Pierre Bergé

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Pierre Bergé est un entrepreneur en confection de luxe né le 14 novembre 1930 en l'île d'Oléron (Charente-Maritime).

[modifier] Origine

Sa mère Christiane, est soprano amateur et institutrice progressiste adepte de la méthode Montessori. Son père est fonctionnaire des contributions, et grand amateur de rugby. Il obtient son baccalauréat au lycée Eugène Fromentin à La Rochelle.

Le diplôme obtenu, il part ensuite pour Paris. Le jour de son arrivée, alors qu'il se balade sur les Champs-Élysées, le poète Jacques Prévert tentant de se suicider, lui tombe sur la tête ! Reçu par Giono, à Manosque, il ébauche quelques bribes d'une biographie, pas très concluante. Commis de librairie, il fréquente Mac Orlan, Carco, Anouilh, Cocteau.

[modifier] Parcours

À 19 ans, tenté par l'objection de conscience et pétri de lectures libertaires, il fonde le journal Patrie mondiale avec Garry Davis, le « citoyen du monde ». Deux numéros vont paraître uniquement.

Dès 1949, il en vient à côtoyer régulièrement Aragon, Jouhandeau, Camus, Sartre et Breton, sans oublier le peintre Bernard Buffet, dont il gère la carrière pendant huit ans, jusqu'au mariage du peintre avec Annabel.

En 1958, il entreprend de gérer la carrière d'Yves Saint-Laurent, de six ans son cadet et dont la première collection "Trapèze", a un fort impact dans l'univers de la mode. Sursitaire, Pierre Bergé est appelé sous les drapeaux. Il n'y séjournera que peu de temps, constatant cependant qu'à son retour, que Marc Bohan a pris sa place auprès d'Yves Saint-Laurent.

Il trouvera en la personne de J.Marck Robison, à Atlanta (Géorgie), la personne qui lui fournit les quelques milliards nécessaires à la création de la maison de couture Yves Saint-Laurent, dont Pierre Bergé aura été l'artisan. Dès 1962, il s'attelle à reconquérir, dollar après dollar (suite au découvert consenti à la First national City Bank), la griffe Saint-Laurent cédée par nécessité financière à l'étranger.

En 1966, il invente Saint Laurent Rive gauche, le prêt à porter de luxe, selon la formule suivante : modèles dessinés par le créateur, réalisés par un industriel extérieur, et diffusés dans un réseau de boutiques franchisés.

Dans les coulisses des collections, les mannequins tremblent, malmenées, voire injuriées par ce patron qui se flatte d'avoir évité pêle-mêle syndicats, comité d'entreprise, grève et 13^e mois, mais distribue une fois par an, sous forme de prime, une manne. Il parade volontiers à la Fête de l'Humanité, mais reste incapable d'indiquer le salaire moyen d'une ouvrière de ses ateliers. Pour l'extérieur, il a aussi la rancune tenace avec les journalistes, et la procédure judicaire tatillonne (affaire Jacques Estérel pour contrefaçon en 1979…)

Il se fait élire en 1974 président de la Chambre syndicale des couturiers et créateurs de mode. Après 1981, il cherche à obtenir des financements pour les opérations concernant les arts et les lettres, pendant les septennats de François Mitterrand.

Il possède 600 mètres carrés dans le VII^e arrondissement, le château Gabriel à Deauville (35 ha), le palais des jardins Majorelle à Marrakech et des œuvres d'art (Goya, Braque, Cézanne, Matisse). Mécène, il cède à l'État au franc symbolique, en 1982, le Théâtre de l'Athénée. Il finance aussi les fondations de Danielle Mitterrand, Arcat-Sida, SOS Racisme…

Il lance début 1987 le magazine Globe, qui soutient la candidature de François Mitterrand en 1988. Il participe à tous les meetings de campagne de François Mitterrand (contrairement à 1981, où Mitterrand n'avait pas eu son suffrage).

En 1988, il devient président de l'Opéra Bastille.

Homosexuel militant, il soutient l'association Act-Up, il dirige le magazine Têtu, qu'il finance à fonds perdus. Il est également un des actionnaires de Pink TV.