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Blasphème - Wikipédia

Blasphème

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Le mot « Blasphème » vient du grec blasphêmia (blaptein, "injurier", et pheme, "réputation"), qui a donné blasphemia en latin. Il désigne à l'origine une irrévérence envers ce qui est vénéré par les religions.

Sommaire

[modifier] Définition

La notion de blasphème telle que définie par le dictionnaire Larousse est « une parole ou un discours qui insulte violemment la divinité ». Il s'agit d'un outrage, ou d'une injure, envers la divinité, et décrétés tels par les institutions religieuses. La notion est définie au XVIe siècle par le théologien espagnol Francisco Suárez comme « toute parole de malédiction, reproche ou irrespect prononcé contre Dieu ». Comme le rappelle l'Encyclopédie catholique, le blasphème ne concerne que le domaine de la religion : « tandis que le blasphème, étymologiquement, peut dénoter un manque de respect dû à une créature aussi bien qu'à Dieu, dans sa stricte acception il n'est utilisé que dans le dernier sens. » C'est le mot, utilisé par le religieux, pour désigner une atteinte à sa déité.

Le blasphème défini par les théologiens et hommes d'Église peut être de trois sortes : [1]

  • 1- il est hérésie lorsque l'insulte contient une déclaration contre la foi, telle que dans l'affirmation "Dieu est cruel et injuste", ou encore "Dieu est la plus merveilleuse créature de l'Homme".
  • 2- il est une imprécation quand il s'agit d'exprimer une malédiction envers l'Etre suprême tel que l'affirmation "débarrassons-nous de Dieu"
  • 3- il est un simple irrespect lors qu'il est entièrement fait de mépris ou d'indignation à l'égard de Dieu, tel l'expression de Julien l'Apostat "Tu as vaincu, Ô Galiléen"

Peuvent être, par exemple, considérés comme des blasphèmes :

  • nier un attribut divin, voire l'existence du dieu,
  • s'approprier un attribut ou un objet consacré,
  • pénétrer dans certains lieux,
  • injurier ou abîmer une représentation du dieu,
  • mentir, se parjurer.
  • représenter Mahomet, à fortiori sous forme de caricature, pour les musulmans. Dans le film de Moustapha Akkad Le Message, le réalisateur ne montre jamais le visage de Mahomet, mais le montre soit de dos, soit en caméra subjective. (Voir Aniconisme)

Le mot a été utilisé dans un sens métaphorique par Francis Bacon, fondateur de la science expérimentale, lorsqu'il se réfère à Caton l'Ancien : « And as to the judgment of Cato the Censor, he was well punished for his blasphemy against Learning, in the same kind wherein he offended » [2], -citation qui pourrait se traduire (librement) par « et quant au jugement de Caton l'Ancien, il fut bien puni pour son blasphème contre les sciences, et puni par ce en quoi il avait pêché ». [3].

[modifier] Importance du contexte social

Une parole (ou un acte) n'est pas blasphématoire dans l'absolu. Son caractère blasphématoire et la gravité de ce blasphème ne peuvent être évalués que par rapport à ce que défend une religion, dans le contexte particulier où elle est posée, et suivant la manière dont elle est reçue comme une agression par les croyants offensés.

Par exemple, un musulman peut nier la divinité de Jésus dans une mosquée, ou un chrétien nier que Mahomet ait reçu la révélation du Coran directement d'Allah, dans une publication théologique. De telles affirmations, dans ces contextes, ne sont que de la « saine théologie » pour le public qui les reçoit, et leur libre expression (dans le respect de l'ordre public) participe de la liberté du culte. Dans ce cas, on attend de l'état qu'il défende la liberté de pensée et d'expression de cette pensée, y compris en matière de religion.

Inversement, si un musulman venait dans une mosquée nier la révélation divine du Coran, ou un chrétien nier la divinité de Jésus dans une assemblée de prière catholique : de telles affirmations, dans ces contextes, seraient évidemment blasphématoires par nature. Leur auteur serait certainement mis au ban de sa communauté, à la suite d'une telle apostasie, du moins, si sa santé mentale n'est pas mise en doute. Dans de tels cas, c'est l'auteur du blasphème qui pose un problème interne à sa communauté. On attend de l'état qu'il protège si nécessaire l'apostat contre la vindicte de sa communauté.

