Æ
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« Æ », minuscule « æ », (appellé « e dans l'a » en français), est une voyelle et un graphème utilisé dans l'alphabet islandais, l'alphabet danois, l'alphabet féroen, et l'alphabet norvégien.
Il était également utilisé en vieil anglais et dans le latin médiéval. L'anglais moderne utilise encore æ pour écrire certains noms, tels que Encyclopædia (encyclopédie), mais depuis l'arrivée des machines à écrire et ordinateurs, son usage tend à disparaître. Cette lettre était à l'origine une ligature des deux lettres A et E. On retrouve ce caractère dans l'alphabet latin, notamment dans le prénom Lætitia, où ce graphème est immortalisé par la chanson de Serge Gainsbourg Elaeudanla Téïtéïa (l, a, e dans l'a, t, i, t, i, a).
En islandais, la lettre Æ forme une diphtongue prononcée [ai]. Il en est de même en féroen pour la lettre appelée Æ long prononcée [ɛa], et la version courte Æ simplement prononcée [a]. En danois et norvégien, Æ représente une simple voyelle, prononcée respectivement [ɛ] et [æ]. Le même phonème est représenté dans l'alphabet suédois et allemand par la lettre Ä.
En vieil anglais, la ligature æ était utilisée pour exprimer un son entre A et E (c'est à dire [æ]), très proche du « A » français (ou dans l'anglais cat). Dans ce contexte, le nom de la lettre, Æsc (Ash en anglais moderne, qui signifie frêne) tiré de la rune correspondante ᚫ est issu du Futhorc anglo-saxon, lui même dérivé de la rune As du Furhark.
En latin classique, la combinaison décrit la diphtongue [ae̯]. Elle était utilisée à la fois dans les mots latins (écrits avec « AI » avant le IIe siècle avant JC) et dans les mots empruntés au grec, dans lesquels on trouvait la diphtongue « AI » (« ΑΙ »). En latin classique comme en latin moderne, on devrait écrire les deux lettres séparément, mais la ligature a été utilisée depuis le Moyen Âge jusqu'aux derniers écrits latins car la diphtongue s'était monophtonguée en une voyelle longue, [εː], dès les premiers textes littéraires latins. L'ancienne diphtongue Æ a souvent été notée au moyen d'un e caudata dès les textes en onciale : ę. Ce diacritique a disparu par la suite et la voyelle a été notée par un simple e.
Le symbole IPA [æ] est également utilisé en alphabet phonétique international pour décrire le son de la voyelle en ancien anglais, prononcée comme dans le mot anglais cat (entre è et a).
En français, ce graphème se retrouve entre autres exemples dans les mots ex-æquo et vitæ.