Marcel Jouhandeau
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Vous avez de Marcel Jouhandeau (Guéret, 26 juillet 1888 - Rueil-Malmaison, 7 avril 1979) est un écrivain français.
[modifier] Biographie
Né dans une famille commerçante de Guéret, Il grandit dans un monde de femmes, notamment celui de sa grand-mère. Marcel Jouhandeau se tourne, dès ses jeunes années, - sous l'influence d'une jeune femme sortie du Carmel de Limoges - vers un catholicisme mystique et envisage un temps d'entrer dans les ordres. Il part pour Paris en 1908 et étudie au Lycée Henri-IV, puis à la Sorbonne, où il commence à écrire. Il devient professeur au collège de Saint-Jean de Passy à partir de [[1913[1]]].
Il éprouve très jeune ses premiers émois homosexuels qui sont vécus dans une culpabilité extrême, comme un outrage à Dieu. Pour autant, ce sentiment de honte ne l'empêche pas de se livrer à de nombreux « passages à l'acte » et toute sa vie oscillera entre la célébration du corps masculin et le vécu mortifère de la sexualité au point qu'en 1914, dans un élan mystique, Marcel Jouhandeau brûle ses manuscrits et tente de se suicider. La crise passée, il se remet progressivement à l'écriture par le truchement de chroniques villageoises qui sont l'occasion de premiers succès.
Durant la Première Guerre Mondiale, il est , dans un premier temps, réformé, avant d'être affecté, à l'arrière, comme secrétaire à Guéret. Il puble en 1924 Pincegrain, une chronique à peine déguisée des habitants de Guéret, ce qui a lui a valu l'inimitié durable desdits habitants. Les voyages seront pour lui l'occasion de se livrer aux amours masculines narrées dans l'Amateur d'imprudences. Il se marie, à quarante ans, en 1929, avec une danseuse, Élisabeth Toulemont, dite Caryathis « Elyse », ex-maîtresse de Charles Dullin et familier de Jean Cocteau et de Max Jacob. Elle espère le débarrasser de ses penchants. Durant cette période, il entame une œuvre de moraliste chrétien (De l'abjection) avant de retomber dans les bras d'hommes - ce qui excitait la folle jalousie de son épouse -, épisodes narrés dans Chronique d'une passion et Eloge de la volupté. Ils adoptent néanmoins une jeune fille, Céline, qui accouche d'un petit Marc. En 1971, à la mort d'Élise, Jouhandeau finit ses jours auprès de ce dernier.
L'univers de Jouhandeau est unique, un monde de fourmis qui se croisent indifférentes les unes aux autres, dominées par de sombres et sordides passions, parfois une innocence lumineuse : Jouhandeau tel qu'il s'est rêvé ou telle femme qui a éclairé son enfance. Son style somptueux, à nul autre pareil, mériterait à lui seul de le sortir d'un relatif oubli.
On lui a aussi reproché son pamphlet antisémite "Le Péril Juif" et son voyage à Weimar, en 1941, sur l'invitation de Goebbels. Paulhan, éditeur résistant, qui avait eu à se plaindre d'Elise (qui l'avait dénoncé à la Gestapo), avait pardonné au couple, plus lentement à Elise. Jouhandeau est invité par Heller, un officier de l'ambassade d'Allemagne à Paris, à participer à une tournée d'écrivains à travers le Reich. En fait, Jouhandeau n'avait demandé que l'autorisation de se rendre à Guéret. Du moins, c'est ce qu'il prétendait. Son ami Paulhan lui écrit ce mot ironique : "Mais quelle étrange idée de t'envoyer en Allemagne quand tu ne demandais que Guéret! Y a-t-il là de la pure gentillesse, de l'ironie, ou simple intérêt? À ta place, j'exigerais de passer par Guéret."[2]
[modifier] Bibliographie
- La jeunesse de Théophile (1921)
- Les Pincengrain (1924)
- Prudence Hautechaume (1927)
- Monsieur Godeau intime (1926)
- L'amateur d'imprudence(1932)
- Monsieur Godeau marié (1933)
- Chaminadour (1934-1941)
- Algèbre des valeurs morales (1935)
- Le Péril Juif, Editions Sorlot, 1938.
"Pour ma part, je me suis senti instinctivement mille fois plus près de nos ex-ennemis allemands que de toute cette racaille juive prétendument française et bien que je n'éprouve aucune sympathie personnelle pour M. Hitler, M. Blum m'inspire une bien autrement profonde répugnance."
- Essai sur moi-même (1947)
- Scènes de la vie conjugale (1948)
- Mémorial (1948)
- La faute plutôt que le scandale (1949)
- Chronique d'une passion (1949)
- Ma classe de sixième (1949)
- Eloge de la volupté (1951)
- Dernières années et mort de Véronique (1953)
- Contes d'enfer (1955)
- Léonora ou les dangers de la vertu (1955)
- Carnets de l'écrivain (1957)
- L'école des filles (1960)
- Journaliers (1961-1978)
- Les instantanés de la mémoire (1962)
- Trois crimes rituels (1962)
- Du Pur Amour (1970)
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