Parc Jean-Jacques-Rousseau

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Le parc Jean-Jacques-Rousseau est un parc à l'anglaise situé à Ermenonville dans le département de l' Oise.

Le parc Jean-Jacques-Rousseau couvre environ 50 hectares et abrite des fabriques caractéristiques du goût de la fin du XVIII^e siècle. Le Marquis les dédia à une vertu, une valeur ou un personnage qu'il admirait.

Il doit son nom au célèbre philosophe Jean-Jacques Rousseau qui y séjourna les six dernières semaines de sa vie. Il y mourut en 1778 et fut inhumé dans l'île des Peupliers. Le parc devint alors un lieu de pélerinage littéraire.

[modifier] Histoire

Le parc fut créé par le Marquis René-Louis de Girardin entre 1766 et 1776, assisté par des paysagistes comme Hubert Robert.
Il y appliqua des théories inspirées de l'ouvrage de Rousseau La Nouvelle Héloïse. Il les développa lui même dans un ouvrage au titre aussi long qu'explicite : De la composition des paysages sur le terrain ou des moyens d'embellir la nature près des habitations en y joignant l'agréable à l'utile.

Jean-Jacques Rousseau en 1766

Le lieu n'était qu'une lande et un marécage. En l'espace de dix ans, il en fit un merveilleux jardin paysager. Un jardin, disait-il, "qui ne se doit pas regarder avec l'oeil d'un architecte mais avec celui d'un peintre".
Sur l'invitations pressante du marquis, un de ses plus fervents admirateurs, Rousseau alors au faîte de sa gloire arrive ici le 28 mai 1778 avec sa compagne Thérèse Levasseur. Il y retrouve avec un enthousiasme extraordinaire la nature et des « arbres frais ». « Ah, monsieur ! » s'écrie-t-il en se jetant au cou de son hôte, « il y a longtemps que mon coeur me faisait désirer de venir ici et mes yeux me font désirer d'y rester toujours. »

Mais son séjour sera de courte durée : le 2 juillet, il décède subitement vers midi d'une crise d'apoplexie dans son petit pavillon (disparu) du parc. Il venait tout juste d'avoir 66 ans. Le 4 juillet 1778, il sera inhumé à minuit à la lumière des torches dans la petite île des peupliers, au coeur du parc qui portera dorénavant son nom. Les cendres de l'écrivain seront exhumées et transférées au Panthéon le 9 octobre 1794 à la suite d'un décret de la Convention. Son tombeau sculpté par Jean-Philippe Sueur sur les dessins d'Hubert Robert, n'est plus depuis ce jour qu'un cénotaphe.

Bonaparte se rendait régulièrement à Mortefontaine chez son frère Joseph. A l'une de ces occasions, à la fin de l'été 1801, il visita Ermenonville, distant de moins de dix kilomètres. C'est avec Stanislas de Girardin, et non pas avec René-Louis de Girardin comme on le lit parfois, qu'il eut cette célèbre conversation autour du tombeau de Rousseau:

« Il aurait mieux valu pour le repos de la France, que cet homme n'eût pas existé ... »
- « Et pourquoi, citoyen Consul ? », lui dit Stanislas
- « C'est lui qui a préparé la Révolution française. »
- « Je croyais, citoyen Consul, que ce n'était pas à vous de vous plaindre de la Révolution ! »
- « Eh bien ! L'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau ni moi n'eussions jamais existé. conclut le futur empereur. »

Malgré les destructions, le parc constitue avec ses fabriques un des derniers témoignages de la mode des jardins anglais au XVIII^e siècle. Il fut racheté en 1938 par le Touring Club afin d'éviter son lotissement puis ouvert au public. Le parc est devenu en 1985 la propriété du département de l'Oise, qui lui prodigue depuis un entretien a minima sans grande imagination. De l'autre côté de la route, le château d'Ermenonville est devenu un hôtel de luxe.