

Ce dernier point rendit les analyses ultérieures des événements particulièrement difficiles et sujettes à discussions. Ainsi, le panel médical du HSCA aboutirait à certaines conclusions relativement à l'emplacement précis des blessures, mais ces conclusions seront critiquées tant par les défenseurs de la thèse de l'assassin unique que par leurs opposants.

Premières réactions

L'époque étant à la guerre froide exacerbée, les premières réactions, avant même que la mort du président soit annoncée, dénotent une grande confusion. Le pire, tel qu'une attaque contre le pays, fut même envisagé [20] et la première préoccupation fut d'assurer la sécurité du nouveau président, Johnson.

Les funérailles de Kennedy
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Les funérailles de Kennedy

La nouvelle de l'assassinat de John Fitzerald Kennedy stupéfia le monde entier. Aux Etats-Unis, les gens pleuraient dans les rues et s'agglutinaient autour des postes de télévisions devant les devantures des magasins [21]. Les trois jours suivant l'assassinat, les trois réseaux de télévision nationaux annulèrent leurs programmes pour assurer une couverture permanente des événements, faisant de la couverture télévisée de l'assassinat la plus longue jamais réalisée, triste record qui ne fut battu que par les attentats du 11 septembre 2001 [22].

Des services religieux furent célébrés dans la plupart des pays du monde et le jour des funérailles, le 25 novembre, fut déclaré journée de deuil aux États-Unis et dans beaucoup d'autres pays [23].

Funérailles

Après l'autopsie réalisée à l'hôpital naval de Bethesda, le corps de Kennedy fut embaumé pour les funérailles et ramené à la Maison Blanche. Le dimanche 24, le cercueil fut transporté jusqu'au Capitole, où pendant toute la journée et la nuit, des centaines de milliers de personnes se pressèrent pour rendre un dernier hommage au président défunt. Les représentants de 90 pays assistèrent aux funérailles le 25 novembre 1963. Le président fut enterré au cimetière national d'Arlington.

Enquêtes, critiques et théories

La première enquête : la Commission Warren

Article détaillé : Commission Warren.

L'assassinat du président John Fitzerald Kennedy provoqua une émotion énorme dans la société américaine. Lyndon Johnson, nouveau président des États Unis, nomma une commission d'enquête fédérale chargée de faire la lumière sur l’assassinat. Elle portera officieusement le nom de son président, Earl Warren. En septembre 1964, la commission remit son rapport au président Johnson (un volume de rapport et 26 volumes de témoignages et de pièces).

Les conclusions du Rapport Warren étaient simples : Lee Oswald avait agi seul. Il n'avait pas eu de complice. Il avait tiré trois fois, du cinquième étage du dépôt de livres scolaires. Une balle avait manqué la limousine et deux balles avaient touché le président (une au cou, une à la tête). L'une de ces deux balles l'avait frappé dans le haut du dos, était ressortie par la gorge et avait ensuite causé les blessures du gouverneur Connally. Jack Ruby avait lui aussi agi seul, et n'avait pas non plus de complice. Ruby et Oswald ne se connaissaient pas.

Les premières critiques

Il suffit à peine de quelques mois après sa parution pour que le rapport Warren soit durement critiqué.

Il est vrai que les objections ne manquaient pas : la Commission avait travaillé très vite, et les objectifs politiques qui avaient présidé à sa création étaient évidents (la découverte d’un complot communiste aurait pu signifier une guerre avec l'Union soviétique). Les éléments troublants ne manquaient pas : le moindre n’était pas l’autopsie du président, effectuée à l’hôpital militaire naval de Bethesda par des médecins militaires n’ayant pas les compétences nécessaires, bâclée, et dont certains éléments (dont des photos) furent perdus à jamais. L’imbroglio était tel qu’encore à l’heure actuelle, il n’y a pas d’accord sur des points aussi élémentaires que la nature et la position exacte des blessures du président. Pour la blessure à la tête par exemple, quoique les images du film pris par Zapruder semblent montrer une blessure à droite et plutôt vers l'avant du crâne, ce qui est confirmé par l'autopsie, certains se basent sur des témoignages, notamment du personnel médical de Dallas, pour affirmer la présence d'une blessure majeure à l'arrière du crâne, ce qui tendrait à appuyer la thèse d'une balle tirée face au président [24].

