Traité de Trianon
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Traités de la Première Guerre mondiale |
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Le traité de paix du Trianon est signé le 4 juin 1920 au Grand Trianon de Versailles par les puissances belligérantes de la Première Guerre mondiale : les États-Unis, l'Angleterre, la France, l'Italie, la Roumanie, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (qui devient le Royaume de Yougoslavie en 1929), la Tchécoslovaquie et l'Autriche-Hongrie qui a perdu la guerre et qui y est représentée par la Hongrie. Il fait suite aux traités de Versailles (qui traite le cas de l'Allemagne) et de Saint-Germain-en-Laye (qui définit celui de l'Autriche).
Sommaire |
[modifier] Les pourparlers
Fin 1919, la Hongrie, en tant que puissance vaincue, est invitée à Paris pour des négociations de paix. Robert Vallery-Radot rend compte ainsi de l'arrivée de la délégation du gouvernement hongrois conduite par le comte Albert Apponyi :
- « On les reçut comme des prisonniers. Ils furent enfermés au château de Madrid, sous la garde de policiers avec l'interdiction d'en sortir. Seul, le comte Apponyi, en considération de son grand âge (74 ans), fut autorisé à faire un petit tour de promenade, escorté d'un inspecteur de la Sûreté. »[1] [2].
La délégation hongroise est confrontée à l'existence préalable du traité de Saint-Germain. Celui-ci a déjà fixé le tracé de la frontière avec l'Autriche à l'est et la Tchécoslovaquie au nord. La Hongrie exige sans succès une révision de celui-ci mais un sondageréf. nécessaire pratiqué dans les régions concernées la convainc de céder.
Les Alliés veulent appliquer le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » à un Empire largement multiculturel (il reconnaît quatorze langues officielles) et déjà dissout (la Hongrie s'est séparée de l'Autriche le 31 octobre 1918). Cela ne se fait pas sans douleurs ni difficultés, puisque ces peuples sont imbriqués ou cohabitent dans une mosaïque ethnique serrée.
[modifier] Les clauses du traité et ses conséquences
La Hongrie perd les deux tiers de son « empire », passant de 325 000 km² avant la guerre à 93 000 km² après la signature du traité. Le pays perd son accès à la mer via la Croatie qui est rattachée au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
Si, avant-guerre, plus de la moitié des 21,5 millions d'habitants du royaume de Hongrie ne sont pas Hongrois (lesquels sont au nombre de dix millions), l'une des conséquences du traité de Trianon est qu'après guerre, un Hongrois sur trois vit en dehors des frontières de la Hongrie : 3,3 millions de Hongrois se retrouvent avec une nationalité roumaine, yougoslave ou tchécoslovaque.
La Mittel Europa voit alors une refonte radicale de ses frontières :
- La Roumanie reçoit la Transylvanie (102.000 km²) qui, si elle est dans son ensemble peuplée majoritairement de Roumains ne présente pas moins des enclaves où les Hongrois sont fortement majoritaires.
- La Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la partie occidentale du Banat (la Voïvodine) (63 000 km²) intègrent le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui fédère les Slaves du sud de l'ancien empire.
- La Ruthénie et la Slovaquie (63 000 km²) rejoignent les Tchèques de Bohême et Moravie dans l'État nouvellement créé de la Tchécoslovaquie qui fédère les Slaves du nord de l'ancien empire.
- L'Autriche se voit reconnaître le Burgenland majoritairement allemand (4 000 km²).
Sopron revint à la Hongrie après un référendum en 1921. Ce référendum fut obtenu par l'action armée de patriotes hongrois opposés au transfert de territoire et de population. Il est à noter que les rares référendums obtenus se terminèrent par un vote opposé aux desseins des Alliésréf. nécessaire. Un autre exemple est la Turquie contraignant par les armes à une révision du Traité de Sèvres : le Traité de Lausanne (24 juillet 1923) « garantit l'intégrité territoriale de la Turquie, à qui fut attribuée la Thrace orientale »[3].
Certains Hongrois considèrent encore de nos jours ce traité comme un inique diktatum, cause de tous leurs malheurs au XXe siècle. On peut notamment citer parmi les contestataires le HVIM (http://www.hvim.hu), Mouvement de jeunesse des 64 Comtés (Hatvannégy Vármegye Ifjúsági Mozgalom) fondé par Toroczkai László, remarqué en France par une manifestation de plus de 400 personnes dans les rues de Versailles le 4 juin 2006, avec l'appui d'une section française du mouvement (http://www.hvim.fr).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Site en plusieurs langues sur le Traité de Trianon : français, hongrois, anglais, allemand, slovaque, serbe
- (it) Testo del trattato
- (it) Mappa dei confini ungheresi nel novembre/dicembre 1918
- (it) "Il Trattato del Trianon e lo scorporamento dell'Ungheria"
- (it) "Il Trattato del Trianon e le sue tragiche conseguenze"
- (en) (hu) http://hem.passagen.se/mihi1/tor1.htm
[modifier] Références
- ↑ Robert Vallery-Radot, La Hongrie et l'esprit maçonnique des Traités, extrait de La Revue hebdomadaire, Paris, 1929, pp. 21 et 27
- ↑ Yves de Daruvar, Le Destin Dramatique de la Hongrie — Trianon ou la Hongrie écartelée, Les Éditions Albatros, Paris, 1971, p. 84
- ↑ Le Petit Larousse Illustré 1999, Larousse-Bordas, Paris, 1998, pp. 1676 et 1461
- Krejčí, Oskar: "Geopolitics of the Central European Region. The view from Prague and Bratislava" Bratislava: Veda, 2005. 494 p. (Free download)