CLASSICISTRANIERI HOME PAGE - YOUTUBE CHANNEL
SITEMAP
Audiobooks by Valerio Di Stefano: Single Download - Complete Download [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Alphabetical Download  [TAR] [WIM] [ZIP] [RAR] - Download Instructions

Make a donation: IBAN: IT36M0708677020000000008016 - BIC/SWIFT:  ICRAITRRU60 - VALERIO DI STEFANO or
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions
Origines de la guerre de Sécession - Wikipédia

Origines de la guerre de Sécession

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff ?).

La guerre de Sécession a profondément marqué les États-Unis, tant par sa violence que par la division profonde entre deux espaces qu'elle a révélé. Quelles sont les causes réelles de la Guerre de Sécession ? Et par ce travail de recherche et d’analyse des acteurs, de leurs actes et de leurs conséquences, peut-être pourrons-nous mieux comprendre cet événement dans l’Histoire de notre monde moderne ? Peut-être que par une meilleure compréhension de cet événement, nous pourrons porter un regard nouveau sur les États-Unis d'Amérique actuels et mieux comprendre la vie américaine ?


Sommaire

[modifier] L’économie, une source de fracture ?

[modifier] Des terres différentes

Les États-Unis d'Amérique s'étendaient à l'origine sur deux régions climatiques radicalement différentes. De la venait peut être une différence de mentalité à l'origine des clivages ayants aboutis à la confrontation. réf. nécessaire

[modifier] Les terres froides du Nord

Nul n’ignore que la ville de New York est sur l’Atlantique à une latitude proche de celle de Madrid, donc encore plus au sud de Porto ou Barcelone, et que cependant la grande ville américaine doit supporter des hivers plus rigoureux et des étés plus torrides que ce qui peut être enduré à Berlin. Si l’on peut comparer au point de vue climatique le Nord à une lumineuse Europe centrale, le Sud se rapproche du climat plus méditerranéen et même subtropical. Dans le Nord au niveau climatique, la « terre a repoussé l’océan », et malgré la proximité des côtes et de l’océan Atlantique, le climat est très nettement continental. C’est-à-dire que les températures ont des minima extrêmement bas en hiver, mais elles connaissent des maxima très hauts en été.

[modifier] La chaleur des fleuves du Sud

Le Mississipi à Natchez, Missouri
Agrandir
Le Mississipi à Natchez, Missouri

Géographiquement, le Sud et le Nord sont extrêmement différents. Les Monts Appalaches du Sud étaient les points les plus élevés à l’est du fleuve Mississippi et les marécages côtiers, terres basses et mal drainées, étaient les plus étendus du continent. On trouvait des forêts vierges en Géorgie, en Caroline du Sud et au Mississippi, alors que les zones du Sud-ouest ressemblaient aux prairies sans arbres du Centre et aux plaines semi-arides de l’Ouest. On y trouvait des abris côtiers très enfoncés dans les terres comme la baie de Chesapeake, ainsi par des barres de sable infranchissables, en Caroline du Sud. Il y avait de longues vallées fertiles et de vastes landes stériles ; on y respirait l’air frais des Montagnes du Nord, de Kentucky et de Virginie, alors qu’on étouffait dans l’humidité des jungles de Louisiane, du Mississipi et de Floride.

Si en Virginie, les hivers sont encore froids, il n’y a pas l’écart considérable que rencontre le Nord, avec les températures estivales. Plus on descend vers le sud, plus on se confronte à un climat doux stable, avec un hiver rapide, des printemps et des automnes prolongés, qui offrent de grandes capacités de cultures à longue maturation. On y retrouve les habitudes méridionales, la sieste entre autres rappelle les habitudes des Espagnols ou des Italiens.

[modifier] Le Sud, une course à l’industrialisation

Dans les années 1850, le Sud prit conscience de sa subordination économique envers le Nord et opta pour une attitude mi-défensive, mi-offensive. Dans une nation pour laquelle croissance était synonyme de progrès, le recensement de 1850 inquiéta de nombreux Sudistes. Au cours de la décennie précédente, la croissance démographique avait été de 20% plus élevée dans les États libres que dans les États esclavagistes. Le manque de débouchés économiques semblait apporter une explication à cette réalité menaçante. Trois fois plus d'individus du Sud, étaient allés s'installer dans le Nord que le contraire. Sept huitièmes des immigrants élisaient domicile dans le Nord. Dans cette course, les indices cruciaux du développement économique laissaient le Nord largement gagnant devant son frère du Sud. En 1850, seuls 14% des canaux passaient par les États esclavagistes. En 1840, le Sud possédait 44% des kilométrages ferroviaires de l'union mais en 1850, le rythme de construction plus rapide du Nord fit tomber ce pourcentage à 26%. Les données concernant la production industrielle étaient d'autant plus alarmantes.

Avec 42% de la population, les États esclavagistes ne détenaient que 20% de la capacité de fabrication, sachant que cette proportion est en baisse entre 1840 et 1850. Et cela était d'autant plus inquiétant, que près de la moitié de ce capital industriel se regroupait dans les 4 États frontaliers (Missouri, Kentucky, Maryland et Delaware).

Un plant de coton
Agrandir
Un plant de coton

Le seul secteur florissant de l'économie sudiste était une agriculture basique. En 1850, le prix du coton était remonté pour atteindre presque le double des cours de 1840. Malheureusement, cette brillante médaille avait un revers des plus noirs. Les États producteurs de coton ne conservaient même pas 5% de leur production sur leurs territoires, pour la fabrication de leurs textiles. Ils exportaient 70% à l'étranger et le reste se retrouvait dans les fabriques du Nord, ou la valeur ajoutée des diverses opérations industrielles était presque égale à ce que le coton rapportait au sud. Le sud devait donc ensuite importer les deux tiers de ces vêtements et autres produits manufacturés venant du Nord ou de l'étranger. Cependant, même ces chiffres ne permettent pas de comprendre la réelle mesure de l'hémorragie économique qui touche le Sud. De plus, 15 à 20% du prix du coton brut allaient à des « agents » qui organisaient pour les planteurs le crédit, l'assurance, le transport et le stockage du coton. Or, la plupart de ces agents étaient des représentants de firmes nordistes ou britanniques. Les frais qui accompagnaient le prix des marchandises importées étaient d'autant plus importants que généralement ces produits venus d'Europe était déchargés dans les ports du Nord pour ensuite être acheminés vers le Sud par cabotage ou par voie de terre. Un éminent habitant de l'Alabama déclara en 1847 : « notre commerce tout entier, à l'exception d'une petite fraction, est aux mains des hommes du Nord ». Cette autocritique devint une litanie dans le Sud, comme le montre la ville de Mobile où les sept huitièmes des valeurs bancaires appartiennent à des gens du Nord.

Les dirigeants du Sud, devant cette infériorité se lancèrent dans une industrialisation à marche forcée : "Donnez-nous des usines, des machines, des ateliers et nous serons avant longtemps en mesure de faire valoir nos droits." Le textile semblait une route toute tracée pour l'industrialisation du Sud. Juste après l'industrie, le principal instrument de salut du Sud devait être le chemin de fer. Un politicien déclara même : "il y a eu deux grandes époques dispensatrices de civilisation, la grecque et la chrétienne; voici à présent celle du chemin de fer".

Égrénage du coton en 1869
Agrandir
Égrénage du coton en 1869

Le Sud fit, en effet, des progrès importants dans les années 1850. Les États esclavagistes multiplièrent leurs kilométrages ferroviaires par quatre, dépassant même le Nord qui se contenta de tripler le sien. Les capitaux augmentèrent de 77% excédant la croissance démographique, si bien que le taux d'investissements par habitant augmenta de 39%. Cependant, comme Alice au pays des merveilles, le Sud courrait vite mais pas suffisamment pour le géant du Nord. Même si la part des États esclavagistes dans le réseau ferroviaire national, était passée à 37%, elle représentait toujours moins qu'en 1840. En 1860, le Nord restait tout de même deux fois mieux équipé au niveau du nombre de kilomètres de voies ferrées. Même si l'investissement industriel par habitant n'augmenta pas plus vite dans le Nord que dans le Sud, la population des États libres s'accrut plus vite, 40% au Nord contre seulement 27% dans le Sud. L'effort tenté par les dirigeants du Sud, dans l'industrie textile échoua. En 1850, la valeur du tissu de coton produit dans le Sud ne représentait que 10% du total américain. Les banques, les firmes commerciales, les agents, les courtiers, les compagnies de transports nordistes continuaient à monopoliser le déplacement des marchandises dans le Sud. Les défenseurs du développement industriel s'avouaient frustrés. L'industrie du Sud avait succombé « à la langueur, à la maladie, à la mort ». Les contemporains et les historiens ont avancé plusieurs explications à cet échec : « l'asservissement de l'homme ne permet pas le développement d'une industrie compétitive, qui ne peut s'épanouir que dans le terreau fertile qu'est le travailleur libre ! »

[modifier] Le Nord : la puissance de l’industrie

La période qui suit le compromis de 1850 est pour les États-Unis d'Amérique une éclosion, une véritable naissance économique. Le bourgeon qui, depuis la Révolution, se prépare à ce printemps, éclate. Et les dix années de 1850 à 1860 sont dix années d’un printemps hors du commun. L’Amérique suivait son destin, entraînée par l’impulsion irrésistible du progrès mécanique et industriel; elle courait à la puissance qui s'est constamment accrue, vers la plus étonnante prospérité jamais connue dans l’Histoire de l’Humanité. Et cette prospérité fut considérée comme l’idéal de la civilisation et l’objectif dans la quête du bonheur.