Balle magique-Balle unique

Article détaillé : Théorie de la balle unique.
La trajectoire de la balle unique selon le House Select Committee on Assassination
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La trajectoire de la balle unique selon le House Select Committee on Assassination

La balle censée avoir provoqué les blessures à la gorge et au dos du président et l'ensemble des blessures du gouverneur Connally aurait été retrouvée sur un brancard à l'hôpital [25] - elle serait tombée selon la Commission de la blessure à la cuisse du gouverneur. Cette balle a été surnommée « balle magique » par les analystes critiques du rapport. Ce surnom fait référence au trajet de la balle, balistiquement impossible, et à l'état de celle-ci (« quasiment intacte »): aplatie et légèrement courbée, du plomb ayant été extrudé par sa base alors que les critiques estiment qu'une balle ne saurait causer tant de blessures sans subir plus de dommages. Pour illustrer cette polémique, des chercheurs tirèrent une balle à travers le poignet d'un cadavre humain [26]. Les conclusions montrèrent que la balle était dans un état moindre que la « balle magique ». D'autres chercheurs cependant, insistèrent sur le fait que la balle avait, avant de frapper le poignet de Connally, traversé deux corps humains (le cou de Kennedy, la poitrine de Connally) et avait donc été ralentie [27]. Des test effectués avec des balles ainsi ralenties aboutirent alors à un résultat que ces chercheurs jugèrent comparable à celui observé sur la balle magique [28].

Ces premières critiques des conclusions de la Commission Warren, popularisées par le film « JFK », postulent, contrairement aux conclusions de la Commission Warren, qu'une telle trajectoire est impossible pour une balle.

Le tir fatal

Image z313 du film de Zapruder, le tir fatal. Malgré la mauvaise qualité de la reproduction, on aperçoit la gerbe de sang vers le haut et l'avant
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Image z313 du film de Zapruder, le tir fatal. Malgré la mauvaise qualité de la reproduction, on aperçoit la gerbe de sang vers le haut et l'avant

Un autre point de discussion est l'emplacement des blessures à la tête et, de manière générale, les éléments qui indiqueraient que la balle fatale aurait été tirée de l'avant.

Un des éléments pouvant être révélateur de la trajectoire de la balle est l'emplacement de la blessure à la tête. Alors que les résultats des enquêtes officielles placent la blessure dans le quart avant droit du crâne, un certain nombre d'éléments sont avancés pour affirmer que l'essentiel de la blessure se trouverait à l'arrière.

Parmi ceux-ci

  • des témoignages de personnel médical de Parkland ; cependant il est devenu difficile avec le temps de déterminer jusqu'à quel point ces témoignages tardifs ont été sollicités [29]. Certains de ces témoins, cités par des auteurs conspirationistes comme décrivant des plaies béantes à l'arrière du crâne, affirment devant d'autres chercheurs que le rapport d'autopsie correspond à ce qu'ils ont vu [30];
  • le fait que du sang et de la matière cervicale auraient été projetés vers l'arrière ; cependant, les époux Connally, à l'avant, ont été arrosés de sang, et on peut constater, sur le film de Zapruder, qu'une gerbe de sang est projetée quasi verticalement, jusque 3 mètres de hauteur. La limousine et les motards de la police auraient été éclaboussés en traversant ce brouillard de matière qui retombait.

Toutefois, un des éléments les plus frappants sera apporté par le film de Zapruder dont les premières copies "pirates" de mauvaise qualité deviendront disponibles à partir de 1975. On y voit en effet le brusque mouvement du corps du président vers l'arrière, ce qui laisserait supposer que le tir venait de devant. De la butte herbeuse par exemple, où certains témoins affirment avoir vu de la fumée (celle d'un tir ?) ou des personnes avec une arme.

C'est notamment la publication de ce film qui finit par provoquer la mise en place de la seconde commission d'enquête, le House Select Committee on Assassinations. Sur ce point particulier, et alors que la plupart des chercheurs travaillaient avec de mauvaises copies [31], les experts désignés par le HSCA analysèrent des copies de haute qualité du film [32] et relevèrent que le mouvement du président vers l'arrière était précédé, au moment de l'impact de la balle, par un bref et rapide mouvement en avant de la tête, ce qui laisserait supposer l'impact d'un projectile venant de l'arrière ce qui est conforme à la thèse officielle (il s'agit d'un mouvement de la tête de l'ordre de 6 cm qui survient dans un temps de l'ordre de quelques centièmes de seconde).

