Robert de Gloucester
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Robert de Gloucester (vers 1090 – 31 octobre 1147, Bristol), comte de Gloucester, fut le commandant en chef du parti de sa demi-sœur Mathilde l'Emperesse durant la guerre civile pour la couronne d'Angleterre qui l'opposa à Étienne d'Angleterre. Il était le fils illégitime d'Henri Ier d'Angleterre et probablement de la fille d'un bourgeois de Caen. Il était parfois appelé Robert le Consul de Caen ou Robert FitzRoy (fils du roi).
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[modifier] Sous le règne d'Henri Ier
Il était probablement l'aîné des enfants illégitimes du roi, et il est reconnu par lui à sa naissance et élevé à sa cour. Robert eut la réputation d'être un homme éduqué, ce qui n'est guère étonnant car son père avait reçu une éducation importante, et dut en faire de même avec ses enfants.
Il se marie en 1107, avec Mabel, fille de Robert FitzHamon († 1107) et Sybille de Montgomery. En 1119, Robert combat à la bataille de Brémule. Il est déjà l'un des capitaines les plus capables du roi. Ce dernier créé pour lui le titre de comte de Gloucester (1122), et lui donne d'importants domaines en Normandie.
Il conduit une armée dans le Cotentin en septembre 1123, pour mâter la rébellion menée par Amaury III de Montfort, comte d'Évreux et Galéran IV de Meulan, comte de Meulan. Il est un temps chargé de garder prisonnier son oncle Robert Courteheuse, l'ex-duc de Normandie, à Bristol en 1126.
À la différence de son grand-père Guillaume le Bâtard (le Conquérant), il est écarté de la succession. Henri Ier avait fait prêter serment aux barons du royaume d'accepter Mathilde, sa fille, comme héritière et successeur au trône. Néanmoins, à la mort du roi en 1135, les barons ne sont pas enthousiastes à l'idée d'être dirigés par une femme et un mari angevin. Robert aurait pu avoir sa chance au trône d'Angleterre. Mais il n'en fait rien, et si on croit le gesta Stephani, quand on lui aurait demandé de réclamer le trône pour lui, il aurait dit qu'il était plus juste de le donner à Henri, le fils de Matilde. Étienne de Blois sécurise le trésor royal à Winchester et se fait couronner le 22 décembre 1135.
[modifier] Lutte pour la couronne d'Angleterre
À la mort d'Henri Ier fin 1135, il jure fidélité à Étienne de Blois qui vient de s'emparer de la couronne d'Angleterre. Mais en 1138, il prend le parti de sa demi-sœur Mathilde l'Emperesse dans la guerre civile qui l'oppose à Étienne pour le trône d'Angleterre. En 1141, Robert parvient à capturer Étienne à la bataille de Lincoln, mais à son tour, il est fait prisonnier suite à la bataille de Winchester le 14 septembre, et gardé prisonnier à Rochester. Les deux hommes sont échangés sans contrepartie, car bien que Robert ne soit pas roi, il est l'âme et le capitaine du parti de Mathilde.
En 1142, Robert part pour le continent essayer de convaincre Geoffrey d'Anjou, le mari de sa demi-sœur de venir en aide à sa cause en Angleterre. Geoffroy d'Anjou refuse de venir en Angleterre tant qu'il n'a pas conquis la Normandie. Alors Robert reste en France avec lui pour l'épauler. Quand il apprend que Mathilde est assiégée à Oxford, il se précipite en Angleterre à son secours, pour apprendre que celle-ci a réussi à s'enfuir.
Il affronte Étienne et son frère Henri à Wilton en 1143. Il les force à la retraite, et Guillaume Martel, steward du roi, est capturé en couvrant la fuite du roi. Ce dernier est obligé de rendre le château de Sherborne pour le libérer. C'est une forte avancée pour la cause de Mathilde. Philippe, son propre fils, se déclare pour Étienne en 1144, et rejoint son parti. Le père et le fils se trouvent donc dans des camps opposés.
Il se bat sans relâche pour la cause de Mathilde, mais en 1147, il meurt d'une fièvre à Bristol. Avec sa mort, la cause de Mathilde subit un coup terrible, et celle-ci doit se retirer d'Angleterre en 1148. Plus tard, son fils Henri reprendra le flambeau de sa mère, mais pour son propre compte cette fois-ci.
Outre ce rôle politique, Robert décrit comme lettré, est le mécène de Guillaume de Malmesbury, Henri de Huntingdon et de Geoffroy de Monmouth, qui tous trois, dans leurs écrits, évoquent à des degrés divers, la légende arthurienne. Robert est aussi pendant un temps le tuteur de Henri Plantagenêt, fils de Mathilde et futur Henri II d'Angleterre, lequel est un grand amateur de ces légendes.
Il est inhumé au prieuré de Saint-James à Bristol.
[modifier] Famille et descendance
De son mariage en 1107 avec Mabel de Gloucester (1090 – 1157), fille de Robert FitzHamon, Lord de Gloucester, un compagnon du Conquérant et Sibyl de Montgomery, naquirent :
- Guillaume FitzRobert (1112? – 1183), 2e comte de Gloucester et lord de Glamorgan ;
- Roger FitzRobert († 1179, Tours), évêque de Worcester ;
- Richard FitzRobert († 1175), sire de Creuilly ;
- Hamon FitzRobert († 1159), tué au siège de Toulouse en 1159 ;
- Maud FitzRobert, († 1189), épousa Ranulph de Gernon ;
- Philip FitzRobert († après 1147), supporta Étienne d'Angleterre contre son père ;
- Mabel FitzRobert, épousa Aubrey de Vere.
Enfants illégitimes possibles :
- Richard († 1142), évêque de Bayeux en 1135 ;
- Robert FitzRobert, châtelain de Gloucester, épousa Hawise, fille de Baudoin de Reviers, comte de Devon ;
- Mabel.
[modifier] Voir aussi
Précédé de : nouvelle création |
comte de Gloucester 1121–1147 |
Suivi de : Guillaume FitzRobert |
[modifier] Références
- (en) Comtes de Gloucester