Si à présent un groupe musulman venait nier la divinité de Jésus dans une église catholique, ou un groupe chrétien dans une mosquée nier la révélation divine du coran : la dimension blasphématoire -réelle- n'est que secondaire par rapport à la provocation. Dans un tel cas, le blasphème traduit surtout un conflit inter-communautaire, auquel il ajoute une violence supplémentaire et un caractère « impardonnable ». On attend de l'état qu'il assure une paix civile, permettant aux communautés de cohabiter en paix.

A travers ces exemples, on voit que le blasphème ne prend son sens qu'à travers ce qu'il reflète : une hérésie, une apostasie, ou une provocation. De même, l'intervention nécessaire pour préserver l'ordre public procède de logiques différentes : l'état ne sanctionne l'apostasie et l'hérésie que dans les régimes de religion officielle (quand l'état défend Dieu), tandis que l'incitation à la haine religieuse est une agression caractérisée de l'ordre public, et généralement sanctionnée en tant que telle (quand l'état défend les pratiquants).

[modifier] Les blasphèmes dérivés

Les religions ont parfois toléré - à la différence des pouvoirs - des blasphèmes dérivés qui avaient été neutralisés par substitutions de syllabes ou de mots : Jarnibleu! pour J'renie Dieu! (le confesseur d'Henri IV, l'abbé Coton, avait tout de même obtenu qu'il dise Jarnicoton!), Palsambleu! pour Par le sang d'Dieu!. Certaines provocations ont un sens plus ambigu : une croix la tête en bas est-elle un blasphème ou un rappel du supplice de l'apôtre Pierre ? Trois croix côte à côte constituent-elles un détournement à la manière d'Andy Warhol, ou une représentation symbolique du Golgotha, etc.

[modifier] Citations

"Celui qui blasphémera le nom de l’Éternel sera puni de mort, toute l’assemblée le lapidera. Qu’il soit étranger ou indigène, il mourra, pour avoir blasphémé le nom de Dieu. »

Lévitique, 24.10-16

"J'aime mieux l'athée qui blasphème que le sceptique qui ergote !"

Gustave Flaubert (1821-1880) - Bouvard et Pécuchet (1881)

"Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la Terre et ne croyez point ceux qui parlent d'espoirs supraterrestres. Autrefois le blasphème envers Dieu était le plus grand blasphème. Mais Dieu est mort; et avec lui sont morts les blasphémateurs. Ce qu'il y a de pire maintenant, c'est le blasphème envers la Terre, c'est d'estimer les entrailles de l'"Impénétrable" plus que le sens de la Terre..."

Friedrich Nietzsche (1844-1900) - Ainsi parlait Zarathoustra

"Un de mes plus grands plaisirs est de jurer Dieu quand je bande ; il me semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et méprise bien mieux cette dégoûtante chimère."

Marquis de Sade (1740-1814) - La Philosophie dans le boudoir (1795)

[modifier] Blasphème et ordre public

[modifier] Répression du blasphème

Etant une agression forte, contre un enjeu essentiel, le blasphème tend à susciter une réponse violente. Historiquement, la répression pénale du blasphème a existé (voir par exemple infra, section sur la législation). Dans les sociétés modernes, la répression par les autorités a été nuancée et remise en perspective.

Dans les sociétés religieuses où la religion occupe une fonction de gouvernement de la société, peut être considérée comme un blasphème toute libre pensée qui ne se soumet pas au dogme que les autorités religieuses veulent faire respecter. Les libertins, au sens du XVII° siècle, soit les libres penseurs, illustrent dans l'histoire de la chrétienté la notion de ce que l'Eglise catholique a pu considérer comme relevant du blasphème. La figure de Don Juan de Molière illustre particulièrement ce "défi au ciel" et ce refus des autorités religieuses au nom de la raison, la seule profession de foi de Don Juan étant résumée par "je crois que deux et deux font quatre" lorsque lui est demandé par son valet, s'il croit en Dieu. A l'époque où la croyance en Dieu est obligatoire, une telle déclaration est blasphématoire. La réaction horrifiée de Sganarelle, à l'idée que Don Juan ne croit ni à Dieu ni à diable, ni au ciel ni à l'enfer, l'exprime bien.