Avec la Guerre américano-mexicaine[1] , les États-Unis achèvent leur expansion territoriale. L’étroite bande qui longe l’océan Atlantique s’est enflée et s’est donné des mesures à la dimension de son ambition. Avant l’acquisition de la Louisiane en 1803, les États-Unis étaient une nation insignifiante, à la périphérie de l’Europe. Mais en 1850, les États-Unis sont un État-continent immense et inexploité. Des millions de kilomètres carrés de terre, de forêts, de montagnes attendaient que les hommes viennent tirer d’elle leurs ressources. Les États européens sont ceinturés par leurs frontières, derrière lesquelles veille un ennemi toujours présent, mais sur les terres d’Amérique, personne, sauf une poignée d’Indiens voués à disparaître, ne dispute les possessions des colons. La population connaît un rythme de croissance tout aussi fou, d’un recensement à l’autre les statistiques font des bonds. En 1790, on comptait 4 millions de citoyens américains. En 1830, ce sont déjà 13 millions de citoyens qu’on dénombre, et en 1840, la population s'est accrue de 30%. La progression continua à s’accélérer avec 23 millions d'individus en 1850, pour atteindre 31 millions en 1860. En vingt ans, la population a doublé ! Dans ce pays en forte croissance, le progrès mécanique, qui est alors la loi du monde, provoque une activité inouïe, et qui, à terme, amène de profondes transformations économiques. Cet État nécessite des équipements, ces millions d’immigrants, doivent être nourris, habillés et employés. Et l’effort à fournir est à la mesure du nombre d’arrivants. Il faut construire : canaux, voies de chemins de fer… Tout est à construire dans ce pays vierge de civilisation.

C’est la révolution des transports qui métamorphosa le visage de l’économie américaine. En 1815, les Américains produisaient encore dans leurs fermes ou chez eux la plupart de ce qu’ils consommaient, utilisaient ou portaient. Presque tous les vêtements étaient confectionnés par les mères de famille, et par leurs filles, avec des tissus qu’elles avaient elles-mêmes filés et tissés. Tout était de fabrication locale et artisanale. Par exemple, une tonne de marchandise transportée sur 50 km vers l’intérieur des terres à partir d’un port, coûtait aussi cher que de traverser l’Atlantique. De Cincinnati à New York, il fallait compter au minimum trois semaines. Et le seul moyen d’expédier les frets entre les deux villes, était de passer par la Nouvelle Orléans, et de remonter jusqu’à New York par voie de mer.

Une voie de chemin de fer aux États-Unis, années 1860.
Agrandir
Une voie de chemin de fer aux États-Unis, années 1860.
Bateau à vapeur
Agrandir
Bateau à vapeur

Le chemin de fer et les bateaux à vapeur devinrent donc le moyen de développement et de mise en valeur du territoire. En 1850, les États-Unis avaient quatorze mille kilomètres de voies ferrées, et pouvaient se vanter d'avoir le plus vaste réseau du monde. Et ce réseau fut complété par trente mille nouveaux kilomètres de voies durant la décennie suivante !

L’exemple de Chicago illustre bien l’explosion économique que connurent les villes des États-Unis grâce aux trains. En effet, la population de la ville augmenta de 37,5% au cours de la décennie 1840-1850. Le voyage de New York à Chicago passa de trois semaines à deux jours. Il ne fallait plus que cinq jours entre Cincinnati et New York pour le transport des marchandises. Le chemin de fer permit de nationaliser l’économie et de permettre l'établissement de contacts rapides et directs entre tous les points du pays. Désormais, il fallait produire plus car on ne vendait plus à ses voisins ou dans sa ville, mais on vendait à des villes lointaines, et même à d’autres états qui ne pouvaient pas produire ce que l'on faisait communément. Et cette spécialisation des cultures amena à s’équiper de manière nouvelle, il fallait désormais posséder des semoirs, des motoculteurs, des tondeuses et des moissonneuses. Les industries de machines agricoles étaient en plein essor et la demande était croissante. Dans les villes, des entrepreneurs réorganisaient et normalisaient la production de toute une variété de marchandises destinées à la vente en grosses quantités sur des marchés régionaux et finalement nationaux. C’étaient ces hommes d’affaire qui apportaient un capital et des talents d’organisateurs, afin de restructurer une entreprise efficacement. Et cette remise en forme passait par diverses formes, mais d’une manière générale, un trait ressort : l’usine. Dès que la production demandait un minimum de mécanisation, on mécanisait au maximum et on regroupait l’activité sur un site, en spécialisant le plus possible les tâches.

Un des facteurs qui aida à cette mécanisation de l'industrialisation accélérée est le manque permanent de main d’œuvre. Constamment, les immigrés arrivaient, mais très vite ils repartaient vers l’Ouest, laissant les places vacantes. Ces ouvriers étaient toujours non qualifiés, la mécanisation était donc nécessaire à cette économie prospère. La mécanisation est donc venue comme un moyen de décupler la force de travail de l’ouvrier, et pas comme un substitut à cette force, comme le percevaient les ouvriers sur le Vieux Continent. Une autre raison vient expliquer cette extraordinaire industrialisation : l’abondance d’énergies (bois, énergie hydraulique et charbon).

La puissance économique du Nord vient aussi du fait qu’elle généra de nombreuses innovations et que ce sont les habitants de la Nouvelle-Angleterre qui se révélèrent les plus inventifs. Sur les 140 inventions importantes brevetées aux USA entre 1790 et 1860, 93% étaient issues des États libres et près de la moitié de la Nouvelle-Angleterre. Les ingénieurs américains sont à l’origine de la standardisation des pièces dans l’outillage et l’armement, ce sont eux qui ont mis au point le système de réfrigération. Et cette ingéniosité vient peut-être du fait que les États-Unis étaient parmi les meilleurs au niveau mondial dans le domaine de l’éducation, et peut-être aussi parce que, dans un classement par État, la Nouvelle Angleterre était la meilleure au niveau mondial. Plus de 96% de la population adulte savait lire et écrire, les trois quarts des enfants entre 5 et 19 ans étaient inscrits dans les registres d’écoles et ils la fréquentaient plus de 6 mois par an. Le Sud restait à la traîne avec 80% de la population blanche alphabétisée et un enfant sur trois inscrit à l’école, la fréquentant au moins 6 mois par an. Bien sûr, les esclaves n’étaient pas alphabétisés. Néanmoins, même en comptant les esclaves, près de 80% de la population américaine et 90% de la population libre savait lire et écrire.

