Zhang Chongren
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Vous avez de - Zhang Chongren est un nom chinois, coréen, khmer ou vietnamien ; le nom de famille, Zhang, précède donc le prénom.
Zhang Chongren (parfois transcrit Tchang Tchong-jen) (Xujiahui, 1907- Paris, 8 octobre 1998) est un artiste et sculpteur chinois connu pour avoir été l'ami d'Hergé et avoir inspiré le personnage de Tchang.
Il naît en 1907 à Xujiahui dans la banlieue de Shanghai. Suite au décès de ses parents, il grandit dans un orphelinat et entre ensuite à l'école d'art de Tushanwan, où il apprend le français. À partir de 1928, il travaille dans l'industrie du cinéma et dans des journaux locaux. Il part pour la Belgique en 1931 et suit des cours à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles.
Alors qu'il s'apprête à écrire le Lotus bleu, Hergé est contacté par un professeur de l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Ce dernier, qui s'inquiète de voir Hergé truffer son prochain album de clichés rétrogrades et colonialistes sur la Chine, le met en relation avec un de ses étudiants en art d'origine chinoise : Zhang Chongren. Ce jeune homme va vite devenir un ami d'Hergé et il lui explique les coutumes chinoises, lui donnant une version plus réaliste de la Chine que les stéréotypes dont on dispose. Il participera même à l'écriture de l'album, écrivant de vrais phrases en chinois sur les affiches représentées par Hergé, contenant pour la plupart une violente dénonciation de l'impérialisme japonais.
L'apport de Zhang est immense : le Lotus Bleu est la première aventure de Tintin pour laquelle Hergé s'est réellement documenté, une démarche qu'il conservera ensuite jusqu'à la fin. Zhang a également ouvert l'esprit d'Hergé, jusqu'alors sous l'influence des stéréotypes véhiculés de son milieu, la petite bourgeoisie catholique conservatrice. Cette rencontre est tellement importante pour Hergé qu'il crée dans le Lotus Bleu un nouveau personnage, Tchang, auquel il donne le nom exact de son ami, ce qu'il n'a jamais fait et ne refera jamais.
En 1935, Zhang quitte la Belgique et voyage en Europe avant de rentrer en Chine en 1936, où il organise des expositions pour présenter ses œuvres et fonde les studios Chongren. Hergé perd le contact avec lui quand le Japon envahit la Chine en 1937.
Hergé lui écrit de nombreuses lettres, mais il n'obtient jamais de réponse, certainement parce qu'elles n'arrivent jamais à destination, interceptées par les autorités chinoises.
Zhang est réduit à se faire balayeur pendant la Révolution culturelle mais est nommé directeur de l'académie des Beaux-Arts de Shanghai dans les années 1970. Après 1979 et la libéralisation économique de la Chine, il reçoit une large reconnaissance dans le monde de l'art chinois. Une collection de ses peintures et de ses sculptures est publiée et il édite et traduit de nombreux livres d'art. Il a notamment peint des portrait de Deng Xiaoping et François Mitterrand.
Ce n'est qu'en 1981, peu de temps avant sa mort, qu'Hergé revoit Zhang. Celui-ci est invité par le gouvernement français à l'occasion d'un anniversaire. Malgré le fait qu'elles aient été surmédiatisées, les retrouvailles sont très touchantes. Elles sont cependant source de déception pour Hergé : en effet, le jeune étudiant chinois de ses souvenirs est devenu un septuagénère fatigué et bougon qui ne parle plus très bien le français.
En 1985, Zhang recevra la nationalité française. Peu après sa mort, un musée lui a été dédié à Shanghai. Certaines de ses peintures et de ses sculptures sont exposées au Musée chinois des Beaux-Arts de Pékin et au Musée chinois de la guerre révolutionnaire.