Selon les interprétations, ce mouvement vers l'arrière pourrait être dû à divers éléments, dont un spasme neuromusculaire consécutif à la destruction du cerveau [33] ou...à une autre balle tirée de l'avant [34].

L'enquête de Jim Garrison et le procès Clay Shaw

Jim Garrison, procureur (District Attorney) de la Nouvelle-Orléans, fut la seule personne à l'origine de poursuites dans l'affaire de l'assassinat du président [35].

Cette enquête fut popularisée par le film JFK en 1991.

En 1968, Jim Garrison accusa l'homme d'affaires louisianais Clay Shaw d'avoir été un agent de la CIA et d'avoir comploté l'assassinat de Kennedy avec les exilés cubains. Garrison affirma l'impossibilité qu'Oswald ait pu tirer et tenta même de donner l'emplacement des tireurs et le nombre de balles. Il accusa de complicité les membres les plus haut placés de l'administration, soit J. Edgar Hoover et même Lyndon B. Johnson dans l'exécution d'un coup d'État.

Clay Shaw fut acquitté et obtint ensuite la condamnation de Garrison pour harcèlement [36], mais mourut, ruiné et épuisé, avant la confirmation en appel.

Il fait peu de doute à l'heure actuelle que Garrison s'était complètement fourvoyé et à vrai dire, ses méthodes peu orthodoxes [37] firent beaucoup de tort à l'hypothèse de la conspiration.

Le seul mérite que la plupart des chercheurs de la conspiration reconnaissent à Garrison et au film JFK aujourd'hui est d'avoir popularisé la recherche sur l'affaire [38] et d'avoir permis la création de l'Assassination Records Review Board.

La seconde commission d’enquête

Articles détaillés : House Select Committee on Assassinations et Preuves acoustiques dans l'assassinat de Kennedy.

Il fallut attendre 1976 pour que le Congrès américain décide, suite à des révélations relatives à des activités illégales de la CIA [39] (dont des tentatives d’assassinat sur des dirigeants étrangers), de créer un comité chargé d’enquêter sur les assassinats de John Fitzgerald Kennedy et du Dr Martin Luther King. Le U.S. House of Representatives Select Committee on Assassinations (HSCA) reprit les enquêtes à zéro, réexamina les pièces, réentendit certains témoins [40], et fit examiner tous les éléments par des panels d’experts médicaux, balistiques, photographiques, et autres.

Les conclusions du HSCA

En résumé, le HSCA confirma l’essentiel des conclusions techniques de la Commission Warren sur les circonstances de l’assassinat.

La théorie de la « balle unique », notamment, est validée par une analyse par activation neutronique comparative qui conclut que les fragments retrouvés dans le poignet du gouverneur proviennent de la balle retrouvée à Parkland (cette analyse et sa méthode ont été également critiqués).

Une analyse fine du film de Zapruder, dont des copies correctes sont enfin disponibles, aboutit à la conclusion que la tête du président est, au moment du tir à la tête, projetée brièvement vers l'avant, ce qui correspond aux autres analyses, notamment médicales, qui identifient les blessures comme correspondant à un tir de l'arrière. Le mouvement vers l'arrière est considéré comme explicable par un spasme neuromusculaire consécutif à la destruction du cerveau.

Les panels d'experts médicaux et balistiques, tout en critiquant durement la façon dont notamment l'autopsie avait été menée, valident aussi les conclusions de la Commission et le fait que le président a été touché par deux balles tirées par Lee Harvey Oswald à partir d'une fenêtre au 5e étage du dépôt de livres scolaires [41].

Pourtant, le HSCA conclut qu’il y eut bien une conspiration au cours de laquelle quatre coups de feu ont été tirés.

Le HSCA conclut en effet que Oswald a tiré les coups de feu n° 1, 2 et 4 (et donc tué Kennedy et blessé Connally) depuis le dépôt de livres, et qu’un assassin inconnu a tiré un coup de feu de derrière la palissade de bois (sur la butte herbeuse) et a raté sa cible [42].

Cependant, ce dernier point a été abondamment critiqué parce que le seul élément qui l’appuyait était un enregistrement censé avoir été fait sur Dealey Plaza le jour de l’assassinat à travers le micro resté ouvert d’une moto de police [43].

