On a marché sur la Lune

Le récit se poursuit au point où il l'avait laissé Objectif Lune. Après quelques minutes de peur au lancement, tout semble bien se passer et la fusée se dirige vers la Lune. Cependant, il y a une surprise de taille : les deux Dupondt qui ont pris place à bord pour des raisons de sécurité se sont trompé d'heure et ont donc oublié de quitter la fusée e avant son décollage. Cette situation qui force Tournesol à réduire la durée du voyage. Le périple se déroule sans problèmes majeurs et la fusée se pose sans encombre sur la Lune. Les appareils sont installés et Tournesol s'adonne à ses recherches. Durant l'une des expéditions, Tintin reste à bord. À ce moment, Jorgen (alias le colonel Boris) embarqué clandestinement, sort de sa cachette et se prépare à décoller avec la fusée. Tintin réussit à l'arrêter à la dernière minute. Avec un autre passager de plus, la fusée décolle vers la Terre, les réserves d'oxygène étant loin d'être suffisantes. Jorgen est tué dans une altercation et Frank Wolff, l'assistant de Tournesol, pris de remords pour sa complicité avec Jorgen, se sacrifie dans l'espoir de sauver le reste de l'équipage. Finalement, la fusée arrive à bon port.

[modifier] Vraisemblance

Cette bande dessinée est assez crédible.

Bien sûr, les mesures de sécurité font sourire, comparées à la réalité des vols spatiaux.

La fusée est très inspirée de la tristement célèbre V2 allemande (qui fut, d'ailleurs utilisée pour des essais par les alliés après la guerre). On retrouve même le dessin à carreaux.

Le problème de l'apesanteur dans la fusée est réglé en la faisant accélérer ou décélérer tout le temps, créant une pesanteur artificielle, mais l'apesanteur est bien représentée lorsque la fusée cesse d'accélérer (on voit même le whisky du capitaine Haddock se mettre en boule, capitaine Haddock qui semble être le seul à goûter aux joies des acrobaties en apesanteur). Dans la réalité et par le phénomène de capillarité, le whisky aurait eu cependant plus tendance à s'étaler sur toute la surface du verre.

La faible pesanteur lunaire est assez bien représentée, ainsi que la vie dans un scaphandre étanche. Le paysage lunaire, avec son ciel noir où les étoiles ne scintillent pas, est, également, assez fidèle. C'était la première fois que le grand public pouvait se faire une idée concrète de la vie humaine sur la Lune.

D'autres choses sont plus critiquables, comme la présence de glace (qui se sublimerait en absence de pression atmosphérique). Le clair de Terre manque nettement de nuages (mais sans doute pensait-on à l'époque que vus de loin, ils étaient transparents) et ressemble davantage à une mappemonde. Vue de la Lune, la Terre apparaît beaucoup plus grosse que ne l'a représentée Hergé. De plus, depuis l'endroit où a atterri la fusée (le cirque Hipparque), elle devrait apparaître au zénith.

Ce deuxième volet de l'aventure lunaire fut publié en 1954, 15 ans avant la mission Apollo 11. Comme le dira Hergé, c'était là l'exotisme absolu. Dans les albums qui suivront, il utilisera plutôt l'univers qu'il a créé dans une phase « domestique » dont le point culminant sera Les Bijoux de la Castafiore.

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Catégories : Album de Tintin • Album de BD sorti en 1954