[modifier] Des conceptions différentes

[modifier] Nord/Sud, deux immigrations, deux populations

[modifier] Le Nord, une immigration permanente

Le Nord est très différent du Sud sur le plan de l’immigration. De par son exposition économique et la supériorité de ses ports le Nord est le pôle d’attraction des populations qui veulent immigrer. Les Irlandais, les Allemands ou même ensuite les Russes ne s’imaginent pas les États-Unis comme un pays de planteurs ouverts et chaleureux, pour eux l’Amérique est synonyme de gigantisme et d’espoir. Le Nord par sa structure sociale, offre à ces immigrés deux extraordinaires possibilités. D’abord pour un immigré grâce à l’immensité de territoire, la main-d’œuvre est rare et donc, les migrants travaillent dans les usines ou comme ouvriers avec des salaires extrêmement intéressants. Grâce à ces salaires élevés, ils peuvent rapidement amasser un petit pécule pour ensuite se lancer vers l’Ouest. À chaque grande crise en Europe, les États-Unis ont vu arriver sur leur territoire en grand nombre les populations persécutées pour leurs idées ou victimes de catastrophes naturelles. Beaucoup d’Allemands arrivèrent au XIXe siècle entre 1820 et 1840, puis 1850 pour des raisons essentiellement politiques. C’est au tour des catholiques allemands, se sentant mal à l'aise dans un empire germanique placé en 1871 sous la domination d’une Prusse non catholique, d’émigrer. En 1855, Castel Garden, un des théâtres les plus prestigieux est devenu le bureau de l’immigration de l’état de New York et le foyer est aménagé pour les visites médicales. Les migrants mettent environ 6 heures à s’inscrire au bureau de l’immigration et à passer la visite médicale. Si tout est en ordre ils franchissent alors la passerelle en bois qui mène à Manhattan où les attend une foule de gens empressés de les prendre en charge. Le Nord par son industrialisation et par la liberté qu’il offre à ces arrivants, a toujours incarné l’espoir d’un avenir meilleur.

[modifier] Le Sud, une « vieille immigration »

Le Sud est très différent dans sa conception de l’immigrant. Les gens du Sud ont conservé une vision très européenne de l’immigrant. Ils voient dans l’étranger non pas un potentiel pour s’enrichir mais comme un problème futur et même un danger. Les populations libres du Sud sont toutes d’origines européennes et elles sont toutes venues en Amérique dans une quête de richesses ou de pouvoirs, et non pas de liberté. Les blancs qui sont venus en Amérique durant les Treize Colonies étaient des migrants qui venaient là pour des terres, ils venaient pour le profit, ils n’étaient pas persécutés ou victimes de catastrophes comme pouvaient l’être les migrants venus dans le Nord.

Dans les États frontaliers avec le Nord, on trouve très largement des populations anglo-saxonnes, qui y ont reproduit les mœurs et les coutumes de leur ancienne patrie. Autour de la Nouvelle-Orléans, on retrouve les planteurs français, qui comme leurs homologues anglais sont venus chercher dans le Nouveau Monde un moyen de s’enrichir et d’y construire un domaine. En Floride, on retrouve des populations majoritairement d’origine espagnole qui tout comme les autres Européens venus dans le Sud, ont construit des plantations et y ont reproduit une société stable et hiérarchisée semblable à celle d’Europe.

Le Sud n’incarne pas l’espoir comme le Nord, il est la tradition, le respect d’une culture profondément européenne, où le respect des traditions est le fondement de la société. « Les choses étaient ainsi hier, elles le sont toujours aujourd’hui et le seront demain. »

[modifier] Un État, deux structures sociales

[modifier] La souplesse de la société du Nord

La société du Nord passe d’un modèle traditionnel où c’est la terre qui importe. La société dans le Nord est stable, mais, poussée par les vagues régulières d’immigrants, elle s’étend de plus en plus vers l’Ouest. À cette époque, chacun doit savoir tout faire, les États-Unis sont une jeune nation et il n’y a que très peu de communication entre les différentes villes. La structure sociale est alors celle qu'on retrouve en Europe à cette époque à la différence près qu’elle est nettement moins rigide. On peut par sa volonté et son travail devenir quelqu’un de respecté et d’honorable. Déjà « l’esprit américain » se profile, mais il n’a pas encore toute l’envergure et la spécificité qu’il aura dans l’avenir. Les États-Unis, à l’aube de la révolution restent une pâle copie de l’Europe où quelques centaines de milliers de puritains et de fermiers essaient de prospérer en toute liberté. Il faut attendre la révolution industrielle pour voir apparaître une société réellement différenciée de celle du Sud ou de l’Europe. La richesse générale qu’apporte l’industrialisation croît à une vitesse vertigineuse, mais sa répartition est de plus en plus inégalitaire au fil des années. Au début de la révolution les salaires étaient excellents à cause de la relative faiblesse de l’immigration et de la rareté de la main d’œuvre. Mais bien vite, à cause des guerres et des famines européennes, la société s’est vu bouleverser. Des milliers d’irlandais arrivent dans ce Nord prospère, et s’offrent aux industriels. Ces migrants s’adonnent à toutes les plus sales besognes et à des prix défiant toute concurrence « locale ». Mais la plus pauvre des vies en Amérique apparaît comme un « eldorado ». Un immigrant irlandais écrit à sa famille, au sujet de sa nouvelle vie en Amérique : « Je peux manger grâce à mon salaire, de la viande tous les jours, mais ne le dites pas, on ne me croirait pas ». Cette industrie naissante explose grâce à l’absence de prolétariat. À cette époque, il n’y a pas de structure sociale rigide, tout y est possible; l’adage, « si tu veux tu le peux », est roi sur ces terres.

Mais peu à peu, les ouvriers cherchent à s’organiser pour défendre leurs intérêts. Mais à la différence de l’Europe, il n’y a pas de conflit d’intérêts, les idées socialistes n’ont aucune prise sur les ouvriers de l’époque. L’idée de considérer le patron comme un ennemi n’apparaît pas comme naturelle à ce même ouvrier américain. Car à l’époque le désir d’égalité n’inspire pas un nivellement vers le bas, mais vers le haut. Loin de jalouser et de haïr ceux qui réussissent, l’homme de la rue les admire. Les patrons sont pour eux des hommes d’action, des aventuriers de la finance et de l’industrie qui par leur travail enrichissent tout le pays et par conséquent apportent la prospérité à tous. C’est la naissance du « rêve américain ».

C’est la démocratie et ce rêve qui ont fait que la fortune est ouverte à tous parce que, quelle que soit sa situation sociale, chaque Américain a conservé sa dignité d’homme, se considère et est considéré comme leur égal au plan humain. Le balayeur irlandais peut rêver du coup de chance qui l’enrichira et en fera un maître de l’heure.

Cette solidarité générale peut s’expliquer par le puritanisme de la société. L’oisiveté est un vice, même les fils de multimillionnaires travaillent comme leurs pères. Les ouvriers ont le sentiment que les patrons travaillent autant qu’eux, et n’ont aucune agressivité à leur égard. Et même si le patron consacre ses bénéfices à un luxe tapageur et inutile, l’ouvrier n’en est pas choqué, car pour lui, c’est une nouvelle illustration de l’espoir qui existe.

Malgré cet avenir rayonnant, certains peuvent y trouver le malheur, et l’Ouest contribue à offrir un nouvel espoir à ceux qui ont perdu celui de l’industrie. Au lieu d’entreprendre une lutte désespérée, le malchanceux charge ses modestes biens et sa famille sur un chariot pour partir à la conquête de l’Ouest où déjà un lopin de terre l’attend.

Mais, il ne faut pas voir dans cette société du Nord, un paradis pour le pauvre et un idéal de démocratie et de respect de la condition humaine. Nombre de blancs méprisent tout autant les noirs que les gens du Sud, mais c’est l’esprit libéral qui fait que les blancs du Nord acceptent de donner une chance aux noirs. La société nordiste est nettement différente de celle du Sud, mais elle reste une société du XIXe siècle où le racisme est très fort. Tout comme en France à la même époque, les noirs ou les indiens ne sont pas des citoyens comme les autres. Dans l’Ouest les Indiens sont massacrés sans aucun remord. Les gens du Nord n’acceptent pas l’esclavage car ils ont un esprit profondément libéral, et pour eux la liberté est une valeur plus que sacrée.

[modifier] Aristocrate et fermiers du Sud

Le Sud n’est pas comme on peut le croire souvent, un territoire peuplé en majorité de planteurs et d’esclaves. Près des trois quarts de la population blanche de ces régions ne possédaient pas d’esclaves et n’étaient pas directement intéressés par l’esclavage. Un recensement de 1860 fait état de 400 00 propriétaires d’esclaves sur une population libre de 8 millions et demi d’individus. La différence entre le nombre de propriétaires et la part de la population concernée, s’explique par le fait qu’il y a des familles entières, et que les cadets, les filles non mariées ou veuves, les régisseurs, les contremaîtres ou artisans blancs vivent et dépendent du servage.