La critique des conclusions du HSCA

Outre que la technique utilisée fût critiquée (aucun coup de feu ne se trouve sur la bande, il s’agit d’une interprétation d’impulsions sonores), il s’est avéré depuis que la moto censée avoir été celle du micro ne se trouvait sans doute pas sur la Plaza, et que la bande comporte, à l’instant où des coups de feu ont été « détectés », des dialogues dont on sait qu’ils sont survenus plusieurs minutes après l’attentat. Un panel subséquent formé par l’Académie Nationale des Sciences rejeta les conclusions des experts acoustiques du HSCA.

Cependant, également sur ce sujet, les interprétations divergent, les experts s’opposent et les doutes subsistent.

Les hypothèses de complot

Articles détaillés : Théories dans l'assassinat de Kennedy et Légendes dans l'assassinat de Kennedy.

Depuis l’assassinat, des dizaines de chercheurs et auteurs plus ou moins sérieux se sont succédé et des centaines de livres ont été écrits.

Contre la version officielle, qui affirme que Lee Oswald a tué Kennedy, les thèses du complot se multiplient et s’affrontent.

Car il n’y a pas qu’une thèse de la conspiration : au cours des années, les hypothèses les plus folles ont été envisagées ; ainsi il a été affirmé que de 3 à 15 projectiles furent tirés par 2 à 10 tireurs travaillant selon 30 à 40 différentes combinaisons. Ils ont tiré à la carabine, au pistolet, ou même des fléchettes empoisonnées avec des parapluies. Ils ont tiré du dépôt de livres, du bâtiment Dal-Tex, du tertre herbeux, des rails de trains sur le pont, des toits d'au moins deux bâtiments, d'un égout ou même de l'intérieur de la limousine présidentielle. Ils ont travaillé indépendamment ou par équipe coordonnées par radio. Les commanditaires envisagés incluent Lyndon Johnson, Cuba, l’URSS, la mafia, les anti-castristes, la CIA, le complexe militaro-industriel, l’extrême droite, les juifs, les Illuminati, les riches Texans du Sud, le FBI, les gauchistes, etc.

Un bon exemple des excès possibles est donné par l'enquête bizarre de Jim Garrison.

Cette foison de théories plus ou moins fantaisistes nuit, même encore aujourd'hui, à l'établissement de la vérité sur un mystère qui dure depuis plus de 40 ans. Il serait cependant injuste de réduire les chercheurs persuadés de l’existence d’une conspiration à une bande de « complotistes » loufoques.

Il existe en effet des chercheurs travaillant sur des hypothèses raisonnables. Le magazine français « Science & vie » illustre involontairement le flottement sur le sujet : quelque temps après l'affaire, il publie un article détaillé à base de considérations balistiques titrant « Pourquoi Oswald n'a pas pu tuer Kennedy ». Trente ans plus tard, il en publiera un autre expliquant pourquoi c'est Oswald qui a tué Kennedy… sans faire la moindre référence au premier article !

Entre incompétence, prudence politique, et opération de couverture

Outre les éléments factuels qui font toujours doute plus de quarante ans après les événements, la manière dont les enquêtes ont été menées par les diverses agences gouvernementales n'est pas étrangère au développement des théories de la conspiration.

Certains des reproches faits aux enquêtes sont de l'ordre de l'hypercritique, comme le reproche fait à la police de Dallas de ne pas avoir pris de note ou enregistré les interrogatoires d'Oswald (ce qui était inutile à la fois dans l'ignorance que le suspect allait mourir le lendemain et parce que le produit des interrogatoires en l'absence d'un avocat n'aurait pas pu être produit en justice) [44].

On note cependant qu'il est avéré, notamment grâce à l'enquête ultérieure du HSCA, que des informations ont été cachées par la CIA et le FBI [45] : culture du secret ou opération de couverture? Certains auteurs, affirmant avoir découvert des liens entre la CIA et Oswald, ont répondu à la question à leur façon.

Un exemple frappant est le fait que le bureau du FBI de Dallas a détruit, quelques jours après l'assassinat, une note déposée au bureau par Oswald peu de temps avant: incompétence et peur de sanctions pour incompétence venant de Hoover ou opération de couverture? La note semble effectivement avoir été anodine, mais l'incident est particulièrement révélateur des erreurs que les agences gouvernementales ont commises, parfois simplement tétanisées par la peur des conséquences possibles si on découvrait qu'ils avaient surveillé Oswald sans pouvoir l'arrêter.

