Charles Du Bos
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Charles Du Bos (1882-1939) est un écrivain français dont l'œuvre est constituée de son Journal et de textes critiques.
Le qualificatif de critique lui convient mal. Son approche d'un créateur ou d'une œuvre littéraire, musicale, plastique ou philosophique n'est pas purement intellectuelle. Grand lecteur des classiques et de ses contemporains dont il fut souvent l'ami, sa méthode est une absorbtion, une plongée dans les profondeurs des sensations que lui procurent la lecture, l'écoute et la contemplation qui se combinent dans la perception des auteurs ou des œuvres.
Malgré une maladie chronique son activité dans le monde de l'édition des années 20 et 30 est importante : traducteur, directeur de collections, préfacier, auteur de notes pour la NRF et plusieurs revues littéraires, conférencier, auteur de cours publics partiellement improvisés, animateur des Décades de Pontigny, collaborateur de Jacques Schiffrin pour les éditions de La Pléiade qui sera reprise par les éditions Gallimard en 1933.
De mère anglaise et pratiquant l'allemand et l'italien, entre les deux guerres, il est le passeur en France de la littérature de langue anglaise classique et contemporaine mais aussi allemande et russe, en tant que préfacier ou traducteur.
Ses essais portent sur :
- André Gide, Marcel Proust, Baudelaire, Benjamin Constant, Maurice de Guérin, Jacques Rivière, Paul Valéry, Blaise Pascal, Denis Amiel, Prosper Mérimée, Anna de Noailles, François Mauriac, Paul Claudel, Henri Bergson, Paul-Jean Toulet... pour la langue française ;
- Byron, William Shakespeare, Shelley, Robert Browning, Walter Pater, Thomas Hardy, Henry James... pour la langue anglaise ;
- Novalis, Goethe, Nietzsche, Stefan George, Rilke, Hofmannstahl... pour la langue allemande ;
- Tchekhov, Tolstoï, Lermontov... pour la langue russe ;
- Ernest Chausson, Claude Debussy... pour la musique.
L'amitié anime sa vie et son œuvre. Inséparable de sa perception de l'œuvre dont il parle soit qu'il rencontre l'auteur contemporain soit que l'auteur mort ne devienne par la lecture un ami véritable. Parmi ses contemporains, Gide, Groethuysen, Gabriel Marcel, Proust font partie de ceux avec qui il entretient des échanges fréquents qui nourrissent en permanence son travail intérieur.
On ne peut évoquer Charles du Bos sans parler de religion et de spiritualité. Chrétien travaillé par le doute, son sentiment religieux est inséparable de son expérience esthétique et inversement. L'absolu auquel il est accordé se révèle dans les profondeurs où résonnent les bronzes parents d'un problème métaphysique ou d'une question artistique.
[modifier] Bibliographie
- Approximations I-VII, Plon, 192?-1932
- Extraits d'un Journal, 1908-1928 (2e édition augmentée), Editions Corréa, 1931
- Journal, Tome I, 1921-1923, Editions Corréa, 1946
- Journal, Tome II, 1924-1925, Editions Corréa, 1948
- Journal, Tome III, 1926-1927, Editions Corréa, 1949
- Journal, Tome IV, 1928, Editions Corréa, 1950
- Journal, Tome V, 1929, Editions Corréa, 1954
- Journal, Tome VI, Editions Corréa, 1956
- Journal, Tome VI, Juillet 1931 - Octobre 1932, La Colombe, Editions du Vieux Colombier, 1957
- Journal, Tome VII, , La Colombe, Editions Du Vieux Colombier, 19?
- Journal, Tome VIII, , La Colombe, Editions Du Vieux Colombier, 19?
- Journal, Tome IX, Avril 1934 - Février 1939, La Colombe, Editions du Vieux Colombier, 1961
- Réflexions sur Mérimée, Albert Messein, 1920
- Goethe, Editions Corréa, 1949
- Grandeur et misère de Benjamin Constant
- La Comtesse de Noailles et le climat du génie, La Table Ronde, 1949
- Le dialogue avec André Gide, Editions Corréa, 1946
- Byron et le besoin de la fatalité, Au Sans-Pareil, 1929
[modifier] Lien externe
- Une approche de son œuvre parue en 1926, sur l'Encyclopédie de l'Agora.