Polémique sur le principe de dilution en homéopathie
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Le principe de dilution en homéopathie ne repose sur aucun mécanisme connu suivant le modèle moléculaire de la matière.
Il est unanimement admis par les chimistes que des solutions diluées homéopatiques ont une probabilité infinitésimale de contenir au moins une molécule du principe actif qui est censé agir, une fois connu le nombre d'Avogadro.
Il n'est pas question de réduire l'homéopathie à l'efficacité physiologique de ses remèdes (cette réduction est contestée par les homéopathes); néanmoins, cette discipline a pour base qu'une solution diluée peut avoir un effet, même en l'absence des molécules du principe actif.
Cet article fait une correspondance entre les CH de dilution homéopatique avec la notation décimale ou en puissance de 10 utilisée en chimie.
Sommaire |
[modifier] La dilution CH : Centésimale Hahnemannienne
En homéopathie, la dilution inventée par Samuel Hahnemann s'exprime en CH pour centésimale Hahnemanienne, c'est-à-dire au centième.
La solution de base, préparée par macération alcoolique de plantes, d'organismes ou solubilisations de substances minérales est la teinture mère notée 0 CH; elle est en soi une dilution non connue.
La première dilution s'effectue en prenant 1 volume de la teinture mère et en complétant avec 99 volumes de solvant (alcool à 70% ou eau). On obtient une dilution à 1CH =1%=0,01. La quantité de matière initiale est donc divisée par 100.
On répète l'opération en prenant 1 volume de la solution à 1CH et en complétant avec 99 volumes de solvant pour obtenir 2CH. La quantité de matière initiale est donc divisée par 10 000 en comparaison de celle de la teinture mère.
Les effefs de dilutions successives se multiplient :
- 2CH= 1% x 1%= =0,01 x 0,01 = 0,0001 = 10-4
- 3CH correspond à 3 dilutions successives au 100e,
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- soit au final: 3 CH = (1CH)3 = 1% x1% x1% = (1%)3 = (10-2)3 =10-6.
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On continue comme cela jusqu'à obtention en CH de la dilution souhaitée. Il existe des dilutions pouvant atteindre 30 CH, c'est-à-dire 10-60.
Les dilutions deviennent rapidement extrêmes et vers 12 CH, la dilution obtenue équivaut à dissoudre une molécule dans 30 grammes d'eau. De ce fait, à la dilution suivante, celle-ci a soit aucune molécule de substance active soit une seule. Si la teinture mère contient N=10+24 molécules actives (environ une mole), les dilutions successives en contiennent :
| CH | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | > 12 |
| N | 10+22 | 10+20 | 10+18 | 10+16 | 10+14 | 10+12 | 10+10 | 10+8 | 1 000 000 | 10 000 | 100 | 1 | 0 |
à des dilutions de 12, 15, voire 18 CH. Alors, la grande majorité des flacons ou des granulés ne comprennent plus une seule molécule du produit actif.
Remarque: Après chaque dilution, la solution est "secouée", tout en précisant que cela n'a pas pour but de parfaire la dilution; cette étape, appelé la succussion par les homéopathes, n'a aucune base scientifique. La dilution suivie de la succussion forment ce que les homéopathes regroupent sous l'appelation sans justification de dynamisation .
pour résumer:
il faut bien comprendre que 12CH=0% en terme de dilution et que 0CH=100%
Cette absence de molécule active au delà de 12 CH constitue le principal argument des opposants à l'homépathie
[modifier] La dilution K dite korsakovienne, une variante
On utilise un seul flacon pour l'ensemble de la procédure. Si l'on vide un récipient, on peut considérer que environ 1% reste sur la paroi et que si on remplit à nouveau le récipient l'on obtient une dilution de 1K ; on dynamise en secouant énergiquement, on vide le récipient que l'on reremplit et que l'on secoue, etc. C'est la procédure de base que l'on utilise instinctivement lorsque l'on veut bien nettoyer et rincer un récipient.
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- à 200K, dilution qui est utilisée pour fabriquer l' oscillococcinum cela revient à rincer 200 fois un récipient avec de l'eau pure et en secouant très fortement à chaque rinçage .
Il n'y a , depuis la douzième dilution, plus aucune molécule active dans la préparation.
La dernière dilution est constituée de 99% d'eau provenant de l'eau utilisée pour les dilutions et de 1% de la dilution antérieure, elle même à 99% constituée d'eau.
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- si on considère les 5 dernières dilutions,le résultat est constitué de:
99,99999999% d'eau utilisée pour faire les 5 dernières dilutions et de 0,00000001 issue des dilutions antérieures.
[modifier] La mémoire de l'eau
Le fait que les granules ou globules d'homéopathie vendus soient "sans contenu" en termes de molécules a conduit à imaginer une explication: il fut envisagé que l'eau pouvait garder « mémoire » du produit utilisé dans les premières dilutions.
Il n'existe actuellement aucune théorie permettant d'expliquer une quelconque forme de mémoire de l'eau.