Sous d'autres formes, cela peut être encore le cas aujourd'hui dans certaines théocraties où la règle religieuse est appliquée. Le cas de la République islamique d'Iran en est un exemple, là où le blasphème peut être réprimé par la peine de mort, ou en Arabie Séoudite, où avoir sur soi une Bible est pénalement réprimé. Dans ce cas les lois de l'État sont directements inspirées par les lois de la religion et doivent y être conformes. En l'occurrence, la charia ou loi religieuse islamique.

Indépendamment de toute législation, les transgressions des interdits religieux peuvent susciter des réactions violentes et spontanées de la part des communautés religieuses. Dans les exemples récents, on peut citer le cas des femmes brûlées vives pour "impudicité" par leur communauté, quand elles refusent de porter le voile islamique, que ce soit en Irak ou dans les banlieues françaises.

[modifier] Problématique sociale

Une religion conduit toujours à délimiter un domaine sacré exclusif du domaine profane. La protection de ce domaine sacré se caractérise par un système d'interdits [4]. Par rapport à ces interdits, la société peut intervenir pour "protéger Dieu" ou pour "protéger les pratiquants":

  • Dans les états à religion officielle, lorsque le fait religieux est au centre fondateur de la société, la loi protège la religion. Dans ce contexte, le blapshème peut être un délit, parce qu'il s'attaque au fondement même de l'ordre social.
  • Même lorsque l'état ne se fonde pas sur la religion, le blasphème constitue un préjudice évident pour les fidèles qui le subissent, et ces fidèles citoyens sont protégés par la loi. Le blasphème peut engager la responsabilité civile de celui qui le profère, lequel peut se trouver condamné à ce titre.

Par ailleurs, l'existence même d'un blasphème révèle une rupture dans l'unité sociale. Un blasphème involontaire montre au minimum un manque de culture, qui peut mettre en danger la possibilité de cohabiter au sein du même ordre social. Un blasphème conscient trahit une volonté d'agression délibérée, un rejet de l'"autre" et de ses valeurs. A ce titre, l'état peut être conduit à lutter contre le blasphème, indépendamment de toute considération relgieuse, afin de préserver la paix sociale.

La prévention du blapshème tend à la mise en place d'une censure, mais cette solution est naturellement inacceptable dans les États modernes, où la liberté d'expression est un droit fondamental. Selon ses défenseurs, « La liberté de conscience implique d’ailleurs la liberté d’expression. Une liberté de conscience réservée au for intérieur serait un simulacre. Chacun est donc libre de s’exprimer, y compris sur des sujets religieux (…) » Ce principe conduit pour les laïques à une formule extrêmement nette : la liberté de penser est absolue ou elle n’est pas.[5]

La réponse politique que l'on peut adopter face au blasphème est finalement le résultat d'un double dilemme: d'une part, arbitrage à trouver entre liberté d'expression et droit au respect de la religion; d'autre part, solution d'apaisement à trouver pour favoriser le respect mutuel entre communautés entre lesquelles le blasphème est un signe objectif de haine.

[modifier] Protection des communautés

Quand elle existe, la législation contre le blasphème a pour but de protéger des communautés, non des religions en tant que telles. Il est possible d'outrager le Dieu Aton, le disque solaire, Brahmâ, le Dieu de l’Inde, né de lui-même, Vishnu, Shiva ou Krishna, Apollon, Vénus, Zarathoustra, Mithra, etc., sans danger d’être poursuivi. Tous ces dieux appartiennent à la mythologie, non à la pratique effective de tout ou partie de la société. Ce sont des dieux dont le législateur et le juge ne se préoccupent pas, parce qu'ils ne correspondent pas à des religions pratiquées par des membres de la communauté nationale.

La notion de blasphème peut intervenir quand une communauté religieuse tente de se défendre contre une agression. Ainsi, en 1988 et 1989, l'épiscopat catholique tente de convaincre les tribunaux d'Allemagne d'utiliser la législation antiblasphème contre des athées qui soutenaient que « l'Église était le plus grand criminel de l'histoire de l'humanité » [6]. Monseigneur Lustiger déclare dans le Figaro du 31 octobre 1991 : « D'autres [publications] ont peut-être une intention plus idéologique lorsqu'elles caricaturent - par ignorance ? - ce que croit l'Église et ce qu'elle enseigne. Elles tournent en ridicule, parfois jusqu'à la calomnie, des hommes et des femmes qui y ont engagé leur vie. Ou encore elles prennent pour objet de dérision le récit de la vie du Christ et ses épisodes que l'iconographie a le plus popularisés. Cet irrespect d'autrui est une atteinte plus grave qu'il n'y paraît au pacte social de toute démocratie. De telles pratiques pourraient être passibles de tribunaux. »

