Dom Bedos de Celles
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Vous avez de François Lamathe Bedos de Celles de Salelles, dit Dom Bedos de Celles, est un moine bénédictin du XVIIIe siècle, un facteur d'orgue et un organiste ayant tenu plusieurs grands instruments : Sainte-Croix à Bordeaux, cathédrale d'Aire-sur-l'Adour, Notre-Dame-des-Tables à Montpellier...
Dom Bedos est né à Caux, diocèse de Béziers, le 24 janvier 1709, d'une famille de très vieille noblesse aux armoiries ainsi définies : De gueules, à trois croissants d'argent, surmontés de trois étoiles de même, à l'orle de huit coquilles d'argent. Il doit le qualificatif « dom » à son appartenance à l'ordre religieux des bénédictins de Saint-Maur, installés à la Daurade, à Toulouse.
Organier reconnu, il est appelé sur de très nombreux chantiers pour construire, réparer, expertiser ou conseiller d’autres facteurs d’orgue : cathédrale d'Aire-sur-l'Adour (1750), abbatiale Sainte-Croix à Bordeaux, Castelnau-Magnoac (1760), Clermont-Ferrand, Le Mans, Notre-Dame-des-Tables à Montpellier, Narbonne, Pézenas, Sarlat, Toulouse, Tours, etc.
Moine savant et érudit, dom Bedos est correspondant de l’Académie française des sciences en 1758 et, l’année suivante, admis à l’Académie royale de Bordeaux. En 1760 il publie La Gnomonique pratique ou l’Art de tracer les cadrans solaires avec la plus grande précision, un des meilleurs traités de gnomonique, et L'Art du relieur et du doreur de livres.
En 1763, il se retire en l’abbaye de Saint-Denis et, sur la commande de l’Académie royale des sciences de Paris, entame en 1766 la rédaction d’un traité théorique et pratique de facture d’orgue qui absorbe les dernières années de sa vie. Publié de 1766 à 1778, L'Art du facteur d'orgues est une somme monumentale sur l’orgue classique français du XVIIIe siècle qui fait encore autorité auprès des facteurs d’orgue contemporains. L'Art du facteur d'orgues a été réédité en 1849 dans l'Encyclopédie Roret, Nouveau Manuel complet du facteur d'orgues, complété par l'exposé des « perfectionnements réalisés pendant la première moitié du XIXe siècle », par M. Hamel. Une deuxième édition de cette encyclopédie a été publiée en 1903, à son tour complétée par L'Orgue moderne, rédigé par Joseph Guedon.
Dom Bedos est mort le 25 novembre 1779. Dans ses mémoires, Ferdinand-Albert Gauthier, organiste de Saint-Denis de 1763 à 1793, parle de lui en ces termes : C’était un homme de très grand mérite, et qui fit honneur à l’abbaye de Saint-Denis par ses hauts talents. [...] Cet artiste excelloit dans plusieurs genres. Il étoit d’un fini et d’un précieux très rares à rencontrer, et dont on a peine à se faire une juste idée. Il étoit sçavant mathématicien, il faisoit tous ses outils et instruments lui-même. Il n’auroit pas trouvé, selon lui, d’ouvriers assez précieux pour les lui faire selon ses désirs. Enfin, c’est un de ces hommes utiles à la Société et qui joignoit à cela les qualités d’un bon religieux : doux, affable, obligeant et très laborieux, étant estimé des sçavants et jouissant de la réputation la mieux acquise par la supériorité des ses talents, et dont il ne se prévalut jamais.
L’héritage de ce bénédictin est très précieux. Son ouvrage est la Bible de l’orgue : tout y est expliqué, de la façon de faire un tuyau aux outils utiles pour travailler le bois du buffet. Les nombreuses illustrations permettent de se rendre compte des solutions proposées, solutions souvent justes et encore utilisées.
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