Georges Bidault
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Georges-Augustin Bidault est un homme politique français (Moulins, 5 octobre 1899 - Cambo-les-Bains, 26 janvier 1983).
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[modifier] Biographie
[modifier] Avant 1945
Agrégé d'histoire. Professeur à Valenciennes, à Reims et au lycée Louis-le-Grand à Paris.
Leader du Parti démocrate populaire (démocrate-chrétien) avant la guerre. Il est fait prisonnier en 1940, il est libéré en sa qualité d'ancien combattant de la guerre de 1914 en juillet 1941.
Résistant sous l'Occupation, dans le réseau « Combat » à Lyon, il succède à Jean Moulin en juin 1943, comme président du Conseil national de la Résistance.
[modifier] L'après-guerre
Le 26 août, lors du défilé de la libération de Paris, Bidault descend les Champs-Élysées aux côtés du général de Gaulle. Il est l'un des fondateurs du MRP (il en sera président d’honneur en 1952). Il devient député de la Loire en 1945, mandat qu'il gardera jusqu'en 1962.
De septembre 1944 à juin 1954, il appartiendra à de nombreux gouvernements, souvent en charge des Affaires étrangères. Il présidera par deux fois le Conseil de gouvernement de juin à décembre 1946 et d'octobre 1949 à juillet 1950.
Il est l’un des signataires du Traité franco-britannique de Dunkerque en 1947. Face au « coup de Prague » et au blocus de Berlin, il mène une politique anti-communiste. En 1948, il signe le Traité de Bruxelles instituant l’Union de l’Europe occidentale. Il est favorable à la CED tout en négociant des protocoles additionnels qui limitent la portée supranationale du traité.
En août 1953, il joue un rôle important dans la déposition du sultan du Maroc. Il est candidat à la présidence de la République lors des deux premiers tours en décembre 1953.
[modifier] La politique coloniale
Bidault critique la politique indochinoise de Pierre Mendès France en 1954 et la politique nord-africaine de Faure en 1955. Il s’oppose à toute création d’un exécutif algérien en 1957. En 1958, il vote l’investiture du gouvernement du général de Gaulle. Il se sépare du MRP et crée la Démocratie chrétienne de France qui n’aura qu’un succès électoral limité. Il est l'un des 80 députés qui votent l'« amendement Salan » selon lequel le gouvernement peut procéder à des appels sous les drapeaux des citoyens français appartenant à la disponibilité et à la première réserve domiciliés en Algérie.
Le 20 mai 1962 à Rome, Georges Bidault, Jacques Soustelle, Antoine Argoud et Pierre Sergent constituent le comité exécutif du Conseil National de la Résistance (C.N.R), visant à défendre l’Algérie française, et désignent Georges Bidault comme président.
En juillet 1962 au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, l’immunité parlementaire de Georges Bidault est levée pour avoir fondé à l’étranger un « C.N.R. ». Il quitte la France en 1963 comme réfugié politique. Menant une vie clandestine, et apprenant l’enlèvement du colonel Antoine Argoud à Munich par des hommes des services spéciaux français, Georges Bidault publie un article virulent et est immédiatement expulsé d’Allemagne vers le Portugal qui à son tour l’expulse vers le Brésil, où il passera plus de quatre ans avec son épouse Suzanne. De retour en Belgique en 1967 avant de rentrer en France en juin 1968. Il créé alors le mouvement Justice et Liberté, qui sera l'une des composantes du Front national à sa création.
[modifier] Divers
Georges Bidault a épousé Suzanne Borel, première femme à avoir été conseiller d'ambassade et qui est devenue directrice adjointe de son cabinet. Suzanne Borel a largement inspiré le personnage de "Mademoiselle Crapotte" dans le roman autobiographique de Roger Peyrefitte "La fin des ambassades".
Il a été inhumé à La Celle-les-Bordes dans les Yvelines.
[modifier] Fonctions gouvernementales
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 10 septembre 1944 au 21 novembre 1945)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Charles de Gaulle (2) (du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Félix Gouin (du 26 janvier au 24 juin 1946)
- Président du GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) et ministre des Affaires étrangères (du 24 juin au 16 décembre 1946)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Paul Ramadier (1) (du 22 janvier au 22 octobre 1947)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Paul Ramadier (2) (du 22 octobre au 24 novembre 1947)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Robert Schuman (1) (du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948)
- Président du Conseil du 28 octobre 1949 au 2 juillet 1950
- Vice-président du Conseil du gouvernement Henri Queuille (2) (du 2 au 12 juillet 1950)
- Vice-président du Conseil du gouvernement Henri Queuille (3) (du 10 mars au 11 août 1951)
- Vice-président du Conseil et ministre de la Défense nationale du gouvernement René Pleven (2) (du 11 août 1951 au 20 janvier 1952)
- Vice-président du Conseil et ministre de la Défense nationale du gouvernement Edgar Faure (1) (du 20 janvier au 8 mars 1952)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement René Mayer (du 8 janvier au 28 juin 1953)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Joseph Laniel (1) (du 28 juin 1953 au 19 juin 1954)
[modifier] Bibliographie
[modifier] Œuvres
- Discours sur la C.E.D., Editions AIA Paris, 1953.
- Algérie, l’oiseau aux ailes coupées, La Table Ronde, 1958.
- D’une résistance à l’autre, Presses du siècle, 1965.
- Entretiens avec Guy Ribeaud, La Table Ronde, 1968.
[modifier] Ouvrages sur Georges Bidault
Plusieurs ouvrages lui ont été consacrés :
- Barthélémy Ott, Georges Bidault, l’indomptable, Imprimerie du Vivarais, 1975.
- Jacques Dalloz, Georges Bidault, Biographie politique, L'Harmattan, 1993.
- Jean-Claude Demory, Georges Bidault, Editions Julliard, 1995.
- Jean-Rémy Bézias, Georges Bidault et la politique étrangère de la France (Etats-Unis, Europe, Proche-Orient), 1944-1948, L'Harmattan, 2006.
[modifier] Décorations
- Grand Croix de la Légion d'Honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 27 août 1944
Précédé par | Georges Bidault | Lui a succédé |
Henri Queuille | Président du Conseil | Henri Queuille |
Félix Gouin (23/01/1946-12/06/1946) |
Président du Conseil | Vincent Auriol (28/11/1946-18/12/1946) |
René Massigli (Commissaire) | Ministre français des Affaires étrangères | Léon Blum |
Léon Blum | Ministre français des Affaires étrangères | Robert Schuman |
Robert Schuman | Ministre français des Affaires étrangères | Pierre Mendès France |
Catégories : Personnalité de la Quatrième République • Personnalité du Mouvement républicain populaire • Président du Conseil • Ministre français des Affaires étrangères • Député de la Quatrième République française • Ancien député de la Cinquième République • Grand Croix de la Légion d'honneur • Compagnon de la Libération • Naissance en 1899 • Décès en 1983