Enfin, on sait qu'une des craintes de Johnson était que l'on découvre un complot communiste et que cette crainte fut communiquée à Earl Warren lors de la constitution de sa commission [46]. Une des apparences de la commission est dès lors celle d'un corps gouvernemental dont la tâche est de valider la thèse du tireur unique ou de montrer qu'il n'y a pas eu complot. La question de savoir si ce souci invalide les résultats de la Commission peut aussi recevoir plusieurs réponses, même si plus tard, le HSCA valida l'essentiel des résultats de la Commission tout en relevant des carences dans ses conclusions (ce même si le HSCA conclut à un complot avec un second tireur qui avait raté la cible).

Les suspects

Dans l'hypothèse de l'existence d'un complot, plusieurs suspects potentiels ont été cités par divers auteurs ou chercheurs.

Le vice-président et successeur de Kennedy figure parmi ceux-ci : Lyndon B. Johnson, dont l'accession à la présidence mit une fin à certains problèmes que le vice-président semblait avoir, liés à des problèmes de corruption. Cette thèse, récemment remise à jour par William Reymond [47], implique Malcolm Wallace, un homme dangereux, condamné pour assassinat, ayant travaillé pour Lyndon B. Johnson et dont une empreinte aurait été retrouvée au 5e étage du dépôt de livre.

Parmi les premiers suspects possibles, on relève aussi la mafia[48]. La rumeur place la mafia quasiment partout dans la carrière de Kennedy, depuis les relations de Joe Kennedy avec la mafia de Chicago, jusqu'à l'aide apporté par les relations de Joe à la campagne de John, en passant par une maîtresse, Judith Campbell Exner [49], commune au président et au parrain de Chicago Sam Giancana, au grand dam du FBI. Or, il est avéré que l'ingratitude du clan Kennedy, et la "croisade" contre le crime organisé de Robert Kennedy, frère et attorney general (ministre de la Justice) de John, avaient mis les chefs de la mafia hors d'eux. Carlos Marcello, parrain de la Nouvelle-Orléans, déporté par Robert au Guatemala, et principal mafieux cité dans cette affaire, aurait, selon plusieurs témoins, fréquemment prononcé des menaces de mort à l'adresse des Kennedy. On lui attribue cette métaphore : "Un chien continue à mordre si tu lui coupes la queue", sous-entendant par là que pour neutraliser Robert Kennedy, il valait mieux éliminer directement son frère. Des liens entre Jack Ruby, l'assassin d'Oswald, et le milieu mafieux de Dallas, sont également souvent évoqués [50], même si, pour les sceptiques, ces liens n'étaient pas autres que ceux pouvant lier un tenancier de boite louche et les milieux criminels [51].

Souvent citée avec la mafia, la CIA est aussi un des suspects favoris parce que souvent liée à des opérations troubles avec la mafia, et devenue particulièrement hostile au président depuis la Baie des Cochons. Le président Kennedy avait par ailleurs entrepris de réduire les pouvoirs de la CIA et avait forcé son directeur, Allen Dulles, figure tutélaire de la CIA, à la démission. Le lendemain de l'assassinat, Robert Kennedy rend visite au nouveau directeur de la CIA, John Mc Cone, en lui posant cette question : "Est-ce que mon frère a été assassiné par la CIA?"[52] La suspicion vis-à-vis de l'agence de renseignement, s'appuie également sur le fait que les années avant et pendant le mandat de Kennedy sont une des périodes durant laquelle la CIA a produit le plus de "coups tordus", notamment au Viêt-Nam, au Congo, et à Cuba.

L'image d'un complot se précise si on ajoute les liens de la CIA, non seulement avec la mafia, mais aussi avec la droite et le complexe militaro-industriel qui souhaitait l'extension du conflit vietnamien (alors que selon certaines sources [53], le président voulait retirer le pays de ce bourbier). Les milieux anticastristes, ainsi que le FBI de John Edgar Hoover sont aussi souvent mentionnés comme impliqués avec ou sans la CIA. On notera que Cuba a cristallisé de nombreuses hypothèses autour d'un complot, avec l'épisode de la baie des Cochons (Kennedy a refusé au dernier moment de soutenir l'opération par des bombardements), qui lui a valu l'hostilité des anticastristes (sacrifiés pour rien), de la CIA (par anticommunisme), de la mafia (qui souhaitait récupérer ses revenus liés au jeu et à la prostitution sous Fulgencio Batista), des castristes (qui en ont retenu l'agression par les USA).

