Simon Arnauld de Pomponne
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de 
Simon Arnauld, seigneur (1660) puis marquis (1682) de Pomponne est né à Paris en novembre 1618 et est mort à Fontainebleau le 26 septembre 1699. Il a été ambassadeur, secrétaire d'État des Affaires étrangères et ministre d'État sous Louis XIV.
Sommaire |
[modifier] Jeunesse d'un robin proche de Port-Royal
Fils de Robert Arnauld d'Andilly, personnage central du règne de Louis XIII, Simon Arnauld appartient à la célèbre famille des Arnauld, piliers de la diffusion du jansénisme en France. Il est le neveu d'Antoine Arnauld dit le Grand Arnauld et de deux des plus grandes abbesses de Port-Royal, les mères Angélique et Agnès. Il est élevé dans cette atmosphère religieuse par Martin de Barcos, le propre neveu de Saint-Cyran avant de poursuivre ses études au collège de Lisieux. Après avoir beaucoup fréquenté les salons précieux, il devient en 1642 intendant de la place forte de Casal (Montferrat)(1642-1647). Protégé par Le Tellier, secrétaire d'État de la guerre, il remplit ensuite plusieurs missions d'intendant d'armée, notamment à Paris pendant la Fronde et en Catalogne (1648-1651). Cependant, son père s'est retiré à Port-Royal où il est devenu Solitaire, obtenant que Simon se voie reverser les pensions qu'il touchait et soit nommé conseiller d'État (1644). Son frère ayant quitté le monde, il devient l'aîné de sa famille.
[modifier] Difficulté de trouver une place à la cour
Grâce à sa bonne connaissance de l'Italie du Nord, il se voit confier en 1654 une mission diplomatique à Mantoue, premiers pas dans le monde des Affaires étrangères. Cette mission réussit et se conclut par un traité d'alliance mais le jansénisme de sa famille le rattrape quand il tente d'obtenir la charge de chancelier de Monsieur (1659) : à plus de 40 ans, Simon Arnauld n'a toujours pas de place fixe.
Il tente alors de se rapprocher de Fouquet. Il épouse une cousine de la femme du surintendant, Catherine Ladvocat (1660) mais est victime de la disgrâce de Fouquet en 1661.
Il est alors envoyé en exil à Verdun (1662-1665), tout en conservant des liens forts avec la cour et des protecteurs qui obtiennent son rappel dès la fin du procès du surintendant (1665). C'est de Verdun qu'il reçoit les célèbres lettres de Madame de Sévigné, véritable journal du procès.
[modifier] Entre pouvoir et disgrâce
Dès la fin de l'année 1665, il est nommé ambassadeur extraordinaire en Suède (déc. 1665), puis aux Provinces-Unies (1669). Le roi se montre très content de cet homme souple et agréable qui a su habilement faire traîner les négociations et ainsi permettre de préparer la guerre de Hollande. En 1671, il est l'artisan de l'alliance avec la Suède (traité signé peu après par Courtin), qui sépare ce pays de la Triple-Alliance. Il est alors rappelé en France, pour succéder à Hugues de Lionne comme secrétaire d'État des Affaires étrangères. Il devient dès son retour ministre d'État. Homme seul, il est en butte à l'influence de Louvois. Deux styles, deux visions des relations extérieures et de la guerre s'affrontent : Pomponne est favorable à un accommodement, se montre plus souple et aurait certainement accepté les propositions faites par les Hollandais en 1673 au congrès de Cologne. Il négocie cependant le traité de Nimègue en 1678, qui met fin à la guerre de Hollande.
Son isolement, la volonté de Louis XIV de mener une politique plus agressive (notamment la politique des Réunions qui convenait mieux à Colbert de Croissy), peut-être aussi le raidissement auquel on assiste envers le jansénisme amènent sa disgrâce le 18 novembre 1679. Il est remplacé par Colbert de Croissy, frère de Jean-Baptiste Colbert. Il conserve cependant l'amitié du roi qui donne un régiment à son fils aîné, une abbaye au cadet ou érige son domaine de Pomponne en marquisat. Durant toutes ces années, il se retire à Pomponne tout en conservant des liens avec ses nombreux amis à la cour. En 1691, après la mort de Louvois, Pomponne est de nouveau ministre d'État. Le roi arrange la réconciliation des Colbert avec Pomponne, grâce au mariage de Catherine-Félicité Arnauld, fille de Pomponne, avec Torcy, fils de Colbert de Croissy. Quand ce dernier meurt à son tour, Louis XIV confie à Pomponne la formation de Torcy : c'est une véritable direction bicéphale qui s'occupe des Affaires étrangères, Pomponne rapportant les affaires étrangères tandis que Torcy rédige la correspondance diplomatique (1696-1699). Il est enfin nommé surintendant des postes (1697) avant de mourir à presque 81 ans, en 1699 : il est enterré dans l'église Saint-Merry de Paris.
Il a laissé le souvenir d'un diplomate habile et d'un homme de grande droiture.
[modifier] Sources
- Simon Arnauld de Pomponne, Mémoires, Paris, 1860, 2 vol.
- Simon Arnauld de Pomponne, Relation de mon ambassade en Hollande, éd. H.H. Rowen, Utrecht, 1955.
[modifier] Bibliographie
- (en) Herbert H. Rowen, The Ambassador prepares for war, The Hague, 1957.
- Rémi Mathis, "De la négociation à la relation d'ambassade. La seconde ambassade de Suède de Simon Arnauld de Pomponne (1671)" dans Revue d'Histoire diplomatique, n°3, 2005.
