Anathème
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[modifier] Chez les Grecs et les Romains
L'anathème est :
- une offrande religieuse, particulièrement une offrande suspendue aux colonnes d'un temple en remerciement d'une grâce divine. Le mot est parfois employé dans le même sens dans la Bible.
- un sacrifice (objet inanimé ou animal) à une divinité, en guise d'expiation : « Le mot anathème signifiait de même tout à la fois ce qui est offert [au dieu] à titre de don, et ce qui est livré à sa vengeance. » (Joseph de Maistre, Éclaircissement sur les sacrifices)
[modifier] Dans les religions issues de la Bible
[modifier] Dans le judaïsme
Le mot anathème prend une signification proche de celle du mot « tabou » : ce qu'il ne faut pas toucher, ce qui est maudit par la divinité. Le mot grec se rencontre dans ce sens dans la Torah, par exemple (Dt 7:26) suite à l'interdiction de prendre chez soi les idoles, l'or et l'argent de l'ennemi :
- « afin que tu n'introduises pas l'abomination dans ta maison, et que tu ne sois pas anathème comme elle : tu l'auras en extrême horreur et en extrême abomination; car c'est un anathème. »
Aussi bien que les choses, un peuple peut être frappé d'anathème. C'est le cas, toujours dans la Torah, des peuples de la Terre promise (Dt 7:2) :
- « Quand l'Éternel, ton Dieu, t'aura introduit dans le pays où tu entres pour le posséder, et qu'il aura chassé de devant toi des nations nombreuses (…) et que l 'Éternel, ton Dieu, les aura livrées devant toi, et que tu les auras frappées, tu les détruiras entièrement comme un anathème. »
[modifier] Dans les Églises chrétiennes
Dans le Nouveau Testament, l'anathème devient une sentence de malédiction à l'égard d'une doctrine ou d'une personne, spécialement dans le cadre d'une hérésie. L'anathème est alors retranché de la communauté des fidèles. Ainsi, dans l'épître aux Galates (Ga 1:8), Paul déclare :
- « Comme nous l'avons déjà dit, maintenant aussi je le dis encore : si quelqu'un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu'il soit anathème. »
La formule « Si quelqu'un dit... qu'il soit anathème. » est employée pour la définition d'un dogme par les conciles. Voir en particulier le Concile de Trente.
Chez les catholiques et les orthodoxes, l'anathème se traduit par l'excommunication dite « majeure », c'est-à-dire avec plus de force et de cérémonie que les autres types d'excommunication.
[modifier] Par extension
Dans un sens plus faible, l'anathème est la réprobation vigoureuse d'une personne ou d'une opinion. Ainsi, « être montré au doigt, c'est le diminutif de l'anathème » (Victor Hugo, Les travailleurs de la mer).
[modifier] Étymologie
Le mot vient du mot grec ἀνάθημα / anathêma, littéralement « suspendu » — de ἀνά / ana, « en haut de » et de τίθημι / titêmi, « placer », « poser » : « offrande religieuse » puis « voué aux Enfers ».
[modifier] Voir aussi
Les citations de la Bible sont issues de la traduction de John Nelson Darby.