Plusieurs théories se basent également sur le fait que Kennedy présentait, du point de vue de certains cercles de pouvoir, une image trop faible et trop dilettante dans le cadre des relations internationales. Une légèreté à laquelle plusieurs historiens imputent la crise du mur de Berlin en 1961, et la crise des missiles de Cuba en 1962.

L'assassinat aujourd'hui

Un doute jamais levé

Selon divers sondages [54], alors que la majorité des citoyens américains croient qu'Oswald a participé à l'assassinat, seulement entre 20 et 30% d'entre eux croient que Oswald était le seul assassin du président Kennedy.

De fait, malgré le fait que la culpabilité d'Oswald semble faire peu de doute actuellement, beaucoup de chercheurs pointent un certain nombre d'éléments qui indiquent, selon eux, la possibilité de l'existence d'une conspiration pour assassiner le président Kennedy. Les chercheurs qui estiment qu’Oswald a agi seul soulignent, quant à eux, que malgré le nombre de dossiers rendus publics depuis 41 ans, l’hypothèse de la conspiration n’a pu jusqu’ici être démontrée de manière satisfaisante.

Le passage du temps et la disparition d’éléments matériels et des témoins empêcheront peut-être à jamais d’atteindre une conclusion qui puisse satisfaire le besoin de chacun de donner un sens à cet événement terrible. Tous les ans, pourtant, voit son cortège de publications et de prétendues révélations.

La publication des archives

Sans doute suite à la nouvelle émotion soulevée par le film JFK, le Congrès américain passa en 1992 une loi intitulé le JFK Assassination Records Collection Act of 1992 qui créait un Assassination Records Review Board.

Le congrès avait conclu que le secret avait conduit le public américain à croire que le gouvernement avait quelque chose à cacher, et chargea l'ARRB de rassembler toutes les informations disponibles, d'en collecter de nouvelles, et de mettre ces informations à la disposition du public, l'ensemble des documents devant être publics au plus tard en 2017.

L'ARRB n'était donc pas chargé de déterminer qui avait tué le président Kennedy, ni pourquoi, mais de rassembler des informations. L'ARRB mena certaines enquêtes, et notamment entendit le témoignage d'un certain nombre de personnes qui avaient témoigné déjà devant une des commissions d'enquête (tels que les médecins urgentistes ayant traité Kennedy) et commença à rendre les documents publics.

Documents

A l'heure actuelle, une grande quantité de documents ont été rendus publics, cependant doivent encore l'être, au plus tard en 2017 :

Les conséquences à long terme de l'assassinat

L'assassinat du président Kennedy eut un impact non seulement sur tous les américains, mais également virtuellement sur la population du monde entier. La plupart des gens en âge de s'en souvenir peuvent se rappeler avec émotion les circonstances exactes du moment où ils ont appris la terrible nouvelle.

La confusion et les doutes qui entourèrent l'assassinat de John Kennedy et de son présumé assassin, Lee Harvey Oswald, marquèrent l'apparition des premières failles dans le rêve américain et, finalement, dans le rêve de paix qu'il avait porté, et le début du déclin de la confiance que le citoyen américain accordait à son gouvernement.

Au cours des 5 années suivantes, l'assassinat du frère du président, Robert Kennedy, alors qu'il allait reprendre le rêve où il s'était interrompu, et du leader du mouvement des droits civiques, le pasteur Martin Luther King, allaient être de nouveaux terribles coups aux espoirs de changement politique et social tandis que les doutes grandissants à l'égard de la guerre du Viêt Nam aggravaient encore le déficit de confiance du gouvernement. Le scandale du Watergate, en 1974, allait être le point d'orgue de ce processus de rupture entre le peuple et le gouvernement américain, mais la fin des années '60 verrait un certain aboutissement de ce processus: émeutes raciales, révolte étudiante, troubles sociaux qui en définitive se propagèrent au monde entier.