La variabilité de l'importance du blasphème en droit tient surtout au contexte social. Quelle que soit la religion concernée, le recours à cette notion (pour justifier une action quelconque) n'est possible que si le sentiment religieux qui a été blessé est suffisamment fort. Quand ce sentiment est majoritaire, et dans les sociétés caractérisées par un fort degré d'autoritarisme et d'extrémisme religieux, des autorités qui décrètent qu'il y a blasphème lancent l'accusation et peuvent ainsi justifier les persécutions qui s'ensuivent. Dans ces cas, le problème de « protection des communautés » s'inverse, et devient celui de la protection des minorités persécutées.

[modifier] Laïcité et législation sur le blasphème

La critique de la législation sur le blasphème a une longue histoire, qui remonte au siècle des Lumières. A cette époque, Voltaire prend le cas du Chevalier de La Barre, dernier cas de torture et d'exécution pour blasphème en France, comme une démonstration de l'obscurantisme des lois religieuses et de la nécessité de la liberté de pensée. L'affirmation des libertés d'expression et de pensée par la révolution française s'inscrit -de fait- contre ce qu'avait été la position de l'Eglise dans ce domaine; elle met fin à son rôle historique de fondement de l'ordre social. La loi sur la liberté de la presse de 1881 intervient dans un contexte de laïcité et d'anticléricalisme militants; elle rend légitime des campagnes de presse extrêmement violentes (de part et d'autre), qui achèvent de briser l'idée d'un lien naturel entre État et religion, et conduisent finalement à la Séparation de l'Église et de l'État.

De nos jours, cette séparation est passée dans les moeurs, avec les droits de l'homme en général. La notion de tolérance, -soit l'acceptation et le respect d'une pluralité d'idées et de croyances au sein d'une même société-, la garantie et la protection de la liberté d'expression, et la reconnaissance du pluralisme dans tous les domaines (politique et religieux mais aussi dans les divers secteurs de la société) rendent impensable l'imbrication de l'Eglise dans les institutions, qui traduisait la centralité de la religion dans la société.

[modifier] Athéisme militant

Le militantisme antireligieux reste actif, et cherche à reléguer la notion de blasphème à la seule sphère du religieux, soit celle des croyances particulières. Avec la liberté de pensée qui règne dans les sociétés démocratiques, l'idée que l'Eglise puisse poursuivre comme blasphémateurs les incroyants et les athées prête à sourire. Pourtant, c'est un thème récurrent dans le discours militant. Des groupes existent en Angleterre qui s'occupent spécifiquement de lutte contre la répression du blasphème. Il n'existait rien de pareil sur le continent. C'est pourquoi, prenant en considération l'affaire Rushdie mais aussi et d'abord, chronologiquement parlant, les poursuites contre les athées allemands, un groupe s'est constitué en Belgique en 1989, la Ligue pour l'Abolition des lois réprimant le Blasphème et le droit de s'Exprimer Librement (LABEL). [6].

Dans ce contexte, le refus de la suppression de l'interdiction du blasphème dans l'Europe occidentale contemporaine, voire le désir de la rétablir là où c'est nécessaire, n'est pas interprété comme le souci de protéger une communauté, mais comme un obstacle dans la lutte contre la religion. Pour ces associations, il provient sans doute pour une part de milieux qui s'inscrivent dans des courants qui relèvent de la "nouvelle évangélisation"[6].

[modifier] Blasphème et droit

La répression du blasphème s'analyse par rapport à deux libertés fondamentales: la liberté de pensée, et la liberté d'expression.

A des époques différentes, ces deux Déclarations se présentent comme « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ».

Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789

Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 condamnent la notion de blasphème, tant qu'il n'y a ni abus ni trouble à l'ordre public.

Article X - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.
Article XI - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme: tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi.

L'article 7 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 établit la liberté de la presse:

« Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. La nécessité d’énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme. »
Convention européenne des Droits de l'Homme

L'article 9 de la Convention européenne des Droits de l'Homme garantit la liberté de pensée, de conscience et de religion. L'importance de cette convention est telle qu'elle est considérée par les juges de la Cour européenne des Droits de l'Homme comme l'une des assises de la société démocratique.