Cependant être propriétaire d’esclaves ne signifie pas forcément être planteur. Les propriétaires d’esclaves pouvaient être aussi différents qu’un artisan et un patron d’une grande industrie. Certains (la majorité) ne possédaient qu’un ou deux esclaves, alors que d’autres en comptaient jusqu’à 2000 ! C’est le cas de Hairston en Virginie qui était contraint d’établir une nouvelle plantation tous les ans pour occuper et exploiter l’excédent de cette véritable population. En 1860, la population en servage était de 4 millions d’esclaves, une simple division amène à trouver environ 10 esclaves pour chaque propriétaire. Mais la réalité ne se résume pas à une simple règle d’arithmétique et le nombre d’esclaves est aussi mal réparti dans le Sud que la fortune dans le Nord. En tête, vient un groupe restreint de planteurs (300) qui possèdent en moyenne 200 esclaves. Mais à cette aristocratie de plantation, il faut ajouter ceux qui possèdent 50 à 200 esclaves et qui ont droit au titre de planteur ou sont sur le point de l’obtenir. En 1860, on compte 10500 planteurs.

En-dessous de cette aristocratie des planteurs, vient une classe nombreuse active et énergique de fermiers qui possèdent 10 à 50 esclaves. Mi-paysans mi-planteurs, on en compte 98 000, et ce sont eux qui forment l’ossature du Sud. La vie, les traditions, la civilisation du Sud, le coton et le tabac, l’esclavage et la plantation représentent pour eux la plus parfaite réalisation du monde et sont le seul idéal à atteindre. Restent les 275 000 petits et mêmes très petits propriétaires, dont chacun possède moins de 10 esclaves. Et il faut déduire de ce chiffre le nombre important des membres de l’aristocratie des planteurs qui ne vivent sur la plantation et qui n’ont que quelques esclaves comme domestiques ou ceux dans les villes qui ne possèdent que quelques manœuvres. Tous ces fermiers, propriétaires d’esclaves sont non seulement farouchement attachés à l’esclavage, parce que l’esclave est la seule main d’œuvre disponible, mais c’est aussi parce que les esclaves représentent le seul moyen qui peut permettre au fermier de s’élever sur l’échelle sociale.

Il existe également, une grande part de la population blanche qui ne possède pas d’esclave et qui cultive, de leurs propres mains, leur terre. Ces petites fermiers sont plus de 3 millions et se trouvent dans le Haut-sud. Ils espèrent acquérir un ou plusieurs esclaves, mais ce rêve est peu à peu détruit par les lois fédérales qui limitent peu à peu l’importation d’esclaves, pour aboutir à la suppression de ce commerce en provenance d’Afrique. Tous ces paysans sont nettement esclavagistes, même s’ils se sentent méprisés. Ils haïssent le système social qui les tient dans cette infériorité qu’ils jugent blessante, et, par une logique fruste, c’est sur les noirs qu’ils reportent cette haine. Ce sentiment est répandu dans les plus basses classes de la société de la population blanche. Ces déclassés, installés sur des terres ingrates à proximité de forêts qui s’enclavent indésirablement au milieu des immenses plantations. Un auteur contemporain déclara que : « c’était la race la plus dégradée se réclamant d’une origine anglo-saxonne ». Ils sont vus comme paresseux, ivrognes, incroyants, ces malheureux n’ont guère de chances de se relever. Les « pauvres blancs », dont le nombre atteint 1 million, se révéleront durant la guerre d’excellents hommes de troupes.

Avec une pareille structure sociale, il est facile de comprendre pourquoi une animosité est peu à peu apparue contre le gouvernement fédéral puis ensuite envers les « Gens du Nord ». Les citoyens du Sud ont des modes de vie complètement différents de ceux du Nord, le Sud n’a pas d’intérêt à voir changer les choses. La société est bien telle qu’elle est, il n’y a pas à la changer.

[modifier] Le schisme religieux avant la Sécession des États

Dès 1844, les Eglises font sécession. Dans le premier tiers du XIXe siècle, les États-Unis sont touchés par un formidable mouvement de renouveau religieux protestant : le "Second Grand Réveil". Le premier Réveil eut lieu au XVIIIe siècle et contribua à mobiliser les pionniers de l'Amérique pour une marche vers l'indépendance. En ce début de XIXe siècle, quatre grands groupes occupent le paysage religieux américain: les presbytériens (et leurs proches cousins les congrégationalistes), les épiscopaliens, les méthodistes et les baptistes. Tous prennent part au réveil (Revival of religion), mais à différents degrés et sous des formes diverses. Les "revivalistes" représentent deux engeances distinctes: les "formalistes", comprenant les presbytériens, les Églises réformées de langue anglaise et la Low Church épiscopalienne; les "antiréformistes" ou populistes, organisations évangéliques à prédominance méthodiste et baptiste.

Les prédicateurs partis de la Nouvelle Angleterre, veulent non seulement réveiller chez le croyant une foi affaiblie et routinière, mais encore l'amener à prendre conscience des maux de la société dans laquelle il vit. Le premier de ces maux est l'esclavage, mais ce n'est pas une priorité pour les prédicateurs. Ils mettent l'accent sur l'ordre, la discipline et le rôle de la famille. Leur autre priorité est l'évangélisation des esclaves. Parallèlement, les Églises mènent campagne pour le retour volontaire des Noirs émancipés en Afrique. Cependant, peu de voix s'élèvent contre l'esclavage lui-même. Même si dans le Nord la ferveur aboutit rapidement à des campagnes politiques antiesclavagistes, on observe dans le Sud certains évangélistes qui vont jusqu'à chercher dans la Bible une justification à l'esclavage qu'ils estiment permis par Dieu pour les races « dégradées et inférieures ». Les pasteurs du sud affirment aussi que l'esclavage est un fardeau pour l'homme blanc mais qu'il est nécessaire de le supporter pour préserver la société de l'anarchie, de l'insurrection et de la décadence morale. Il est évident que derrière cette attitude conventionnelle s'insinue un doute sur la moralité de l'esclavage. Rien que le fait d'admettre que l'esclavage représente un fardeau c'est déjà poser le problème du bien fondé de l'esclavage. Il est difficile, même pour les plus pieux de ne pas prendre conscience de la contradiction profonde entre l'esclavage et le christianisme. D'autant que le nord au sein de ses églises clame de plus en plus fort que l'esclavage est un péché et appelle à son abolition ou du moins à une émancipation progressive des Noirs. Cependant, le Nord et le Sud se retrouvent sur un même point: le retour des Noirs émancipés en Afrique.

Ce sont les groupes presbytériens qui sont les premiers à condamner de manière officielle et ouverte l'esclavage. Il est déclaré durant une assemblée en 1818 : « Nous considérons l'asservissement volontaire d'une partie de la race humaine par une autre comme une violation du plus sacré et du plus précieux droit de la nature humaine. » Les seules recommandations d'actions faites par l'assemblée sont le soutien actif des compagnies de colonisation et d'instruction religieuse des populations mises en esclavage. Les presbytériens, pour des questions doctrinales, se séparent en deux familles, l’une au Nord, l’autre au Sud.

Le scénario suivi par les méthodistes est le même, à cela près que la division est pour eux beaucoup plus grave. Néanmoins, pendant le réveil, les méthodistes adoptent une attitude beaucoup plus modérée vis-à-vis des propriétaires d'esclaves craignant un conflit entre les Églises et un frein au développement de leurs propres institutions. L'Église méthodiste se caractérise par sa diffusion et son caractère national, ainsi lors de la division de cette église, il sera démontré au pays que la patience du Sud a atteint le seuil de non-retour et que la frénésie pseudo-religieuse abolitionniste devra être menée jusqu'au bout malgré la volonté du Sud. Les Sudistes furent déterminés au point que la sécession ne rencontra aucune opposition dans les deux camps. Massivement, chaque Église méthodiste dans le Sud confirma et approuva la rupture avec l'Église nationale. Les baptistes connurent, eux-aussi une sécession dans leurs rangs. Certes, contrairement aux autres Églises ils n'avaient pas d'autorité centrale, mais ils connurent la même division entre le Nord et le Sud.

Le schisme entre les Églises du Nord et celles Sud fut un fait accompli et certains s'en réjouirent. Le journal de Boston écrivit : « nous avons enfin la paix », mais l'avenir montrera qu'il avait tort. Ainsi, une quinzaine d'années avant que la Caroline du Sud ne fasse sécession de l'union, les Églises protestantes marquèrent l'échec des idéalistes qui avaient vu dans le grand réveil un mouvement de renouveau religieux, d'éthique sociale et d'une nouvelle harmonie communautaire. Déjà, la guerre de sécession se profilait.

