Damase Ier
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Saint Damase Ier, pape d'origine espagnole, succède à Libère, mort en 366. Il naquit à Rome en 304 ou 305 et y mourut le 10 décembre 384.
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[modifier] Élection
Lors de son élection, le 1er octobre 366, sept prêtres et trois diacres, à la tête d'un certain nombre de fidèles lui reprochent de s'être rallié un certain temps, sous le pontificat précédent, à son compétiteur, l'antipape Félix II. Ils désignèrent l'un d'entre eux Ursin, comme successeur de Libère.
En fait,ces rebelles sont des fonctionnaires ecclésiastiques qui montrent un luxe alimenté par les, déjà importantes, richesses de l'Église qui sont administrées par des diacres, en général irréprochables, comme Damase lui-même. Les rebelles massacrent un certain nombre de fidèles. Le gouverneur de Rome Prétextat, sous l'autorité impériale triomphera de l'émeute. L'antipape Ursin doit prendre le chemin de l'exil et meurt après 16 ans de schisme, sans avoir abdiqué à ses prétentions.
[modifier] Vie, action pastorale et politique
Damase est un fidèle gardien de la tradition. Dès le début de son pontificat, l'empereur Valentinien ordonne que toutes les causes de religion soient soumises au pape, sans droit pour les juges séculiers d'y intervenir. Son successeur, Gratien est aussi un empereur catholique. Les synodes de Rome (369) et d'Antioche (378) édictent qu'un évêque doit être considéré comme légitime lorsqu'il est reconnu par le pape ; ce qui a comme conséquence que le pape dépose les évêques qui demeurent attachés à l'arianisme et que cette hérésie commence à refluer dans l'Empire.
La Gaule est évangélisée avec ardeur. Des monastères y sont fondés par Martin de Tours, celui de Ligugé et celui de Noirmoutier. Sous Gratien et Théodose Ier, l'hérésie n'est plus que tolérée et seule l'Église catholique a une existence officielle.
Priscillien est condamné par le concile de Saragosse en 380 pour avoir propagé une hérésie fondée sur l'interprétation personnelle des Écritures : Damase Ier tolère que l’empereur exile ces hérétiques, et donc que le pouvoir temporel se mêle d’affaires religieuses, et refuse ensuite la grâce à Priscillien[1].
Sous le pontificat de Damase se réunirent plusieurs conciles :
- en 374, le concile de Rome ;
- en 380, le Ier concile de Constantinople, qui complète celui de Nicée en affirmant la divinité du Saint-Esprit ;
- en 381, le concile d'Aquilée contre les Ariens, où le pape ne peut s'y faire représenter, étant en lutte contre l'antipape Ursinus ;
- en 382, le deuxième concile de Rome qui, sous l'impulsion de saint Jérôme, condamne les apollinaristes
- et en 383, un troisième concile de Rome.
Il meurt le 10 décembre 384 et a pour successeur le Romain Sirice.
[modifier] Œuvre littéraire, culte des martyrs
On attribue à Damase le passage au latin de la liturgie romaine, jusque là semble-t-il largement célébrée en grec.
C'est lui aussi qui charge saint Jérôme de faire une nouvelle traduction latine, « scientifique » (à partir des langues originales, en comparant les manuscrits) - c'est la Vulgate. On a conservé de Damase deux lettres traitant de problèmes textuels de la Bible.
Pour éviter la construction d'églises dédiées aux martyrs, Damase fait restaurer les catacombes et encourage les pèlerinages. Il fait rechercher les tombes des martyrs et fait placer sur chacune une pierre avec une inscription relatant les circonstances de leur martyr. Il est l'auteur de poèmes en vers (épigrammes), qu'il fait magnifiquement graver par le lapicide Furius Dyonisius Filocalus ; ces inscriptions, qui sont parmi les plus belles de l'Antiquité, sont placées sur des tombes de martyrs ou dans d'autres sites aménagés par Damase. Ce faisant, le Pape manifeste la mainmise de l'Église sur des sanctuaires construits par les empereurs (Constantin, en particulier).
Il a laissé quelques poésies chrétiennes et des écrits théologiques, réunis à Paris, avec sa Vie, 1672, in-8. On le fête le 11 décembre.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Sources
- Pierre de Luz - Histoire des Papes - Albin Michel - 1960
- Michel Lhospice - La Succession des 261 papes de l'Église romaine - Les Cahiers de l'Histoire nº21 - octobre 1962
[modifier] Notes
- ↑ Régine Pernoud, Les Saints au Moyen Âge - La sainteté d’hier est-elle pour aujourd’hui ?, Plon, Paris, 1984, 367 p. p 193
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