Jean-Pierre Chabrol

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Jean-Pierre Chabrol est un écrivain français. Il nait le 11 juin 1925 à Chamborigaud, dans les Cévennes, dans une famille d’instituteurs de l’école laïque. Son grand-père paternel, chevrier biblique digne descendant des Camisards, l’influencera beaucoup.

Il effectue ses études primaires et secondaires à Alès où ses parents enseignent dans un quartier populaire. Il montre très tôt des dons pour le dessin et la poésie.

Après un rapide passage en khâgne à Paris, il rentre dans la résistance au printemps 1944 et se retrouve « par hasard » dans un maquis communiste. Engagé dans l’armée de libération qui le conduira jusqu’à Berlin, il ne retrouvera la vie civile qu’en 1946, à Paris.

Dès ce moment, les grands thèmes de son œuvre future sont établis : la Cévenne, l’épopée des Camisards, le maquis et surtout les petites gens, le Peuple qu’il a si bien décrit.

C’est à la rédaction du journal l’Humanité où il travaille en temps que dessinateur puis comme journaliste (il en deviendra chef de rédaction) qu’il rencontre Louis Aragon qui l’encourage à écrire son premier roman, La dernière cartouche. D’autres suivront régulièrement dont Le bout-galeux qui obtient le Prix populiste. Malgré sont éloignement du Parti communiste en 1956, ses livres sont traduits en allemand (RDA), tchèque, bulgare,… Il est l’ami de Georges Brassens, Léo Ferré, Jacques Brel, Pierre Mac Orlan,…

Il participe également à la création d’une sorte de bande dessinée humoristique de style moyenâgeux Le barlafré.

En 1961, il publie Les fous de Dieu qui passera près du Prix Goncourt et sera adapté pour la télévision. Tout en continuant son métier d’écrivain (la trilogie des Rebelles), il va alors collaborer régulièrement à des émissions de radio et de télévision. Il voyage beaucoup.

A la fin des années 1970, il collabore à l’écriture de pièces avec le Théâtre de la Jacquerie.

Très affecté par la mort de nombre de ses proches, il se lance ensuite dans une nouvelle carrière en montant lui-même sur scène comme conteur mais il continue à publier différents ouvrages, entre autre en collaboration avec son ami Claude Marti, ou l’inénarrable recueil de dessins satiriques intitulé Le petit Chabrol illustré.

Il reviendra pleinement à la littérature en 1993 avec Le bonheur du Manchot, en hommage à son père. La banquise, publié en 1998, sera adapté pour la télévision par sa fille Elsa.

Après avoir fait figurer de nombreuses chansons dans ses livres, il en confie deux au chanteur wallono-cévenol Jofroi.

Il décède dans le mas familial, qui se trouve à Pont de Rastel (commune de Génolhac) à quelques kilomètres de Chamborigaud, pendant la nuit du 1^er décembre 2001.

[modifier] Principales œuvres littéraires

[modifier] Romans

• La dernière cartouche (1953) : un premier roman partiellement autobiographique d’une enfance alésienne et d’un engagement dans la résistance. L’action se déplace ensuite, en fiction pure, pendant la guerre d’Indochine.
• Le bout-galeux (1955) : la banlieue parisienne dans les années d’après-guerre. Le boulot, la vie, les gens.
• Fleur d’épine (1957) : les « vacances » d’été en Corse d’ « émigrés » sur le Continent…
• Un homme de trop (1958) : le maquis et les maquisards au quotidien. Costa-Gavras en tirera un film en 1967 avec une pléiade d’acteurs célèbres.
• Les innocents de mars (1959) : les derniers jours de l’Allemagne nazie et un rare témoignage sur les « enfants du Fürher ».
• Les fous de Dieu (1961) : les Camisards et une plongée dans l’âme cévenole.
• La chatte rouge (1963) : folles aventures dans le Paris d’après guerre.
• Mille millions de Nippons (1964) : les aventures d’un Français au Japon.
• Les rebelles (1965-1966 et 1968) : une passionnante fresque des années 1930 à Paris, en Cévenne et en Allemagne.
• Je t’aimerai sans vergogne (1967) : une vibrante histoire d’amour qui donnera naissance à sa version théâtrale ""Ma déchirure"" (1968).
• Le canon fraternité (1970) : la Commune de Paris dans un quartier populaire. Plus vrai que tous les livres d’histoire et un autre regard sur Paris.
• Les chevaux l’aimaient (1972) : un double portrait alliant réalisme et finesse.
• Le bouc du désert (1975) : une étrange reconstitution historique et bien plus que cela.
• Vladimir et les Jacques (1980) : le roman de la création d’une pièce de théâtre au sein d’une troupe enthousiaste.
• Le lion est mort ce soir (1982) : une hilarante et désespérée histoire d’amour teintée de mystère.
• Le bonheur du manchot (1993) : sorte d’autobiographie déguisée en biographie paternelle.
• Les aveux du silence (1995) : ou le psychanalyste manipulé…
• La banquise (1998) : retour sur la période de la guerre avec beaucoup de compréhension pour ses différentes catégories de victimes

[modifier] Nouvelles

• Le voleur de noces (1954) : un recueil bien oublié aujourd’hui…
• Titane et Bougrenette (1966) : livre illustré pour enfants
• L’illustre fauteuil et autres récits (1967)
• Le crève Cevenne (1972) : un cri de détresse et de désespoir devant un pays qui meurt dans l’indifférence.
• Portes d’embarquement (1983) : nouvelles d’un grand voyageur ; inspiré de chroniques radiophoniques.
• Contes à mi-voix (1985)
• Les mille et une veillées (1997)
• Colères en Cévennes (2000) : nouvelles et introspection. Jean Hur, le double littéraire de Jean-Pierre Chabrol, disparaît. Son créateur nous dit au revoir…