[modifier] Un conflit avant la Guerre

[modifier] Deux partis, deux visions des États-Unis d’Amérique

[modifier] Les Républicains

Il est l'un des deux principaux partis politiques des États-Unis, appelé parfois Grand Old Party, le « vieux grand parti ». Le Parti républicain s’est formé en 1854, d’un agglomérat composé d'anciens membres des partis Whig, Free-Soil et Know-Nothing, auxquels se sont ajoutés quelques démocrates du Nord, mécontents de l'attitude conciliante de leur parti sur la question de l'esclavage. C’est le refus de l'extension de l'esclavage aux territoires de l'Ouest qui a amené ces militants et ces hommes politiques à se rassembler. A la fin des années 1850, les républicains devinrent le second parti des États-Unis, acquérant ainsi un équilibre avec les démocrates. Leur ascension est favorisée par l'inquiétude croissante que provoque, dans le Nord, l'influence des États du Sud à Washington. En 1860, le candidat républicain, Abraham Lincoln, est élu à la présidence. Les États du Sud réagissent à cette élection en faisant sécession de l'Union, ce qui plonge le pays dans la guerre civile.

À la fin du XIXe siècle, la révolution industrielle commence à influer sur les républicains. Depuis ses débuts, le Parti républicain incarne une certaine image de l'Amérique, nationaliste, protestante et anglo-saxonne, et se prononce en faveur d'un gouvernement fédéral fort. Dans la période qui suit la guerre de Sécession, le parti commence également à représenter une grande partie des forces industrielles montantes de la société. Malgré les réticences de certains dirigeants républicains, les orientations politiques du parti reflètent de plus en plus les valeurs industrielles, et les actions des gouvernements républicains encouragent l'émergence d'une économie industrielle fortement centralisée. Dans le même temps, les républicains manifestent souvent une hostilité ouverte à l'égard des vagues d'immigrants d'Irlande et d'Europe orientale qui transforment peu à peu la physionomie des grandes villes. Les programmes de campagne républicains prônent, bien souvent, l'intervention de l'État pour interdire ou limiter la consommation d'alcool et réformer les programmes scolaires, en vue de promouvoir certaines valeurs protestantes et américaines face aux menaces suscitées par les nouveaux arrivants, qui se rapprochent du Parti démocrate. Les républicains remportent cinq des sept élections présidentielles qui ont lieu entre 1868 et 1892, mais n'obtiennent une majorité populaire que dans trois d'entre elles. La capacité des républicains à mobiliser l'électorat rural - des petites villes et de l'Ouest -, qui garde en mémoire les années de la guerre de Sécession, est largement contrebalancée par le noyau dur de votes démocrates dans le Sud et parmi les immigrants des grandes cités.

[modifier] Les Démocrates

Les origines du Parti démocrate remontent à la coalition formée autour de Thomas Jefferson dans les années 1790 pour s'opposer à la politique menée par le gouvernement de George Washington. Cette coalition, appelée à l'origine "parti républicain démocrate ", se scinde en deux factions pendant la campagne présidentielle de 1828. L'une d'entre elles, le Parti national républicain, est absorbée en 1834 par le Parti whig, tandis que l'autre devient le Parti démocrate.

Martin Van Buren
Agrandir
Martin Van Buren

Dans les années 1830, sous les présidences d'Andrew Jackson (1829-1837) et de Martin Van Buren (1837-1841), le Parti démocrate formule les positions qui le caractérisent jusqu'à la fin du siècle. Les démocrates souhaitent le recours à la puissance nationale dans les affaires étrangères lorsque les intérêts américains se voient menacés, tandis qu'ils insistent sur le rôle très prudent, voire inexistant, que doit jouer l'État en matière de politique économique et sociale. Les électeurs démocrates partagent une méfiance commune à l'égard des interventions du gouvernement dans la vie privée. Les adversaires des démocrates, les Whigs, croient, pour leur part, à l'utilisation du pouvoir central pour mener une politique de promotion, de régulation et de réforme de la société. Entre 1828 et 1856, les démocrates gagnent six élections présidentielles sur huit et contrôlent généralement le Congrès. Le Parti démocrate voit sa chance tourner au milieu des années 1850 par un contrecoup électoral lié entre autres à la question de l'esclavage. À l'issue d'une élection désastreuse, un grand nombre de démocrates des États du Nord, désireux de donner une leçon à leurs leaders, rejoignent le Parti républicain.

La division du Parti démocrate, en 1860, permet aux républicains emmenés par Abraham Lincoln d'enlever la présidence. Les problèmes du Parti démocrate s'aggravent durant la guerre de Sécession (1861-1865) lorsque les démocrates s'opposent par principe aux exactions commises par le gouvernement en temps de guerre et sont accusés de déloyauté.

[modifier] Les Compromis, tout pour éviter la Sécession

[modifier] Le Compromis du Missouri (1820)

Voir l'article détaillé : Compromis du Missouri.

Comme la culture du coton épuise très vite les sols, les planteurs doivent d’autre part chercher de nouvelles terres à l’ouest. C’est ainsi que trois nouveaux États du sud, la Louisiane, le Mississippi (État) et l’Alabama, demandent et obtiennent le droit de pratiquer l’esclavage. En 1818, sous la présidence de James Monroe, un territoire de l’ancienne Louisiane française, le Missouri (État), où vivent déjà 2000 esclaves, s’apprête à devenir le 23e État des États-Unis. Il demande à son tour le droit de pratiquer l’esclavage. Les représentants des États du nord qui ont besoin de clients et de protection par des droits de douane pour leur industrie naissante sont en opposition avec leurs collègues du sud.

Au Sénat de Washington, l’équilibre précaire entre les onze États esclavagistes du sud et les onze États abolitionnistes du nord est en passe de basculer au profit des premiers, bien que moins peuplés. Après des débats houleux à la Chambre des représentants et au Sénat, un compromis est convenu le 2 mars 1820 à l’initiative du sénateur du Kentucky Henry Clay, lequel reste connu dans l’Histoire comme le « Grand pacificateur » (« the Great compromiser »). Un nouvel État anti-esclavagiste, le Maine (État), est détaché du Massachusetts pour faire contrepoids au Missouri. Par ailleurs, il est convenu que les futurs États qui seront créés dans l’ancienne Louisiane seront esclavagistes ou abolitionnistes selon qu’ils se situeront au sud ou au nord du 36° 30' parallèle (la frontière sud du Missouri). Ce compromis va apaiser les tensions mais il sera abrogé en 1854, avec l’acte Kansas-Nebraska et sera déclaré inconstitutionnel par la décision relative à Dred Scott en 1857. La question de l’esclavage débouchera alors sur la guerre de Sécession.

[modifier] Le Compromis de 1850

Voir l'article détaillé : Compromis de 1850.

Dans cette crise, une question dangereuse fut tournée en un habile compromis. Les débats qui amenèrent à la version définitive du compromis de 1850 furent parmi les plus remarquables de l'histoire des États-Unis. Le Sénat avait dans ses bancs trois géants de la politique: Clay, Webster et Calhoun et aux cotés de ces trois grands hommes se rassemblaient de futurs grandes figures: Stephen A. Douglas, Jefferson Davis (le futur président des États confédérés d'Amérique), William H. Seward et Salmon P.Chase. Calhoun et Davis s'opposèrent au compromis, car ils voyaient en lui une injustice flagrante pour le Sud. Les uns après les autres les liens entre le Nord et le Sud se déchiraient, un contemporain déclara même: "Si l'agitation continue, la même force, agissant avec une intensité accrue, finira par briser tous les liens, et il ne restera plus pour maintenir les États dans l'unité que la violence". Seward et Chase, s'opposèrent au compromis pour les mêmes raisons que Davis, mais à l'égard du Nord. Dans une adresse puissante, la dernière de sa vie, Webster, le 7 mars plaida : « non comme représentant du Massachusetts, non comme homme du Nord, mais comme Américain », pour l'unité de la nation américaine. Il jugeait qu'une sécession pacifique était impossible, la défense qu'il fit du compromis révolta les antiesclavagistes radicaux du Nord. Cette action fut le dernier grand service qu'il put rendre a la nation. Finalement, l'esprit de modération des deux premiers géants triompha. Ainsi, le compromis fut voté et le pays soupira d'un profond soulagement espérant avoir évité la sécession.

Pendant trois courtes années, le compromis parvint à mettre de coté et à résoudre les différents qui se posèrent. Une majorité dans les deux partis, qui étaient Whig et démocrate, l'appuya sincèrement. Cependant, la tension qui était née entre les deux forces en présence allait en s'aggravant. Les nouvelles lois sur les esclaves fugitifs irritaient les gens du Nord.