Expérimentalement, une seule expérience mettant en évidence la mémoire de l'eau a existé et elle fut rapidement invalidée à cause de son protocole peu fiable. Elle a été reproduite en 1998 par un groupe de scientifiques conduit par le professeur Madeleine Ennis et aurait donné des résultats positifs ; mais depuis 1998, soit huit ans...rien. (voir l'article sur la mémoire de l'eau).
Pour certains homéopathes, cette expérience était dès sa conception vouée à l'échec car elle ne respectait pas le principe d'individualisation qui fait partie des fondements de l'homéopathie.
Et pourtant, ce principe d'individualisation est de fait mis à mal par les laboratoires homéopathiques eux-mêmes, qui commercialisent et promeuvent publicitairement des "médicaments homéopathiques" vendus sans ordonnance puisque n'étant ni nocif, ni des médicaments, identiques pour tous les malades, le plus connu étant l' Oscillococcinum, indiqué dans les "états grippaux"[1].
[modifier] Le transfert aux granules
Dans la préparation d'un produit homéopathique, une fois la dilution réalisée, la solution est pulvérisée sur des granules de sucre qui sont ensuite séchés. Ceci implique à l'évidence un transfert de la dynamisation, valeur thérapeutique du remède, de l'eau dynamisée aux pastilles de sucre qui, une fois séchées, ne contiennent plus d'eau.
Enfin, c'est au travers des muqueuses sublinguales en faisant fondre les granules sous la langue que se ferait le transfert du 'principe actif' du remède homéopathique à l'organisme sans aucun détail sur cette ultime phase.
Aucune de ces propriétés de transfert du 'principe actif' n'est justifiée par une loi scientifique connue.
Il faut noter que, selon les notices qui les accompagnent, les remèdes homéopathiques se conservent plusieurs années (dans un endroit sec), ce qui signifierait que cette mémoire devrait avoir la possibilité de se cristalliser dans le sucre.
[modifier] Autres travaux
Divers travaux expérimentaux ont été menés pour tenter de mettre en évidence une influence de la dynamisation (utilisée en homéopathie) et des dilutions extrêmes sur phénomènes physiques ou chimiques observables. Il s'agit de réaliser une préparation homéopathique, puis de comparer celle-ci à un produit de référence (le solvant seul, par exemple) au regard de diverses mesures. Contrairement à la mémoire de l'eau, on ne teste pas l'efficacité in vitro de la préparation dans un cadre thérapeutique.
Parmi ces travaux, Jean-Louis Demangeat et Bernard Poitevin (coauteur avec Jacques Benveniste de l'article, portant sur la mémoire de l'eau) ont fait état d'une légère modification du temps de relaxation RMN des protons de l'eau selon le niveau de dynamisation et la nature des substances que l'on soumet à la préparation homéopathique classique[2]. Plus récemment, des chercheurs anglais[3] et norvégiens[4] ont publié des études qui échouèrent à reproduire ce type d'effets. Demangeat et son équipe ont néanmoins contesté ces résultats négatifs sur la base de différences méthodologiques entre les différentes études, toutefois ils recommandent la prudence dans l'interprétation de ces données qui, de leur propre aveu, n'ont pas encore fait l'objet de publication dans des revues scientifiques spécialisées dans la RMN.[5]
Ces travaux constituent des pistes de recherche intéressantes pour étudier un éventuel effet physique mesurable des solutions très diluées. L'idée serait que l'oxygène dissous dans l'eau conserve une "mémoire" statique de la substance ayant subi la méthode de préparation homéopathique et ... qu'elle transmet cette mémoire aux granules de lactose.
Hypothèse non vérifiée à ce jour :
Some of the extant theoretical models are reviewed, including placebo, water structure, silica contamination, energy models, and entanglement models. It emerges that local models, suggesting some change in structure in the solvent, are far from convincing. The nonlocal models proposed would predict that it is impossible to nail down homeopathic effects with direct experimental testing and this places homeopathy in a scientific dilemma.[6].
[modifier] Références
- ↑ Tempête sur l'homéopathie E.Arié et R. Cash, Les Asclépiades, Mars 2006
- ↑ Modification des temps de relaxation RMN à 4 MHz des protons du solvant dans les très hautes dilutions salines de silice/lactose. JL Demangeat, C Demangeat, P Gries, B Poitevin, A.J. Constantinesco. (1992) J. Med. Nucl. Biophys 16, 135-145
- ↑ On the investigation of homeopathic potencies using low resolution NMR T2 relaxation times: an experimental and critical survey of the work of Roland Conte et al. Milgrom LR, King KR, Lee J, Pinkus AS. (2001) British Homeopathic Journal 90, 5-13.
- ↑ Nuclear magnetic resonance (NMR) studies of homeopathic solutions. Aabel S, Fossheim S, Rise F. (2001) British Homeopathic Journal 90, 14-20.
- ↑ Nuclear Magnetic resonace : let's consolidate the ground before getting excited. JL Demangeat, B Poitevin (2001) British Homeopathic Journal 90, 2-4
- ↑ Research on Homeopathy: State of the Art Harald Walach, Wayne B. Jonas, John Ives, Roel Van Wijk, Otto Weingärtner. Journal of Alternative and Complementary Medicine. Oct 2005, Vol. 11, No. 5: 813-829
