16% de la population en France sait lire et écrire. Un réseau de collèges d’enseignement secondaire, s’ouvrant sur le supérieur, couvre la France vers 1600-1610, au terme d’un siècle d’efforts : 200 collèges de tout bords à la mort d’Henri IV, qui compteront jusqu’à 80 000 élèves sous Louis XIII.
15% de la population en Écosse et 26% en Angleterre sait lire et écrire.
Plus de quinze mille esclaves noirs (4 000 par an de plus en moyenne jusqu’en 1650) et dix mille blancs au Brésil : ces derniers forment le noyau des villes (marchands, fonctionnaires, maîtres de moulin à canne, fermiers aisés). Tous sont Portugais sauf quelques jésuites italiens. Les Juifs sont officiellement interdits, mais beaucoup sont là comme « nouveaux-chrétiens ». Les blancs imposent leur civilisation. Il se crée, autour du senhor de engenho, une structure aristocratique, patriarcale, où l’intermédiaire entre le Noir, l’Indien et le Blanc est le Métis ou le Mulâtre.
A Alger, plus de la moitié de la population est constituée par des « Turcs de profession », chrétiens renégats pratiquant la piraterie.
Vers 1600, des exilés séfarades tentent la colonisation rurale de quelques bourgades de Haute-Galilée, à Kfar Yasif, Pékiin et Shefaram. Les Juifs payent leurs taxes au sultan en livraisons de coton, la vie rurale est active et chaque village à ses tisserands de soieries. Les Bédouins les protégent jusqu’au XVIIIe siècle, mais tout périclite au début du XIXe siècle.
Au début du siècle, l’armée turque est forte de 150 000 à 200 000 hommes. Elle comprend trois éléments : les odjaks, milices soldées par le Trésor (janissaires, spahis, artilleurs, soldats du train, armuriers, gardes des jardins palatins), troupes irrégulières, de moins en moins recrutées et les troupes de province, fournies par les feudataires (les plus nombreuses). Les fiefs (timars et zaïms) attribués à des militaires (sipahi) qui doivent fournir un contingent passent progressivement aux serviteurs du seraï, ce qui les soustrait aux obligations du service. Les troupes de province fournissent de moins en moins de soldats. De 1560 à 1630, les odjaks augmentent d’autant, surtout le corps des janissaires, multiplié par quatre. La pression fiscale augmente et alimente des troubles provinciaux. Les janissaires forment un État dans l’État et sont recrutés de plus en plus parmi les musulmans.
L’armée et la flotte Espagnole sont les premières d’Europe avec celles de l’Empire ottoman, avec 150 000 hommes au début du siècle. L’infanterie, organisée en tercios, est redoutable.
Les revenus net de l’État plafonnent à 200 tonnes d’équivalent-argent (1600-1630), soit moins de 26 millions de livres. 20 millions de livres de dépenses extraordinaires et de guerre en moyenne pour 1600-1610).
Reprise de l’activité économique, notamment sur l’axe Rhône-Saône et la façade atlantique (1600-1620).
La France en compte de 16 à 18 millions (19 dans les frontières actuelles). Paris dépasse 200 000 âmes. Lyon en compte 50 000, Rouen et Toulouse viennent ensuite. 14% de la population vit dans des villes de plus de 2 000 habitants.
Le Royaume-Uni compte de 3,8 à 4,5 millions d’habitants (niveau de 1340). 5% de la population résident dans des villes de plus de 5 000 habitants. La population de Londres est passé de 40 000 habitants en 1525 à 250 000.
La Scandinavie compte au maximum trois millions d’habitants.
La Hongrie compte moins de 3 millions d’habitants. Le nombre des nobles atteint 4 à 5% de la population en Hongrie et en Pologne, 8% en Transylvanie. L’immense majorité de ces nobles vit dans des conditions économiques à peine au dessus de celles d’un paysan, mais leur statut social et politique est stable. La société se fige en un « système des états » dominé par la noblesse alors que le reste de la population est voué à la servitude.
La Pologne et le grand-duché de Lituanie comptent dix millions d’habitants pour 890 000 Km². Cette population, de faible densité (surtout dans l’est et le sud de la Lituanie) est variée (Polonais, Ukrainiens, Biélorusses, Lituaniens, Lettons, Allemands, Juifs, Tchèques, Slovaques, Tatars, Italiens). Toutes les confessions s’y trouvent représentées. (catholiques, orthodoxes, luthériens, calvinistes, juifs et même quelques villages musulmans).
La Moscovie compte 2 à 3 millions d’habitants. La Russie de 11 à 15 millions. Moscou 80 000.