Dans la culture populaire

Les doutes engendrés par l'assassinat s'exprimèrent, entre autres, au cinéma et dans des fictions télévisées. Ainsi, le réalisateur Oliver Stone réalisa un film à thèse, JFK à partir du livre On the Trail of the Assassins de Jim Garrison. Des créateurs et scénaristes de séries télévisées mirent leurs opinions en images : Donald Bellisario écrivit trois épisodes relatifs à Lee Harvey Oswald dans sa série Code Quantum, où ils décrivait ce dernier de manière négative. Le film français I comme Icare (1979) met en scène une situation comparable à l'attentat. La série à succès X-Files, dans sa tradition du thème de la conspiration mondiale, contredit la thèse du tueur unique, et explore l'hypothèse du complot militaire[55].

Notes

  1. C'était apparemment le cas du Général Charles Cabell, beau-frère du maire de Dallas et directeur adjoint de la CIA limogé après la baie des Cochons
  2. Article sur la John Birch Society, organisation d'extrême-droite que le général Edwin Walker, limogé par Kennedy, venait de rejoindre. Voir aussi le rapport du HSCA sur le sujet ainsi que cet article sur les milices d'extrême-droite américaines
  3. Voir notamment le rapport de la Commission Warren
  4. Edité par l'American Fact-Finding Committee, une émanation de la John Birch Society. L'encart est reproduit ici
  5. Témoignage de Mme Connally devant la Commission Warren
  6. Témoignage de Forrest Sorrels, un agent du Secret Service
  7. Voir le rapport du HSCA
  8. Voir description des blessures de Connally dans le rapport du HSCA, ici, cette radio du poignet et de la cuisse
  9. Voir notamment la description faite par Bobby Hargis, un des motards de la police de Dallas qui suivait la voiture présidentielle; voir aussi la photo d'un de ces fragments dans le rapport du HSCA
  10. Article sur Abraham Zapruder et son film
  11. Voir les conclusions de la Commission Warren sur ce point
  12. Voir cette page sur la théorie de David Lifton
  13. Voir ce site
  14. Voir ce site relatif aux déclarations de Oswald
  15. Témoignage de Forest Sorrels devant la Commission Warren
  16. Voir Case closed, p. 397
  17. Témoignage Dr Marion Jenkins devant la Commission Warren ; voir aussi les travaux du HSCA sur le sujet
  18. Voir les travaux du HSCA
  19. Voir les travaux du HSCA
  20. Voir cet entretien où il est fait mention du passage de l'armée en DefCon 3 (DefCon 2 correspond à la crise des missiles de Cuba).
  21. Voir notamment ce témoignage où il est question du passage de l'armée en Def Con 3
  22. Voir article de la Wikipédia en anglais
  23. Idem
  24. Pour une synthèse des différentes hypothèses, voir ce site, ce site qui expose le sujet au départ du contenu du film JFK et celui-ci par le Dr Gary Aguilar, médecin ophtalmologue partisan de la théorie de la conspiration qui a fourni d'intéressantes recherches
  25. Des critiques estiment que les circonstances dans lesquelles la balle a été retrouvée ne sont pas claires
  26. Voir par exemple le résultat d'un test fait pour la Commission Warren
  27. Voir les travaux du panel de légistes du HSCA
  28. Voir ce texte qui expose la reproduction des blessures du président Kennedy et du sénateur Connally par le Dr Lattimer, et voir le résultat du tir dans un poignet d'une balle [http://mcadams.posc.mu.edu/bullet1.jpg avec une vélocité de 1 100 pieds par seconde.
  29. Voir cet article sur la fragilité des témoignages, qui mentionne notamment un phénomène d'interférence rétroactive. Outre les témoignages qui varient avec le temps, l'affaire Kennedy a vu apparaitre des témoins "tardifs", tels ceux décrits dans ce site, tel Gordon Arnold, apparu en 1978 et dont la présence sur les lieux n'a jamais pu être démontrée.
  30. Voir ce site qui relate la réaction des docteurs de Parkland devant le matériel d'autopsie original
  31. Jusqu'à la mise à disposition publique d'un film de qualité ("Image of an assassination"), les seules copies qui circulaient étaient pour la plupart des copies d'une copie pirate faites par Robert Groden (voir ce site)
  32. Rapport fait au HSCA par Malcolm McCamy, l'expert désigné par le HSCA. Les experts du HSCA étudièrent une copie de première génération du film de Zapruder
  33. Voir ce site qui expose le sujet en partant de l'exposé fait dans le film JFK. Ce site fait un résumé des diverses opinions formulées au cours des diverses enquêtes au sujet de ce mouvement
  34. Voir ce site par exemple
  35. Voir ce site consacré à l'enquête de Garrison et au procès
  36. Voir ce site qui relate un des procès gagnés ensuite par Clay Shaw
  37. Voir par exemple la manière dont Perry Russo, un des témoins clé de Garrison pendant le procès de Shaw, décrit les pressions qu'il a subi. Cette manière de se créer des témoignages ne fut pas unique, puisqu'un des témoins de Garrison, Charles Spiesel, apparut clairement pendant le procès comme étant un paranoïaque qui se croyait poursuivi par le FBI et prenait les empreintes digitales de sa fille pour s'assurer qu'elle n'avait pas été remplacée. Cette page relate ce que les jurés du procès pensaient de l'accusation. Ce site reproduit un article de David Lifton, chercheur conspirationiste, qui relate certaines de ses expériences les plus bizarres avec Garrison
  38. les partisans de la conspiration sont parmi les critiques les plus durs de Garrison (voir aussi l'article de Lifton cité plus haut)
  39. Voir notamment cet article sur le Church Committee
  40. L'ensemble des travaux du HSCA sont disponibles en ligne
  41. Voir les conclusions clés du HSCA
  42. Voir le rapport du HSCA qui conclut que les tirs ayant porté ont été tiré de derrière mais qu'il y a eu un autre tir provenant de la butte herbeuse
  43. Voir l'article Preuves acoustiques dans l'assassinat de Kennedy
  44. Cependant, il est apparu ultérieurement que des notes grossières avaient été prises et conservées par le capitaine Fritz, et celles-ci furent rendues publiques par l'ARRB
  45. Voir le rapport du HSCA sur le sujet
  46. D'après la biographie de Earl Warren, mentionné sur ce site. Voir aussi Case Closed, page 403.
  47. Dans JFK, le dernier témoin
  48. Cette théorie a été notamment développée en 1981 par Robert Blakey, directeur du House Select Committee on Assassinations, qui penche pour un complot ourdi par les chefs mafieux Carlos Marcello, Santo Trafficante Jr et Sam Giancana
  49. Voir cette page relative à Judith Exner et ses relations avec Kennedy
  50. Voir les liens mentionnés sur cette page
  51. Voir notamment ce site
  52. in CIA, Guerres secrètes - 1947-1977, Opérations clandestines, réalisé par William Karel
  53. Ce site tente d'éclaircir la question
  54. Voir notamment ce sondage de ABC News ou celui de Fox News en 2003
  55. Dans l'épisode L'homme à la cigarette (saison 4) par exemple.