[modifier] Le combat du Nord

[modifier] L’exemple de La Case de l'oncle Tom

Il n'est pas possible de mesurer avec exactitude l'influence politique du roman La Case de l'oncle Tom. On peut citer les chiffres de vente, mais pas ceux des voix qu'il fit basculer vers l'antiesclavagisme ni des lois qu'il inspira. Pourtant, aucun des contemporains ne doutait du pouvoir qu'il exerça. "On n'a jamais vu un pareil coup de main littéraire", assura le poète américain le plus apprécié de l'époque ! Durant l'été 1862, alors qu'il était aux prises avec le problème de l'esclavage, Abraham Lincoln l'emprunta à la bibliothèque du Congrès. Pour comprendre la case de l'oncle Tom, il se fit présenter la documentation sur lequel l'auteur avait basé son roman. Lorsque Lincoln fit la connaissance de l'auteur un peu plus tard cette année là, il la salua, dit- on, par ces mots : " Ainsi, voila le petit bout de femme qui a écrit le livre auquel nous devons cette grande guerre". Les Sudistes furent bien entendu piqués au vif. En dépit des efforts faits pour interdire le livre dans les États esclavagistes, les exemplaires s'arrachaient si bien que les libraires étaient incapables de satisfaire la demande. La méchanceté avec laquelle on dénonçait les "mensonges" et les "déformations" pratiqués par l'auteur était sans doute la meilleure preuve qu'elle avait visé juste.

[modifier] L’affaire Dred Scott, une bataille légale

Dred Scott est né esclave autour de 1800 dans la Virginie esclavagiste. Il passa dans l'anonymat les 60 et quelques années de son existence, à l'exception de deux. Il avait été esclave d'un médecin major de l'armée qui avait quitté le Missouri (État) entre 1830 et 1840, pour rester plusieurs années dans le nord des régions faisant partie de l'achat de la Louisiane et l'avait emmené avec lui. Il épouse une esclave, appartenant au même médecin. C'est sur un territoire déclaré libre qu'elle mit au monde une fille en regagnant le Missouri (État) où leur maître les renvoyait. Après la mort de son maître, sa veuve Irène hérita de ses esclaves. En 1846, des amis blancs de Dred Scott, à St Louis, lui conseillèrent d'intenter un procès pour réclamer sa libération en faisant valoir qu'il avait longtemps résidé dans un territoire libre. Scott suivit cet avis. Ce fut ainsi que débuta une saga de 11 ans qui, de simple demande d'émancipation, prit de telles proportions qu'elle finît pas devenir la cause célèbre par excellence de l'histoire constitutionnelle des États-Unis. Dans un premier temps, sa plainte fut rejetée car il n'était pas considéré comme un citoyen. En 1850, il est libéré et réduit à nouveau à l'esclavage en 1852. L'affaire commençait à prendre un caractère politique. La Cour suprême de l'État cédait à des pressions esclavagistes en dépit des précédents exemples d'esclaves noirs libérés se trouvant dans la même situation que Scott. L'affaire passa devant la Cour fédérale des États-Unis. Les esclavagistes se frottèrent les mains, car tout le monde savait bien désormais que l'affaire Scott détenait la solution des problèmes constitutionnels les plus graves. Or, les Sudistes étaient en majorité à la Cour Suprême.

Le siège actuel de la Cour Suprême (achevé en 1935)
Agrandir
Le siège actuel de la Cour Suprême (achevé en 1935)

Trois grandes questions se posaient à la Cour :

  • En tant que noir, Scott était-il un citoyen jouissant du droit d'intenter des poursuites devant les tribunaux fédéraux ?
  • Sa résidence prolongée dans un État et un territoire libres (deux ans dans chacun) l'avait elle émancipé ?
  • Le territoire de sa résidence (Fort Snelling) était-il, en fait, un territoire libre - en d'autre termes, le Congrès avait-il eu le droit, en 1820, d'interdire l'esclavage dans les territoires situés au nord 36° 30' de latitude ?

Une fois, la Cour Suprême des États-Unis avait déjà refusé un appel interjeté contre la Cour Suprême du Kentucky, laquelle avait décidé que les esclaves du Kentucky, emmenées provisoirement dans l'Ohio restaient des esclaves conformément à la loi en vigueur dans le Kentucky.

Le 14 février 1857, une majorité de juges vota, réaffirmant le principe Strader, et en resta là, mais quelques jours plus tard, cette même majorité résolut d'émettre un jugement détaillé pour couvrir tous les aspects de l'affaire. Deux juges non démocrates comptaient affirmer que Scott était libre et que les noirs étaient des citoyens à part entière. L'arrêt est le 6 mars 1857, il reconnaît que Dred Scott comme tous les esclaves qui sont nés dans un État esclavagiste, ne pouvait obtenir son émancipation par le fait d’avoir résidé dans un État libre. C’est donc l’État de naissance qui fait qu’une personne soit libre ou non.

Les partisans sudistes virent dans cette décision une victoire, mais la victoire fut celle des Républicains car l’affaire leur offrit une publicité énorme, et la question de l’esclavage passa sur le devant de la scène. Après cette affaire, les « réseaux » fonctionnèrent à plein rendement et la question esclavagiste devient publique. Le Sud avait perdu cette partie car désormais c’est toute l’opinion publique qui se dressait face au Sud et non plus une petite minorité de républicains « noirs ».

[modifier] Les « Réseaux », une lutte clandestine

Les habitants du Nord, qui dans une très large majorité défendaient l'idée antiesclavagiste, se refusèrent à offrir leurs services et leur aide aux marshals. Ces agents fédéraux, qui en vertu des nouvelles lois se lançaient à la poursuite des esclaves fugitifs. Les antiesclavagistes organisèrent "un chemin de fer souterrain". Ce chemin permettait d'aider et de cacher les fugitifs pour les faire convoyer vers le Canada. D'autres, mais une minorité, furent emmenés clandestinement par bateaux vers le Canada se protégeant ainsi de l'action des agents fédéraux.

C'est cette même loi qui inspira Harriet Beecher Stowe pour rédiger le célébrissime La Case de l'oncle Tom. En 1854, la vieille question des territoires esclavagistes réapparut plus forte que jamais. Devant cet enveniment, une nouvelle génération de chefs politiques montèrent à la tête de l'un et de l'autre parti politique. Les radicaux étaient déterminés à se défaire de ce compromis qu'ils jugeaient injuste et qui leur fermait toute la vallée supérieure du Missouri. Lorsqu'ils commencèrent à passer aux actes, le Nord se dressa comme un géant furieux. Le Sud avait l'obligation de s'organiser pour lutter contre les fuites car la totalité des États du Sud avaient une frontière avec le Nord libre et la fuite se veut rarement temporaire et locale : il s'agit bien de gagner par tous les moyens la Terre promise.

Il est difficile d'estimer avec précision l'ampleur de cette fuite. Le nombre serait de 50 000 à 100 000 esclaves pour toute la période qui précède la guerre de sécession. Le Nord aida les esclaves en fuite par le moyen de l'Underground railroad, ou chemin de fer souterrain. Il fut mis en place au cours des années 1850. Les évadés se déplacent de gare en gare, nom donnés aux divers refuges, conduits en cela par des chefs de train, c'est-à-dire des personnes qui les aident et les guident. Dans les années qui précèdent la guerre civile, la fuite vers le nord et le fonctionnement du chemin de fer souterrain font l'objet de récits autobiographiques : les abolitionnistes font publier de nombreux témoignages sous forme d'articles de journaux et de livres. Les esclaves en fuite sont majoritairement des hommes seuls, mais durant la guerre ce seront des familles entières qui partiront vers le Nord.

[modifier] L’élection de Lincoln, le début de la Sécession

Abraham Lincoln
Agrandir
Abraham Lincoln

La victoire de Lincoln à la présidentielle de 1860 conduit la plupart des États du Sud à faire sécession de l'Union, car ils ont tout à craindre du nouveau président, connu pour ses positions abolitionnistes.

Lincoln, dans sa jeunesse, semblait destiné au travail manuel, mais pour y échapper, il forme le projet d'étudier le droit. Devenu avocat, il s'établit à Springfield, dans l'Illinois. Ayant rejoint les rangs des conservateurs, il est élu en 1834 député à la Chambre des représentants, puis, Sénateur de l'État en 1846. La grande idée qui l'occupe est celle de l'abolition de l'esclavage. Homme du Nord, il a effectué plusieurs voyages dans les États esclavagistes du Sud et l'attitude des populations locales envers les Noirs le révolta profondément. Dans les premiers temps, Abraham Lincoln se comporte en parlementaire exemplaire, mais déjà lors d'un de ses premiers discours, il laisse augurer de son comportement futur en se prononçant fermement contre l'extension de l'esclavage aux nouveaux territoires de l'Ouest, comme le recommandent alors les démocrates.

