Théorème du Perroquet

Pierre (πR) Ruche, vieux libraire de Montmartre, philosophe, reçoit une mystérieuse lettre d’Amazonie de son ami Elgar Grosrouvre. Ce dernier lui annonce qu'il lui lègue sa bibliothèque d’ouvrages mathématiques, qui représente des centaines de livres et dont certains sont vieux de plusieurs siècles. πR Ruche vit avec Perrette Liard qui fait fonctionner la librairie. Perrette a des jumeaux Jonathan et Léa qui préparent leur bac, J&L pour les intimes, et Max qui est au collège. Max aime aller aux Puces de Clignancourt.

Un jour, en s'y rendant, il voit deux hommes essayant de capturer un perroquet dans un hangar. Ils y arrivent presque en le maltraitant et en lui donnant un violent coup sur la tête. Max ntervient et ramène le perroquet à la librairie. Il l’appelle Nofutur. Ruche et Grosrouvre s’étaient connus dès leur première année d’université à la Sorbonne, l’un en philosophie, l’autre en mathématiques. On les surnommait : « l'Être et le Néant ». Puis la Seconde Guerre mondiale les sépara et ils ne se revirent plus jamais, se croyant mort réciproquement.

Dans une deuxième lettre, Grosrouvre explique les raisons de ce legs et a laissé dans certains livres des notes que Ruche devra suivre pour comprendre les raisons de ce legs. Grosrouvre écrit : « la philosophie a deux origines : Thalès et Pythagore… »

Ruche est de plus en plus persuadé que son ami est mort. Il suit la piste de Thalès, de Pythagore, d’Euclide, d’Omar Khayyām, d’al-Tūsī, de Tartaglia, de Girolamo Cardano, de Ludovico Ferrari, de John Wallis, de François Viète, de Niels Abel, d’Évariste Galois, de Pierre de Fermat et de Leonhard Euler. Pour cela, il va à la Bibliothèque nationale de France, à l’Institut du Monde Arabe, au Grand Palais. Il emmène Max et Nofutur à la pyramide du Louvre pour refaire le calcul de Thalès et calculer la hauteur de la pyramide construite par Ieoh Ming Pei.

L’énigme tourne autour de la non résolution, avec une règle et un compas, des trois grands problèmes de l’Antiquité : la quadrature du cercle, la duplication du cube et la trisection de l’angle.

[modifier] Critique

Voilà une histoire peu banale, car cette énigme plonge au cœur des mathématiques. Mais sont-ce bien des mathématiques ? À l’origine, philosophie et mathématiques étaient confondues ; le mot mathématique d’ailleurs n’existait pas !

Denis Guedj est mathématicien et romancier. Cette énigme, il la déroule comme une enquête policière. Les nombreuses références mathématiques ne sont pas un obstacle à la compréhension du récit. Les démonstrations sont décrites d’une manière littéraire : « axdeuxplusbxpluscégalzéro ». C’est très accessible à des « non mathématiciens ». De plus, se découvre, au fil de l’histoire, l’origine du zéro, des vrais faux chiffres arabes, de la découverte des symboles +, -, >, < , =.

Ce livre est comme une encyclopédie contant l'Histoire des mathématiques. Apprendre à l’école les théorèmes, c’est bien et nécessaire, mais c’est rébarbatif. Connaître l’histoire de ceux qui les ont produits, par des anecdotes, comme dans cet ouvrage, rend les mathématiques plus attrayantes.

« Dans le jardin du citoyen Académos, en plein cœur d’Athènes, Platon avait fondé l’Académie. Quelques temps plus tard, dans un gymnase des environs, sur un emplacement consacré à Apollon Lycaios, Théophraste, un élève d’Aristote, fonda le Lycée. Les élèves prirent l’habitude de poursuivre leur discussion sous les allées ombragées du gymnase. De là, les philosophes aristotéliciens tirent leur nom : péripatéticien, ceux qui aiment marcher en discutant ».

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Catégories : Roman français • Roman paru en 1998