Dès 1950 l’article 9 de la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, parfois appelée simplement Convention européenne des droits de l’Homme, adoptée par le Conseil de l’Europe stipule que

1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites. 2. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui. » Les libertés garanties par l'article 9 présentent un double aspect : interne, avec la liberté d'avoir des convictions et des croyances, et externe, avec la liberté de manifester ses convictions et ses croyances. Si, dans le premier cas, la liberté est absolue, dans le second, elle n'est que relative; il n'en reste pas moins vrai qu'en toute hypothèse la force de la garantie est très grande.

L’article 18 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948 dispose que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. »

[modifier] Blasphème ou liberté d'expression, situation du droit dans le monde

[modifier] Amérique

[modifier] États-Unis d'Amérique

Le 1er amendement garantit la liberté d'expression. Notons qu'en 1952, un jugement important, dit "Joseph Burstyn, Inc contre Wilson"[7] [8] a déclaré anticonstitutionnelle l'interdiction du court-métrage The Miracle de Roberto Rossellini, un film jugé "vil, blessant et blasphématoire" [9]

[modifier] Asie

[modifier] Europe

La liberté d'expression est garantie par les déclarations universelles des droits de l'homme à laquelle se réfère la Convention européenne des droits de l'homme. Cependant dans de nombreux pays, des lois interdisent et répriment le blasphème, lorsqu'il trouble l'ordre public, fait atteinte à la propriété, ou incite à la haine. [10]

Allemagne

L'article 166 du code pénal [3], connu sous le nom de Gotteslästerungsparagraph, punit le blasphème jusqu'à trois ans d'emprisonnement, s'il y a trouble de la paix civile.

(1) Wer öffentlich oder durch Verbreiten von Schriften (§ 11 Abs. 3) den Inhalt des religiösen oder weltanschaulichen Bekenntnisses anderer in einer Weise beschimpft, die geeignet ist, den öffentlichen Frieden zu stören, wird mit Freiheitsstrafe bis zu drei Jahren oder mit Geldstrafe bestraft.
(2) Ebenso wird bestraft, wer öffentlich oder durch Verbreiten von Schriften (§ 11 Abs. 3) eine im Inland bestehende Kirche oder andere Religionsgesellschaft oder Weltanschauungsvereinigung, ihre Einrichtungen oder Gebräuche in einer Weise beschimpft, die geeignet ist, den öffentlichen Frieden zu stören.

On en trouve une traduction dans le code pénal d'Alsace et Moselle :

«blasphème public contre Dieu» :
Celui qui aura causé un scandale en blasphémant publiquement contre Dieu par des propos outrageants, ou aura publiquement outragé un des cultes chrétiens ou une communauté religieuse établie sur le territoire de la Confédération et reconnue comme corporation, ou les institutions ou cérémonies de ces cultes ou qui, dans une église ou un autre lieu consacré à des assemblées religieuses, aura commis des actes injurieux et scandaleux, sera puni d’un emprisonnement de trois ans au plus.

Cet article a servi dans le cas de Manfred van H. [11] et l'interdiction en 1994 d'une comédie musicale ridiculisant l'Église Catholique utilisant dans sa mise en scène des porcs crucifiés.

Autriche

(Articles 188, 189 du code pénal)

Danemark

Sections 140 et 266b du Code criminel Danois. L'article 14o stipule :

celui qui publiquement raille, ou fait outrage aux doctrines de foi ou aux cultes d’une communauté religieuse légalement établie dans ce pays, est passible de prise de corps.

Le Danemark punit ainsi toute moquerie publique d’une religion, et il en est de même en Finlande.

