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L'écologie profonde (en anglais : deep ecology, néologisme d'Arne Naess, philosophe norvégien) est un courant de pensée et une mouvance métapolitique (idéologie ou philosophie) qui se différencie de l'écologisme « classique » (de droite ou de gauche) par ses valeurs et ses propositions. Tandis que l'écologisme garde la satisfaction des besoins humains comme finalité (anthropocentrisme) et concède au reste du vivant le statut de « ressource », l'écologie profonde ré-inscrit les finalités humaines dans une perspective plus large, celle du vivant (biotisme) afin de prendre en compte les besoins de l'ensemble de la biosphère, y compris ceux des espèces avec lesquelles nous co-évoluons depuis des millions d'années.
Arne Naess invente le terme dans un article fondateur publié pour la première fois en 1973 : « Le mouvement écologique superficiel et le mouvement profond »
Auteurs influents dans cette mouvance : Martin Heidegger pour toute son œuvre, Lynn White JR sur le rôle du christianisme dans l'apparition en Europe d'une mentalité de colon-exploiteur à l'égard de la nature, Aldo Leopold, Robert Hainard pour son œuvre d'artiste, de philosophe et de naturaliste, Arne Naess, Eugen Drewermann sur le judaïsme dans notre rapport utilitaire au monde, Edward Goldsmith pour l'ensemble de son œuvre, Alexis de Tocqueville pour son œuvre, Vladimir Vernadsky pour son intuition précoce du concept de Biosphère, François Terrasson pour son œuvre naturaliste et éducatrice, Rudolf Bahro et son concept de « mégamachine », Theodor Kasczinsky (Unabomber) sur sa critique de la « démonie technicienne », James Lovelock pour son hypothèse Gaïa, Claude Lévi-Strauss pour son œuvre entière, Nicholas Georgescu-Roegen pour sa bio-économie, Serge Latouche et le MAUSS, Robert Jaulin pour son action militante et son œuvre, Louis Dumont pour ses travaux comparatifs sur les sociétés « chaudes » et les sociétés « froides », Karl Polanyi pour la "Grande Transformation", et encore de nombreux autres : Jean Giono, René Barjavel, Alfred de Vigny, etc.
Concrètement, l'écologie profonde souhaite une décroissance de l'impact des activités humaines sur la biosphère et le redéploiement de la vie sauvage, une diminution substantielle de la population humaine et une « révolution culturelle biotiste » qui transformera notre vision du monde.
[modifier] Ecologie profonde actuellement
En France, les influences de l'écologie profonde sont plus particulièrement « visibles » dans les milieux naturalistes (LPO, Robin des Bois, etc.), les organisations de luttes pour la défense des animaux (LAV, etc.) les organisations biorégionalistes et franchistes (SEL, etc.) les mouvements altermondialistes (ATTAC, etc.) et plus encore au sein des groupes français proches de l'organisation Earth First! et de l'équipe éditoriale de la revue Recours aux forêts de Laurent Ozon.