Le problème de l'esclavage influence de plus en plus la vie politique et commence à dresser une barrière entre le Nord abolitionniste et le Sud esclavagiste. À l'intérieur même des partis, des controverses s'élèvent, créant un climat de confusion. Dans ces querelles, le représentant Lincoln choisit son camp: « L'achat et la vente d'êtres humains, déclare-t-il, est une honte pour le pays, une malédiction pesant sur l'expérience américaine… » Il décide de déposer une proposition de loi pour abolir l'esclavage dans le district de Columbia - qui abrite Washington. Les Sudistes, résolument hostiles à son projet, y voient une attaque yankee, qui prépare le chemin à une loi nationale d'abolition, ce qui risquerait de plonger leurs territoires dans un chaos indescriptible. Frappé par le spectacle des heurts violents qu'il provoque entre députés, Lincoln annonce que « l'esclavage est une violation totale du droit sacré de l'homme à se gouverner; la question de l'esclavage peut empoisonner toute raison et pousser les Américains blancs jusqu'aux marges de la violence ».

La suppression du Compromis du Missouri en 1857 provoque une énorme agitation dans l'ensemble du pays et agrandit encore le fossé qui sépare partisans et adversaires de l'esclavage.

Dans un nouveau discours, prononcé devant une salle comble, il lance un appel solennel à toutes les bonnes volontés - péroraison courageuse saluée par les applaudissements unanimes de l'assistance. Lincoln est à jamais engagé dans un combat qu'il mènera jusqu'à la victoire et qui lui coûtera la vie. Pour mener sa campagne avec encore plus d'efficacité, et sans doute par ambition personnelle, il aspire à être élu au sénat des États-Unis. En février 1855, il manque de peu la victoire, ayant préféré se désister en faveur d'un candidat mieux placé pour barrer la route à un adversaire démocrate. Cependant, les mois passent et l'agitation ne fait que croître. Dans certains territoires, comme celui du Kansas, partisans et adversaires de l'abolition sont sur le point d'entamer une lutte armée, prélude à ce que sera un peu plus tard la guerre de Sécession.

Le 20 février 1856, Lincoln prend l'initiative de convoquer une convention qui se réunira quelques semaines plus tard à Bloomington et prendra le nom officiel de "parti républicain". La détermination de Lincoln et son pouvoir de persuasion lui rallient de nombreux partisans, y compris parmi les démocrates qui abandonnent leur ancien parti pour le nouveau. L'élection présidentielle devant avoir lieu l'année suivante, Lincoln redouble d'activité, multipliant les discours, dans lesquels il démontre de manière irréfutable l'illogisme de l'esclavage. Lors de l'élection présidentielle, c'est tout de même Buchanan, un démocrate, qui l'emporte, mais dans l'ensemble des États, le parti Républicain arrive juste derrière le parti démocrate, ce qui est un signe encourageant pour une nouvelle formation politique. Pendant une année, Lincoln va se consacrer à son cabinet d'avocat, mais dès 1858, le voici de nouveau en campagne pour les élections : l'État de l'Illinois doit renouveler une partie de ses députés à la Chambre des représentants, ceux-ci devant ensuite choisir deux parlementaires qui iront siéger au Sénat à Washington. Le climat de violence entre esclavagistes et abolitionnistes est en pleine recrudescence. Lincoln mène une campagne brillante mais ne parvient pas à renverser la majorité démocrate à la Chambre des représentants de l'Illinois. Tout espoir de devenir sénateur s'éloigne donc pour lui. Il va le démontrer lors d'un avertissement solennel qu'il adresse aux représentants des États du Sud: « Vous nous menacez sans cesse de faire éclater l'Union si nous emportons la présidence mais en quoi la désunion vous aidera-t-elle ? Si vous faites sécession, vous ne bénéficierez plus de la protection de la Constitution; nous ne serons plus obligés de vous renvoyer vos esclaves fugitifs. Qu'allez-vous faire ? Construire un mur entre nous ? Nous livrer bataille ? Vous êtes braves et vaillants, mais pas plus que nous, et nous sommes plus nombreux. Vous ne pouvez nous battre, et dans ces conditions la sécession, la guerre, serait la pire des folies. »

[modifier] Conclusion

La Guerre de sécession n’a pas comme unique source la question de l’esclavage, elle est plus complexe et plus profonde que l’on peut l’imaginer. Après l’étude des causes de ce conflit, on voit qu’on n’a pas attribué la responsabilité de la guerre à un seul facteur. La Guerre civile américaine a été un conflit sanglant où, au-delà des idées politiques, ce sont deux civilisations qui se sont affrontées pour la suprématie. Mais la question de cette guerre est éminemment politique. Et on peut dire que ce sont les idées qui ont fait entrer dans le conflit le Sud face au Nord. On peut parler d’un conflit de civilisation car pour les deux camps, c’est la définition et la vision qu’ils avaient du pouvoir qui entrèrent en conflit. Cette guerre trouve sa source dans la révolution industrielle, ce n’est pas l’esclavage qui amenait au conflit mais c’est le passage d’un mode de vie à un autre. Avant 1830, les États-Unis étaient une nation qui n’avait aucune industrie, et l’ensemble de la population vivait selon un modèle simple et ancien : autosubsistance et commerce minime avec l’Europe. Les États vivaient comme à l’époque de l’Empire britannique et des Treize Colonies. Le Sud était le fleuron de cette jeune nation et il lui imposait sa volonté. Mais le progrès technique a amené une part de la société à avancer vers ce progrès et à s’industrialiser. Le Nord a explosé économiquement et démographiquement. Le Sud a conservé le pouvoir politique durant cette transition, mais le Nord a ensuite revendiqué le pouvoir, car il était désormais devenu le fleuron de la nation américaine.

La Guerre de Sécession est une guerre civile, non pas entre deux factions politiques mais entre deux civilisations, l’une moderne et prospère et l’autre traditionnelle et stagnante. La question de l’esclavage ne vint qu’après, elle est un problème de morale posé par les populations du Nord. Mais le problème de l’esclavage est aussi économique, si les hommes politiques désirent tant libérer les esclaves, c’est parce qu’ils représentent une concurrence et un frein à la libéralisation du commerce et à l’industrialisation. Les gens du Nord ont une vision de monde qui est libérale et très moderne pour l’époque, et c’est cette vision et les intérêts qu’elle comporte qui sont entrés en conflit avec les valeurs sudistes.

On peut conclure en disant que cette guerre a été menée par une Amérique moderne et industrielle. Cette guerre a été faite au nom d’une doctrine qui régit encore le politique étrangère américaine. Par leurs actions politiques, les sudistes ont mis en danger les intérêts économiques et industriels des États-Unis. Ce danger a donc été réduit au silence. La question de l’esclavage n’était qu’une des menaces qui freinait l’expansion économique du Nord, ce Nord qui allait devenir ensuite le cœur des États-Unis d’Amérique.

La Guerre de Sécession n’est pas une guerre romantique, comme on peut le montrer en Europe mais une guerre américaine et moderne, dans le sens où, derrière l’écran des idées défendues, ce sont des intérêts économiques qui ont attisé le feu de la guerre.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Général

  • Kaspi, André, Les Américains, t. I: Naissance et essor des États-Unis (1607-1945), Paris, Le Seuil, 1986(1re édition), p. 174-198.
  • Beecher Stowe, Harriet, La case de l'oncle Tom, Hachette Jeunesse, 2002.
  • Kaspi, André, La Guerre de Sécession : les États désunis, Gallimard.