Espagne

Article 525 du code pénal, qui interdit "les attaques portées au dogme religieux, croyances ou cérémonies". Cet article du code pénal a été invoqué par le Cristo del Gran Poder pour poursuivre l'auteur d'un jeu vidéo mettant en scène des personnages portant des vêtements religieux et portant des croix chrétiennes sur lesquels il faut tirer.[12]

Finlande

(Section 10, chapitre 17 du code pénal)

France

Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 suppriment la notion de blasphème du droit français, tant qu'il n'y a ni abus ni trouble à l'ordre public. La notion de blasphème est réinstaurée sous la Restauration et est à nouveau abrogée dans les années 1830. La notion de blasphème est définitivement enterré avec les lois du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cependant, la "provocation aux crimes et délits" reste sanctionnée (art. 23), de même que l'apologie de crimes contre l'humanité ou l'incitation à la haine ou à la violence en raison de la religion(art. 24), ou la diffamation contre un groupe religieux (art. 31). D'autre part, des éléments blasphématoires sont interdits dans les publications destinées à la jeunesse (art. 14). [13]

Cependant, le rattachement de l'Alsace et la Moselle en 1918 a réintroduit la notion de blasphème, via l'incorporation de l'article 166 du code pénal allemand dans le droit français. En Alsace Moselle il n’y a pas de séparation entre l’Église et l’Etat, et Dieu y bénéficie d’un statut spécial tout comme la religion.

Par ailleurs, la loi française de séparation des Églises et de l'État ne s'applique pas en Guyane française[14]. La Guyane (alors colonie) a été exclue du champ de cette loi à cause d'une opposition d'une part des politiciens locaux. Elle n'est pas non plus sous le régime du Concordat, mais sous celui de l'ordonnance royale de Charles X du 27 août 1828 qui organise les institutions politiques de la Guyane. Cette ordonnance reconnaît seulement le culte catholique.

Irlande

(interdit par la constitution)

Italie

Ces lois ont été invoqués pour condamner Oriana Fallaci[15]

Norvège

Loi de 1930, jamais utilisée. Toutefois, le film satyrique des Monty Python La Vie de Brian y a été interdit pendant un an (8 ans en Irlande, 11 ans en Italie, et 22 ans à Jersey). Les journaux suédois ont pu titrer "ce film est tellement drôle qu'il a été interdit en Norvège".

Pays-Bas

(Article 147 du code pénal, utilisé sans succès pour la dernière fois en 1968)

Pologne

Récemment, l'artiste Dorota Nieznalska est poursuivie pour avoir réalisée une sculpture représentant des organes génitaux suspendus à un crucifix chrétien[16].

Royaume-Uni

Cette loi ne s'applique qu'à l'Église Anglicane. Lors de l'affaire du livre les versets satanique de Salman Rushdie, les musulmans d'Angleterre ont voulu le faire condamner en s'appuyant sur cette loi. mais par jugement du 9 avril 1990 la Cour rejeta la requête [17].

En 1977, Mary Whitehouse poursuit en justice et fait condamner pour blasphème le magazine Gay News pour avoir publié un poème de James Kirchup, qui décrit les amours homosexuelles de Jésus avec un centurion. La cour Européenne rejetta le pourvoit en appel en 1982, confirmant le jugement de la chambre des Lord de 1979.

Suisse

(Article 261 du code pénal)

Grèce

L’article 198 du code pénal grec punit celui qui, en public et avec malveillance, offense Dieu de quelque manière que ce soit, et celui qui manifeste en public, en blasphémant, un manque de respect envers le sentiment religieux.

Cette loi a été utilisée pour faire condamner à 6 mois de prison in abtentia en janvier 2005 l'illustrateur autrichien Gerhard Haderer pour une bande dessinée jugée blapschématoire après en avoir interdit la parution en 2003 [18]. La cour d'appel a levé l'interdiction "car l'ouvrage n'est pas blasphématoire" et sous la pression de la communauté européenne [19].

[modifier] pays musulmans

Pakistan

parmi les pays à majorité musulmane, le Pakistan possède les lois anti blasphème les plus strictes. En 1982, le président alors en exercice, Muhammad Zia-ul-Haq introduit dans le code pénal la section 295B punissant "la vilification du Saint Coran" par une peine d'emprisonnement perpétuelle. En 1986, la section 295C est introduite requérant la peine de mort pour l'usage de remarque insultant la personne du Prophète [de l'islam].

En 2004, le parlement pakistanais approuve une loi reduisant la portée des lois anti blapsphème. Les forces de police doivent en outre s'assurer du bien fondé des accusations de blapshème avant de traduire en justice la personne. Il est à noter que ces lois sont utilisées contre des adversaires politiques ou des ennemis personnels, par des musulmans fondamentalistes contre des chrétiens, des Hindous, des Sikhs. Les membres du courant musulman Ahmadiste[20] sont particulièrement visés par ces procédures également et se voient interdire l'utilisation du vocabulaire musulman, alors qu'ils se réclament de l'islam.