Voir aussi

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur l'assassinat de John F. Kennedy.
Article audio


Liens externes

Bibliographie

Dans les centaines de livres publiés sur l'affaire, deux se détachent du lot dans les plus récents et les plus complets

Il faut constater que les livres des auteurs qui ne concluent pas à une conspiration sont rares. Il ne semble, à l'heure actuelle, pas en exister en français. Les livres en français sont apparemment tous favorables à la thèse de la conspiration:

  • Thierry Lentz, Enquêtes sur l'assassinat d'un président, (ISBN 2-8647-7149-7)
  • Thierry Lentz, L'affaire Kennedy, (ISBN 2130456928)
  • William Reymond, Autopsie d'un crime d'état, (ISBN 2-0806-7506-0)
  • William Reymond et Billie Sol Estes, JFK, le dernier témoin, (ISBN 2-08-067940-6)
  • William Manchester, Mort d'un président, (ISBN B0000DOMA2)
  • Mark Lane, L'Amérique fait appel, ISBN B0000DOJ4V (une des premières critiques du rapport Warren)
  • Pierre Nau, JFK retour sur l'assassinat, (ISBN 2748157923)

Filmographie

Assassinat de John F. Kennedy
John Fitzgerald Kennedy | Lee Harvey Oswald | John Bowden Connally
Commissions d'enquête: Commission Warren | House Select Committee on Assassinations
Théories: Théorie de la balle unique | Théories dans l'assassinat de Kennedy | Légendes dans l'assassinat de Kennedy
Lieux: Dealey Plaza | Texas School Book Depository
Autres individus: Abraham Zapruder | James Tague | Jack Ruby | Jim Garrison | Clay Shaw | Sylvia Odio
Films en lien: JFK | I... comme Icare
Catégories: Assassinat de John F.Kennedy


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