Cinéma

  • Amistad, de Steven Spielberg (1998)
  • Louisiane, de Philippe de Broca (1984)

[modifier] Historiographie

  • Beale, Howard K., "What Historians Have Said About the Causes of the Civil War," Social Science Research Bulletin 54, 1946.
  • Boritt, Gabor S. ed. Why the Civil War Came (1996)
  • Crofts Daniel. Reluctant Confederates: Upper South Unionists in the Secession Crisis (1989), pp 353-82 and 457-80
  • Foner, Eric. "The Causes of the American Civil War: Recent Interpretations and New Directions." In Beyond the Civil War Synthesis: Political Essays of the Civil War Era, edited by Robert P. Swieringa. 1975.
  • Kornblith, Gary J., "Rethinking the Coming of the Civil War: A Counterfactual Exercise". Journal of American History 90.1 (2003): 80 pars. Historiographie détaillée; Disponible en ligne
  • Pressly, Thomas. Americans Interpret Their Civil War (1966), classe les historiens en écoles d'interprétations
  • SenGupta, Gunja. “Bleeding Kansas: A Review Essay.” Kansas History 24 (Winter 2001/2002): 318-341.
  • Woodworth, Steven E. ed. The American Civil War: A Handbook of Literature and Research (1996), 750 pages d'historiographie; Voir la partie IV pour les causes.

[modifier] Selon l'une des écoles d'interprétations

  • Craven, Avery, The Repressible Conflict, 1830-61 (1939)
    • The Coming of the Civil War (1942)
    • , "The Coming of the War Between the States," Journal of Southern History 2 (August 1936): 30-63; in JSTOR
  • Donald, David. "An Excess of Democracy: The Civil War and the Social Process" in David Donald, Lincoln Reconsidered: Essays on the Civil War Era, 2d ed. (New York: Alfred A. Knopf, 1966), 209-35.
  • Holt, Michael F. The Political Crisis of the 1850s. (1978).
  • Randall, James G. "A Blundering Generation," Mississippi Valley Historical Review 27 (June 1940): 3-28 in JSTOR
  • James G. Randall. The Civil War and Reconstruction. (1937).
  • Pressly, Thomas J. "The Repressible Conflict," chapter 7 of Americans Interpret Their Civil War (Princeton: Princeton University Press, 1954).
  • Ramsdell, Charles W. "The Natural Limits of Slavery Expansion," Mississippi Valley Historical Review, 16 (Sept. 1929), 151-71.Disponible en ligne

[modifier] Économie et modernisation

  • Beard, Charles, and Mary Beard. The Rise of American Civilization. Two volumes. (1927), affirme que l'esclavage fut un facteur mineur.
  • Huston, James L. Calculating the Value of the Union: Slavery, Property Rights, and the Economic Origins of the Civil War. (2003)
  • Luraghi, Raimondo, "The Civil War and the Modernization of American Society: Social Structure and Industrial Revolution in the Old South Before and During the War," Civil War History XVIII (Sept. 1972). in JSTOR
  • McPherson, James M. Ordeal by Fire: the Civil War and Reconstruction. (1982). Interprétation moderne.
  • Moore, Barrington. Social Origins of Dictatorship and Democracy. (1966).

[modifier] Nationalisme et Culture

  • Crofts Daniel. Reluctant Confederates: Upper South Unionists in the Secession Crisis (1989)
  • Current, Richard. Lincoln and the First Shot (1963)
  • Nevins, Allan.
    • Ordeal of the Union 2 vols. (1947) couvre la période 1850-57.
    • The Emergence of Lincoln, 2 vols. (1950) couvre la période 1857-61.
  • Olsen, Christopher J. Political Culture and Secession in Mississippi: Masculinity, Honor, and the Antiparty Tradition, 1830-1860" (2000), cultural interpretation
  • Potter, David The Impending Crisis 1848-1861. (1976), Pulitzer Prize-winning history emphasizing rise of Southern nationalism
  • Potter, David M. Lincoln and His Party in the Secession Crisis (1942).
  • Miller, Randall M., Harry S. Stout, and Charles Reagan Wilson, eds. Religion and the American Civil War (1998).

[modifier] L'esclavage comme cause

  • Ashworth, John
    • Slavery, Capitalism, and Politics in the Antebellum Republic. (1995)
    • "Free labor, wage labor, and the slave power: republicanism and the Republican party in the 1850s," in Melvyn Stokes and Stephen Conway (eds), The Market Revolution in America: Social, Political and Religious Expressions, 1800-1880, pp. 128-46. (1996)
  • Donald, David et al. The Civil War and Reconstruction (latest edition 2001); 700 pages.
  • Fellman, Michael et al. This Terible War: The Civil War and its Aftermath (2003), 400-pages.
  • Foner, Eric
    • Free Soil, Free Labor, Free Men: the Ideology of the Republican Party before the Civil War. (1970, 1995).
    • Politics and Ideology in the Age of the Civil War. New York: Oxford University Press. (1981)
  • Freehling, William W. The Road to Disunion: Secessionists at Bay, 1776-1854 1991.
  • Gienapp William E. The Origins of the Republican Party, 1852-1856 (1987)
  • McPherson, James M. Battle Cry of Freedom: The Civil War Era. (1988)]* Morrison, Michael. Slavery and the American West: The Eclipse of Manifest Destiny and the Coming of the Civil War (1997)
  • Rhodes, James Ford History of the United States from the Compromise of 1850 to the McKinley-Bryan Campaign of 1896 Volume: 1. (1920), highly detailed narrative 1850-56. vol 2 1856-60.
  • Schlesinger, Arthur Jr. "The Causes of the Civil War" (1949) republié dans The Politics of Hope (1963).
  • Stampp, Kenneth M. America in 1857: A Nation on the Brink (1990)
  • Stampp, Kenneth M. And the War Came: The North and the Secession Crisis, 1860-1861 (1950).

[modifier] Notes

  1. Comme l'écrivit plus tard Ulysses Grant dans ses mémoires: La rebellion du Sud fut l'avatar de la guerre avec le Mexique. Nations et individus sont punis de leurs transgressions. Nous reçumes notre châtiment sous la forme de la plus sanguinaire et coûteuse guerre des temps modernes. Voir: Personal Memoirs of General U. S. Grant

[modifier] Liens externes


Portail Cliopédia – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l’Histoire.
Portail des États-Unis d'Amérique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant les États-Unis.
Static Wikipedia 2008 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2007 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - en - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Static Wikipedia 2006 (no images)

aa - ab - af - ak - als - am - an - ang - ar - arc - as - ast - av - ay - az - ba - bar - bat_smg - bcl - be - be_x_old - bg - bh - bi - bm - bn - bo - bpy - br - bs - bug - bxr - ca - cbk_zam - cdo - ce - ceb - ch - cho - chr - chy - co - cr - crh - cs - csb - cu - cv - cy - da - de - diq - dsb - dv - dz - ee - el - eml - eo - es - et - eu - ext - fa - ff - fi - fiu_vro - fj - fo - fr - frp - fur - fy - ga - gan - gd - gl - glk - gn - got - gu - gv - ha - hak - haw - he - hi - hif - ho - hr - hsb - ht - hu - hy - hz - ia - id - ie - ig - ii - ik - ilo - io - is - it - iu - ja - jbo - jv - ka - kaa - kab - kg - ki - kj - kk - kl - km - kn - ko - kr - ks - ksh - ku - kv - kw - ky - la - lad - lb - lbe - lg - li - lij - lmo - ln - lo - lt - lv - map_bms - mdf - mg - mh - mi - mk - ml - mn - mo - mr - mt - mus - my - myv - mzn - na - nah - nap - nds - nds_nl - ne - new - ng - nl - nn - no - nov - nrm - nv - ny - oc - om - or - os - pa - pag - pam - pap - pdc - pi - pih - pl - pms - ps - pt - qu - quality - rm - rmy - rn - ro - roa_rup - roa_tara - ru - rw - sa - sah - sc - scn - sco - sd - se - sg - sh - si - simple - sk - sl - sm - sn - so - sr - srn - ss - st - stq - su - sv - sw - szl - ta - te - tet - tg - th - ti - tk - tl - tlh - tn - to - tpi - tr - ts - tt - tum - tw - ty - udm - ug - uk - ur - uz - ve - vec - vi - vls - vo - wa - war - wo - wuu - xal - xh - yi - yo - za - zea - zh - zh_classical - zh_min_nan - zh_yue - zu -

Sub-domains

CDRoms - Magnatune - Librivox - Liber Liber - Encyclopaedia Britannica - Project Gutenberg - Wikipedia 2008 - Wikipedia 2007 - Wikipedia 2006 -

Other Domains

https://www.classicistranieri.it - https://www.ebooksgratis.com - https://www.gutenbergaustralia.com - https://www.englishwikipedia.com - https://www.wikipediazim.com - https://www.wikisourcezim.com - https://www.projectgutenberg.net - https://www.projectgutenberg.es - https://www.radioascolto.com - https://www.debitoformtivo.it - https://www.wikipediaforschools.org - https://www.projectgutenbergzim.com