Selon les évèques pakistanais, 650 personnes ont été faussement accusés de blasphème et arrêtés depuis 1988. 20 personnes auraient été exécutés dans le même laps de temps pour les mêmes raisons. En juillet 2005, on dénombrerait 80 chrétiens en prison accusés de blasphème.

Les chrétiens du Pakistan, supportés par les musulmans, ont protesté contre le livre de Dan Brown le Da Vinci Code. Le 3 juin 2006, le Pakistan a interdit la diffusion du film Da Vinci Code tiré du roman en utilisant les lois contre le blasphème. Le ministre Gulab Amal Gandoo eut ces paroles « l'islam enseigne le respect de tous les prophètes du Dieu tout puissant et une dégradation de n'importe quel prophète a autant de portée que la diffamation de tous les autres » [21].

Iran
Voir l’article Liberté religieuse en Iran.

Le blasphème est punissable de mort en Iran.

[modifier] Notes et références

  1. Traduit (librement) à partir de :
    1. It is heretical when the insult to God involves a declaration that is against faith, as in the assertion: "God is cruel and unjust" or "The noblest work of man is God".
    2. It is imprecatory when it would cry a malediction upon the Supreme Being as when one would say: "Away with God".
    3. It is simply contumacious when it is wholly made up of contempt of, or indignation towards, God, as in the blasphemy of Julian the Apostate: "Thou has conquered, O Galilaean".)
  2. (en)Francis Bacon, The Advancement of Learning (De l'avancement des sciences)(1605)
  3. cité par l'encyclopédie catholique en ligne (en) Article blasphème de l'encyclopédie catholique en ligne
  4. Mon Dieu, pourquoi tous ces interdits ouvrage collectif, Charles Conte 'Editions panoramiques, 1994 lien externe
  5. "Du point de vue laïque, il ne peut exister de « blasphème ». La notion est "strictement religieuse"[1]
  6. 6,0 6,1 6,2 Blasphèmes et liberté de conscience
  7. (en)Burstyn, Inc v. Wilson article wikipedia sur l'affaire "Joseph Burstyn, Inc contre Wilson"
  8. (en)minutes du jugement Joseph Burstyn, Inc contre Wilson
  9. (en)Kozlovic, Anton Karl (2003). Religious Film Fears 1: Satanic Infusion, Graven Images and Iconographic Perversion, 5 (2-3).
  10. Quatrième de couverture du livre Blasphèmes et libertés ISBN 2204047139
  11. (en) Wikipedia anglais Manfred van H.
  12. (en)  [pdf] jeux vidéo accusé d'enfreindre la loi anti-blapshème n°525 du code pénal espagnol
  13. Développements récents : Suite à l'affaire des caricatures de Mahomet, Eric Raoult et jean-Marc Roubaud déposent une proposition de loi (Proposition de loi visant à interdire les propos et les actes injurieux contre toutes les religions,) pour introduire les mot « dessins » ou « caricature » dans les articles 23 et 29 sur la liberté de la presse (le Figaro, Une deuxième proposition de loi contre le blasphème, 21 mars 2006). Il demandent que la «caricature» devienne un support aux «crimes et délits commis par la voie de la presse». «Pour l'instant, explique-t-il, je n'ai pas utilisé le terme «islamophobie», dont le contenu ne me semble pas assez caractérisé, distinct du racisme.»
  14. [2]
  15. Reuters 25 Mai 2005
  16. Dorota Nieznalska poursuivie pour une œuvre d'art jugée blasphématoire
  17. Law Reports, Queen’s Bench, 1991, P429 et s. All England Reports, 1991, vol 1 p. 306, cité in Le délit de blasphème, un délit contre la liberté d'opinion et d'expression
  18. (en)un auteur de bande dessinée condamné pour blasphème en Grèce
  19. L'interdiction de la bande dessinée est levée en Grèce au terme de l'appel
  20. (en) Voir l'article Ahmadi sur Wikipedia anglophone
  21. (en) Le Pakistan interdit le film Da Vinci Code, BBC News, 4 juin 2006

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

 [pdf]Blasphème: des perspectives différentes ? par Dirk Voorhoof, Professeur à l’Université de Gand

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