Histoire du Chili de 1973 à 1990

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff^?).

Après le coup d'État du 11 septembre 1973, mené par le général Augusto Pinochet contre le régime démocratiquement élu de Salvador Allende, le Chili bascula pendant deux décennies sous une dictature qui fit environ 3 000 victimes. Le rapport Valech de 2004 compte 29 000 personnes torturées. L'opposition de gauche fut anéantie, les exilés étant poursuivis dans le cadre de l'opération Condor (assassinat du général Carlos Prats en 1974 à Buenos Aires, d'un ancien ministre d'Allende, Orlando Letelier, le 21 septembre 1976 à Washington, etc.) Sur le plan économique, la répression du régime empêchait bien sûr toute organisation du mouvement social, tandis que Santiago faisait appel aux "Chicago boys", qui appliquèrent une politique néolibérale de privatisations et transformèrent le Chili en terrain d'expérimentation des thérapies de choc généralisées dans les années 1990.

Sommaire

1 Le coup d'État du 11 septembre 1973 et ses suites
2 De nombreuses disparitions
3 Une politique économique néolibérale
4 Les rapports avec le Vatican
5 Références
6 Voir aussi

[modifier] Le coup d'État du 11 septembre 1973 et ses suites

Après le coup d'État du 11 septembre 1973, mené par Augusto Pinochet (qui s'est finalement rallié aux putschistes), soutenus par la CIA, le Chili se réveille sous un régime militaire. Ce matin-là, le palais de la Moneda est assiégé et Allende est retrouvé mort. Plus de deux cents personnes sont tuées dans les trois jours suivant le coup d'État, tandis que 120 autres sont massacrés lors de l'épisode dit de la Caravane de la mort. Les opposants sont regroupés au stade de Santiago, certains sont torturés, d'autres disparaissent. Alors que les démocrates chrétiens et les conservateurs s'attendent à ce que le pouvoir leur soit remis, la junte militaire décide de conserver les commandes du pays et établit une dictature militaire.

En 1980, Pinochet fait approuver par 67% des électeurs chiliens une constitution et la prolongation de huit ans du régime militaire. Le général Pinochet est désormais président du Chili et non plus seulement chef de la junte militaire. Mais 53% des Chiliens refusent en 1988 la prolongation de son mandat, et Pinochet organise alors son départ en se faisant nommer sénateur à vie, ce qui le protège contre d'éventuelles poursuites judiciaires. Il cède sa place en tant que président de la république au démocrate chrétien Patricio Aylwin en 1990, ce dernier ayant été élu à la tête d'une coalition englobant les centristes et les héritiers du socialisme d'Allende. Pinochet demeure encore sept ans chef des armées.

[modifier] De nombreuses disparitions

La dictature de Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition de 2279 personnes selon le Rapport Vérité et Réconciliation publiée en 1990 (en comparaison, la dictature argentine au pouvoir entre 1976 et 1983 est responsable de trente mille mort en sept ans) et d'environ 130 000 arrestations. A ce bilan il faut ajouter l'opération Condor, menée conjointement avec les autres dictatures latino-américaines. En outre, ces statistiques ont été remises en causes par le rapport Valech, qui compte 29 000 personnes torturées (y compris des mineurs de moins de douze ans) ainsi que par les associations d'ex-prisonniers politiques chiliens.

[modifier] Une politique économique néolibérale

Le général Pinochet confie en 1977 l'économie nationale aux théoriciens de l'école de Chicago, adeptes néolibéraux de Milton Friedman. Pendant cinq ans, la croissance atteint 8 % par an alors que le taux d'analphabétisme régresse et que l'espérance de vie passe de 63,6 ans en 1975 à 74,4 ans en 1990 ^{citation nécessaire}. L'armée chilienne détient le monopole sur l'exploitation du cuivre, sources de revenus importants pour le pays, privilège qu'elle conserve encore aujourd'hui.

[modifier] Les rapports avec le Vatican

L'élection de Jean-Paul II comme pape au début des années 1980 marque, en Amérique latine, le reflux de la théologie de la libération. Celle-ci sera condamnée à deux reprises, en 1984 et 1986, par la Congrégation pour la doctrine de la foi dirigée par le cardinal Ratzinger (futur Benoît XVI). Jean-Paul II rend visite plusieurs fois au général Pinochet, tandis qu'Angelo Sodano, qui deviendra son bras droit en 1990 et le secrétaire d'État de la Curie romaine (équivalent du poste de chef de gouvernement), a été nonce apostolique au Chili de 1977 à 1988 ^[1].